41« AIMÉE.
3 Juille t 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
StLabre.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
C°, 38. Park Row-New-York.
BULLETIN POLITIQUE.
La Chambre française a discuté avant-hier l'in
terpellation sur les événements d'Algérie. Ce dé
bat a été Irès mouvementé. Dans un très long
discours, M. Jacques, le député d'Oran, s'esl livré
une critique acerbe des acles du gouverneur gé
néral de l'Algérie. Il a taxé M. Albert Grévy d'im
prévoyance et de négligence; il l'a accusé d'avoir
contremandé des mouvements d'observation, d'avoir
laissé sans répression une razzia importante, de
n'avoir pris aucune mesure pour prévenir le mou
vement insurrectionnel qui devait fatalement
éclater.
Plusieurs autres députés ont été entendus; M.
Journault, ancien secrétaire général de M. Albert
Grévy, a déclaré qu'il avait donné sa démission
parce que ses avis étaient méprisés. MM. Gasco-
nie et Laroche-Jouberl ont joint leurs récrimina
tions celles du député d'Oran. Ensuite le minis
tre do la guerre, M. le général Farre. a pris la
parole et a défendu l'administration algérienne; il a
dit que les opérations militaires ontélé rendues dif
ficiles par la nature du terrain. Il a été nécessaire
d'organiser des goums, parce qu'il faut combattre
les Arabes par des moyens arabes. Le ministre
attribue la défaite de la colonne Innocenti l'effroi
causé, parmi les goums fanatiques, par l'approche
du marabout. Le général Farre déclaré qu'il fera
justice quand il sera entièrement renseigné.
M. Gusla a insisté sur la négligence qui, selon
l'orateur, dépasse toutes les bornes:
Après des discours de MM. Jules Ferry et Bris-
son. la Chambre a accordé, par 266 voix contre
247, la priorité du scrutin l'ordre du jour de blâ
me présenté par M. Jacques. M. Ferry a déclaré
que le gouvernement n'acceptait pas cet ordre du
jour.
La proposition de M. Jacques a été repousséc
par 236 voix contre 220. Une motion présentée
par M. Mcline et exprimant la confiance de la
Chambre dans le gouvernement a été adoptée par
282 voix contre 104.
Le gouvernement l'a donc emporté mais la'ma-
jorilé qui a repoussé la motion de blâme a été bien
faible. Le prestige de M. Albert Grévy a beaucoup
souffert dans ce débat.
La session du Parlement allemand vient peine
d'être close, la date des élections n'est pas encore
fixée, et déjà la presse ministérielle publie des in
formations sur les travaux de la session prochaine.
Le décret qui proclame le petit état de siège
déjà reçu un commencement d'exécution. Trois dé
putés socialistes des plus connus, MM. Bebel Liep-
knccht et Hasenclever et zeize de leurs amis tout
aussi remuants ont été sommés de quitter la ville.
Les nouvelles de Coblence sont plus rassurantes.
Une légère amélioration s'est produite dans l'état
de l'impératrice Augusla. Mercredi, [l'auguste ma
lade, qui est septuagénaire, a pu prendre quelque
nourriture. On assure que les premiers symptômes
de la maladie se sool manifestés la suite de l'ab
sorption d'un verre d'eau très froide.
La tranquillité publique est troublée depuis plu
sieurs jours Prague par suite des dissentements
entre les étudiants allemands et tchèques; ces der
niers ont attaqué plusieurs reprises, dans les
rues, leurs confrères de l'université et les autori
tés ont dû intervenir.
Les élections bulgares qui ont eu lieu dimanche
ont tourné en faveur du [gouvernement, mais elles
se sort malheuresement accomplies au milieu de
désordres qui ont pris dans certaines villes des
proportions assez graves. A Nicopolis et Rabova,
le vote a dû être ajourné par suite de troubles.
Les membres de l'opposition ont prétendu empê
cher les musulmans de voter le général Erenrolh
a proclamé l'état de siège, les employés des postes,
des télégraphes, des prisons, tous le fonctionnaires
publics ont été forcés de passer en Roumanie pour
y mettre en sûreté les caisses publiques. Il va sans
dire que le vole n'a pu avoir lieu dans les villes
de Nicopolis et de Rahova. Jusqu'ici Tirnova et
Orkahnié ont seuls donné la majorité l'opposi
tion. Déjà 205 députés élus ont accepté les condi
tions du prince. Le nombre ces opposants élus est
tout fait insignifiant.
On mande de Constantinople, 29 juin, l'Office
Reuter: Le tribunal a condamné mort Midhat
pacha. Mahmoud-Damal pacha, Nouri pacha, Ali
bey, Nedjib bey, Fahri bey, Hadji-Mehmed, et
les deux Mustapha, et a condamné les prévenus
Izzel bey et Seyd bey, dix ans de traveaux for
cés.
M. Vanlynden, ministre des finances;
M. Vangolstein, ministre des affaires étrangè
res.
M. Vunlansberg, ministre des colonies;
M. J. Heesmskerk. ministre de l'intérieur.
La publication officielle suivrait après le retour
du Roi de son voyage l'étranger.
On nous écrit de Louvain que Baus,
Hector, s'est constitué le 24 Juin dernier pour
subir sa peine de seize jours d'emprisonne
ment laquelle il a été condamné le 27 Avril
dernier, par la Cour d'Appel de Gand.
La Rome papale se prépare célébrer de pom
peuses fêles l'occasion de la canonisation de Saint-
Labre, patron des pouilleux. Le panégyrique du
nouveau saint, qui doit cire prononcé dans la
basilique de Saint-Pierre, le jour de son exaltation,
ne sera pas difficile faire, du moment qu'on ne
se montre pas trop délicat sur le choix de la
matière.
En effet, rien de plus connu que la vie et les
exploits de ce fameux mendiant crasseux, répon
dant au nom de Benoit Labre, français de nais
sance, et qui vivait Rome il y a un siècle. Nous
nous souvenons qu'étant encore enfant, nous
entendions déjà donner son nom certains indivi
dus vivant de mendicité et croupissant dans la
fange et l'ordure. Un homme dans toute la force de
l'âge,taillé en athlète, couvert de loques et de ver
mine, et qui avait choisi la mendicité pour position
sociale, était alors célèbre Bruxelles; les gamins
lui faisaient escorte, lui lançaient des ordures et
l'avaient baptisé du nom de Labre
Dès celte époque, l'affreux fainéant que le pape
va placer sur les autels avait déjà des disciples; il
n'était cependant encore que bienheureux que
sera ce lorsqu'il sera proclamé saint urbi et orbi
La fainéantise et l'immondicité de cet enfant
chéri de l'Eglise étaient telles qu'elles avaient passé
en proverbe dans l'Europe entière. Sans domicile,
il passait ses journées aux portes des églises, se
grattant, se secouant, au grand effroi des passants,
sous les morsures impitoyables de cette dévorante
vermine qui pullulait dans ses haillons, et qui.
certainement, y comptait plusieurs générations.
Couché nonchalamment au soleil, il tendait la main
aux aumônes que, le plus souvent, on lui jetait
distance respectueuse; là, il vivait, mangeait et
dormait une partie de la journée; car il s'était
abruti tel point que les hôtes turbulents et
vôraces. qui voyageaient constamment sur son
corps, étaient incapables de troub or son icpts. A
l'approche de la nuit, il se relirait dans les ruines
du Colysée, non pour y faire la chasse aux épou
vantables insectes dont il était dévoré c'était lu
LE
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Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27.
Poperinghe. (i-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-80
5-53. 6-27. -8-13. 9-30.
Courtrai. 5-34. - 9-36. - 11-20. - 2-41 - 5-25.
Roulers. 7-43. 12-20. 6-30.
Langliemarck-Oslrnde. 7-23. 12-22. 5-52.6-28.
Comiues-Ai raentières. 5 34. 11-20. 2-55. 8-58.
UAmsterdarnsche Courantdu 29 juin, ap
prend de bonne source que la formation suivante
du cabinet a été résolue
