M» 680. Dimanche, 41e ANNÉE. 10 Juillet 1881. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL -V PRES ET 1) E L ARRONDISSEMENT. lloe vilenie du conseil provincial. Conseil provincial. l'IKllSSUT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Ypkes, le 9 Juillet 188i Un nouveau journal libéral vient de paraî tre en notre ville, sous le titre de l'Avenir. Son but est de coopérer la réorganisation du parti libéral soit nous accueillons avec plaisir les efforts de tous les libéraux pour le but commun, qui est la guerre au clérica lisme. Les fondateurs de la nouvelle feuille re- y> poussent d'ailleurs toute idée d'opposition au Progrès, dont ils apprécient les services, et plus que personne ils sont convaincus de la nécessité pour la grande famille libérale, de marcher en rangs serrés l'assaut de la forteresse cléricale qui, hélas, domine encore dans notre arrondissement. Nous souhaitons la bienvenue notre nou veau confrère, et certes, il ne saurait entrer ni dans notre désir ni dans notre intérêt, d'entrer en polémique avec lui. Nous avons un but commun poursuivons-le sans engager des polémiques sur les questions secondaires, ni surtout sur les questions de personnes. Depuis plus de quarante années, comme veut bien le reconnaître notre nouveau con frère, nous avons rendu notre opinion de H sérieux et incontestables services. Eh bien, nous ne dévierons pas de notre ligne de conduite et nous continuerons, comme par le passé, défendre les principes d'un libéra lisme sagement progressif sans doute, notre journal (comme tous les organes qui n'ont pas de rédacteurs salariés) pourra par moments laisser désirer sous le rapport de la compo sition, mais nous osons promettre, tout au moins, qu'il retrouvera toute sa verdeur et toute son énergie l'époque de nos luttes électorales. La première séance du conseil provincial n'a pu se passer sans une petite vilénie l'adresse de M. le Gouverneur de la Province. Chaque année le Commissaire du Roi, avant d'ouvrir la session, prononce un discours sur un sujet quelconque Monsieur Heyvaert, fidèle cette tradition, avait pris, cette année, pour thème la crise agricole et les moyens d'y porter remède. Ce sujet qui n'avait rien de politique et qui était tout d'actualité, avait été traité d'une façon tout-à-fait supérieure et contenait d'utiles' enseignements et pour le propriétaire et pour l'agriculteur. L'honorable Gouverneur n'avait pas ter miné que des membres du conseil se basant sur un usage constant et l'utilité qu il pouvait y avoir répandre le discours, demanda au conseil d'en ordonner l'impression en brochure Cette motion ne fut pas du goût de la coterie courtraisienne (des gens mal élevés et sans éducation), et fut rejetée par 34 voix contre 15. A la bonne heure quand le grand aigle Ru- zette prononçait des discours, le conseil eut bien ordonné cent mille exemplaires le ti rage des fadesses de ce seigneur sans impor tance Pauvre conseil S'il croit de cette manière battre en brèche, l'autorité de M. Heyvaert, il se trompe étrangement. L E PROGRES V1KES A COU J RIT EUNliO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89. Marehé-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse. Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annoucen-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne el Zurich Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et C\ 30, Cornhill, E C et u, Série Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygli et Van Dilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pctbinghillc et (V 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. fr. G-00 idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23. spéciale. «B-T On lit dans la Chronique Nous avons annoncé dernièrement que l'on allait former des corps de pionniers dans chaque régiment de cavalerie. Comme nous l'avions dit, un cours d'un mois (du lr au 30 juin) a été donné aux quatre régi ments de la première division de cavalerie le ir et le 2e guides, le 4r et le 2e chasseurs. Chacun de ces régiments a envoyé Anvers un officiers, deux sous-officiers, quatre brigadiers et dix hommes qui ont été mis au courant de tous les travaux qu'il pourrait être nécessaire ou oppor tun d'exécuter en campagne. On leur a fait construire des tronçons de voies ferrées on leur a indiqué avec expériences l'appui comment ils devaient s'y prendre pour les faire sauter ils ont construit des radeaux et autres engains propres passer les cours d'eau. Enfla, on leur a fait établir des cuisines de campagne, des buen-reliro modèles et nombre d'autres petites constructions de campement pour lesquelles on devait, précédemment, recourir aux régiments du génie. Les cours étaient donnés aux officiers par le lieutenanl Pulzeys, et la troupe par le sous-lieu tenant Van Hoehroeck, de la compagnie des che mins de fer. Des expériences analogues ont dû avoir lieu dans l'infanterie, car le régiment de chasseurs pied en garnison Tournai faisait lundi dernier un essai d'établissement de cuisines de campagne. Notre Conseil provincial est de ceux dont on peut dire: Il n'a rien appris et rien oublié. C'est ainsi que Lundi, dès sa première séance, il a donné la preuve que les douze mois qui viennent de s'écouler n'ont pas été employés par ses membres la lecture de la civilité non puérile mais honnête. Lundi donc s'est ouverte la session du Conseil provincial. Nos gentilhommes clérico-aristocratiques, après avoir reçu le mot d'ordre la Concorde, se sont réunis l'hôlel-de—ville sans attendre que l'ou verture de la session eut été prononcée par le gouverneur, ils se sont constitués et ont installé leur bureau provisoire. Les représentants de la province se préparèrent ensuite jouer la petite comédie qui avait élé apprise par cœur la Concorde il s'agissait de discuter gravement si une dépulaliou devait être rommée pour aller recevoir le commissaire du Roi. Mais au moment même où les pantins se mettaient en devoir d'exécuter leurs tours, M. le gouverneur entre en tient détruire l'effet qu'on s'attendait produire. La Concorde en est donc pour ses frais de mise en scène A l'entrée de M. le Gouverneur, le bureau pro visoire se lève, et lui donne par là, la seule mar que de déférence que l'assemblée générale de la Concorde avait bien voulu permettre de rendre au représentant du Roi. M le Gouverneur prononce son discours d'ou verture, qui traite de la culture maraîchère. Ce discours, et par son sujet et par ses aperçus prati ques, attire et subjugue l'attention de tous les auditeurs. En finissant, M. le Gouverneur déclare au nom du Roi, que la session ordinaire du conseil provin cial de la Flandre Occidentale est ouverte. Ce discours roule tout en entier sur la crise agricole. La question y est traitée avec une grande supériorité. M. Heyvaert indique la culture ma raîchère comme devant ouvrir l'agriculture de nouveaux marchés d'une exploitation régulière. M. Breydel, qui a bien le droit de parler en faveur de l'agriculture, étant un des plus grands propriétaires terriens de la province, a demandé l'impression de ce discours qui traite, avec une supériorité marquée, des intérêts agricoles el in dique les moyens de conjurer la crise. M. Soudan ne l'entend pas ainsi. Il trouve la publication au Bulletin suffissante. Il est vrai que le Bulletin ne paraîtra que dans quelques mois et qu'on ne le lit pas. C'est d'autant mieux. Les pointus du Conseil, et ils sont en majorité, se rangent cet avis et décident par 34 voix contre 10, que l'on mettra celte lumière là. avec les autres, sous le boisseau..., nous nous trompons, sous l'éteignoir. Après cette équipée, d'ailleurs prévue, et qui prouvera aux propriétaires, aux fermiers et aux travailleurs agricoles.quel cas font nos provinciaux de leurs intérêts et comment la politique outrance 1 est leur seul objectif, le Conseil a vs ;ué ses petites occupations. Cette première séance fait bien augurer du reste de la session. «qnw-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1