j\o 683. Jeudi,
41e ANNÉE.
21 Juillet 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET 1>E L'ARRONDISSEMENT.
PROGRES
PARAISSANT LE JEL1U ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQU1RIT EUNDO.
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CHEMIN DE FER. (1' Juillet.)
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27.
Peperingbe. C-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50.
5-55. - 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. 9-56. 11-20. 2-415-25.
Roulers. 7-45 12-20. 6-50.
Langhemarck-Ostende. 7-23. 12-22. 3-52. 6-28.
Cominrs Armentières. 5-34. 11-20. 2-55. 8-58.
BULLETIN POLITIQUE.
La Chambre des députés de France n'a pas dis
cuté, lundi, l'interpellation de M. du Bodan sur
l'Algérie. Toute sa séance a été prise par la dis
cussion de la demande en autorisation de poursui
tes formée par Mme Eyben contre l'ex-préfet de
police M. Andrieux. Le gouvernement, contraire
ment l'avis de la commission, était opposé aux
poursuites pour des raisons juridiques. 11 invoquait
un texte de loi attribuant au parquet seul le droit
d'ordonner ou de demander des poursuites contre
les fonctionnaires.
Les nouvelles d'Algérie et de Tunisie continuent
n'être pas satisfaisantes.
Lundi, une razzia a été opérée quelques kilo
mètres du camp français deManouba par une bande
de cavaliers tunisiens qui n'ont pas respecté même
les propriétés bcylicales. Cette attaque d'une rare
audace est l'indice d'une situation grave. Elle
donne une fois de plus raison ceux qui ont repro
ché au gouvernement français d'avoir inutilement
précipité le rapatriement des colonnes expédition
naires en Tunisie.
D'après des avis de Kerouan, la ville sainte, le
fanatisme musulman serait plus que jamais excité,
et il semble qu'on doive s'attendre de nouveaux
incidents. Il y a du reste assez de troupes en
Tunisie pour réprimer promptement une insur
rection si elle éclatait. Mais il s'agira de ne pas
perdre de temps et d'agir avec énergie.
La Chambre des communes d'Angleterre aura
dans quelques jours terminé la discussion du land
bill irlandais. Elle a, dans sa séance de lundi, voté
jusqu'à l'article 46 et il ne lui reste donc plus qu'un
petit nombre de dispositions examiner.
11 parait que la paciûcaliou du Transvaal et la
signature de l'iustruinent définitif de paix éprou
vent quelques difficultés. La commission royale
britannique réclame des Boërs une somme de 30
millions représentant la part de la dette du Trans
vaal amortie par l'Angleterre pendant son occupa
tion du pays. Mais les Boërs n'entendent pas se
soumettre cette exigence et menacent sinon de
reprendre les armes, du moins de rompre les négo
ciations. Les choses en sont là.
En Allemagne comme en Russie, la per
sécution contre les israélites reprend de plus belle.
C'est le fruit de la politique transcendante de M. de
Bismark. Le télégraphe a signalé mardi soir de
graves désordres Ncustellin, où la foule s'est
ruée sur les maisons et les boutiques appartenant
aux juifs. lia fallu l'intervention des troupes pour
calmer l'effervescence et de nombreuses arrestations
ont été opérées. L'Allemagne, décidément, fait un
retour vers la barbarie.
La loi nouvelle, qui transmet la juridiction élec
torale aux cours d'appel, va nécessiter la création
de trois chambres nouvel es, une chaque cour.
Cela fait cinq conseillers, un président et un
avocat-général par chambre, vingt et une places
nouvelles pour les trois chambres.
Comptez les mutations nombreuses que le mou
vement va causer dans la magistrature et calculez
ce qu'il va y avoir de demandes faites, de postu
lants en route, de protecteurs mis réquisition.
Le ministre de la justice est déjà assailli; et cela
ne fait qne commencer.
La Vérité prétend que les sœurs qui dirigent le
pensionnat royal de Messines, nonobstant l'engage
ment formel qui les lie, ne font usage ni de la
méthode du gouvernement ni des livres classiques
qui leur sont indiqués par l'inspection cantonal. A
part le catéchisme qu'elles enseignent avec ferveur,
elles laisseraient complètement en friche l'esprit
des jeunes filles, les abandonnant elles-mêmes
tout le long du jour ou les occupant des grossiers
travaux manuels. (Fl. Lib.)
D'après ce que rapporte le Journal de Bru
xellesla droite aurait le dessein de devancer le
travail de la section centrale en prenant elle-même
l'initiative d'un projet de réforme électorale.
Tant mieux La droite s'est tenue, dans la der
nière discussion, sur une extrême réserve, quant
ses vues en matière de réforme électorale. Ces
vues, il ne serait pas mauvais de les connaître, car,
dit un vieux proverbe, rien n'est plus profitable
que les conseils d'un ennemi.
Le budget de la guerre, qui vient d'être déposé,
s'élève pour l'exercice de 1882, la somme de
44,426,000 francs.
Ce budget était:
En 1860 de 33,276,876 francs.
En 1863 de 33,126,792
En 1870 de 59,116,612 -
En 1871 de 44,003,377
En 1872 de 39,590,035
En 1873 de 39,866,076
En 1874 de 44,064,996
En 1875 de 46,066,304
En 1876 de 47,429,069
En 1877 de 48,334,852
La section centrale chargée de l'examen du pro
jet de loi ouvrant un nouveau crédit de 500,000 fr.
au ministère de l'instruction publique, pour faire,
en cas de nécessité, l'avance aux instituteurs com
munaux des traitements qui leur sont dus, a adopté
ce projet de loi l'unanimité en insistant toutefois
pour que, d'un côté, le traitement des instituteurs
ne reste pas longtemps en souffrance, et que, de
l'autre,les communes récalcitrantes soient contrain
tes de rembourser au Trésor les sommes qui sont
avancées pour leur compte. Il est impossible, dit
le rapport, de créer un privilège en faveurdes com
munes qui persistent se soustraire l'exécution
de la loi, et il est impossible que l'Etal tienne
indéfiniment sa caisse ouverte leur profit, sans
jamais exiger de leur part l'accomplissement de
leurs obligations, sinon leur résistance constituerait
un bénéfice fort appréciable, et la fidélité la loi
serait pour les autres une véritable duperie.
Des bruits alarmants se propagent au sujet de
l'état sanitaire des troupes qui se trouvent actuelle
ment au camp de Beverloo pour la période de tir.
On sait ce qu'est le camp, du moins le champ de
tir et de manœuvres: une grande immensité de sa
ble où l'on chercherait en vain un brin d'ombre.
El c'est là que nos troupiers, qui après tout ne
sont pas de fer, passent une grande partie de la
journée, exposés aux rayons brûlants d'un soleil
africain. Il paraîtrait que ces jours derniers les cas
d'insolation, dont beaucoup suivis de mort, au
raient été si nombreux que l'on disait que les
hommes tombaient comme des mouches
Nous ne savons au juste ce qu'il y a de vrai dans
ces rumeurs, mais nous aimons croire que nos