La morale laïque.
Chronique électorale.
Nouvelles locales.
Le Moniteur s'est chargé de répondre pé
remptoirement aux détracteurs ou plutôt aux
négateurs de la morale laïque, en publiant le
règlement général des écoles normales et des
sections normales primaires de l'Etat, ainsi
que le programme de l'enseignement qui y sera
donné partir de l'année scolaire 1881-82.
L'enseignement de la morale pratique y est
indiqué en ces termes
Nous ne pensons pas que le moraliste le
plus austère puisse trouver rien reprendre
ce code de morale laïque on n'y rencontre
aucune des ambiguités, des réticences qui foi
sonnent dans les livres religieux tout y est
clair, net, catégorique le mal n'est ni admis,
ni toléré, dans aucun cas.
Que l'on compare, de bonne foi, la morale
sans Dieu la morale des prêtres, et l'on
jugera.
Il n'y a rien là qui nous étonne, mais qu'en
penseront MM. Janson et consorts
répondre l'offense que lui aurait faite M. Rolin-
Jarquemyns en qualiGanl d'infamantes les ac
cusations que M. le baron de Coninck portait contre
certains fonctionnaires ou certaines autorités pu
bliques.
Les premiers soussignés ont fait remarquer que
la qualiGcatiou d'infamantes, appliquée aux accu
sations que formulait M. le baron de Coninck.
signifie que ces accusations marquaient d'infamie
ceux contre qui elles étaient dirigées, mais que ces
mots ne contiennent rien d'offensant ni même de
désobligeant pour M. le baron de Coninck.
fis ajoutent qu'en substituant spontanément et
immédiatement le mot infamantes l'expression
infâmes qu'il avait d'abord employée et qui ne
rendait pas sa pensée. M. Rolin-Jacquemyns
croyait avoir fait disparaître toute espèce de doute-
sur l'interprétation de ses sentiments.
En conséquence, M. Rolin-Jaequemvns déclare
que si l'expression dont il s'est servi avait pu avoir,
dans sa pensée, un caractère offensant pour M. le
baron de Coninck, il ne l'eût pas maintenue.
De son côté, M. le baron de Coninck déclare que
les paroles qu'il a adressées M. Rolin-Jacque
myns, l'ayant été sous une fausse interprétation de
la pensée de celui-ci, n'ont plus de raison d'être et
ne sont dès lors plus maintenues.
Ainsi fait et arrêté Bruxelles, le lundi 25
juillet 1881.
Pour M. Rolin-Jaequemvns:
(Signé) J. d'Andrimont.
Ed. de Haussy.
Pour M. le baron de Coninck
(Sigué) Alp. Nothomb.
Vicomte de Moerman
d'Harlebeke.
Devoirs envers les hommes en général.
a) Devoir de justice.f. Les devoirs de justice
reposcul sur celte maxime fondamentale: Ne fait
pas autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te
2. Respect de la vie d autrui. Condamnation de
l'homicide. Cas le légitime défense. Duel.
3. Respectée la liberté d'autrui. Liberté indivi
duelle. L'esclavage est une institution criminelle.
Condamnation du servage.
4. Respect de la propriété; respect des monu
ments et jardins publics. Origine et fondement de
la propriété. Caractère obligatoire des promesses et
des contrats. Du vol; de la fraude. Devoir de resti
tuer le bien mal acquis et de réparer les dommages
causés autrui.
5. Respect de l'honneur et de la réputation d'au
trui. Calomnie. Diffamation et médisance
6. Respect des opinions et des croyances. Liber
té de conscience; intolérance.
7. Respect de l'intelligence d'autrui et des efforts
qu'il fait pour s'instruire et connaître la vérité.
Bonheur que l'on trouve dans la recherche de la
vérité et, en général, dans le développement de son
intelligence.
b) Devoir de chanté. I. Les devoirs de charité
se résument par celte maxime: Aime ton prochain
comme toi-même, et fais autrui ce que tu
voudrais qu'on te fît.
2. Les devoirs de charité sont obligatoires pour
chacun de nous dans la mesure de nos forces.
3. La bienfaisance, Mendicité. La charité doit
aider les enfants pauvres développer leurs facul
tés physiques, intellectuelles et morales, et les
préparer se créer une position par le travail.
4. Le dévoùincnt et le sacrifice.
5. Bonté envers les animaux.
Devoirs civiques.
Amour de la pairie.
2. Respect de la Constitution. Obéissance aux
lois. Respect dû aux autorités publiques.
3. Devoirs des gouvernants.
4. Défense de la patrie. Obligation pour tout ci
toyen d'y contribuer de sa personne, de sa bourse.
5. Devoirs politiques. Courage civil.
La Paixorgane de M. Coomans, annonce que
la droite parlementaire est décidée prendre, au
mois de novembre prochain, l'initiative d'une aug
mentation très considérable du corps électoral dans
les limites constitutionnelles, «si la section centrale
néglige sa tâche.
La Tribune de Mons assure que M. Léon
Defuisseaux se représentera l'élection du 5 Août.
Le Roi, se rendant aux fêtes de Liège, est parti,
lundi, de Bruxelles par train royal spécial grand
gala.
Le Roi sera accompagné de trois Ministres:
MM. Frère-Orban, Graux et Sainctelelte.
A Bruges, S. M. enverra son.... chat! C'est
assez pour nos révolutionnaires cléricaux.
Nous donnons ci-après un compte-rendu plus
détaillé du procès qui vient de se dérouler devant
la Cour d'Assises de Gand. Nos lecteurs ne liront
pas sans intérêt quels gredins on livre les pauvres
eufaals.qui fréquentent l« s écoles des petits-frères.
Le frère Eugène.
Lundi (18 c') s'est déroulé devant la Cour d'Assises de
Gand un nouvel épisode des tristes affaires de Renaix.
Nous n'entretiendrons certes pas nos lecteurs des
ignobles exploits de l'accusé Eugène-Louis Parain, en
religion frère Eugèneet qui ont valu son auteur
sept années de réclusion. Nous nous bornerons rele
ver certains détails que l'on ne saurait passer sous si
lence; ils ne font que mettre plus en lumière ce scan
daleux procès qui va se dérouler de nouveau dans
quelques jours devant notre Cour d'appel.
Le frère Eugène (des Bonnes-Œuvres) est cordon
nier avant qu'il entre au couvent de Renaix. 11 y est
peine depuis quelque temps que la maison de Bois-le-
Duc en Hollande, réclame la maison, mère de Renaix
des infirmiers pou>- le service de l'hospice des aliénés.
Et l'on expédie notre cordonnier en Hollande. Il y reste
environ un an puis il revient Renaix où s'était ma-
j nifestée,parait-il, une disette d'instituteurs, car peine
est-il débarqué que l'on fait subir une nouvelle trans
formation au disciple de Saint-Crépin. Vite on l'expé
die Senin, pour faire la petite classe. Ce premier
début de l'aveu même de l'accusé, est loin d'être
brillant maison ne se décourage pointet l'on expédie
successivement notre homme Ypres, Roulers et
Courtrai, toujours pour faire la petite classe. Tous
ces essais, qui durent chacun environ trois semaines,
ayant fait constater l'incapacité absolue du frère Eugène
en matière d'enseignement, on finit par l'envoyer
l'hospice des orphelins, autre dépendance de l'immence
établissement de Renaix. C'est là qu'il commet les actes
qui l'amènent sur les bancs de la Cour d'assises. Ses
victimes sont de pauvres petits orphelins âgés de six
ans peine. Ils sont placés l'Etablissement des frères
des Bonnes OF.uvres par les soins des hospices de
Renaix l'un d'eux y entre après avoir perdu père et
mère la suite d'une épidémie de choléra. Cette mal
heureuse créature des pieds bots; pour cacher autant
que possible cette infirmité ses camarades, on l'auto
rise se lever alors que tous les autres enfants sontdéjà
descendus. C'est de cette circonstance que profite le
misérable pour se livrer sur sa victime des attentats
journaliers et qui se sont perpétrés pendant plusieurs
années. C'est ce qui explique la condamnation sévère
qui frappe le coupable.
Ces malheureuses victimes n'échappent au frère Eu
gène que lorsque celui-ci est renvoyé de l'établisse
I
ment, parce l'on avait eu vent de ses exploits. Mais
que fait le supérieur? Il délivre au frère Eugène
d'excellents certificats moyennant lesquels celui-ci va
s'engager en qualité de domestique chez les frères des
écoles chrétiennes Gemappes Mais ceux-ci ont soin
de se débarrasser du personnage dès que les affaires de
Renaix ont éclaté. lisse sont défiés; malgré les plus
beaux certificats du monde, et alors que le parquet
d'Audenarde n'avait encore aucune connaissance des
faits mis charge du frère Eugène, ils ont vivement
engagé celui-ci quitter leur institut.
Il paraît que nous ne sommes pas encore au bout des
scandales de Renaix et que d'autres affaires sont encore
l'instruction.
Dans son audience de jeudi dernier, le tribunal de
Charleroi a condamné six peines d'emprisonnement,
s'élevant, ensemble 3 ans et 6 mois, un sieur Dega-
lant, âgé de 52 ans, marié, peintre et conseiller com
munal Familleureux, convaincu d'attentats la pu
deur sur des petites filles âgées de 10 14 ans.
Degalant est un clérical de la plus belle eau.
Jusqu'au jour de l'audience, le prévenu a nié énergi-
quement avoir posé les faits qui lui étaient reprochés.
Il se disait victime d'une trame ourdie par les libéraux
de sa commune. Histoire de poser pour le martyre com
me tous les autres.
Malheureusement pour lui, les préventions étaient
accablantes.
Aussi, l'audience, a-t-il reconnu l'impossibilité de
persister dans son système de défense. Il a avoué, le
sourire sur ses lèvres, avoir commis six des sept atten
tats qui étaient mis sa charge.
Il a été arrêté immédiatement, sur la réquisition de
M. le procureur du roi.
Le tribunal l'a en outre comdamné l'interdiction de
ses droits civiques pour un terme de 5 ans.
Nouveau et grand succès pour les artistes
d'Ypres.
Sur trente et une médailles attribuées toute l'école
belge, l'Exposition Internationale de Sydney, trois
ont été décrochées par nos concitoyens.
Peinture.
Médaille de 3" classe. M. Bossuet.
Médaille de 5' classe. M. Ceriez.
Sculpture.
Médaille de 3" classe. M. Comeyn.
La Maison Veuve OmmeslagEi-Podevyn, de cette
ville, distribuera gratis, pendant 45 jours] du 28 Juil
let au 11 Août 1884, une boite de bobines de qualité su
périeure au Brook's,à tout acheteur d'au moins 4 franc.
VILLE D'I'PRES. co.vsEii. coiiihvai,.
Séance publique du 30 Juillet 1881, 5 h. du soir.
ordre de joer
1. Communications.
2. Approbation ventes d'herbages Zillebeke et
Dickebusch.
3. Arrêter les listes des enfants indigents ayant droit
l'instruction gratuite.
4. Hospices civils; approbations: aj Acquisition d'un
bois b) Ventes d'arbres c) Location d'immeubles
d) demande pour vendre une maison sise rue de la
Crapaudière.
C'cfcle Artistique et Littéraire.
Les membres du Cercle se sont réunis Mardi soir
afin de fêter fraternellement les succès obtenus par l'un
de ses membres l'Exposition Internationale de
Sydney.
Voici l'allocution prononcée par M. le Président A. B.
Mon Cher Ceriez,
Comme Président du Cercle artistique et littéraire,
je remercierai tout d'abord nos chers collègues de s'être
empressés d'assister la séance extraordinaire donnée
en votre honneur.
Par leur présence, ils ont transformé notre réunion
d'amis en une manifestation d'une portée bien plus
haute.
Mon cher Théodore, mon amitié pour vous date déjà
de si loin, et mon admisation pour votre talent est si
vive que je ne sais vraiment, ce moment, si c'est
l'artiste que j'applaudis le plus en vous ou si c'est l'ami
que je fête.
Les palmes artistiques que vous avez su conquérir
successivement, vous les devez, je le sais, un travail
sans défaillance et une étude de toutes les heures.
Vous les devez ce sentiment exquis du beau, qu'exalte
et que féconde encore en vous, une imagination ardente.
Vous les devez votre foi dans l'idéal, et surtout cette
observation patiente de la nature, sans laquelle l'artiste
n'enfante que chimères ou ne réalise sur sa toile, que
des conceptions sans grandeurs, parce qu'elles sont