N° 706. Dimanche,
41e AIMÉE.
9 Octobre 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'APRES ET DE L ARRON DISSE DENT.
Collège électoral d'Ypres.
LE SERGENT DOUBAT.
Elections Communales.
AVIS.
ÉLECTION DU 25~~0CT0BRE 1881.
Le Président du bureau principal informe
MM. les électeurs qu'il recevra l'Hôtel-de-
Ville, les propositions de candidats, leurs ac
ceptations et les listes des témoins qu'ils auront
désignés, les 17,18 et 19Octobre 1881. savoir:
les deux premiers jours, de 10 heures du ma
tin midi, et le dernier jour, de 2 4 heures
de relevée.
Passé ce délai, aucune proposition ou accep
tation de candidature et aucune désignation
de témoins ne sera plus recevable.
A partir de Vendredi 21 Octobre, de 10 heu
res du matin midi, pourront prendre com
munication au même lieu, de la liste officielle
des candidats, ces candidats eux-mêmes ainsi
que les électeurs qui les ont présentés.
Un arrêté royal du 21 Septembre convoque
les collèges électoraux de toutes les villes et
communes du pays pour le Mardi 25 Octobre
prochain, 9 n. du matin, pour procéder au
renouvellement de la série sortante, et, le cas
échéant, au remplacement des conseillers décé
dés ou démissionnaires appartenant l'autre
série.
Les candidats devront être proposés avant
le Jeudi 20 Octobre.
Chaque proposition devra être signée,
Ypres, par 20 électeurs au moins.
En cas de ballotage, le scrutin aura lieu,
sans convocation nouvelle des électeurs, le
Mercredi 2 Novembre, 9 heures du matin.
Tous les électeurs libéraux, auxquels on
vient de notifier des réclamations électorales,
sont priés de remettre celles-cisans retard
au bureau de l'Association Libérale, qui se
chargera de défendre leurs droits.
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE Sil MANCHE.
VIRES ACQLTRIT El'NIM/
Les aiiiioiiees (L'îa Belgique rt de l'Etranger soiG reçues par l'Agence IJa vas (Publicité). 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'A us» ro-Hongrie et la Suisse: chez ftmlolf Mosse (Annoncen-Expedilion)
Cologne. Berlin. Francfort, Strasbourg. Munich. Hambourg. Leipzig, Slullgard, Vienne cl Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et
C° 30 CornliillE C et o, Série Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nyglt et Van Diimar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghilic et,
C°, 38, Park Row-New-York.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. (r. 6-00
Idem Pour !e restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le
INSERTIONS: Annonces
journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmiide, 39.
la-ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
2-50.
CHEMIN DE FER. (lr Juillet.)
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperiiighc-Hazebrouck. 6-20.12-07.0-27.
Peperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07.
3-55. - 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. 9-56. 11 -20. 2-415-25.
lUulers. 7-45 42-20. -6-30.
Langliemarck-Ostende. 7-23. 12-22. -5-52. 6-28.
Comines-Armenlières. 5-34. 41-20. 2-55. 8-58.
AVIS.
LE PRÉSIDENT,
L. VANHEULE.
Nous reproduisons en feuilleton un récit très-inté
ressant et auquel les nouveaux événements d'Afrique
donnent un véritable cachet d'actualité.
Au moment de la grande révolte de la province de Constan-
tine, le sergent Doubat commandait, avec vingt-cinq zouaves
sous ses ordres, le fort Hamza, situé non loin d'Aumale. Il
avait une quarantaine d'auxiliaires arabes de renfort.
Ce fort était le centre d'une circonscription dirigée par un
officier des bureaux arabes qui y résidait habituellement et
commandait en chef.
Cet officier, sachant qu'une colonne française expéditionnait
vingt lieues de l'a, et craignant que les tribus environnantes
ne se soulevassent, s'était déguisé en mendiant indigène pour
observer les douards; parlant, seul de tous les Français du fort,
la langue arabe, il était seul capable de remplir ce rôle.
Donc, il était parti, laissant le sergent au fort.
Cinq heures après, celui-ci recevait un courrier.
C'était un spahi apportant une lettre de la part du colonel,
chef suprême du cercle. Cette lettre, signée et revêtue du
sceau du bureau arabe, enjoignait l'officier commandant le
fort de laisser celui-ci la garde des auxiliaires sous les ordres
du sergent Doubat, de partir avec la petite garnison euro-
BULLETIN POLITIQUE.
11 y a eu avant-hier un nouveau conseil des
ministres Paris. Le cabinet s'est d'abord occupé
des affaires d'Algérie et de Tunisie. Le général
Farre a instruit le conseil des mesures qu'il avait
prises pour prévenir le retour de surprises sembla
bles celle qui a causé le massacre de l'Oued
péenen pour couronner une certaine hauteur dominant un
défilé par lequel lacolonue expéditionnaire devait passer le len
demain; un goum nombreux (groupe armé) de la tribu alliée
des Beni-Allah soutiendrait la petite troupe européenue et on
devait le rencontrer au bas de la montagne.
Surtout, ajoutait le général, gardez bien la gorge et
retranchez-vous, au besoin, n
Jamais instruction n'avait été plus claire, plus formelle.
Le sergent Doubat se dit qu'en l'absence de l'officier, il
devait laisser un caporal pour commander aux auxilaires, et
que lui-même devait partir avec ses vingt-cinq hommes pour
tenir le poste indiqué.
Pourtant, songeant aux munitions, aux vivres, aux armes
que contenait le bordj (fort), son importance stratégique,
au voisinage de la coloone laquelle il servait de base d'opé
rations, Doubat fit ses réflexions.
C'était un de ces zouaves raisonnant, voire même raison
neurs, qui ont la finesse du chacal et flairent les pièges de
loin il avait trois ans d'Afrique déjà et se défiait des Arabes,
qui sont le peuple le plus perfide du monde.
Il se dit qu'un vieux général, comme le sien, était bien
imprudent de confier un fort des auxiliaires de la fidélité
desquels on n'était jamais sûr.
Mais, d'autre part, l'ordre était écrit en bon français le
style en était militaire.
Zargua les stations de Béjà. de Souk et Arba, de
Tebourba sont déjà gardées les autres gares ne
tarderont pas être militairement occupées.
Le ministre de la guerre a ensuite communiqué
ses collègues les dépêches concernant l'expédition
sur Kairouan.
On rapporte, ce propos, que le général Saussicr
prendrait spécialement le commandement de la
colonne qui, partant de Zaghouan, opérera, con
jointement avec les colonnes de Sousse et de Te-
bessa, une marche concentrée sur Kairouan.
Le Président de la République doit être rentré
avant-hier soir Paris avec son frère, le gouver
neur-général de l'Algérie. La question ministérielle
ne restera donc plus longtemps en suspens.
La Germaniade Berlin, avait mis le gouver
nement en demeure de s'expliquer catégoriquement
sur la solution qu'il entend donneraux négociations
avec le Vatican. La Gazette générale de l'Alle
magne du Nord répond aujourd'hui l'organe de
l'épiscopat allemand et s'attache lui faire com
prendre que. des concessions doivent être faites par
la curie romaine.
Une transformation est la veille de s'opérer
dans le parti libéral-constitutionnel en Autriche.
La question n'est pas nouvelle, elle a été agitée
l'ouverture des deux dernières sessions. Dans le
dernier Parlement, la majorité libérale était divi
sée en trois fractions correspondant trois clubs
divers le centre, la gauche et l'extrême gauche.
Après les élections, les deux premiers groupes se
sont fusionnés, mais les progressistes se sont tenus
l'écart. Aujourd'hui, l'entente est vivement dési-
Doubat était fort perplexe.
Si l'ordre était vrai, il était fusillé net ea prenant sur lui
de désobéir s'il était faux, il livrait le fort l'ennemi le salut
de la colonne était compromis.
De plus, Doubat avait vingt prisonniers français dans les
casemates du bordj. C'étaient des soldats condamnés par les
conseils de guerre, ou sur le point de passer en jugement; les
Arabes ne manqueraient pas de massacrer ces malheureux.
Enfin lui-même et ses soldats, une fois en plaine, si les
Arabes lui tendaient là une embuscade, étaient nécessairement
écrasés par la tribu des Beni-Allah car supposer que la
lettre fut fausse, du moment où on l'envoyait vers le goum
de celte tribu, c'est que ces chefs étaient les auteurs du
complot.
Il méditait.
Le courrier, impassible, attendait.
En vain le zouave fixa—t-il ses yeux sur ceux du spabi,
pour lire au fond de son âme celui-ci soutint ifrertubable-
ment ce regard. Pas un muscle de sa figure de bronze ne
tressaillit.
Ces Arabes ont des faces de sphinx, impénétrables et
glacées.
Doubat tenta une épreuve.
Il mit la lettre dans sa poche, bourra une pipe, se promena
tranquillement et parut ne pas se préoccuper des ordres reçus.