N° 712. Dimanche, 30 Octobre 1881. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'ÏPRES ET DE L ARRON DISSEMENT. Cuique Suuiii 41e AHÉE. LE PROGRÉS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUISDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havus (Publicité), 89. Marclié-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence llavas, 8, Place de la Bourse. Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Budolf M os se (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort. Strasbourg, Munich. Hambourg, Leipzig. Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Sire, tel C°, 30, Cornhill, E C et 3, Serle Slreet VV C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhinehille et C°, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Tpres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dimude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. A pres, le 29 Octohre 1881. Le Journal dYpres chante triomphe ses candidats ne sont pas sortis victorieux de la lutte» (il n'aurait manqué que cela), mais enfin Basile se console de sa défaite en songeant qu'il en a essayé de plus sanglantes encore dans le passé. Il est vrai que nous n'avons eu qu'une majorité de 132 voix, mais celle majorité serait considérée comme une splondide victoire dans bien de localités; Ypres, nous sommes gâtés parce que nous écrasons ordi nairement nos adversaires, et quoi qu'ils en disent et en pensent, ce sort leur est encore réservé dans l'avenir. Si nous avons perdu quelques voix, nous en savons la cause, c'est comme nous l'avons dit, parce que toute augmentation d'impôts soulève un certain mécontentement, et nous espérons bien que nos édiles auront assez de tact et de prudence pour que ce grief ne s'aggrave pas dans l'avenir; notre avis, le Gouvernement doit venir en aide la ville pour l'exécution des travaux qui ont une utilité aussi incontestable, et cette intervention doit être en proportion de ce qu'elle est pour d'autres villes de l'importance d'Ypres; ainsi, nous voyons que la ville de Tournai, qui a aussi exécuté de grands travaux, a obtenu des subsides autrement considérables que la ville d'Ypres. Il est vrai que Tournai a pour représentants des hommes capables et influents, des Crombez et des Bara, tandis que nous avons des Biebuyck et des Struye, il y a là une différence du tout au tout; mais ayons confiance dans la justice du Gouverne ment et espérous que sa large et équitable inter vention dispensera d'établir de nouveaux impôts. Constatons, du reste, que nos adversaires se sont bien gardés de lutter sur le terrain politique ils ont eu bien soin de mettre leur drapeau en poche, et ils annoncent qu'ils ne l'étaleront pas de sitôt l'avenir ils forgeront des griefè imaginaires sur le terrain administratif et singeront les indé pendants des grandes villes; mais nous leur arra cherons leur faux nez et nous 11'aurons pas de peine leur prouver qu'ils cherchent l'aide du mensonge et de la calomnie, égarer et tromper les populations. Ce que le pays ignore et ce qu'il doit savoir, c'est que .M. Eugène Struye, qui est censé nous repré senter la Chambre,a obtenu 432 voix sur 1026 votants; de même, les cinq aigles, qui sont censés nous représenter au Conseil Provincial, n'ont obtenu que 432 et 436 voix La ville d'Ypres n'est donc représentée aucun degré; est-il étonnant d'après cela que nos intérêts ne soient pas mieux défendus. Jamais il n'a manqué moins d'électeurs nu scrutin que Mardi. Le nombre des inscrits s'élève 1124 Nombre des votants1026 qui n'ont pas pris part au scrutin 98 dont 23 décédés. Le Journal d Ypres rappelant certain libelle qui a paru la dernière heure, dénonce cet écrit comme émanant de l'association libérale. Si nous avions voulu, ajoute—l-iluser de représailles, nous n'aurions eu qu'à reproduire toutes les confidences que chaque jour on a dépo- sées dans notre boîte. Deux mots de réponse. L'écrit auquel il est fait allusion, faut-il le dire? n'émane pas de l'association. Jeté nuitamment dans les boites privées ou glissé'sous les portes, il n'a fait, pensons-nous, chez les libéraux comme chez les cléricaux, qu'un saut dans le panier. Que l'auteur de cette ineptie, quel qu'il soit, le sache: pareilles élucubratious ne peuvent servir aucune cause, celle de l'ennemi même exceptée. A tenir compte toutefois de l'aveu échappé au confrère clérical, pas mal de nos adversaires ont essayé notre égard le même système de diffama tion anonyme et brutale. Nous pouvons dire, quant nous, et nous en sommes fiers pour notre parti, qu'aacuu libelle malhonnête n'a été déposé dans la boîte de noire journal. La Flandre libérale dit propos de la polémi que électorale qu'elle a dû soutenir contre les or ganes du cléricalisme gantois Les honnêtes gens doivent se résigner parfois de tristes besognes, celle laquelle nous venons d'être condamnés est du nombre. Il e9l toujours difficile de discuter avec fruit des questions de chiffres daus un journaf; cela suppose tout au moins deux adversaires de bonne foi. Or, 011 sait la scandaleuse déloyauté que la presse catholique, et tout particulièrement le Bien publique, ont montrée dans leurs critiques de l'administration communale. Nous sommes d'autant mieux placés pour le dire, que nous n'avons jamais été les avo cats de celle-ci, et que sur plus d'une question matérielle, il nous est arrivé de ne point partager ses opinions du Collège écbevinal. C'est celte parfaite indépendance qui nous donne le droit de protester avec une énergie indi gnée contre le flot de calomnies grossières, dè mensonges imprudents que l'on a dirigés contré lui. A ce point de vue. aux yeux de tons les hom mes honnêtes et sensés la polémique des journaux cléricaux a constitué même un hommage involon taire mais significatif, en sa faveur. Quel reproche grave, en effet, a-t-011 pu lui faire avec une appa rence de raison? Où sont les fautes sérieuses qu'il a commises? Quel grief légitime fait- on valoir con tre son administration? Il a fallu, pour mener la campagne, que le Bien public se lançât dans celle incroyable débauche de mensonges, laquelle nous venons d'assister, avec un étonnement que nous n'essayons pas de dissimuler. Jamais, nous le disions hier et ne pouvons nous empêcher de le répéter, jamais on n'a menti avec cette passion, avec cette audace, menti aussi grossièrement aussi platement. Ces lignes peuvent s'appliquer parfaitement ce qui s'est passé Ypres. D'ailleurs dans tout le pays, le système suivi par les cléricaux a été le raêmp, mentir contre l'évidence la plus éclatante c'était la consigne, et elle a été pieusement exécu tée partout. Dans les résultats des élections du 23 Octobre 1881. il faut insister particulièrement sur les deux points importants que voici D'abord, les libéraux restent maîtres des quatre grandes villes dont la conquête, il y a quelques mois, était considérée comme certaine par les clé ricaux. Ensuite, c'est précisément dans les villes où les cléricaux comptaient surtout engager la lutte pour les élections législatives de l'an prochain, que nos amis politiques remportent les victoires les plus significatives et les plus éclatantes. Les cléricaux ne pouvaient guère songer livrer sérieusement bataille Bruxelles et Liège que pour autant qu'ils auraient pu s'emparer des hôtels-de-ville de ces deux grandes cités Verviers, sur lequel ils comptaient tant, leur échappe. Gand, «ans lequel ils ne sauraient revenir au pouvoir, les écra9e 1700 voix de majorité! Dès présent le main tien de la majorité libérale en juin 1882 ne fait plus l'ombre d'un doute, et la loi scolaire, le véri table, le seul enjeu de la lutte qui s'est engagée mardi, est hors de toutes les atteintes de la coterie ultramontaine. Dans l'ensemble, la situation rappelle peu de chose près celle de 1837. Gomme alors, sauf de rares exeplions, les communes les plu» importan tes du pays se prononcent on faveur de la politique libérale. Et si méméoti songw aux efforts inouïs du parti clérical, aux miile moyens employés par lui pour tromper le corps électoral et égarer l'opinion publique, on en arrive conclure que la victoire"*

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1