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S
No 716. Dimanche,
13 Novembre 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
Nous appelons l'attention de nos lecteurs
sur la lettre que M. Edouard Pecher vient
d'adresser M- le cardinal-archevêque de
Malines, pour protester contre un passage
marquant de l'allocution synodale, dans la
quelle Son Eminenee prend partie les libé
raux.
Nous ajouterons que les chefs de la droite
eux-mêmes avaient prévu dès le mois d'Avril
1880 les conséquences inévitables des violen
ces dont le clergé menaçait la population ca
tholique.
Le cardinal Nina se faisait lui-même auprès
de l'archevêque de Malines l'interprète de
leurs appréhensions lorsqu'il écrivit son
Eminenee
Ils (les chefs de la droite) disent que les
mesures rappelées ci-dessus (les peines com-
minées par l'épiscopat contre les personnes
soumises la loi scolaire) détermineraient
peut-être dans l'opinion du monde une forte
réaction contre le parti catholique, les mal
veillants en abuseraient et en retireraient de
la force notre détriment la haine contre
l'Eglise se raviverait, pourrait devenir plus
venimeuse et générale et ses ennemis en reti
reraient avantage.
Pour le moins, la discorde serait partout
semée parmi les catholiques, et on tâcherait
d'en faire peser la responsabilité sur le clergé.
On craint particulièrement que le parti parle
mentaire catholique puisse en être ébranlé et
que les députés, embarrassés de défendre les
mesures prémentionnées (les interdictions), se
trouveraient dans la pénible alternative ou de
se perdre en essayant de justifier des mesures
~u'il serait peut-être politiquement difficile de
éfendre, ou de les blâmer en suivant le cou
rant de l'opinion publique. On signale aussi le
danger des représailles de la part des ennemis
de l'Eglise contre elle.
Les chefs de la droite, le cardinal Nina et le
résident de la Fédératiori libérale sont donc
accord pour porter le même jugement sur la
conduite du clergé.
Voici la lettre de M. Pecher:
41e ANNÉE.
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
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P.peringhe. 0-20. 9-07. 10-00. 12-07. - 2-50.
3-55. G-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. 9-56. 11-20. 2-41. 5-25.
Roulers. 7-45 12-20. 6-30.
Langheraarck-Ostende. 7-23. 12-22. 5-52. 6-28.
Comines-Armenlières. 5-34. 11-20. 2-53. 8-58.
BULLETIN POLITIQUE.
Le ministère français a donné sa démission.
Le Président de la République a fait appeler M.
Gambelta, qui a accepté la mission de former un
nouveau cabinet.
L'ex-président de la Chambre est entré immédia
tement en pourparlers avec les personnes politiques
dont il voudrait s'entourer; toutefois, jusqu'ici,
ses démarches restent entourées d'un très grand
mystère; des combinaisons de toute sorte vont
surgir dans les journaux, mais on ne pourra les
accueillir qu'avec une circonspection extrême. Le
Paris, organe gambettiste, ne cite aujourd'hui
qu'un nom, celui del'ancien ministredel'intérieur,
et encore il se contente dédire que le gouvernement
de l'Algérie est réservé M. Conslans pour le cas
où il ne ferait pas partie du ministère Gambetta.
Toute la presse française reconnaît que M. Gam
betta a ménagéune retraite honorable au ministère
Ferry, dans la soirée de Mercredi.
On assure que le Journal officiel publiera
Dimanche ou Lundi au plus tard la composition
du ministère que présidera M. Gambetta.
Le bruit de la démission du prince de Bismark
s'éteint dans les cercles politiques de Berlin. On
rappelle qu'il y a quelques mois peine le chance
lier de l'Empire a encore déclaré catégoriquement
qu'il ne se retirerait que si l'Empereur le désirait.
Autrefois, a dit le prince de Bismark dans la
séance du 4 Février du Reichslag, j'ai annoncé
sans ambages mon intention de me retirer, attendu
que je ne tne sentais plus en état, physiquement,
de rester aux affaires, et parce que je ne trouvais
plus toujours chez mes collèges l'appui qui m'était
indispensable; aujourd'hui je crois devoir consta
ter que je suis revenu de ces velléités il ne me
convient pas de me retirer j'y suis, j'y reste.
On a de mauvaises nouvelles de la santé du
grand-duc de Bade, qui est atteint d'une fièvre
typhoïde.
Il se confirme que les discours prononcés par les
ministres anglais au banquet du lordmaire de Lon
dres n'ont pas eu le caractère d'événements politi
ques.
Les déclarations de M. Gladstone et de lord
Granville au sujet de la politique extérieure étaient
insignifiantes.
Les^élections pour le renouvellement partiel delà
législature locale dans douze Etats de l'Union amé
ricaine, n'ont pas sensiblement modifié les forces
des deux grands partis. Les triomphes remportés
dans certains Etats sont compensés par des pertes
subies dans d'autres Etats. A New-York, où la
lutte était très importante, tous les candidats du
parti Conklingont été battus; la victoire toutefois
a abandonné les républicains, qui n'ont gardé que
deux sièges sur quatre. Actuellement, les démocra
tes ont la majorité dans la Chambre.
Une dépêche d'Alexandrie, publiée par le Times,
dément une grave nouvelle arrivée d'Egypte. Le
premier ministre du Khédive, Cheriff, aurait donné
sa démission sous la menace d'une seconde jnsur-
reclion militaire organisée par le colonel Achmet-el-
Ourabi. C'est la suspension du journal militaire
YHedjaz qui aurait causé cette effervescence. La
nouvelle n'est pas exacte, mais on constate la pré
sence au Caire de l'auteur du dernier soulèvement
et son séjour prolougé y cause des inquiétudes.
A Monsieur le cardinal Dechamps, archevêque
de Malines.
Anverls, 9 Novembre 1881.
Monsieur le Cardinal,
Dans l'allocution que vous venez de prononcer, pen
dant le dernier synode diocésain, sur la question sco
laire, vous m'attribuez (sans citer mon nom, mais en me
désignant suffisamment) les paroles que voici et qui
auraient, dites-vous, été prononcées dans de solennelles
réunions d'instituteurs et d'institutrices:
Nous voulons que le schisme de la raison sorte de
nos écoles nationales, et de ce schisme, nous voulons
en être les apôtres.
En tronquant ainsi le texte de mon discours, vous en
concluez que les libéraux veulent renouveler le culte de
la déesse Raison.
Il est de mon devoir de protester la fois contre«votèe
procédé peu loyal et contre votre fausse interprétation.
Voici textuellement comment je me suis exprimé dans
le banquet qui a suivi le congrès des instituteurs et des
institutrices congrès tenu Anvers au mois d'Août
dernier
La nation veut retrouver son image dans l'école
nationale.
Poursuivez donc en paix, sans souci des injures et
des outrages, votre mission civilisatrice.
Comme il n'est point de progrès social durable s'il
ne s'accomplit dans une égale mesure pour l'homme
et pour la femme, c'est de vous surtout, mesdames les
institutrices,que la nation attend son affranchissement
moral complet.
C'est vous qu'elle demande des femmes qui,
devenues mères de famille, fassent de leur foyer do
it mestique le sanctuaire de la patrie.
Cette rédemption obtenue par vos soins, le sol de la
patrie sera jamais inviolable, car il n'y a que les
mères et les épouses qui puissent soulever un peuple
et de faire courir au salut de ses libertés.
Messieurs les instituteurs, nous voyons l'Eglise
plus que jamais avide de domination, passionnée
vouloir, comme le disait si bien l'échevin de l'instruc-
tion publique, l'écrasement moral du peuple. Elle
croit réussir par la violence elle vous excommunie
elle vous maudit mais la haine est toujours mau-