A Ceurtrai.
Nouvelles locales.
Le jeune et bouillant vicaire Yserbyt, de Heule,
est sorti Mardi matin de la maison d'arrêt de Cour-
trai, où il a subi sa peine.
Les deux fils Debaudt out été prendre la victime
des francs-maçons et l'ont conduite l'église Saint-
Martin, où le pauvre martyr a dit la sainte messe.
Les deux jeunes gens ont, pour la circonstance,
rempli l'office d'eufants de chœur.
Après celte édifiante cérémouie, l'homme de paix
et... de guerre s'est reudu chez M. Debaudt, père,
qui l'a reçu bras ouverts. Le premier moment
d'expansion passé, on s'est mis table pour déjeu
ner. Le vicaire était fort gai; il a fait honneur au
repas, qui se composait de pieds de libéraux truffés
et de côtelettes de francs-maçons grillées.
Ce menu, qui contrastait avec l'ordinaire de la
prison, a paru être tout fait du goût du vicaire,
La faim calmée, on a ouvert la porte aux mani
festants, qui sont venns adorer le martyr. La fine
fleur des fanatiques de Heule et de Courtrai, flan
qués d'une paysanne portant un bouquet de fleurs
blanches, emblème de l'innocence, et d'un petit-
frère, ne portant rien, se sont trouvés réunis dans
la demeure de M. Debaudt. On remarquait dans la
noble assistance un certain nombre d'individus
compromis dans l'affaire de Heule et dans l'affaire
Vandaele.
Le vicaire, ému jusqu'aux larmes de cette sym
pathique ovation, a entonné l'air de Grétry:
Où peut-on être mieux (Bis.)
Qu'au sein de sa famille.
Enfin, voilà la farce jouée.
Le vicaire Yserbyt a purgé sa condamnation; il
ne tardera pas recevoir la récompense de ses
rudes épreuves.
Vous allez voir que d'ici peu de temps, il sera
nommé curé dans une riche paroisse des Flandres.
C'est l'apothéose obligée.
N'avons-nous pas comme précédent la nomina
tion la cure de Lichtervelde du curé Deseure, de
Saint-Genois? (Chronique).
On continue s'occuper passionnément de la
question de l'équipement et de l'armement de la
garde civique.
Les dernières nouvelles ont un peu rassuré les
bleus; il paraîtrait, en effet, que la solution de
cette vieille question serait plus prochaine qu'on
ne le disait que le ministre de l'intérieur, loin de
vouloir ajourner l'année 1883 sa décision défini
tive, serait au contraire très pressé d'en finir et de
trancher, coûte que coûte, la question.
M. Rolin-Jaequemyns serait très disposé agir
d'ici quelques semaines.
Le ministre de la guerre l'emporte, dit-on. Les
ornements d'or resteront l'apanage de l'armép, et la
garde restera condamnée, nous assure t-on, l'ar
gent perpétuité.
Le prestige militaire est sauvé. Merci, mon Dieu!
(Gazette).
vaise conseillère. Elle répugne au bon sens droit et
honnête de nos populations. En réalité l'Eglise elle-
même a travaillé l'enfantement d'un nouveau
schisme qui sera le schisme moderne et qui portera
a un nom glorieux dans l'histoire. Il s'appellera le
a schisme de la raison.
a Que ce schisme sorte donc de nos écoles nationales,
a puisque l'Eglise l'a voulu, et avec fierté et conviction,
a soyons en les apôtres. Saluons la règne de la raison
a qui est la base de tous les progrès durables et la voie
a digne de l'humanité et de ses destinées.
Et dans votre œuvre d'émancipation le pays libéral
a sera vos côtés pour vous soutenir, vous encourager
a dans la lutte, vous défendre contre un implacable
a ennemi et vous récompenser par l'expression de sa
a gratitude et de son administration.
En m'exprimant de cette manière, j'ai voulu tout
d'abord flétrir la conduite odieuse des prêtres catholi
ques qui se sont montrés dans tout le pays les fauteurs
de la rébellion conti e la loi, les oppresseurs de con
sciences et les tyrans impitoyables de courageux insti
tuteurs et de femmes modèles qui ne faisaient qu'obéir
au devoir.
J'ai voulu aussi constater que le clergé belge, en abu
sant de l'excommunication, en semant la haine et la
discorde au sein des familles, en excitant la femme
contre le mari et les enfants contre leurs parents, tra
vaille lui-même l'enfantement d'un nouveau schisme.
J'ai dit encore que si ce schisme éclate par la faute du
clergé, il s'appellera le schisme de la raison. J'ai ajouté
alors puisque l'Eglise a voulu faire sortir ce schisme
de nos écoles nationales, avec fierté et conviction soyons
en les apôtres ce qui signifie clairement que tout vrai
libéral doit saluer avec bonheur le jour où, en matière
religieuse, la foi aveugle sera remplacée par l'usage de
la plus belle faculté de l'homme, c'est-à-dire par l'usage
de la Raison.
Vous paraissez vous-même, Monsieur le Cardinal, ré
pudier la foi aveugle, car vous dites dans votre allocu
tion Nous catholiques, nous sommes plus raisonna-
bles nous disons et nons prouvons que la raison
mène la fdi que la raison démontre qu'il faut
croire. Vous voulez donc, Monsieur le Cardinal,
avec nous libéraux, que la foi soit une adhésion raison
nable tel ou tel principe, règle, précepte ou dogme.
Vous admettez avec nous que la raison est antérieure
et supérieure la foi qu'elle est le vrai guide de la foi,
puisque vous ajoutez La raison mène la foi la
raison démontre qu'il faut croire.
Or, s'il en est ainsi, si la raison doit inspirer et do
miner tous les actes de l'homme, même en matière de
religion, permettez-moi de vous demander, M. le cardi
nal, s'il est raisonnable, de la part de votre clergé, de
prêcher dans les villes et surtout dans les villages que
les parents qui envoient leurs enfants aux écoles com
munales sont damnés; qu'ils doivent être enterrés dans
la fosse aux chiens que la femme doit battre son mari
si celui-ci oblige ses enfants fréquenter ces écoles
(comme il résulte de l'enquête scolaire du canton
d'Houflalize) que les enfants doivent dans la même
hypothèse empoigner leurs parents et leur tenir le
visage dans les ordures (comme il conste de l'enquête
du canton de Vielsalm) que les instituteurs et les insti
tutrices au service de l'Etat doivent être tous excom
muniés et qu'ils sont tous damnés s'ils ne renoncent
pas ce service
Il est évident que de semblables prédications sont
déraisonnables et même très-coupables.
Les instituteurs et les institutrices n'en doivent donc
rien croire absolument et faisant usage de leur raison,
qui doit éclairer leur foi religieuse, ils flétriront avec
nous le langage absurde et la conduite insensée et
inhumaine de vos prédicateurs.
C'est dans ce sens, Monsieur le cardinal, qu'il est
équitable d'interpréter mon discours dont vous n'avez
citer qu'un court fragment, d'ailleurs inexact, comme
je l'ai démontré plus haut.
Et pour plus de clarté encore, je dois ajouter que je
suis de ceux qui, dès le principe, ont hautement ap
prouvé l'art. 4 de la loi du l'Juillet 1879 et sérieusement
espéré que le clergé belge, faisant acte de sagesse,
aurait répondu dignement aux avances conciliatrices du
pouvoir civil.
Si cet espoir a étâ/flg^^responsabilité du schisme
que vous provoque^ retombe ?vanl tout sur l'épiscopat
et sur vous-même, monsieur le cardinal, qui en êtes le
chef.
Votre illustre prédécesseur, le cardinal Sterckx, de
respectable mémoire, comprenait autrement que vous
ses devoirs de Primat envers l'Eglise et la Nation.
Jamais il n'a arboré le drapeau de révolte contre la
loi.
Jamais il n'a oublié que la volonté nationale, dont le
Pouvoir législatif n'est que l'organe, doit être respectée
par tous les habitants du pays y compris les membres
du clergé catholique.
L'égalité de tous les Belges devant la loi est un dogme
constitutionnel qu'en aucune circonstance votre prédé
cesseur n'a méconnu et que vous semblez aujourd'hui
vouloir effacer de notre Droit Public.
Je comprends que je n'ai pas attendre une réponse
de vous, Monsieur le cardinal, mais nous relevons l'un
et l'autre de la puissance souveraine du jour l'opinion
publique et c'est elle qui prononcera entre votre
thèse et la mienne.
Veuillez, Monsieur le cardinal, agréer l'hommage de
mon respect.
EDOUARD PECHER.
DENIER. DES ÊCOL
ES.
Listes précédentes,
33,095-04
Achter de koninkbolling van deWarerecht-
kruisschietflateerkakafbolbaanmaatschappij, 1-41
Ombaling in de Getemde,
0-95
Un anonyme,
50-00
n s»
20-00
Au banquet de St-Charles,
34-45
Cinq soupeurs,
0-95
33,292-47
Dépenses jusqu'à ce jour,
30,429-49
En caisse
2,772-9»
VILLE D'YPRES. conseil communal.
Séance publique du 5 Novembre 1881.
Présents: MM. L. Vanheule, Bourgmestre-Président
H. Bossaert, Echevin Chev. G. de Stuers, A. Soenen,
Th. Cornette, A. Brunfaut, F. Gravet, J. de Codt, Con
seillers Ferd. Van Daele, Secrétaire.
La séance est ouverte 5 h. 10 m.
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la
séance du 22 Octobre dernier.
Adopté.
Le premier objet l'ordre du jour porte: Approbation
du compte communal pour l'exercice 1880.
Au nom de la section des finances, M. le Président
fait un rapport verbal et passe en revue les principaux
articles du compte, sur lesquels il donne des explica
tions détaillées.
Le compte présente
En recettes, la somme de fr. 322,133-59
En dépenses, celle de 306,946-71
Exédant de recettes, fr. 15,186-88
Relevant spécialement les chiffres relatifs l'In
struction publique, nous trouvons que le Collège com
munal et l'Ecole moyenne ont coûté ensemble la ville
la somme de fr. 17,969-SO c. et que le chiffre total
des dépenses, charge de la ville, pour l'Instruction
primaire, les Ecoles gardiennes, l'Ecole d'adultes et
l'ouvroir annexé l'Ecole gratuite de Filles, se sont
élevées fr. 28,037-48 c.
Le chiffre total des dépenses pour l'Instruction pu
blique est donc de fr. 46,006-98 c.
N* 2 de l'ordre du jour Budget 1882 de l'Instruc
tion primaire et l'Ecole d'adultes.
M. le Président donne lecture des chiffres prévus
dans ces budgets qui ne soulèvent pas d'observations et
qui sont adoptés tels que le Collège les propose.
Le 3e objet l'ordre du jour porte Solde dû aux
entrepreneurs de la canalisation de Dickebusch Ypres.
M. le Président expose que par suite du retard assez
considérable apporté par les entrepreneurs l'achève
ment de la conduite de Dickebusch Ypres, la ville a
éprouvé un préjudice qui a été réglé de commun accord
avec les entrepreneurs et pour la réparation duquel une
indemnité de 5000 fr. est suffisante. Il propose au Con
seil de fixer ce chiffre l'amende payer.
M. le Conseiller Cornette estime qu'il n'y a pas
d'urgence pour statuer en cette affaire et est d'avis que
la somme réclamée doit non seulement couvrir la ville
des frais et dépenses extraordinaires que ce retard lui a
causés, mais encore qu'elle doit comprendre une in
demnité titre de dommages-intérêts. Or, il n'est pas
établi que le chiffre fixé représente exactement ces deux
éléments d'appréciation. De plus, la ville a intérêt
demander un chiffre élevé et, sans vouloir spéculer sur
le malheur d'autrui ou s'enrichir ses dépens, elle doit
pouvoir bénéficier dans une certaine mesure de cette cir
constance que les entrepreneurs sont autorisés, par un
arrêt passé en force de chose jugée, de libeller dans les
dommages-intérêts qu'ils sont admis réclamer de
leurs sous-entrepreneurs, la somme qu'ils auront eu
payer la ville.
M. le Président répond que ces considérations tirées
de là position respective des entrepreneurs et des sous-
entrepreneurs, ne doivent pas être prises en considéra
tion par la ville, qui ne doit avoir d'autre souci que
d'être indemnisée de ses pertes. Or, le Collège ne pré
sente pas le chiffre de 5000 fr. la légère et le Conseil
peut avoir la certitude qu'il est suffisant pour couvrir la
ville de toutes ses dépenses extraordinaires et qu'il
constitue une large indemnité.