Cronsladl. Nouvelles locales. Nouvelles diverses. volter contre la nomination de M. De Decker, comme gouverneur du Limbourg. M. De Decker a dû donner sa démission. Mais hélas d'autres qui ne le valent pas siè gent la Chambre; ils y ont le verbe haut, le ton superbe, ils y insultent leurs adversaires et lorsqu'un de ceux-ci, outré de cette audace, se permet de rétablir la vérité de la situation et de rappeler certains individus leur passé judiciaire, toute la presse catholique proteste grands cris. De la part de certains journaux, nous le comprenons. Il en est qui les hontes deLan- frand et des Langrandistes ont valu de beaux énéfiees et qui ont vendu leur pudeur trop cher pour la regretter. Mais ici encore il im porte de ne pas taire confusion.De même qu'à droite il y a d'honnêtes gens côté d'autres, il y a des journaux catholiques qui ont refu sé de s'associer toute tentative de christia niser les capitaux. Ceux-là, si la passion ne les aveuglait, s'ils savaient s'élever au-dessus des conflits de chaque jour pour discerner l'intérêt véritable de leur cause, ceux-là répu dieraient avec horreur le concours d'hommes qui la déshonorent. Quel est celui qui a eu ce courage Aucun le fanatisme emporte tout et leur admiration va, au contraire, aux plus dé nués de scrupules parce qu'ils sont les plus violents. Ce n'est qu'à contre-cœur, dit la Flandre Libéralequ'on se résigne une telle pensée, mais l'on constate ainsi un affaissement de la moralité publique dans notre pays et la cau se de ce mal se trouve dans l'action du clergé, ui, en proie sa passion dominatrice, subor- onne toute morale, tout honneur, au profit de l'Eglise. Le tribunal de première instance de Bruxelles a rendu la semaine dernière un jugement qui résout une question d'une très grande importance pour la presse. Il s'agissait du procès intenté la Gazette Petrus par un candidat aux dernières élections communales de Bruxelles, qui voulait faire con damner notre confrère des dommages-intérêts parce qu'il avai{, dans un compte-rendu d'une réunion électorale, reproduit certaines attaques dirigées par un orateur contre ce candidat. Le tribunal a décidé, avec raison, que la presse a le droit de rendre compte des discussions des réunions électorales et qu'elle n'assume aucune responsabilité personnelle du chef des attaques plus ou moins vives auxquelles peuvent se livrer les orateurs qui prennent part ces discussions, lois- qu'elle ne fait que reproduire fidèlement et de bonne foi le langage tenu par ceux-ci. Dans la tbèse soutenue par la partie demande resse, au contraire, la presse devait être assimilée au particulier qui colporterait, par exemple, des paroles offensantes pour un tiers qu'il aurait en tendu prononcer en public, et elle engageait sa responsabilité en prêtant sa publicité ces paroles au même titre que si l'offense venait d'elle-même. Heureusement, dit la Gazetteque cette thèse n'a point prévalu. Sinon la presse se serait trouvée dorénavant dans l'impossibilité de rendre compte des réunions électorales, ce qui aurait fait peut-être le compte de certains candidats, mais pas celui des électeurs. Rien de plus juste et, puisqu'il est question de faire une nouvelle loi sur la presse,nous voudrions, pour mettre un terme toutes les incertitudes de la jurisprudence, voir consacrer législalivement la doctrine du tribunal de Bruxelles. Une autre question très-imporiaute aussi se rat tache celle-là. Un journaliste publie un discours qui a été pro noncé dans une réunion publique, un sermon par exemple. Mais l'orateur prétend qu'il n'a pas prouoncé les paroles que le journaliste mises dans sa bouche; il fait un procès au journal. Celui-ci aura-l-il le droit de prouver, par témoins, devant les tribunaux qu'il a fidèlement reproduit les paroles de l'orateur? Cela paraît incontestable. Ëh bien, cependant, l'année dernière, le tribunal de Namur a refusé un journaliste, qui avait rendu compte d'un sermon et qui avait attribué certaines paroles au curé, le droit de prouver que ces paroles avaient été réel lement dites, et cela sous prétexte que les curés ne sont pas des fonctionnaires publics! Le journaliste a été condamné pour calomnie sans qu'il ait pu établir qu'il n'avait dit que la vérité. Une pareille thèse est insoutenable. On devrait toujours être admis prouver ce qu'un orateur a dit dans une réunion publique. Voilà des questions qui sont bien autrement importantes pour la presse que toutes ces questions de procédure et de compétence dont s'occupe exclu sivement le projet de loi qui est soumis aux Cham bres, et dont la presse, notre avis, n'aura guère se féliciter. (Meuse). On écrit de Bruxelles la Meuse: D'après l'ordre d'ancienneté, c'est M. Jamar, actuellement vice-gouverneur de la Banque Natio nale, qui sera appelé recueillir la succession de M. Pirson, et M. Van Hoegaerden remplir les fonctions de vice-gouveroeur. Le mandat législatif étant incompatible avec le poste de gouverneur, M. Jamar cessera de siéger la Chambre des réprésentants, où il sera rempla. cé, dit-on, par M. Buis, le nouveau bourgmestre de Bruxelles. D'après le correspondant delà Gazette de Liège ceseraitM.Pirmezqui deviendrait vice-gouverneur. Nous lisons dans la Gazette ci On dit que le Comité d'Administration des chemins de fer de l'Etat vient de proposer au ministre des travaux publics d'accorder tous les agents du service actif, personnel des trains et des stations, une augmentation d'un dixième de leur traitement. Cette proposition serait très probablement sou mise la Chambre pendant la prochaine session et, au cas où elle serait volée, la somme nécessaire l'augmentation serait portée au budget de l'année prochaine. Un terrible incendie, activé par un vent violent, a détruit, un quart de la ville de Cronstadt. C'est surtout la population pauvre de cette ville qui se trouve atteinte par ce sinistre, le feu ayant pris dans le quartier populaire. D'un amas de maisons considérable, il ne reste plus que des ruines, tout a été détruit de fond en comble. Le feu aurait été mis par les néhilistes. Cronstadt ou Kronstadt, c'est-à-dire Ville de la Couronne, est un des principaux ports de la Russie d'Europe. Il est situé 40 kilomètres de Saint- Pétersbourg. On y compte trois bassins flot: le bassin militaire, destiné aux vaisseaux de guerre, le bassin du milieu et le bassin du commerce. Ce dernier peut contenir neuf cents navires. Des docks vastes et parfaitement disposés, de grands, d'immenses magasins, de riches établisse ments de commerce, un arsenal qui occupe un nom bre considérable d'armuriers, de beaux bassins, des canaux destinés,les uns aux bâtiments marchands, les autres aux bâtiments de guerre, en un mot toutes les constructions nécessaires une ville de premier ordre donnent au voyageur qui arrive dans ce port une grande idée de Cronsladl. Cependant, la fondation de cette ville est l'cpo- que récente. C'est Pierre le Grand qui a fondé Cronstadt en 1703. Les principaux édifices sont: l'amirauté, l'hôpi tal naval, l'école des pilotes, la Bourse, la douane et les casernes. Ou ne saurait s'imaginer l'animation qui règne Cronstadt. Vers Juillet et Août surtout, on y compte plus de 60,000 âmes. Ces détails permettent de mesurer l'importance du sinistreque nous venons d'enregistrer. On ne refuse admettre que le désir de conqué rir la liberté puisse inspirer de pareils actes. Il semblerait que cette aspiration fut plutôt de nature améliorer les hommes qu'à en faire des brutes sauvages capables de couvrir leur patrie de ruines sons prétexte de la rendre libre. Ou l'on calomnie les néhilistes eu leur attri buant de pareils attentats, ou ces gens-là ne con stituent pas un parti politique poursuivant un noble but, mais bien une secte d'exaltés jusqu'à la folie, dont la suppression est d'intérêt général. Cercle artistique et littéraire. Séance du 4 Janvier, 8 heures. Relevé des crimes, commis Paris et dans la banheu, et dont les auteurs sont restés introuvables. 1° Mai 1873, assassinat de la veuve Pélissier, mar chande la toilette, rue Blondel. 2° Mars 1876, assassinat d'un vieillard, rue Debel- leyme. 3° Novembre 1876, assassinai de la veuve Plet, Antony, près Sceaux. 4° Février 1877, assassinat et viol d'une femme dans la plaine de Gennevillieis. 5° Mai 1877, assassinat de la veuve Lachaud, rue du Faubourg-Saint-Antoine. 6° Mars 1878, assassinat de Marie Fellerath, passage Saulnier. 7* Avril 1878, assassinat de Théret, cultivateur Bobigny. 8° Mai 1878, assassinat de la veuve Joubert, rue Fontaine-Saint-Georges. 9° Juin 1878, assassinat de l'inspecteur de police Délabré, dans l'exercice de ses fonctions, la Villette. 10" Février 1879, assassinat de la crémière de la rue Pont-aux-Choux. 11° Mai 1879, assassinat de la veuve Guilon, épicière, rue de Sèvres. 12° Juillet 1879, assassinat du pharmacien Lagrange et de sa bonne, place Beauveau. (L'introuvableWalder.) 13° Mai 1881, assassinat de Boucher, rue du Gaz. 14° Août 1881, assassinat de Nicus, boulevard Saint- Germain. 1° Communications diverses. 2° Lecture par M. A. B., sujet: La chanson. 3° Conférence par M. G. Dans quelques jours partiront pour l'Afrique centrale MM. le capitaine Haussens, le lieutenant Nellis, le docteur Vandevelde et autres qui ne sont pas encore désignés. Tous les approvisionnements sont prêts,les cargaisons préparées.Les uns partiront par la malle des Indes pour Zanzibar et les au tres par un steamer de Southampton, vers la côte occidentale. 1

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 2