42« AMÉi.
12 Janvier 1S82.
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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PROGRES
paraissant le jeudi et le iiima>1chë. VIRES aCRUJRIT EUNDO
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Koulers. 7-43 12-20. 6-50.
Langliemarck-Osteudi*. 7-25. 12-22. 5-52. 6-28.
Houlht'ii). 5-50. 11-16.
Comines-Armentières. 5-30. 11-16. 2-55.
BULLETIN POLITIQUE.
Le nouveau triomphe que les élections sénato
riales en France ont fourni la république, pour
avoir été prévu, n'en a pas moins été accueilli avec
une vive satisfaction dans le parti républicain.
La plupart des journaux attribuent une signifi
cation d'autant plus grande celte manifestation
électorale qu'elle émane du suffrage restreint, de
la catégorie d'électeurs qui est la plus lente géné
ralement reconnaître la nécessité des progrès.
Aussi le Siècle y voit-il le signe incontestable d'un
immense ralliement qui se produit dans la
nation.
Que le pays soit consulté an suffrage univer
sel, dit de son côté le XIXe Siècle, qu'il s'exprime
par le suffrage au deuxième degré, la réponse est
toujours la mènte; la France ne cesse d'affirmer
qu'elle veut la république.
Et la république qu'elle veut, ce n'est pas plus
la république rêvée par M. Jules Simon que la
république suivant le cœur de M. Rochefort. Si la
journée a été écrasante pour les partis déchus et
leurs alliés du groupe dissident, ce n'est pas l'in
transigeance qu'elle a profité; tous les sénateurs
élus, de rares exceptions près, appartiennent
cette moyenne de l'opinion républicaine qui récla
me des réformes et des réformes sérieuses, mais
sans confondre le progrès avec le bouleversement.
L'aveu en est fait implicitement par les avancés
eux mêmes.
Le manifeste du roi de Prusse a fait en Alle
magne une énorme sensation, et les premières
impressions que nous apportent les journaux sont
assez sombres. Le principal organe des libéraux, la
Gazette Nationaley consacre un article très
vigoureux, où, dès le début, elle dégage du débat
la personne inviolable et respectée du souverain
pour mieux s'attaquer au ministre qui a contresi
gné le manifeste royal et qui en est responsable
aux termes de l'art. 44 de la Constitution.
En somme, l'impression n'est pas bonne, et l'opi
nion générale est que l'union intime de tous les
groupes libçraux s'impose désormais dans toutes
les circonstances.
Le parlemand allemand a repris avant-hier ses
travaux interrompues par les vacances de la Noël
et du Nouvel An. Il avait son ordre du jour l'in
terpellation de M. Hertling.à propos de l'extension
donner la législation sur les fabriques dans le
sens de la limitation du travail un nombre ration
nel d'heures par jour, et aussi du chômage légal du
Dimanche.
Le cabinet Sagasla ne semble pas devoir se féli-
ler des mesures qu il a prises récemment l'égard
d'une partie de la presse avancée. Les poursuites
qu'il a ordonnés contre certains journaux dont le
parler est trop franc son gré, ont provoqué une
imposante manifestation de la presse républicaine.
Les onze organes les pins importants de cette
nuance viennent de publier une déclaration com
mune dans laquelle ils manifestent hautement leur
intention d'affirmer d'une manière catégorique,
comme forme essentielle de gouvernement la
forme démocratique. Ils se déclarent d'accord
pour combattre sans trêve les obstacles quels
qu'ils soient, qui s'opposent la réalisation de
leurs principes, chacun restant libre de préconi-
ser les moyens et d'adopter la ligne de conduite
qu'il jugera convenable.
La prétention du gouvernement des Etats-Unis
de garantir, lui seul, la neutralité du canal de
Panama a soulevé, 011 le sait, de vives protestations
dans la presse de Loudres. Suivant le Daily News,
elle a été également mal accueillie par le gouver
nement britannique, qui la repousserait d'une
façon absolue.
Le cathéchisme électoral qui vient de paraître
et auquel l'évêque de Namur a donné, sans réserve
aucune, sa haute approbation, continue occuper
la presse. Les journaux cléricaux, l'exception du
Journal de Bruxelles, témoignent de l'admiration
que leur inspire ce nouveau code pénal religieux,
l'usage du libéralisme, et le Bien public déclare
qu'il ne fait que rappeler les principes enseignés
de tout temps par l'église et se conformer ceux
des derniers papes, y compris Léon XIII.
D'un autre côté le journal gantois déclare que
l'écrit en quesliou est l'œuvre d'une des lumières
de la théologie.
On comprend quel effet on attend de ce eathé-
chisme politique, qui arrive juste au milieu de la
lutte acharnée que les partis se livrent en Belgi
que; mais il nous est avis que ce nouveau tonner
re n'inspirera pas plus de frayeur que la ferblan
terie parlementaire de la droite et que les libertés
contre lesquelles on renouvelle les anatbèmes, ne
s'en porteront pas plus mal qu'avant.
Voici un des chapitres de cet écrit
1Q. Le libéralisme est-il condamné?
R. Oui, et plusieurs fois, ce point que c'est une er
reur contre la foi et un péché mortel que d'embrasser
cette erreur.
2. Q. Les libéraux sont-ils hérétiques comme les
protestants, etc.?
R. Beaucoup de libéraux sont hérétiques tout aussi
bien que les protestants.Tels sont les rédacteurs de jour
naux libéraux, qui répandent beaucoup d'erreurs; tels
aussi les lecteurs de ces journaux, qui ajoutent fois
ces erreurs; tels encore ceux qui, dans leurs discours,
attaquent et nient ouvertement la doctrine de l'Eglise,
etc.
3. Q. Mais le libéralisme est-il condamné comme hé
résie
R. Son principe est une hérésie, et elle est condam
née comme telle dans les pélagiens et les protestants
son système impie n'est pas encore condamné en termes
exprès comme hérésie,bien qu'il soit condamné comme
erreur contre la foi.
4. Q. Quelle différence y-t-il entre ces condamna
tions
R. C'est que l'erreur volontaire contre la foi est un
péché mortel d'incrédulité, tandis que les hérétiques
formels sont en outre exclus de l'Eglise par l'excommu
nication et soumis plusieurs peines spirituelles.
5. Q. En quoi le libéralisme est-il condamné comme
erreur contre la foi?
R. Dans ses libertés politiques et dans son ensemble
comme système politique.
6. Q. Quelles libertés politiques sont condamnées?
R. S. S. Grégoire XVI a condamné nommément la
liberté de conscience et la liberté de la presse. Il ap
pelle la première une doctrine absurde et erronée, ou
plutôt un délire, une pernicieuse erreur il appelle
l'autre une liberté funeste et dont on ne peut avoir
assez d'horreur. Et en parlant de la fausse liberté en
général, le même pape dit, en se servant des paroles de
saint Augustin 11 n'y a pas de mort pire pour l'âme
que la liberté de l'erreur. Pie IX a sanctionné cette
condamnation.
7. Q. Qui a condamné le libéralisme comme système
politique
R. Pie IX dans son encyclique accompagnée du sylla-
bus, en 1864. Il dit entr' autres choses, que ce sont les
fausses doctrinespernicieuses pour r Eglise catho
lique et le salut des âmes. Il ajoute que ces condamna
tions du Saint-Siège ne peuvent être rejetées par un
chrétien et que personne ne peut refuser de s'y sou
mettre, sans commettre un péché et sans manquer
ce qu'exige la profession de la foi catholique.
8. Q. Léon XIII a-t-il condamné son tour le libéra
lisme
R. Il a solennellement sanctionné dans sa première
encyclique toutes les condamnations prononcées par
ses prédécesseurs contre les erreurs actuelles, et parti
culièrement les condamnations prononcées par Pie IX
et par le concile du Vatican.
9. Q. Que concluez-vous de tout ce qui vient d'ôtr»
dit?
R. Que personne ne peut être libéral et rester chré
tien fidèle.
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