42« AMÉi. 12 Janvier 1S82. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PROGRES paraissant le jeudi et le iiima>1chë. VIRES aCRUJRIT EUNDO Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence lia ras (Publicité), 89, Marcbé-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, fAustro-Hongrie et la Suisse: chez Budolf Mosse (Aiinoncen-Expeditiou) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig. StiUlgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C®, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditinar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Petbinghillc et C°, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypi es. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixnude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-2». CHEMIN DE FER. (Ir Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-28. l'aperinghr. 0-20. 9-09. - 10-00. 12-07. 3-00. 5-55. G-2S. 8-45. 9-50. Coiirieai. 5-30. 9-56. I 1-16. 2-41. 5-25. Koulers. 7-43 12-20. 6-50. Langliemarck-Osteudi*. 7-25. 12-22. 5-52. 6-28. Houlht'ii). 5-50. 11-16. Comines-Armentières. 5-30. 11-16. 2-55. BULLETIN POLITIQUE. Le nouveau triomphe que les élections sénato riales en France ont fourni la république, pour avoir été prévu, n'en a pas moins été accueilli avec une vive satisfaction dans le parti républicain. La plupart des journaux attribuent une signifi cation d'autant plus grande celte manifestation électorale qu'elle émane du suffrage restreint, de la catégorie d'électeurs qui est la plus lente géné ralement reconnaître la nécessité des progrès. Aussi le Siècle y voit-il le signe incontestable d'un immense ralliement qui se produit dans la nation. Que le pays soit consulté an suffrage univer sel, dit de son côté le XIXe Siècle, qu'il s'exprime par le suffrage au deuxième degré, la réponse est toujours la mènte; la France ne cesse d'affirmer qu'elle veut la république. Et la république qu'elle veut, ce n'est pas plus la république rêvée par M. Jules Simon que la république suivant le cœur de M. Rochefort. Si la journée a été écrasante pour les partis déchus et leurs alliés du groupe dissident, ce n'est pas l'in transigeance qu'elle a profité; tous les sénateurs élus, de rares exceptions près, appartiennent cette moyenne de l'opinion républicaine qui récla me des réformes et des réformes sérieuses, mais sans confondre le progrès avec le bouleversement. L'aveu en est fait implicitement par les avancés eux mêmes. Le manifeste du roi de Prusse a fait en Alle magne une énorme sensation, et les premières impressions que nous apportent les journaux sont assez sombres. Le principal organe des libéraux, la Gazette Nationaley consacre un article très vigoureux, où, dès le début, elle dégage du débat la personne inviolable et respectée du souverain pour mieux s'attaquer au ministre qui a contresi gné le manifeste royal et qui en est responsable aux termes de l'art. 44 de la Constitution. En somme, l'impression n'est pas bonne, et l'opi nion générale est que l'union intime de tous les groupes libçraux s'impose désormais dans toutes les circonstances. Le parlemand allemand a repris avant-hier ses travaux interrompues par les vacances de la Noël et du Nouvel An. Il avait son ordre du jour l'in terpellation de M. Hertling.à propos de l'extension donner la législation sur les fabriques dans le sens de la limitation du travail un nombre ration nel d'heures par jour, et aussi du chômage légal du Dimanche. Le cabinet Sagasla ne semble pas devoir se féli- ler des mesures qu il a prises récemment l'égard d'une partie de la presse avancée. Les poursuites qu'il a ordonnés contre certains journaux dont le parler est trop franc son gré, ont provoqué une imposante manifestation de la presse républicaine. Les onze organes les pins importants de cette nuance viennent de publier une déclaration com mune dans laquelle ils manifestent hautement leur intention d'affirmer d'une manière catégorique, comme forme essentielle de gouvernement la forme démocratique. Ils se déclarent d'accord pour combattre sans trêve les obstacles quels qu'ils soient, qui s'opposent la réalisation de leurs principes, chacun restant libre de préconi- ser les moyens et d'adopter la ligne de conduite qu'il jugera convenable. La prétention du gouvernement des Etats-Unis de garantir, lui seul, la neutralité du canal de Panama a soulevé, 011 le sait, de vives protestations dans la presse de Loudres. Suivant le Daily News, elle a été également mal accueillie par le gouver nement britannique, qui la repousserait d'une façon absolue. Le cathéchisme électoral qui vient de paraître et auquel l'évêque de Namur a donné, sans réserve aucune, sa haute approbation, continue occuper la presse. Les journaux cléricaux, l'exception du Journal de Bruxelles, témoignent de l'admiration que leur inspire ce nouveau code pénal religieux, l'usage du libéralisme, et le Bien public déclare qu'il ne fait que rappeler les principes enseignés de tout temps par l'église et se conformer ceux des derniers papes, y compris Léon XIII. D'un autre côté le journal gantois déclare que l'écrit en quesliou est l'œuvre d'une des lumières de la théologie. On comprend quel effet on attend de ce eathé- chisme politique, qui arrive juste au milieu de la lutte acharnée que les partis se livrent en Belgi que; mais il nous est avis que ce nouveau tonner re n'inspirera pas plus de frayeur que la ferblan terie parlementaire de la droite et que les libertés contre lesquelles on renouvelle les anatbèmes, ne s'en porteront pas plus mal qu'avant. Voici un des chapitres de cet écrit 1Q. Le libéralisme est-il condamné? R. Oui, et plusieurs fois, ce point que c'est une er reur contre la foi et un péché mortel que d'embrasser cette erreur. 2. Q. Les libéraux sont-ils hérétiques comme les protestants, etc.? R. Beaucoup de libéraux sont hérétiques tout aussi bien que les protestants.Tels sont les rédacteurs de jour naux libéraux, qui répandent beaucoup d'erreurs; tels aussi les lecteurs de ces journaux, qui ajoutent fois ces erreurs; tels encore ceux qui, dans leurs discours, attaquent et nient ouvertement la doctrine de l'Eglise, etc. 3. Q. Mais le libéralisme est-il condamné comme hé résie R. Son principe est une hérésie, et elle est condam née comme telle dans les pélagiens et les protestants son système impie n'est pas encore condamné en termes exprès comme hérésie,bien qu'il soit condamné comme erreur contre la foi. 4. Q. Quelle différence y-t-il entre ces condamna tions R. C'est que l'erreur volontaire contre la foi est un péché mortel d'incrédulité, tandis que les hérétiques formels sont en outre exclus de l'Eglise par l'excommu nication et soumis plusieurs peines spirituelles. 5. Q. En quoi le libéralisme est-il condamné comme erreur contre la foi? R. Dans ses libertés politiques et dans son ensemble comme système politique. 6. Q. Quelles libertés politiques sont condamnées? R. S. S. Grégoire XVI a condamné nommément la liberté de conscience et la liberté de la presse. Il ap pelle la première une doctrine absurde et erronée, ou plutôt un délire, une pernicieuse erreur il appelle l'autre une liberté funeste et dont on ne peut avoir assez d'horreur. Et en parlant de la fausse liberté en général, le même pape dit, en se servant des paroles de saint Augustin 11 n'y a pas de mort pire pour l'âme que la liberté de l'erreur. Pie IX a sanctionné cette condamnation. 7. Q. Qui a condamné le libéralisme comme système politique R. Pie IX dans son encyclique accompagnée du sylla- bus, en 1864. Il dit entr' autres choses, que ce sont les fausses doctrinespernicieuses pour r Eglise catho lique et le salut des âmes. Il ajoute que ces condamna tions du Saint-Siège ne peuvent être rejetées par un chrétien et que personne ne peut refuser de s'y sou mettre, sans commettre un péché et sans manquer ce qu'exige la profession de la foi catholique. 8. Q. Léon XIII a-t-il condamné son tour le libéra lisme R. Il a solennellement sanctionné dans sa première encyclique toutes les condamnations prononcées par ses prédécesseurs contre les erreurs actuelles, et parti culièrement les condamnations prononcées par Pie IX et par le concile du Vatican. 9. Q. Que concluez-vous de tout ce qui vient d'ôtr» dit? R. Que personne ne peut être libéral et rester chré tien fidèle. »»9>l

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1