j\° 735. Jeudi, 42e ANNÉE. 18 Juuvier 1882 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET l)E L'ARRONDISSEMENT. La Ghaïubre. PROGRES I»ABAISSANT LE JEUUÏ ET LE fïlMANCOE. vikes Acyuinn hunou Les annonces de la Belgique et dé l'Etranger sont reçues par i'Agence llavas (Publicité). 89. Marché-aux-Herbes. Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Uudolf Mosse (Annonceu-Expedilioii) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich. Hambourg, Leipzig. Sliiltgard, Vienne cl Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Streel et C", 30, Cornhill. E C et a, Serle Street VV C, Londres. Pour la Hollande: chez'Nygh et Van Ditmar,* Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pcthiughille cl C°, 38, Park Uow-New-York. s ABONNEMENT PAIt AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. (i-00 Idein Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixnude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la tigne fr. 0-125. BULLETIN POLITIQUE. Le ministère français a décidé de faire afficher dans toutes les communes de France le texte du projet de loi sur la révision de la Constitution, lu la Chambre par M. Gambelta. Il ne doute pas que ce projet ne reçoive dans le pays un meilleur accueil que celui qu'y fait la Chambre. M. Gambelta ne veut garder le pouvoir qu'à une condition, c'est que la Chambre lui donnera le scrutin de liste. On lui refuse le scrutin de liste et on l'engage rester la tête dn ministère. Ce serait le "comble de la naïveté si ce n'était celui de l'ironie perfide et malveillante. La résolution de M. Gambelta a été mûrement délibérée et elle est arrêtée iitébran! îbleirent; Nou9 ne pouvons pas, découvrir le moindre motif en blâmer le chef du cabinet français Les informations sur l'état des négociations commerciales avec l'Angleterre continuent être plus favorables. On a décidément l'espoir qu'el les aboutiront avant peu au renouvellement du traité. La Gazette dltalia annonce que le président de la Chambre italienne, d'accord avec le ministère, aurait décidé de ne pas mettre l'ordre du jour des bureaux la discusion du traité de commerce fran co-italien, avant que ce dernier n'ait été approuvé par le Sénat français. L'approbation du traité franco-néerlandais par les Etats-Généraux de Hollande paraît, d'autre part, rencontrer une opposition persistante la Haye. La porte ottomane a décidément jugé qui lui fallait répondre la note indentique que la France et l'Angleterre ont adressée au khedive d'Egypte. Quoi que cette note ne concernât directement que ce prince, le Sultan a compris qu'elle renfermait un adverlissement son adresse, et il a cru y voir une atteinte ses droits desuzerein; il a, en con séquence. adressé une note respoosive aux cabi nets de Vienne, Berlin, Rome et Saint-Péters bourg. La Chambre des représentants de Prusse s'est définitivement constituée par l'élection de son bureau. Le parti ultramontain, comme au Parle ment, y a obtenu la plus grosse part. L'assemblée aussitôt constilutée reçu commu nication du projet de loi ecclésiastique vaguement indiqué dans le discours du Trône. Les concessions du gouvernement la curie romaine vont assez loin. Mais il n'est pas douteux q+i'elles ne soient agréées par Ja Diète étant don nées les dispositions favorables que les groupes les plus importants du Parlement ont manifestées l'égard d'un apaisement du conflit religieux. Le seul point sur lequel vraisemblablement on puisse attendre quelque opposition, c'est la question des pouvoirs discrétionnaires. Le sentiment ne parait plus être ce genre de pouvoirs accordes au gou vernement. La Gazette de VAllemagne du Nord fait en trevoir la possibilité de fâcheuses complications entre le Conseil fédéral et le Reichstag. si le Ion des débats parlementaires continue être aussi incon venant. e-c-ïV'i rijjrtflgjjitt La Chambre des représentants a repris ses Ira- vaux Mardi dernier. En tête de son ordre du iour figurent ic traité de commerce, la convention de wvigalion et la con vention littéraire conclus avec la France. Viendront après, les budgets des dotations, de la ndarmerie et. des non-valeurs et rembourse ment. Enfin, LA LOI SUR LA PRESSE, qui d'après quelques confrères, devait se trouver en tète de l'ordre du jour, se trouve la queue. Cela n'équivaut-il pas un nouvel ajourne ment? Nous le craignons fort, dit Y Avenir des Flan dres. s'il faut ajouter foi l'affirmation de la Paix, le journal de M. Coomans. Nous pensons bien que les membres de la gau che ne se font pas les confidents de M. Coomans toutefois, si nous consultons les antécédents, et surtout cette idée de M. Bara de ne pas aboutir il est fort craindre que l'on ne renvoie le projet de loi sur la presse aux calendes grecques et que l'on ne réponde aux justes réclamations des jour nalistes par nue (in de non recevoir. Les journaux continueront donc être soumis l'arbitraire de quelques magistrats, qui bien sou vent. sous leur robe, cachent l'homme politique; on verra donc encore certains organes être frappé de condamnations 2000 francs et même davantage., sans qu'il leur soit permis de se pourvoir en appel. C'est là. vraiment, un régime scandaleux! Voici un nouveau mandement d'évêque. une let tre vraiment pastorale.On dirait qu'elle est écrite l'adresse de notre clergé, dont elle blâme tous les actes révélés par l'enquête scolaire. Hélas elle vient encore d'au-delà de la frontière: c'est l'œuvre de Mgr Lamazou, évêque de Limoges. Nos lecteurs jugeront, eu entendant ce langage évangélique, si l'épiscopal belge est en droit de se plaindre du sou lèvement d'opinion que sa conduite provoque dans toute l'étendue de notre pays. Evidemment, la religion est complètement dévoyée en Belgique; ce n'est plus qu'une doctrine politique, et c'est un évêque qui démontre tous les yeux ce qu'elle devrait être: La chaire chrétienne, dit Mgr de Cambrai, n'est point faite pour s'abaisser une sphère aussi mobile (celle de la politique), s'occuper d'intérêts aussi exclu sivement humains, plus forte raison, dans une société aussi divisée que la nôtre, se mêler aux luttes et aux rivalités des partis. Il faut donc prêcher l'Evangile, c'est-à-dire l'amour de Dieu et du prochain, l'accom plissement de ses devoirs de religion et de ses devoirs de l'Etat, la pratique de la douceur et de la charité, le pardon des injures, la sévérité pour soi, l'indulgence pour les autres, et le respect pour tous. Avec cette sublime doctrine que Notre Seigneur Jésus-Christ nous a chargés d'enseigner au monde, nous avons un vaste et magnifique champ ouvert devant nous. Aucune puis sance humaine n'a le droit d'y gêner notre liberté. Le jour où on voudrait nous imposer silence, nous répon drions avec l'indépendance et la fierté des apôtres Il faut plutôt obéir Dieu qu'aux hommes. Pour ne pas s'exposer faire fausse route en chaire, il faut préparer avec soin ses instructions, ne pas s'abandonner aux hasards de l'improvisation et aux saillies de son caractère. 11 faut s'inspirer de l'esprit de notre divin Rédempteur. On est en chaire pour guérir et non pour aigrir, pour enseigner et non pour récrimi ner, pour élever les cœurs vers Dieu et non les laisser dans les régions inférieures des vulgarités humaines. Un curé doit être le curé de tous ses paroissiens un évêque doit être l'évêque de tous ses diocésains. Il ne doit donc point froisser ou s'aliéner ceux qui, sur les questions livrées aux controversés des hommes, ne pen seraient pas comme lui. Ce serait diminuer la reli gion que de vouloir l'adapter un régime politique. Rendons César ce qui est César, et Dieu ce qui est Dieu. Au nom des droits sacrés de la liberté humaiue, le prêtre peut avoir ses préférences politiques; mais ce n'est point pour les affirmer et les propager en chaire qu'il est prêtre. Nous allons encore plus loin. Dans vos conversa tions particulières, soyez également très réservé, très prudents, quand il s'agit de juger les autorités locales. Si vous avez du bien dire, vous pouvez parler sans scrupule mais, lorsqu'il y aurait un langage différent tenir, gardez le silence ce sera plus sage et plus chrétien. Pendant la retraite ecclésiastique, nous vous avons fait cette observation quand on critique et blâme devant une seule personne un maire, un adjoint, un instituteur, on n'est pas bien sûr que ses paroles ne seront pas divulgées; lorsqu'on profère cette critique et ce blâme devant plusieurs, on peut être certain qu'el les le seront. Mais c'est moins par prudence humaine que par charité évangélique qu'il convient d'éviter ces sujets de froissement et de mécontentement. Un évêque qui parlerait et agirait ainsi dans la situation où se trouve notre pays, passerait aux yeux des populations pour un revenant. l'un des premiers apôtres du christianisme, et nous osons affirmer qu'il ne trouverait pas un critique dans tout le parti libéral. C'est assez dire que le libéralisme n'es! pas un parti anti-religieux, et qu'au contraire le parti qui soutient nos évèques actuels envers et contre tous est exclusivement politique. Etoile Belge). Il y a quelque temps déjà nous parlions mande ments où l'évêque de Gap. devenu depuis évêque d'Amiens, prêchait la consiliation et invitait de

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1