42e Amfcr..
20 Janvier 1882.
FRAJNCS PAR AIN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chronique Électorale.
I
fljo 737. Jeudi,
LE
PROGRES
PiKiISSUT I.E JEUDI ET I.E DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
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INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
L'Association libérale de Gand a été réunie en
assemblée générale.pour désiguer un candidat la
place de membre du conseil communal par suite de
la place laissée vacante par M. le comte de Kerk-
hove, ancien bourgmestre.
La réunion était vraiment solennelle, car il s'agis
sait en quelque sorte de désigner un nouveau bourg
mestre.
La candidature de M. Hypolite Lippens a été
acclamée avec enthousiasme.
Les cléricaux auront, sans doute, la prudence
de s'abstenir.
m> r- iB*Q CT»
Par sa délibération en date du 31 Octobre der
nier le conseil communale de Courtrai avait décidé
de maintenir l'inspection de police concurremment
avec le commissariat de police; une ordonnance du
gouverneur de la province de la Flandre occiden
tale du 21 Novembre avait suspendu l'exécution
de cette délibération. Le 13 Décembre la dépula-
tion permanente prenait une résolution tendant
lever celte suspension el le gouverneur de la pro
vince prenait son recours immédiat.
Un arrêté royal du 5 Janvier accueille cet appel
et annule la délibération susmentionnée du conseil
communal de Courtrai. Il porte en outre que men
tion de l'annulation sera faite en marge de cette
délibération, au registre des procès-verbaux des
séances du conseil communal et que le budget de
la ville de Courtrai pour l'exercice 1882 sera régu
larisé. au besoin, par mesure d'office.
On annonce que les jésuites viennent d'acquérir,
au prix d'une centaine de mille francs, le château
de Jolimont La Hestie. Ils ont, parait-il, l'inlen--
tiou d'y fonder une maison de retraite pour dames
dévotes. On devine le but de ces maisons, asiles
offerts, moyennant finances, aux vieilles femmes
riches, et souvent sans proches parents. Eu tout
cas, nous sommes persuadé,que de pareils couvents
doivent rapportera l'ordre de beaux et gros revenus.
Il est remarquer que MM. les frocards prennent
pied dans le pays wallon. L'an dernier, ils s'instal
laient La Louvière un pensionnat de jeunes gens.
Voilà maintenant, une demi-lieue de là, un cou
vent de veilles bigotes. Le hasard seul fait-il ces
rapprochements?
On lit dans le Petit Marseillais:
lin certain nombre d'ecclésiastiques du diocèse
de Toulouse ont cru devoir, la fin du mois der
nier, s'absenter sans autorisation du gouvernement,
les uns pour aller Rome, les autres pour prendre
part des réunions dans les départements voisins.
En quittant leurs paroisses sans l'assentiment des
autorités civiles, ils ont violé les dispositions con
cordataires.
MSaisset Schneider, préfêt de la Haute Garonne,
vient de donner des instructions pour que ces
ecclésiastiques soient privés de tout traitement
jusqu'à nouvel ordre.
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L'enquête scolaire dans le canton de Herzele
nous apporte encore un joli spécimen de sermon.
Deux témoins. Joseph Mertens, 49 ans, institu
teur, et Charles Booreman, 51 ans, avocat, décla
rent que le vicaire a dit en chaire, le 6 Février 1881
«Que les parents qui envoyaient leurs enfants
aux écoles neutres étaient des gens dont les maris
vivaient avec la servante el des femmes mariées, el
les femmes avec le domestique el des hommes
mariés. Voyez autour de vous, disail-il, tous
ceux qui sonl ici se trouvent dans ce cas, sans
exception
Une instruction judiciaire pst ouverte ce sujet.
Le même vicaire a dit aussi que l'image du
Christ n'était qu'une amorce l'école. C'est comme
un piège oiseaux, disait-il, mettez deux briques
l'une sur l'autre avec des bâtons et vous aurez
aussi un Christ de cette espèce.
Le vicaire, Louis Geltmeyer, 42 ans, nie abso
lument avoir dit rien de semblable.
C'est leur habitude.
Le conseil communal de Mons vient de se donner
un nouveau règlement d'ordre et de service inté
rieur.
Un article de ce règlement supprime le droit
d'abstention et exige que l'on prenne part au vole
de n'importe quelle question par oui ou par nom.
L'article a été discuté longuement et, finalement,
il a été adopté, malgré l'opposition d'un certain
nombre de conseillers.
La nomination du nouveau gouverneur de la
Banque Nationale est la signature royale. C'est
M. Alexandre Jamar, vice-gouverneur, qui rem
place M. Pirson.
M. Eugène Anspacb, directeur, deviendra vice-
gouverneur.
M. Jamar devant renoncer son mandat de
représentant, les électeurs bruxellois seront bientôt
appelés lui donner un successeur la Chambre.
Il paraît qu'en France aussi le Deoier de Saint-
Pierre ne rend plus.
Le journal la Civilisation a publié une longue
circulaire de M. l'évèque de Marseille sur le Denier
de St-Pierre. Cette circulaire avait été envoyée au
lr Janvier tous les curés du diocèse, pour les
avertir qu'indépendamment des deux quêtes déjà
fixées, une nouvelle quête serait faite l'avenir,
dans toutes les églises, le jour de la solennité de
l'Epiphanie.
L'événement du jour, Paris, l'événenien
qui prime tout, même la politique, c'est la gigan
tesque crise financière qui s'est abattue comme une
trombe sur le marché français.
Tout le monde en parle et ne parle que de cela.
On n'a plus que le mol milliou la bouche,
et les esprits les mieux pondérés el les plus étran
gers la spéculation ne peuveut s'empêcher d'avoir
le vertige en présence de cette danse fantastique
des millions qui font boule de neige pour se méta
morphoser bientôt en milliards.
On cite des ruines innombrables, et des pertes
fabuleuses. Un riche propriétaire, entre autres,
aurait perdu 18 millions: sa fortune n'est évaluée
qu'à 12 millions.
A Lyon aussi, le désastre est terrible. Une dé
pêche du 20 courant annonce que la baisse de la
Bourse de Paris a produit l'effetd'un coup de foudre.
Les Lyonnais ont été, l'année dernière, pris de
vertige de la spéculation. Les millionnaires s'impro
visaient comme par enchantement. Tout le inonde
jouait, les commerçants, les ouvriers, les commis,
les femmes; surtout les femmes, qui étaient achar
nées aux jeux de Bourse.
C'était une véritable féerie, et une folie. Les
bénéfices se chiffraient par quatre cents millions.
Les ruines seront encore plus considérables
aujourd'hui.
Il faut s'attendre des catastrophes el des
désastres épouvantables si la Bourse ne s'améliore
pas promptement.
La situation de plusieurs agents de change est
gravement compromise.
Tous les agents de change ont refusé de payer et
de livrer aucun titre.
C'est une débâcle sans précédent.
Le public avait la Bourse la physionomie d'une
foule assistant un enterrement; on parlait bas
comme dans les chambres mortuaires.
Les agents de change ont refusé de faire les
opérations terme; ils n'ont opéré que sur de rares
valeurs au comptant.
La ville de Lyon, autrefois si sage, a eu son
heure de folie; elle le paiera cher.
Voici ce que dit une nouvelle dépêche de Lyon,
du 21
Les agents de change ont décidé que jusqu'à
la liquidation de fin Janvier, ils continueront
faire simplement des opérations au comptant.
La situation au parquet des agents de change est
très compromise.
II y a eu hier une réunion de banquiers el de
directeurs d'établissements de crédit pour étudier
le moyen de venir en aide aux ageuts de change
mais aucune résolution u'a été prise; on a reculé
devant .l'énormilé des sommes nécessaires une
opération de sauvetage.
Deux agents de change sonl partis pour Paris
pour conférer avec le gouvernement.
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