Nouvelles locales.
Nouvelles diverses.
bariolé s'en va rêvassant ou chantant, et rappelle
cette admirable stropli du Maître dans les 7Vis-
tesses d'Olijmpio
Tontes nos passions s'éloigneut avec l'Age,
L'un emportant son masque et l'autre son couteau
Comme un essaim chantant d'histrion en voyage
Dont le groupe décroît derrière le coteau.
La troupe atteint le but du voyage, dans la ville
où les représentations vont être données, on fait
halle. On déballe les housses brodées d'or les
babils paillettes; en un tour de main, voilà 1rs
artistes quadrupèdes et bipèdes, caparaçonnés. Les
dames eu jupes courtes a l'envolée, grimpent sur
un char très pompeux dépouillé de sa bâche Ses
écuyers, en costume d'Aubilles de foire, enfour
chent les excellents chevaux de manège; on se met
en marche, avec une musique en (été. Ah? quelle
entrée, messeigneurs Henri IV u'en fil pas une
plus belle,enje m-sais plus quelle ville du Midi. La
population et les pouvoirs municipaux accoururent
au-devant du glorieux Sire, et le premier magis
tral lui dit: Majesté, nous aurions bien tiré le
car.on en votre honneur; seulement nous n'avons
pas de canons.
Le tableau o'rsl-il pas exact, et n'est-ce point
ainsi que les choses se sont passées, il y a huit jours
peine?
Mais, hélas, le plumage vaut mieux souvent que
le ramage et la déception fut grande le soir pour la
foule empressée qui encombrait les stalles peu
coussinécs du cirque.
Les habiles gentleman qui dirigent ces exhibi
tions en ont peu de souci.
Ils connaissent le badaud belge et savent
qu'en lui jetant de la poudre aux yeux leur escar
celle s'emplira de beaux écus sonnants.
Que leur importent les malédictions du lende
main. La recette est empochée et la ville voisine
leur fournit la même et ample moisson.
La troupe Brésilienne-Japonaise que dirige M.
Soulié n'agit point ainsi et montre un plus grand
souci de mériter les sympathies du public.
Ce n'est point par des exhibitions pompeuses et
charlatanesques. qu'elle vise gagner d«-s applau
dissements.
Elle arrive modestement saiii) bruit et sans fracas
daus la ville et ne se fait annoncer par aucun de
ces trompe l'œil qui entraînent autour des chars
enrubannés, la foule des gavroches et des badauds.
Bien pénétrée de sa force et du mérite de ses
artistes, elle commence par installer son aménage
ment qui est des plus confortables et qui se divise
en véritables loges, premières, secondes, où l'on
estassuré de trouver des sièges commodes et solides.
Quelques affiches annoncent la première repré
sentation, ainsi qu'un avis bien court dans les
feuilles de la localité, et le soir la troupe débute
devant un public qui, bientôt, est empoigné par
la variété et la nouveauté de^ exercices, la pres
tesse et l'agilité des artistes.
Dans la Troupe Brésilienne, point de chevaux,
point de banderolles. point de ces écuyères aux
jupes de gaze larges comme des ceintures de pou
pée. et criant: hop! hop! en passant au travers des
cerceaux légendaires de papier.
L'intérêt n'en est pas moins vraiment surexcité
par 1rs tours surprenants, l'habileté prodigieuse des
jongleurs et des équilibristes, tels qu'un Alexan-
drini avec son canon, par des exercices vraiment
intéressants tels que les clowns Congé qui sont
inimitables dans l'exécution de leur musique vrai
ment diabolique. El Kaulait l'imitateur -ri
caricaturiste incroyable.
Que dire également du vol des papillons, par
Hlazungoro.de la pyramide des petits rochers, par
Tomèlitetù
Les deux Terre-Neuve, artistes quatre pât es
sont ravissants et combien envient ces intelligentes
et magniliqurs bétes.
Une nouveauté qui a excité un véritable enthou
siasme, c'est l'exercice du clown et de la brésilienne
Kabowls.
J'allais vous en donner la description, quand je
me suis rappelé temps qu'il valait mieux vous en
laisser la surprise, car il n'est personne dans noire
ville qui ne voudra aller passer quelques heures de
très agréable distraction aux représentations que
vont encore donner les artistes Brésiliens et Ja
ponais.
Ils ont conquis hier les sympathies du public et
ont recueilli des ovations enthousiastes.
C'est justice, et elles ne feront que croître dans
leur trop court séjour parmi nous. 4
Jeudi, heures, représentation enfantine.
A w ms.
Le Département des Travaux Publics vient de publier
un supplément au tarif bolge-austro-hongrois (fascicule
If) du I' Octobre dernier, ainsi qu'une nouvelle édition
du fascicule III du même tarif, lesquels indiquent les
nouveaux prix applicables, partir du lr Mars, aux
transports de céréales, légumes secs cosses, graines
oléagineuses, malt et produits farineux au départ de
certaines stationsdel'Autriche-lfongrie vers des stations
belges et vers Givet, Hulst, Philippine, Sas de Gand et
Terneuzen.
Les intéressés peuvent se procurer des exemplaires
de ces publications dans les stations du chemin de fer
de l'Etat belge. (Communiqué).
Cercle Artistique et Littéraire.
Séance du 8 Mars 1882, heures du soir.
Ordre du jour:
I" Communication diverses.
i
2" Discussion sur un projet d'Exposition des Beaux-
Arts et d'Art ancien.
3" Conférence par M. Auguste Bôhm sujet: L'Art
Romain.
Pour satisfaire l'article X du règlement M. Aloïse
Boudrv, exposera publiquement 23 de ses œuvres dans
la Salle Bleue l'Hôtel-de-Ville, le Dimanche 12et Lundi
13 Mars, de 10 h. du matin 1 h.
ville 11'vpres. conseil communal.
Séance publique du 11 Mars 1882, 5 h. du soir.
Ordre du jour
1. Communications.
2. Location d'immeubles des Hospices.
3. Ventes d'arbres appartenant aux Hospices.
4. Restauration Tour des Halles Subside de la
Province.
5. Comptes 1881: Académie et Ecole Professionnelle.
6. Rôle Taxe comm1' Chiens pour 1882 Arrêt
définitif.
7. Location Barmlanden.
8. Adjudication-livraison des bois pour l'échafaudage
de la Tour.
9. Compte 1880 Ecoles gardiennes.
10. Demande aux fins de pouvoir abattre des arbres.
Société de la Concorde, (intra-muros).
Programme des morceaux qui seront donnés le Jeudi
9 Mars 1882, 8 heures du soir, par la musique du
l 4e Rég' de Lanciers, sous la direction de M. Coutelier.
1. Boccace, marche militaire, arr. Christophe.
2. Le Camp du Drap d'or, ouverture, Panne.
3. Le Nœud bleu, polka, Humblet.
4 Pot-pourri populaire, arr. Coutelier.
5. Valse, Paimparé.
ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
du 24 Février au 2 Mars.
NAISSANCES: Sexe masculin, 6; idem féminin, 3; Total 9.
Mariages:
DeImotteJean, marchand de lui, et Harrl, Clémentine, ca-
baretière.
Décès
Provoost, David, garçon boulanger, 31 ans, célibataire,
St-Nikolas-lez-Ypres. Decrock, Amélie, sans profession,
77 ans, veuve de Pierre Moncrey, Sl-Nicolas-lez-ïpre.s.
Swrkels, Herman, cabaretier, 40 ans, époux d'Emérence Du-
flou, rue des Aveugles. Mesdotn, Eugénie, sans profession,
63 ans, veuve de Pierre Gruwi r, Sl-Jacqnes-lez-Ypres.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin, t idem féminin, 1 total 2.
1,'alï'aii'e IleriKiys.
M. Armand Peltzer est écroué aux Petits-Carmes sous
mandat de dépôt et SI. James Peltzer est l'objet d'une sur
veillance étroite. Cts mesures ont été prises 'a la suite des in
terrogatoires dont nous avons parlé et qui se snnt prolongés
fuit avant dans la nuit de dimanche.
Personne ne peut communiqu.r avec M. A. Peltzer qui a
obtenu l'aiitorisaliun de faire tenir ses repas d'un restaurant
de la ville.
Ces arrestations ont été, on le comprend, l'objet de nom
breux commentaires. Voici les renseignements que la Ga
zette a pu se procurer ce sujet.
Dimanche, vers midi, M. Peltzer, accompagné d'un de ses
amis, s'est rendu au parquet pour communique M. le pro
cureur du Roi, ainsi que uous le disions hier, des renseigne
ments qu'il venait de Picevoirde thème.
Ces renseignements étaient contenus dans deux lettres
émanant de M. Colson,gen re de MmePeltzer, mère.
Dans la première lettre, M. Colsou annonçait que M. Pral-
le, avocat Brème, qui avait eu des relations avec Henry
Vaiighan, affirmait, après avoir vu la photographie de Léon
Peltzer, qu'il lui paraissait absolument impossible que orlut-
ci eût pu se giim r au point de ressembler Vaughan.
Dans la seconde lettre, H. Colson annonçait que SI. Pralle
et le portier de l'hôtel dans lequel Vaughan était descendu
Brème, allaient être inlenugés sur leurs relations avic Vau
ghan et sa ressemblance avec Léon Peltzer.
Il ajoutait ce détail que Vaughan qui, l'hôtel de Brème,
portait le bras en écharpe, avait le bras libre lorsqu'il a été
chez M. Pralle; en outre, il ne parlait que l'anglais habituel
lement, mais quand il éprouvait une contrariété, il laissait
échapper d< s jurons en allemand et parlait toujours allemand
en s'adressait I son cocher.
Tels étaient les renseignements que M. James Pc llzer al
lait communiquer'a M. le procureur du Roi.
M. Willemaers étant occupé dans son cabinet, il attendit
dans la cour avec l'ami qui l'accompagnait vers midi et de-
mi, M. le procureur du Roi viol l'appeler et quelques minutes
plus tard prévint lui-même soo ami qu'il était inutile d'at-
tendre M. J. Peltzer, lequ-l serait probablement retenu au
palais jusqu'à cinq heures du soir.
A quatre heures, M. Armand Peltzer, qui se trouvait avec
sa mère l'hôtel Mengelle, fut appelé par le parquet et se
rendit au Palais de justice accompagné des deux personnes
qui étaient venues le chercher.
L'interrogatoire des deux frères se prolongea jusqu'à piès
d'une heure du matin dans l'intervalle, une descente avait
été faite au 0° 141 du boulevard Anspach, dans une maison
où allait fréquemment H. James Peltzer et au domicile de
celui-ci, place de la Bourse.
C'est après cet interrogatoire que M. Armand Peltzer a été
conduit au Petits-Carmes.
Voici maintenant les faits nouveaux qui avaient été portés,
le matin, la connaissance du parquet:
Le docteur Lavisé connaissait depuis sept ans M. Armand
Peltzer; celui-ci vint le trouver, au commencement de l'in
struction de i'alfaiie Bernays, et lui témoigna tout l'ennui que
lui causaient les soupçons dont il était l'objet et la surveillan
ce laquelle il était soumis.
Il ajouta qu'il en était d'autant plus ennuyé, qu'il avait
dans le moment une correspondance avec une femme et qu'il
lui était impossible d'aller prendre ses lettres la poste res
tante. Enfin, il demanda au docteur Lavisé de vouloir bien se
charger d'aller pour lui prendre ces lettres la postr et y
déposer celles qu'il aurait p envoyer en réponse.
M. Lavisé y consentit; il alla chercher la poste restante
un< lettre venant de Vienne et expédia une lettre adressée
dans celle même ville.
Deux jours après l'annonce de la signature d'un mandat
d'arrêt contre Léon Peltzer, le docteur Lavisé déclara Ar
mand Peilzer qu'en présence de la tournure que prenaient les
événements, il lui était impossible de continuer lui rendre
le service qu'il lui avait demandé,.sans cependant qu'il lui fût
venu l'esprit le moindre soupçon sur la nature et l'impor
tance de cette correspondance.
Armand Peltzer reconnut que M. Lavisé avait raison et
n'insista pas
Le 3 mars, 7 heures du soir, le docteur Lavisé reçut de
Vienne un télégramme donçu peu près en ces termes:
Donnez détails sur maladie après consultation. Lettre
ami suivra. Télégraphiez Cologne buffet gare ou viendra
faire opération. Sigué, docteur Lamhoss.
M. Lavisé, ne se connaissant aucun malade Vienne, com
prit immédiatement que ce télégramme était, rn réalité,
adressé Armand Peltzer. Le lendemain, il reçut la lettre an
noncée et pu se convaincre, en en déchirant l'enveloppe,
qu'elle renfermait une seconde enveloppe fermée.
Il alla, dans l'aprés-midi. porter le tout, sous enveloppe,
M. James Peilzer, le chargeant de le transmettre son ficre
Armand.
Le soir même, dix heures et demie, celui-ci vint le prier
d expédier au buffet de la gare de Cologne un télégramme
ainsi conçu
>i Charlotte va mieux. Soyez pas agité. Ecrirai même
adresse, n Sans signature.
M. Lavisé lui fil observer qu'il l'avait déjà prévenu de son
intention de ne plus donner son intermédiaire et ne consentit
se prêter son désir que sur son affirmation que ce serait
le dernier service de cette nature qu'il lui demanderait.