j\o 750. Dimanche, 42e ANNEE. 12 Mars 1882. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'tPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'enquête scolaire et le clergé. Les hivers doox. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE* VIRES acroirit EUKDO. L'aube monte pour l'un, le soir descend sur l'autre. LE PROGRÈS Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, i'Auslro-Hongrie et la Suisse: chez Budolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Streetat C®, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Dilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghille «t C°, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Diinude, 39. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. La Chambre a ordonné l'enquête scolaire. Elle a eu lieu et elle a donné les résultats que chacun sait. Ce n'est pas la faute des libéraux si Messieurs les curés en sont sortis plus noirs que leur unifor me. Maintenant il est juste que le Parlement soit mis au courant des résultats de l'enquête, et le pays lui-même doit les connaître avant les élec tions de Juin, afin que l'électeur, de qui l'on viendra quémander le vote, sache bien quoi s'en tenir sur la mansuétude du clergé, sur son respect de la loi, sur les persécutions qu'il fait souffrir aux parents des enfants qui fréquentent les écoles communales et aux élèves eux-mêmes qui ils refusent la première communion. La perspective du grand débat qui va avoir lieu cause de l'inquiétude aux journaux les plus forts en gueule du parti. On va encore manger du prêtre dit le Courrier de Bruxelles. Dieu sait que ce n'est pas par goût, mais un proverbe dit qu'il vaut mieux tuer le diable que d'en êlre tué. Or, si les libéraux n'aiguisaient pas leurs dents, il y a longtemps que le dernier aurait été dévoré par le clérical. Que celui-ci, s'il tient tant son épidémie. ne se montre plus si enlropo- phage. C'est lui qui a commencé, c'est lui cesser. Ou écrit de Gand la Meuse: Oa assure que des modifications auront lieu prochainement dans la composition du cabinet. L'honorable M. Sainlelette quitterait définitive ment le ministère des travaux publics et serait remplacé par M. Rolin-Jacquemyns, ministre de l'intérieur, M. Van Humbéeck prendrait la place de M. Rolin; quant au portefeuille de l'instruction publique, il serait donné M. Wagener, actuelle ment administrateur-inspecteur de l'Université de Gand et qui va très probablement être élu membre de la Chambre en remplacement de feu M. le comte de Kerchove. Le titre est du Courrier de Bruxelles qui en faisait Dimanche, jour du grand carnaval, l'objet d'un article d'une tristesse véritablement navrante, dont, pour racheter une faible part de mes erreurs passées, je veux faire connaître le motif aux lec teurs de l'Avenirnombreux hélas qui ne lisent pas le Courrier. Le pieux confière commence par rappeler pour !a mille et unième fois que l'enquête scolaire est un des signes les plus honteux qui puissent stigmatiser une époque une des premières tur pitudes dont notre pays aura rougir devant l'his toire un tribunal permanent, non de sang, mais de boue et de honte, imaginé par les Loges pour discréditer le prêtre et l'avilir aux yeux des Populations Contentons-nous de faire observer que c'est M. Malou, le chef du parti catholique la Chambre, qui a le premier exprimé l'idée de l'enquête. Il en faisait une sorte de croque-mitaine qui viendrait fustiger les libéraux. Faites-le venir, ont dit ceux-ci, nous n'avous pas peur de lui! Même ils ont été le chercher. Depuis, les bous cléricaux ue cessent de l'invectiver un instant que pour pleurer fendre l'âme sur le mai qu'il leur fait. Mais pourquoi cette douleur L'article du grand carnaval nous apprend qu'elle n'est duc ni la haine qui a créé l'enquête ni l'astuce qui la fait fonctionner ce qui afflige, ce qui désespère ce brave, ce bon Cour rierécoutez bien, c'est que la voix du peuple catholique et la voix de ceux qui le représentent sur les échelons les plus élevés des pouvoirs pu blics n'aient pas poussé un cri vengeur, un cri de réprobation contre une enquête uniquement inven tée pour déshonorer le clergé aux yeux des popu lations catholiques Ce que dit le Courrier de l'absense complète de cri veugeur ou de léprobalion est vrai, une fois n'est pas coutume, et Je tableau qu'il trace plus loin a quelques traits qui le sont également. Mais, dit-il. part quelques exceptions, où sont les amis du prêtre Qui est là pour le défendre, l'encoura ger, le venger Où sont les témoins décharge, où sont les législateurs et les jurisconsultes dont la présence donnerait de l'assurance et du courage aux accusés En effet, où sont-ils S'il est vrai que le prêtre est devant l'enquête pour défendre la foi, la religion, la liberté, la morale, l'enfance et l'espérance de la patrie comment peut-il se faire que ses hauts protecteurs ne viennent pas lui pour le défendre publique ment, pour prendre leur part de responsabilité des accusations qui se produisent devant le tribunal Pourquoi ces masses profondes sur lesquelles le prêtre exerce son antique domination,qui le voient l'œuvre, qui savent comment il exerce son mi nistère, comment il entend la pratique de la reli gion, de la liberté, de la morale, du respect de l'enfance, pourquoi ces masses ne viennent-elles pas faire entendre en sa faveur leur grosse voix? Quand, en dehors de ceux qui, par leur position, doivent nécessairement témoigner de ce qu'ils ont vu, quelqu'un parle devant la Commission, c'est pour faire entendre d'une voix timide une plainte ou une accusation. Nulle part, lorsque les prêtres répondaient par des explications ou des dénéga tions embarrassées aux faits qui leur étaient repro chés, on n'a entendu, dans un de ces mouvements irrésistibles qui n'auraient pas manqué de se pro duire si véritablement elle avait vu dans l'enquête une persécution systématique contre ses pasteurs, la foule des fidèles s'écrier Ces témoignages sont faux. C'est de notre plein gré que nous avons enlevé nos enfants l'école communale et au maî tre instruit, pour les envoyer la grange libre et les confier aux soios du valet de ferme devenu du jour au lendemain instituteur par la grâce de M. le enré. On ue nous a pas menacés, en cas de désobéissance, des vengeances cléricales, du refus des sacremeuts, de la perte de notre travail ou de notre clientèle. Nous avons choisi en toute liberté. 11 n'y a eu ni violences dans la chaire, ni machi nations ténébreuses. Nos prêtres se sont bornés remplir leur mission de paix ils ont été respec tueux de la loi, conciliants et doux avec leurs ad versaires, fraternels et bons pour tous. Uue protestation de ce genre, spontanée, puis sante, eût été entendue. Le spectacle auquel on assiste est tout autre. Le Courrier en cotfCîut que la conscience publique semble oblitérée et morte Ne serait-il pas plus vrai de dire que, chez le peuple catholique la conscience publique, en attendaut qu'elle a entièrement repris possession d'elle-même, laisse le prêtre se défendre comme il le peut devant les représentants de la nation, satis faite de le voir, l'occasion, appelé rendre compte de ses actes, comme les autres citoyens? L'absence de tous ces amis du prêtre alors que celui-ci est en danger est d'autant plus significative qu il en est tout autrement poui instituteur, I infime d'hier et le persécuté aujourd'hui encore. Le clergé l'a voulu; l'isolement dans lequel ses amis même le laissent, il se l'est préparé de longue main, bien que les avertissements ne lui aient pas manqué. N'est-ce pas là surtout cc qui cause la profonde désolation du Courrier Aug. Smets. En présence de cette température extraordinaire, dont nous jouissons depuis plusieurs mois et qui parait plus douce que celle des automnes les plus bénias, nous avons eu la curiosité de feuilleter certains ouvrages spéciaux, afin de nous renseigner sur ce que l'histoire météorologique nous apprend relativement aux hivers restés célèbres par leur température chaude et merveilleuse. Le phénomène auquel nous assistons actuelle ment n'est pas unique dans son genre; il q des précédents, rares, il est vrai, mais bien plus extra ordinaires que celui-ci. En 1172 on voit que nos recherches montrent loin dans la série des siècles la douceur de l'hiver fut telle qu'au mois de Février les arbres étaient couverts de feuilles, que les oiseaux couvè rent et que leurs petits sortirent triomphalement de l'œuf.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1