N<> 759. Jeudi, 42e ANNEE. 13 Avril 1882. 0 FRANCS PAR AN. Le Palais de Justice et le Journal d'Vpres. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Ypres, le 12 Avril 1882. Il y a quelques jours, on s'est occupé au Conseil communal des restaurations faire au Palais de Justice. Le Journal assistait la séance en la personne de Mess. Iweins, se disant d'Eeck- houtte.Boucquet-Vandromme, Louis Lagrange et deux ou trois autres paires d'oreilles ejusdem dimensionis. C'était, comme d'ordinaire, le soi-disant d'Eeckhoutte qui tenait le carnet de reporter. Il y avait bien aussi, fesant semblant de prendre des notes, le jeune épicier susnommé. Mais comme celui-ci sort invariablement de la même poche, le même sac de papier et le même bâton de réglisse, il ne le faut compter. Après cela, c'est peut-être bien lui qui rédige les articles sur les crayons de l'autre. Ces articles filandreux sentent diablement en effet la mélasse et le macaroni. Mais aussi, quelles notes le rédacteur doit recevoir Adonc! on a parlé des réparations l'Hôtel de dame Thémis. Le Journal fournit là dessus un long, long article où il n'y aurait absolument rien sans certain petit passage l'intention du reporter lui-même. Henritje, chacun sait cela, est parvenu se faire élire conseiller provincial. Souvent on s'est demandé ce que ce petit personnage, qui ignore tout, jusqu'à l'ortho graphe inclusivement, pouvait bien faire et aire au Conseil de la Province Quelques naïfs, sur la foi de ses affirmations, avaient fini par croire qu'il y défendait réellement, chaque occasion, les intérêts de la ville. Les autres, et c'est le plus grand nombre, savaient parfaitement qu'il n'en fesait rien, étant donné qu'il faut pour cela autre chose qu'un nom d'emprunt. Mais généralement on pen sait que, ne fesant pas de bien l'Hôtel Pro vincial, il n'y fesait pas de mal non plus qu'impuissant traiter un sujet quelconque, il s'abstenait par cela même de dire des sotti- LE PROGRÈS Les annonces do la Belgique ci do l'Etranger sont reçues par l'Agence Ilams (Publicité). 89, Marchc-aux-Herbes Bruxelles I Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse. Paris - Pour I-Allemagne.. V V.,Jtro-Hnngric ri il Suisse Z l ^correspondante Cologne. B.Tli.1 Fraocfotc Strasbourg Municb. Hambourg, Loiprig, Slnllgard, Vienn'o et Zurioli. - Pour la Grande-Bretagne L m.nl°°ôha rl'sf'Tl C"'; 38, Ro.-N.w-Y'ort V" «—t - ABONNEMENT PAR AN: Poui l'ai rondissemeiil administratif et judiciaire (TYpres. Ir. (i-(X) [dem Po"r l£ restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le INSERTIONS: Annonces journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixaade, 39. la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23. 12-07. 5-00. CHEMIN DE FER. (I'Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 0-20. 12-07. 6-28. Peperinghe. 0-20. 9-09. 10-00. 3-55. 6-28. S-45. 9-50. Courlrai. 5-50. 9-50. 11-10. 2-41. 5-25. Roui ers. 7-45 12-20. 0-50. Langhemarck-Ostende. 7-23. 12-22. 5-52. 0-28. Houihem. 5-50. 11-10. Cotninrs-Armenlières. 5-50. 11-10. 2-55. BULLETIN POLITIQUE. Gomme on pouvait s'y attendre, la nomination de M. deGiers aux fonctions de ministre des affaires étrangères en Russie, en remplacement du prince Gortchakoff, a comblé la joie des journaux alle mands. Tous expriment hautement l'opinion que si, dans les derniers temps, le maintien de la paix entre la Russie, d'une part, l'Allemagne et l'Autri che, de l'autre, a pu paraître un instant compromis, le choix heureux que vient de faire l'empereur Alexandre doit être considéré comme un gage des sentiments pacifiques de l'empire moscovite. La Gazette de Cologne espère que le général Ignalieff n'occupera jamais la haute situation de chancelier, et dit que la nomination de M. deGiers est pour l'Allemagne et pour l'Europe un cadeau de Pâques qui sera reçu avec beaucoup de satisfaction. Les panslavistes n'ont pas lieu de se réjouir et devront forcément remettre plus lard l'exécution de leurs projets. Les journaux berlinois tiennent un langage analogue. On télégraphie encore ce sujet de Berlin au Temps: La retraite du prince Gortchakoff et la nomination de M.de Giers au ministère des affaires étrangères, la visite prochaine du grand-duc Wla- dimir, Berlin, l'annonce du licenciemcut d'une partie considérable de l'armée russe après les ma nœuvres, toutes ces nouvelles et d'autres encore de moindre importance sont accueillies par la presse allemande comme les preuves certaines qu'à Sjint- Pétersbourg. le parti de la paix l'emporte définiti— tnent sur celui de la guerre. On signale de Russie quelques nouvelles démon strations antisémiliques, qui paraissent avoir eu une assez grande importance. Elles se sont produi tes dans le gouvernement d'Anaijew et, pour en éviter le retour, l'administration a envoyé des trou pes non seulement dans le district, mais encore Odessa, Bender et Nikalaieff. Le 2 Avril, jour de foire Walegozalow, les paysans de celle loca lité ont attaqué les magasins des juifs et en ont détruit une centaine. De nombreuses arrestations ont été opérées. Il y a eu aussi de graves désordres Balta, ville de 19,000 habitants dans la Podolie. Voici une autre nouvelle qui fait sensation dans l'empire moscovite. On aurait mis enfin la main sur le célèbre Koboseff. le nihiliste locataire de la maison de la rue Sadojawa, d'où partait la mine qui devait, le 13 Mars de l'année dernière, faire explosion au passage du cortège impérial. Ou sait que l'attentai n'a pas eu lieu, l'Empereur ayant été tué par une bombe du compagnon de Ryssa- kotï. La Presse deVienue, dans un très dramatique récit, décrit la confrontation de Koboseff avec une femme écrouée comme l'un des principaux mem bres de la terrible association nihiliste, Jakimova. Cette femme, voyant Koboseff, était vivement impressionnée, mais déclarait ne pas le connaître; cependant, le prévenu, la voyant reconduire dans sa cellule, s'est écrié: Je savais bien. Anna, que tu ne me trahirais pas. mais je ne veux pas qu'on te soumette la torture! Koboseff avait d'ailleurs déjà élé reconnu comme le faux marchand de fro mages de la rue Sadojawa par plusieurs concierges et propriétaires des maisons des environs. Depuis que M. Gladstone a laissé entendre qu'il ferait de nouvelles propositions relatives l'Irlande, on cherche ce que peut projeter le premier minis tre. Parmi les idées émises dans la presse sur ce qui pourrait remplacer la loi de coercition, qui permet l'emprisonnement des suspects, on signale la responsabilité pécuniaire de la baronuie ou du district où un crime a été commis, responsabilité qui existait complètement dans la loi de 1870; on parle aussi de reporter trois ans la peine, actuel lement réduite trois mois, pour la possession illégale d'armes il est question aussi du remplace ment provisoire, en Irlande, de la juridiction du jury par celle de magistrats faisant la fois fonc tion de juges et de jurés. La Revue du lundi de Vienne annonce que le président du conseil des ministres a donné aux autorités de police l'ordre d'interdire les réunions ayant une tendance antisémitique accentuée et de dissoudre immédiatement celles où cette tendance se manifesterait, ne fût-ce qu'incidemment. Le gouvernement est d'avis que son devoir l'oblige de protéger tous les citoyens sans aucune distinction d'opinion politique ou religieuse, de façon ce qu'ils puissent exercer librement tous leurs droits. Malgré l'opposition d'un assez grand nombre d'Etats de l'Allemagne au monopole du tabae, la Gazette de Cologne croit qu'au Conseil fédéral, la proposition du ministère ralliera une majorité, minime, il est vrai. Quelques petits Etats de Thti- ringe se seraient déclarés en faveur du monopole, et la Hesse aurait résolu de s'abstenir. Au moment actuel, il y a donc lieu de croire que le monopole ralliera au Conseil fédéral de 31 35 voix. Le nombre des plénipotentiaires est de 58. En revanche, au Parlement impérial, le système de prédilection du prince de Bismark paraît être eondamné échouer. M. Gambctta est parti. Dimanche soir, avec deux de ses amis pour Noisicl, où il passera quel ques jours dans la propriété de la famille Menier. On annonce que le comte Corti est définitivement désigné par le gouvernement italien pour occuper le poste d'ambassadeur d'Italie Paris, vacaot depuis la retraite du général Cialdini.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1