Nouvelles locales.
Nouvelles diverses.
rn circulation. En outre les billets des anciens ty
pes disparus depuis un temps plus ou moins long,
représentent une somme de 420,000.
Non seulement les catholiques français ne s'in
surgent pas contre la loi sur l'instruction primaire,
mais le clergé lui-même engage les catholiques
prêter leur concours l'exécution de celte loi.
Voici la lettre qu'écrit ce sujet l'évèque d'Angers,
Mgr. Frcppel. Cette lettre est adressée au vicomte
de Maquillé, président d'un comité royaliste.
Angers, le 10 Avril 1882.
Monsieur le vicomte,
Vous m'avez fait l'honneur de me demander mon
sentiment sur un point qui semble diviser la presse
catholique. Je m'empresse de vous le faire connaître.
Quelque jugement qu'il faille porter sur la loi du 28
Mars, et tout le monde sait ce que j'en pense, j'estime
néanmoins que les catholiques ne doivent pas hésiter
entrer dans les commissions scolaires, partout où il y a
lieu d'espérer qu'ils pourront empêcher quelque mal ou
faire quelque oien. L'acceptation de ce mandat, dans
un tel but et en raison des circonstances, ne saurait,
en effet, être considérée aucun titre comme une
approbration de la loi elle-même. De plus, les conseils
municipaux feraient, mon avis, un acte de sagesse,
d'équité et de haute convenance en appelant le curé de
la paroisse siéger dans ces commissions, ainsi que la
loi le leur permet. Il y a là, indépendamment de tout
autre motit, un rôle de justice et de protection remplir
envers les enfants et leurs familles, rôle qui ne saurait
mieux convenir qu'au pasteur des âmes.
Agréez, Monsieur le vicomte, l'assurance de mes
sentiments affectueux et dévoués.
-j- Ch.-Emile,
Evêque d'Angers.
Chez nous, les membres des comités scolaires
sont excommuniés, et l'article 4 de la loi laisse au
clergé la faculté de venir donner l'enseignement de
la religion dans le local de l'école. Pareille disposi
tion ne se trouve pas dans la loi française; elle a
été vainement réclamée par les membres de la
droite, tant la Chambre des députés qu'au Sénat.
Ce qui n'empêche pas qu'en France on fait acte de
bon catholique en se soumettant la loi. tandis
que chez nous on est exclu de la communion des
fidèles en concourant d'un façon quelconque
l'excution de la loi scolaire.
Le mol de Pascal reste éternellement vrai,
appliqué aux combinaisons de la politique cléricale
Vérité en deçà, erreur au delà.
«gg-i- -
DENIER DES ÉCOLES.
Listes précédentes,
Sultan,
Tête d'Argent,
Saumon,
Eperon d'or,
Bergerie,
Boerenhol,
A propos d'une cuisinière,
Gevonden in de Concorde,
Trouvé au boc,
Ajouté la trouvaille,
35,615-10
17-27
5-50
15-09
2-86
5-25
4-22
5-00
0-50
0-05
0-50
De engelsche amour prop vulders (11e storting), 1-20
id. id. îd. (12e storting), 1-20
Ypriana,! vol., cédé par M.Vandenpeereboom, 15-00
Total fr.
Dépenses jusqu'à ce jour, fr.
Reste en caisse, fr.
35,688-74
32,483-12
3,205-62
Société de Gardes civiques.
La période d'été s'ouvrira le Lundi 1* Mai 1882,
5 heures du soir.
Quatre prix seront offerts par la Société chaque
tir ordinaire.
3 prix aux points les plus élevés, 1 prix au plus
beau blanc, savoir
l'aux points, une assiette armoriée.
2* une cuiller café, argent Christofle.
3e idem.
Au blanc une assiette armoriée.
Dates des tirs aux armes de guerre.
Le Lundi Ie Mai, 5 heures
8
29 6 n
12 Juin,
26
n 17 Juillet
21 Août 5
n 4 Sept.
a 18 an
du
soir.
a
a
a
En dehors des jours de tir, les cibles pourront être
mises la disposition des sociétaires, qui en feront la
demande, et leurs frais.
«i M ^l'iiyii'is'1^*11
Affaire Bemays. Léon Peltzer dans la maison
où M. Bernays a trouvé la mort. Il y a quelques
semaines, la plupart des journaux de Bruxelles annonçaient
que le parquet avait renoncé l'idée de conduire Léon Pelt
zer sur je théâtre où se serait accompli le crime dont il est
accusé. Pourtant dans une affaire de la nature de celle-ci,
une descente des magistrats instructeurs sur les lieux du
crime en présence de l'accusé semblait inévitable.
Cette descente a eu lieu Lundi malin.
La chose avait été tenue fort secrète. C'est seulement la
veille, très tard dans la soirée, que 1rs personnes dont la pré
sence était nécessaire ont été prévenues. Quant Léon Pelt
zer, il en a été informé le matin même, peu de temps avant
l'heure fixée pour celle de son départ de la prison des Petits-
Carmes.
Lundi matin, donc, dés 7 h. 1/2, des agents de police les
uns en uniforme, les autres en habits civils, aiusi que des
gendarmes, se postaient aux abords et l'intérieur de la mai
son, n° 159, de la rue de la Loi. Peu après arrivaient M. Go-
vaerts, commissaire de police de la 5e division, et M. Schaak,
l'officier de police qui pénétra le premier dans la maison le
soir de la découverte du cadavre de M. Bernays. Ils entrèrent
dans la maison en même temps que M. Kelels, juge d'instruc
tion, arrivé vers 9 heures.
Quelques minutes plus tard, une voiture-clarence attelée
de deux chevaux, et dont les stores étaient baissés, descen
dait fond de train la rue de la Loi, pour s'arrêter devant la
maison, désormais célèbre dans les annales du crime.
La voiture fut ouverte par un agent de police et on en vit
descendre deux gendarmes en tenue puis, suivi d'un troi
sième gendarme, Léon Peltzer les maius enchainées et croi
sés la hauteur de la taille.
Au moment où il descendit de voiture Léon Peltzer leva la
tête, jeta un regard furlif sur la maison puis il eut un
mouvement de recul, tout son corps s'agita comme s'il avait
été pris d'un frisson. Il jeta les yeux sur quelques personnes
qui se tenaient près de la porte d'entrée et salua une dame
chez laquelle il s'était présenté plusieurs fois pour louer sa
maison, située en face de la station de la rue de la Loi.
Léon Peltzer fut ensuite conduit dans la salle du rez-de-
chaussée donnant sur la rue et où il fut placé sous bonne
garde, en attendant l'arrivée de M. Wtllemaers, procureur du
roi, et de M.Van Maldegem, avocat général, accompagnés de
MM. Laroche, Stiénon et Viemtnckx, médecins légistes; de
MM. Bergé, membre de la Chambre, De Paire, conseiller
communal, experts chimistes Peereboom, géomètre expert
Rossel, chef de la division centrale.
Léon Peltzer fut invité expliquer ce qui s'est passé dans
la maison la suite de l'arrivée de M. Bernays.
Il déclara s'en rapporter son mémoire écrit. Sur l'insis
tance de M. le juge d instruction, il raconta que M. Bernays,
qui il avait ouvert la porte, étant entré, avait d'abord enga
gé ce dernier se débarrasser de son paletot et de son
chapeau qui furent appendus au porte-manteau placé dans le
corridor.
Puis ayant invité Bernays passer dans le cabinet, celui-ci
prit place dans le fauteuil devant le bureau ministre. Lui,
Léon Peltzer, se tenait debout la droite du visiteur.
Une conversation banale s'engagea on causa de la pluie
et du beau temps ce sont les termes dont s'est servi l'ac
cusé. Bernays ayant fixé Léon Peltzer, s'écria tout-à-coup:
Mais je vous reconnais, vous êtes Léon Peltzer Eh
bien quoi? aurait riposté celui-ci. Vous n'êtes qu'un
faussaire, un vil escroc», aurait ajouté Bernays. «Je
vous défends de répéter ces mots», aurait continué Léon
Peltzer.
Là dessus Bernays se serait levé pour se retirer, Léon se
serait placé en travei s de la porte, lui intimant l'ordre de ne
pas sortir. Bernays insista, son antagoniste le fit pirouetter
sur lui même et dans un moment d'inconsciente surexcita
tion, il saisit un pistolet dont le coup partit son insu. Le
coup était tiré une distance de 60 centimètres.
Telle est la déclaration faite par l'inculpé. Léon Peltzer,
invité expliquer de quelle façon M. Bernays était tombé, un
agent de police se prêta cette démonstration mais cet
agent ne répondant pas complètement l'explication que
poursuivait Léon Peltzer, celui-ci s'est couché dans la posi
tion que, d'après lui, M. Bernays avait au momrnt de sa chu
te. B'après Léon Peltzer, Bernays est tombé en avant après
avoir heurté de la tempe droite l'angle du bureau miaistre.
L'agent s'est replacé dans la position indiquée par l'accusé
qui le transporta ensuite sur le fauteuil, pour démontrer aux
magistrats instructeurs de quelle façon il avait placé seul
le cadavre de M. Bernays sur le fauteuil, dans la position où
on l'a trouvé en pénétrant dans la maison.
Léon Peltzer raconta que lorsqu'il vit tomber Bernays, sa
conscience lui revint, qu'il ne le crut que blessé, courut au
premier étage chercher de l'ammoniac qu'il lui fit respirer
mais qu'ayant porté la main au cœur de Bernays, il constata
son grand désespoir que ce dernier avait cessé de vivre.
Léon Peltzer a prétendu aussi que l'hémorragie avait eu
lieu par le cou. La vraisemblance de ce fait comme de beau
coup d'autres, ayant été contestée, il se borna dire Moi
seul je dis la vérité. Les choses qui paraissent invraisembla
bles sont possibles et leur réalité peut être prouvée.
Léon Peltzer a réitéré celte déclaration que le soir même
il est parti pour Aix-la-Chapelle et jamais plus n'est revenu
Bruxelles.
Léon Peltzer a fait preuve, pendant ces démonstrations qui
se sont prolongées jusqu'à près d'une heure de relevée, de
beaucoup de sang-froid et d'une grande assurance. Il avait
réponse tout et ne semblait douter de rien.
{Etoile belge.)
Economie Financière, onzième année; rédac
teur, E. L'HOEST, avocat, Prime gratuite.Voir annonces).
Le drame de la Petite-Flandre. Dimanche
soir, vers 9 heures, plusieurs hommes attablés dans un esta
minet borgne du hameau de la Petite-Flandre, commune de
Ploegsteert, près Houplines, se prenaient de querelle pour un
motif des plus futiles bientôt la querelle dégénérait en rixe,
puis en bataille rangée, et l'un des combattants menaçait
d'une chaise un sieur Godin, d'Haubourdtn. près Lille, qui
passe pour n'avoir d'autre moyen d'existence que la fraude et
la contrebande.
Godin évita le coup et l'autre s'enfuit au dehors; Godin
s'élança sa poursuite.
La rixe, privée de ses deux principaux achurs, prit fin
aussitôt, et les buveurs s'attablèrent de nouveau.
Tout coup la porte s'ouvrit Godin apparut sur ie seuil,
pâle et le visage contracté par un mauvais sourire.
Celui qui m'a menacé ne recommencera plus, dit-il je
|'ai jeté l'eau.
Cette déclaration produisit une stupéfaction si profonde
que Godin put s'esquiver.
Le lendemain, une enquête fut ouverte par les soins de M.
Perlez, commissaire de police d'Armentières elle releva les
faits suivants
L'individu poursuivi par Godin, frappé de terreur, avait
sauté l'eau pour l'éviter et traverser la rivière la nage. De
l'autre côté un batelier lui tendit une perche il ne voulut
pas la saisir; il gagna le bord et se sauva. Dans le même mo
ment Godiu accourut furieux et se trouvait en face d'un
passant, étranger l'affaire, et qui rentrait tranquillement
chez lui. Il crut avoir affaire celui qui l'avait menacé, il le
saisit au collet et le poussa dans la rivière.
Ce n'est que le lendemain, II heures, que ie corps de ce
malheureux fut retiré de la rivière sur le territoire d'Hou-
plines (France). L'identité fut établie, et le cadavre fut reconnu
pour être celui d'un ouvrier peintre, âgé de 50 ans, travail
lant Houplines (France), chez M. Six.
Un cabarelirr du pays a déclaré avoir entendu des cris, et
avoir vu se débattre dans la rivière un homme au secours
duquel il se précipita, mais qui disparut avant qu'il eût pu le
saisir.
Lundi matin, sur un ordre de M. Maulion, procureur de la
République, Godin était arrêté Houplines (France) par la
gendarmerie de celte localité, où il a été écroué.
Dans l'interrogatoire qu'il a subi, il nie s'être vanté d'avoir
jeté sod adversaire l'eau il ajoute qu'il était ivre, et qu'il
ne se souvient de rien.
Malheureusement pour ce système, l'enquête a relevé une
preuve accablante, c'est une traînée de sang qui part de l'es
taminet et aboutit la rivière, ce qui fait supposer qu'il V eu
lutte eulre Godin et sa victime.
M. Maulion, procureur de la République, et M. Debrix,
juge d'instruction, se sont rendus Lundi sur les lieux
quatre heures, et doivent s'y rencontrer aujourd'hui Mardi
avec le parquet belge.
Le corps de la victime a été transporté la morgue, où
doit avoir lieu l'autopsie.
L'individu la poursuite duquel s'est lancé Godin n'a
point encore été retrouvé son témoignage pourra apporter
une précieuse lumière sur ce lugubre événement.
Nouveaux détails. L'identité de la seule victime
trouvée jusqu'à présent a été établie c'est bien un ouvrier