Cabrioles cléricales. Nouvelles diverses. Mais les victoires récentes et consécutives des littéraux permettent de compter sur une heureuse i>sue de la nouvelle lutte qui va s'engager. Dans le Limbourg, il n'y a rien espérer pour le moment, et Maeseyek va donner une voix de plus l'opposition du Sénat. La retraite de M. le baron de NVoelmonl est un fait assez curieux, s'il est vrai que l'ancien président de la Commission belge Philadelphie renonce son mandat parce qu'il trou ve la politique des évêques trop accentuée et gênante pour son indépendance. Avant la grande journée du 13 Juin, nous aurons une première escarmouche Philippeville. L'élection de M. Gouttier n'y est plus douteuse depuis que M. Wilmart a loyalement retiré sa candidature, et le prince de Caramun-Ghimay n'y a pas plus de chan ces aujourd'hui qu'il n'en eut jadis dans l'arrondis sement de Thuin, où il jugea prudent de se retirer. On compte sur 100 voix de majorité pour le candi dat libéral. Toutes ces prévisions sont fondées sur des ren seignements certains et l'on en peut conclure que la journée du 13 Juin sera une approbation générale de la politique inaugurée en Juin 1878. La majorité libérale se trouvera renforcée notablement la Chambre et probablement de deux voix au Sénat. Les gains obtenus Gand et Bruxelles viennent compenser et au delà ce qu'on doit perdre pour Bruges et Maeseyek, mais la situation qui se pré pare exigera des membres de la haute assemblée une assiduité constante et l'absence systématique de tout accès de goutte sur les bancs de la gauche. L'union et le zèle des libéraux dans l'avenir, voilà ce qu'il faut souhaiter de tous ses vœux. Quant la victoire du 13 Juin, elle n'est pas douteuse, et, d'ailleurs, les élections provinciales du 22 Mai en donneront un présage certain. (Meuse). mb rasaa cg~ Ou sont les beaux temps de l'enthousiasme cléri cal? Vous souvenez-vous des premiers jours qui suivirent la publication de la loi de malheur?.... Les évêques étaient sur la brèche, la tête de toutes les milices cléricales, les excitant au vieux cri de Dieu le veut! C'était une nouvelle croisade qui se préparait. La religion, la foi n'étaient-elles pas en péril? Et la Belgique était-elle jamais restée insensible de tels intérêts Aussi l'ardeur était extrême dans le camp des évêques déjà l'on s'y voyait la veille d'une victoire décisive il ne s'agis sait plus que d'un dernier élan pour entraîner l'ar deur de toutes les troupes et le règne des libéraux, des ennemis de Dieu, était fini tout jamais. Et Dieu sait ce que l'on fit pour provoquer cet élan. Dans des mandements collectifs, on dénonça le péril couru par la religion, on signala les ennemis comhattre; dans toutes les églises on prêcha la guerre sainte dans tous les journaux du clergé, on sonna le tocsin de la résistance civile, on entraîna les administrations communales cléricales, les dépu- tations permanentes de cinq ou six provinces on se mit partout sur le pied de guerre pour défendre les droits de Dieu, les intérêts de l'Eglise. Oh le beau temps, plein d'ardeur et de zèle Hélas qu'il est déjà loin de nous, et que l'ardeur a baissé Elle a duré, dans tout son plein, jusqu'à cette élection de Bruges qui fut une première et si amère déception. C'était la première fois que le corps électoral était appelé se prononcer sur la loi malheur, et c'était Bruges qu'il avait rendre son arrêt, Bruges, la ville des couvents, qui meurt de misère et de moines. C'était mille voix qu'il fallait l'emporter c'est soixante-dix voix qu'on arrivait peine. La déception fut cruelle; du coup, le courage faiblit; on vit bien que la croisade ne prenait pas!... On continua pourtant, battant d'une aile, excom muniant toujours cela va sans dire, et faisant rage, où l'on pouvait, contre de malheureux institu teurs. Mais l'enthousiasme n'y était plus. Les pru dents, au reste, commençaient élever la voix et jeter l'alarme dans les rangs. On allait rendre la religion odieuse; on allait mettre les politiques du parti dans la nécessité de défendre des mesures qui révoltaient le pays.... Puis vinrent les élections de 1880 puis une élection Gand, où l'on n'osa même plus entrer en lice puis les élections communales, qui furent un désastre. Enfin, les évêques français viennent de porter le dernier coup! L'école neutre, d'où le prêtre est exclu, est acceptée en France aucun interdit n'est lancé contre elle, ses instituteurs ne sont pas excommuniés les parents qui y mettent leurs enfants, n'encourent aucun refus d'absolution. Que deviennent, dès lors, la foi menacée et la reli gion en péril?... Lisez les journaux cléricaux lisez les discours des représentants catholiques: il n'est plus question de cela. Le danger que court la Belgi que n'est plus un effondrement dans l'immoralité et la corruption, suite trop certaine de l'athéisme offi ciel c'est.c'est la baisse de son crédit financier c'est le déficit du Trésor Les écoles officielles ne sont plus des antres de perdition, ce sont... des folies trop coûteuses! Elles .coûtent trop cher! Voilà leur crime aujourd'hui. Et M. Malou s'écrie fière ment Voilà sur quel terrain nous ferons les élections Nous dirons au pays Gare vos poches. Si vous voulez payer encore, nommez des libéraux si vous ne le voulez plus, nommez des catholiques vous devez savoir par expérience que le règne des cléricaux ne coûte rien Gare vos poches remplace Dieu le veut Et le prochain mandement des évêques roulera sans doute sur le taux de la rente. Qui sait?... On songe peut-être Mgr Du Rousseaux pour lui confier la garde du Trésor Pauvres évêques Est-ce assez d'humiliation? Et ce qu'il a de pis, c'est que le pays, qui vous connaît, ne se laissera pas plus prendre vos cabrioles financières qu'il ne s'est laissé prendre vos cabrioles religieuses. Ainsi soit-il, au nom du père, du fils, et du Saint- Esprit qui vous éclaire. Caisses vides. Selon lui, la caisse de l'Etat et les caisses de Bru xelles, de Liège, d'Anvers, de Gand et de Namur y trouveraient place au premier rang. Il nous est avis que certaines caisses confiées des administrations cléricales, notamment celles de Bruges et de plusieurs autres cités rtout en Dieu, pourraient aussi figurer avec succès dans une exhibition de ce genre. Mais si l'idée émise par l'estimable Escaut se réalise, la place d'honneur doit revenir incontesta blement la caisse de l'évêché de Tournai. Elle a été nettoyée par un chanoine: c'est tout dire. Dans ces conditions, la présidence effective de l'exposition reviendrait de droit Sa Grandeur Mon seigneur Isidore Durousseaux. Gentil-Bernard, actuellement en Amérique pour des raisons majeures, serait nommé président d'honneur. Et l'on choisirait comme secrétaire l'incommensu- rablement honorable M. Delaet, jadis estampillé en bonne et due forme par un arrêt de la Cour d'Appel de Bruxelles qui a, dît l'Economie, rendu pleine et entière justice aux aptitudes financières de ce pro tégé du clergé belge. On attribuerait gudit Delaet cent mille francs d'honoraires et c'est l'intègre Coremans qui en don nerait quittance.... coups de ciseaux. Un évêque français, l'évêque de Moulins, conseille aux parents qui envoient leurs enfants dans les éco les de l'Etat, de les munir des médailles de la S,e- Vierge, pour les préserver des dangers que peut courir leur foi. Voilà une solution de la crise sco laire que nous recommandons nos catholiques si avides de concorde et d'apaisement. Que les évêques lèvent l'interdit qui frappe les écoles officielles en exigeant des parents la précaution indiquée par M«r de Moulins, et nous serons tous d'accord. o 2 1 5 1 En Angleterre, cet ami du jardinier est de plus en plus L'Escaut, organe de MM. Delaet et Coremans, croit être fort spirituel en proposant d'organiser, pour les prochaines fêtes communales d'Anvers, une exposition de caisses vides. Société de Gardes Civiques d'Ypres. 2e tir de la période d'été. 8 Mai 1882. Aux points. 1. Swekels, L. 4 3 2 5 4 3 1 12 3 4 4 1 2 2. Ligy, F. 3. Ligy, A. 4. Leclercq, Th. 5. Leclercq, G. 6. Vantholl, H. v Au blanc. Gandaele, Joseph. 4 4 0 3 24 23 21 13 14 14 Affaire Pellzer. Si ce que l'on rapporte est exact, on a découvert Brème, deux dépèches adressées Vaughan et signées Marie. Elles sont datées de fin décem bre et sont relatives l'affaire Bernays. On assure que les minutes de ces dépèches ont été trou vées Anvers et que les experts qui elles ont été soumises ont cru y reconnaître l'écriture d'Armand Peltzer. Si ce fait se confirmait, il serait d'une gravité qu'il est inutile de faire ressortir. Le parquet et M. Ketels ne cessent pas leurs visites An vers. Ils ont entendu, la semaine dernière d'anciennes domestiques d'Armand Peltzer et une servante demeurant dans une maison de la chaussée de Malines. Cette se maine, ils ont fait une descente chez un négociant qui a été en relation assez suivie avec Armand. Il y a environ deux ans et demi, une personne de Maesyck se mariait et, selon la coutume généralement sui vie, elle donna le jour une charmante petite fille environ un an après son mariage. La marraine destinée l'enfant était la sœur de la jeune mère, instruite, très bien élevée et rendant d'immenses ser vices la petite fille, en qualité de... directrice de l'école communale. Le clergé ne voulut pas l'accepter pour marraine et tou tes les démarches faites par les amis et connaissances ne parvinrent pas ébranler la résistance de M. le curé. Cependant, le père du nouveau-né, aussi inébranlable que le pasteur lui même, déclara que sa belle-sœur serait marraine ou que son enfant ne serait pas baptisé, et il ne le fut pas. II y a quelques jours, les choses se compliquèrent la jeune épouse, continuant se conformer aux préceptes du Christ, donna le jour un second enfant, un fils cette fois. Le père présenta une nouvelle marraine pour le second enfant, mais il déclara qu'on ne baptiserait pas celui-ci sans l'autre et que la marraine du premier serait sa belle-sœur, la directrice de l'école, sinon non. L'agitation fut son comble dans le monde dévot On cria au scandale, l'abomination, et le curé fut sur le point d'en avoir une attaque d'apoplexie. Cependant il eut le bon esprit, avant d'en venir cette extrémité toujours désagréable, d'en référer son évêque. La réponse de Monseigneur ne se fit pas attendre Il fal lait tout prix éviter Maesyck le scandale de deux en fants non babtisés, il fallait faire une nouvelle démarche plus pressante que toutes les autres, exposer au père en termes éloquents les dangers auxquels il s'exposait et, s'il résistait.... en passer par où il voulait. C'est ce qui eut lieu le père, plus tenace encore, paraît- il,que le curé, tint bon et le vicaire le plus éloquent de l'en droit, que l'on avait choisi tout exprès pour cette délicate mission, finit par déclarer, que cette fois ce serait le clergé qui irait Canossa et que l'on accepterait madame la direc trice comme marraine. Ainsi finit la comédie Le crapaud est un des meilleurs auxiliaires de l'hor ticulteur. Tout fait inoffensif et susceptible d'éducation, le crapaud est dans bien des contrées le protégé des agri culteurs intelligents qui le répandent dans leurs terres pour détruire les larves, les vers, les chenilles, les limaces dont se nourrit cette bête utile. Le crapaud vit longtemps et ne demande aucune espèce de soins. A Paris, le crapaud vivant est l'objet d'un commerce as sez actif qui a lieu principalement dans les quartiers avoisi- nants du Jardin des Plantes. Un beau crapaud se paie jus qu'à dix sous.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 2