778. Dimanche,
42e ANNÉE.
18 Juin 1882.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL if
';YPK£S ET DE 1/ 4 HROfti D ISSEREi\ T.
L'indépendance.
Les Manifestations
Il est lait pour le ridicule.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit l'ndo.
Pour ni rrance: a i Agence navas, o. riace ne la koiii-cp i»nnc i am_ .7.
Cologne, Berlin; Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig Stuttgard 'Vienne cl Zurii?,0n8*P 'i S/U'S8C; cbez Kudo,f Mosse (Annoncer Edition)
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annonces,de la Relgique et de l'Etranger sont reçues par V Agence Haras fPnhlieiiAt «o u 1 .11
ir kl F^1 SaV8S.' 8'/la,ce d? '^^urse, Paris.'- Pour l'Alleinagne, l'Lst'^on^e"^ ^U?s.?Lchez ses correspondants:
Ypres, le 17 Juin 1882.
Ce qui excitait surtout notre curiosité, c'était de
savoir ce que le Journal d'Ypres allait dire des élec
tions; après un échec comme celui de Mardi, il
n'était pas facile de trouver des paroles de consola
tion; mais Basile veut, dit il, étonner le monde par
l'excès de sa modestie et il se résigne peu s'en faut
même qu'il ne soit heureux de la raclée qu'il vient de
recevoir, car nos hommes d'Etat cléricaux étaient
dans l'impossibilité de ramener la paix et la prospé
rité, tandisque les libéraux n'auront aucune peine
s'acquitter de cette tâche la satisfaction générale.
L'aveu est naïf, on ne saurait décerner plus maladroi
tement un brevet d'incapacité ses matadors politi
ques.
Le résultat de la journée électorale du 43 Juin est
un succès éclatant pour l'opinion libérale.
Le programme réactionnaire de la droite est
écarté.
L'école neutre est sauvée.
La loi scolaire du 4'' Juillet 4879 échappe l'en
terrement civil que lui réservait M. Malou.
Nous l'emportons Gand, Liège, Waremme,
Verviers où les cléricaux comptaient beaucoup sur
M. Simonis, Charleroi où ils espéraient faire pas
ser M. Dr ion au Sénat.
Nous l'emportons Anvers, où. comme en 4878,
l'honorable bourgmestre M. De Wael, triomphe,
malgré les attaques indignes et les manœuvres de
tout genre devant lesquelles n'ont pas reculé les
adversaires du libéralisme.
A Bruxelles, où les cléricaux se flattaient d'obte
nir la victoire, grâce l'abstention d'un certain
nombre de libéraux, Bruxelles où ils espéraient
tout au moins un ballottage, tous les candidats de
l'Association libérale sont élus au premier tour de
scrutin. La bataille a été rude, mais la victoire est
complète.
Nous avons déplorer l'échec de M. le baron de
Vrière qui n'a pas réussi obtenir Bruges le nou
veau siège sénatorial attribué cet arrondissement.
Nous avons déplorer surtout le résultat des
élections de Soignies, où les cléricaux sont parve
nus faire passer au Sénat 1111 de leurs candidats,
où ils arrivent au ballottage avec un de leurs candi
dats pour la Chambre.
Mais si l'on tient compte du brillant ensemble des
résultats de la journée, de l'importance politique des
succès du libéralisme dans les grands centres, de
l'effet moral de ses efforts dans de petits arrondisse
ments où notre parti, longtemps condamné l'iner
tie, obtient des minorités inattendues, on peut dire
que l'accident de Soignies, conséquence de certains
dissentiments personnels, n'est qu'une ombre au
tableau
Il est espérer que le ballottage pour la Chambre
sera favorable au parti libéral.
S'il eu est ainsi, la gauche n'aura perdu aucune
de ses positions la Chambre, et comme elle a con
quis cinq des nouveaux sièges créés par une loi
récente, sa maiorité, qui était de 14 voix, sera portée
48.
Libéraux, 78. Cléricaux, 60.
Si, ce que nous ne voulons pas prévoir, M.
Englebienne l'emportait Soignies sur M. Wiuqz,
la majorité libérale resterait encore de 46 voix la
Chambre, c'est-à-dire qu'elle serait encore renforcée
de deux voix.
Au Sénat, la gauche, si elle perd un siège Soi
gnies, gagne deux sénateurs Gand, et obtient, le
nouveau siège sénatorial créé Bruxelles.
La droite, de son côté, perd deux sénateurs
Gand, mais elle en gagne un Soignies, et obtient
les deux nouveaux sièges de Bruges et Maeseyck.
Par suite de ces divers scrutins, la majorité libé
rale au Sénat est renforcée d'une voix.
Libéraux, 37. Cléricaux, 32. Majorité de cinq
voix pour la gauche.
Une manifestation composée d'environ deux mille
personnes, ayant en tête la Jeune Garde libérale de
Saint-Josse-ten-Noode et deux drapeaux, un bleu et
un tricolore s'est rendue devant la demeure de M.
Buis et a longuement acclamé le bourgmestre puis
la manifestation a traversé le Passage, et huant un
peu vis-à-vis des bureaux du Courrier de Bruxelles,
elle s'est rendue au local de la Jeune Garde au
Canari rue de la Limite, malgré quelques turbu
lents qui voulaient aller minisfester quelque peu au
Cercle Catholique et au Collège Saint-Louis.
Les passants acclamaient la manifestation et les
dames agitaient leurs mouchoirs au balcon.
Arrivé derrière l'Observatoire, la manifestion a
rencontré M. Rogier qui se premenait avec sa nièce.
L'honorable vétéran de la Chambre a été longue
ment acclamé et a remercié en termes émus la Jeune
Garde Libérale qu'il avait devant lui.
11 a continué ensuite sa promenade, la Jeune
Garde lui ayant fait un passage au travers de la foule.
A sept heures, l'harmonie de l'école n° 4 a donné
une sérénade au bourgmestre.
A Garni»
Enthousiasme immense. On a fait une ovation
M. Rolin sur la place d'Armes. La foule a élévé M.
d'Elhoungne sur ses bras. La spectacle de la multi
tude amassée était prodigieux. M. Vande Kerckhove
a été acclamé l'Hôtel db la Poste. On a fait de
grandes manifestations en l'honneur des élus la
Concorde, la Société des Chœurs, aux Mélomanes
l'Union.
A Anvers.
Le résultat du vote peine connu, M. Ed.Pecher
a été porté en triomphe des bureaux de Y Association
l'IIôtel-de-Ville. Là, l'honorable M. de Wael,
acclamé par une foule immense massée sur la Grande
Place, a dû se montrer aux fenêtres de la Maison
communale et a été l'objet d'une ovation enthousiaste.
a Liège.
Le résultat de Gand a été connu ici 6 heures et
demie. La proclamation en a été recueillie avec
un enthousiasme tenant du délire.Une foule immense
se pressait devant le local où siégeait l'Association
libérale. Le drapeau de l'Association a été salué par
des acclamations et des trépignements de joie et
notre triomphe final a mis des larmes de bonheur
sur tous les visages.
LA SOIRÉE. Une foule immense se dirige
vers la Concoi'dia et s'amuse siffler les vaincus.
Les membres du Cercle catholique viennent au balcon
et envoient la foule des remerciements ironiques.
La manifestation se dirige ensuite vers la demeure
de M. llanssens, et fait l'élu progressiste une
ovation chaleureuse, puis elle se transporte devant
L'hôtel de M. Warnaut où elle dégénère en une
contre-manifestation
La proclamation du résultat définitif provoque un
enthousiasme indescriptible. Les cléricaux se ca
chent. La foule est des plus compactes sur le boule
vard, la place du Sud, la rue de la Montagne. La
joie rayonne sur toutes les figures.
Le Cercle libéral et les fanfares de Ransart entrent
en ville. Ils sont acclamés sur leur passage et reçus
par la Jeune Garde. O11 11e voit que du bleu. Les
marchands de rubans sont assièges.
Les fanfares de Fleurus arrivent en jouant. On
attend d'autres sociétés de musique. Les drapeaux
bleus sont arborés partout.
Du sublime au ridicule, il n'y a qu'un pas, et
chaque épisode politique a son côté comique. M.-Je
chevalier Ruzette, qui, depuis quelques jours, la
tête haute, sillonnait les rues de notre ville comme
un tambour-major, escortant un tapin dans ses
visites électorales, a eu hier son ovation dans les
mêmes rues. Le gouverneur relevé, sortant sans
doute de la Concorde, traversait la Place, quand,
arrivé peu près la hauteur du Café de tinj, les
cris de quelques individus, résonnèrent désagréable-
LE
PROGRÈS
mam
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A ïïruxelle»
A Charleroi.
