780. Dimanche, 42e année. 25 Juin 1882.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D V I» il i; S ET DE L'A RROA i)ISSI>ll> T.
Ceci et cela.
paraissant le jeudi et le dimanche. vires ac.oiirit indu.
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38, Papk Row-New-York.
Heures de départ gTYpres
Ypres, le 24 Juin 1882.
Quiconque voudra s'amuser, fera bien de lire le
dernier numéro de l'organe clérical flamand de no
tre bonne ville. Le pieux rédacteur nous y décerne
gratuitement le titre de eerloos que mon diction
naire me traduit par infâme, ni plus ni moins. Nous
ne protesterons pas on ne répond jamais des
gens qui s'oublient ce point, et qui oublient en mê
me temps qu'il est aussi malsain de parler corde
dans la maison d'un pendu que de causer banque
route chez un émule de Langrand.il dit ensuite que
notre article La Victoire n'est qu'un blasphème
(godslastering) du commencement la fin. Il se peut
bien que ses lecteurs dévoués, oies et dindons de la
plus line trempe, le croient sur parole, puisqu il se
suppose infaillible. Mais nous autres, qui ne voyons
pas si clairs ou plutôt qui ne voyons goutte dans ce
style de sacristain, nous ne saurions jamais nous
fourrer dans la boule, comment diable la divinité se
trouverait insultée en voyant que Ion dresse le
compte ses plus grands ennemis, cléricaux, jésui
tes, petits-frères et toute la clique embaumée,
moins que tous ces grédins ne se croient le bon Dieu
en personne, ce qui changerait bien les choses. Nous
lui conseillons, ce saint rédacteur, de ne pas soui
ller sur les braises, s'il ne veut pas se brûler la
barbe.
Presque tous les journaux libéraux, en apprenant
l'écrasement formidable de la gent calotine, se sont
écriés: Nos écoles sont sauvées! Vive le Libéralis
me. Le Courrier de Bruxelles leur en a fait un re
proche et affirme que toute la campagne électorale
s'est faite en vue de conserver les écoles officielles,
neutres. Malin Courrier, va! Quel dommage que les
pains cacheter sont inventés il en aurait le bre
vet, lui. Comme si les libéraux auraient laissé dé
molir sans sourciller le fruit de tant de patience, de
tant de travail et de tant de dévouement, comme s'ils
étaient disposés se laisser ravir l'honneur de la cé
lèbre victoire libéro-eléricale de 4879. Il est vrai
qu'un temps de miel et de manne allait commencer
pour nos instituteurs, si les partisans de la soutane
l'emportaient, un temps vierge de tout nuage pour
ces dévoués et loyaux défenseurs de leur grande
œuvre. Vous n'y croyez rien peut-être, ami lecteur
Oui mais, oyez mes ouailles, ce n'est pas de ma pro
pre autorité, c'est de celle du véridique Journal de
Bruxelles que je vous l'assure. On leur a prêté de
bien méchantes intentions ces bons clérico-mou-
tons on a voulu en faire des épouvantailsde ces
braves Woeste et Cie, qui sont doux comme du sucre
d'orge. Oh, oui, il est bien vrai qu'un certain jour,
souffrant d'une névralgie ou d'une gastralgie, n'im
porte le mal, il s'est permis de s'écrier: Qu'ils
s'en aillent C'est un fait indéniable que M. Malou
avait déjà promis aux petits-frères de la Sainte-
Porcherie des tonneaux de sirop et de la chair
fraiche, lors de la fête de l'enterrement civil de la loi
scolaire il est également vrai que dans une com
mune de notre arrondissement les stokslagers du
lieu, sur l'instigation des directeurs angéliquesde la
congrégation (alias k. k. villageois) se préparaient
faire passer un mauvais quart d'heure l'instituteur
officiel. De tout cela, personne n'a jamais prétendu
le contraire. Mais il paraît que ce n'étaient là en vé
rité que les menaces d'Arlequin le Journal de
Bruxelles nous l'affirme, foi de Journal de Bru
xelles. Il en sait deux mots de plus, lui, et voici
ce qu'il chante, ce drôle
tentative serait hardie elle nous promet un cu-
rieux spectacle.
Donc, concluons. La déclaration posthume du
Journal de Bruxelles n'est que de la poudre aux
yeux, qui, heureusement, n'aveuglera personne, si
ce n'est quelques-uns de ses propres lecteurs.
Maintenant que la bataille est gagnée et bien
gagnée, avouons tout de même qu'une fraction du
parti libéral de Bruxelles, en voulant donner trop
de vapeur politique a failli faire dérailler le
train, et que les catholiques auraient eu la victoire
facile, s'ils n'avaient eu que les révisionnistes
combattre. Heureusement, ces révisionnistes ont
écouté, avant la dernière heure, le cri de ralliement
du chef du cabinet La division c'est la mort
et ils ont serré étroitement les rangs, pour vaincre
en commun le grand ennemi de toutes nos libertés,
le clergé.
Moi, qui suis très grand partisan du suffrage par
cens et capacités, je le serais peut-être aussi du suf
frage universel, si l'on pouvait dire en toute con
fiance tous nos électeurs ruraux et citadins Allez,
vous savez tous bien ce que vous faites vous savez
mesurer les conséquences de nos suffrages pour ou
contre; vous savez que l'avènement du cléricalisme
c'est la perte de vos libertés les plus chères, la perte
de notre Patrie vous connaissez vos amis et vos
ennemis: Allez, mes amis du peuple, allez tous vo
ter
Mais malheureusement il n'en est point ainsi, et
nous connaissons la liberté d'agir de beaucoup de
nos campagnards et de la plupart de nos ouvrière en
ville. Messieurs les Bruxellois révisionnistes ne
connaissent malheureusement pas cet état de choses,
car, s'ils le connaissaient, ils se garderaient bien de
donner ainsi tête en avant dans le panneau. Ils ne
mettraient certainement pas un revolver dans la
main d'un enfant qui ne pourrait au pis que se tuer
tout seul, et n'entendons-nous pas qu'ils voudraient
exiger illico le vote universel pour ces grands en
fants (c'est le terme), qui se serviraient de leur arme
pour tuer toute une nation.
Ce n'est pas très-logique, ce me semble. Serais-je
le seul de cet avis là Hf.ro.
Nous avons annoncé, avec la plupart des journaux
du pays,que M. le comte d'Aspremont-Lynden, séna
teur de l'arrondissement de Namur, avait succombé
Lundi son château de Haltine, une attaque de
goutte aiguë. L'Ami de l'Ordre, de Namur, même
d'être bien informé, dit que cette triste nouvelle est
inexacte, et que M. d'Aspremont, qui a été gravement
indisposé va mieux maintenant. Nous sommes heu
reux de transmettre aux amis de l'honorable sénateur
ce bulletin favorable.
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
CHEMIN! HE FER. 1' Mai.
Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00
3-55 6-28 8-45 9-50.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-28.
Houthem, 5-30 11-16.
Comines, 5-30 8-05 9-56 10-09 11-16
2-41 2-53 5-25 8-58.
Comines-Armentières, 5-30 11-16 2-53.
Comines-Quesnoy-Lille, 11-16 2-41 8-58.
Courtrai, 5-30 9-56 11-16 2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5611-16 2-41 5-25.
Roulers, 7-45 12-20 6-30.
Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-52 6-28.
Jamais il n'a été question, un seul moment, dans
les rangs de la droite, de supprimer l'enseignement
officiel. Ne riez pas, lecteur, si vous pouvez.
Jamais on a songé priver de leurs droits
acquis les fonctionnaires publics. Oh la chatte-
mitte, les petits blocs enfarinés.
Quand le pays sera gouverné par un ministère
de droite, les instituteurs communaux seront mieux
traités qu'aujourd'hui, car ils jouiront de la consi-
dération de tous les citoyens. Ça y est, voilà le
bouquet. Après cette déclaration du Journal de Brux
elles, qui pourtant applaudissait au programme des
ultra que promulgait M. Jacobs, après ce tour de
passe-passe l'on peut tirer l'échelle. A qui donc pré
tend-il en imposer de ce calibre là? C'est vraiment
dommage que tous ces œufs sucrés nous arrivent
après Pâques D'un seul coup d'aviron le Journal
jette par dessus bord tous ses« plus chers lutteurs.»
Mais alors lui demande la Flandre «que reste-t-
il du parti clérical? Le Journal tout seul? Est-ce
que notre confrère se croirait de force reconsti-
tuer son parti sans Mgr Dechamps et ses suffra-
gants? Sans Mr Malou et ses lieutenants? La