N° 786. Dimanche,
42e ANNÉE.
16 Juillet 1882
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL il APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Discours de M. le Gouverneur.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES acqlirit UNDO.
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38, Park Row-New-York.
BULLETIN POLITIQUE.
Un drame terrible a suivi le bombardement
d'Alexandrie. La ville entière, livrée aux incendiaires
et aux pillards, est en ce moment en feu. La popu
lace se venge de la défaite de la garnison sur ce qui
reste de la colonie européenne, et un massacre plus
sanglant encore que celui du 11 Juin, s'accomplit.
Le Khédive est prisonnier de la soldatesque au
palais de Rarnleh. Enfin l'armée se concentre l'ex
térieur de la ville qui êst, dit-on, minée.
Telles sont les dernières nouvelles que nous ap
porte le télégraphe. On ne s'étonnera pas d'appren
dre, dans ces conditions que l'amiral Seymour s'ap
prête débarquer des troupes pour rétablir l'ordre,
de concert avec le Khédive, Dervich pacha, ou tout
autre autorité existant de facto, s'il en existe une
encore. Des instructions formelles, dont il a été
donné communication hier soir, la Chambre des
communes, ont été envoyées ce sujet au comman
dant de la flotte anglaise. L'amiral Seymour a reçu
ordre d'inviter les navires des autres puissances
coopérer au débarquement. Mais, c'est sans doute
uniquement pour éviter de froisser les susceptibilités
des gouvernements étrangers et non dans l'espoir
que cette offre d'action collective sera acceptée.
Quoiqu'il en soit, l'amiral anglais, sans attendre
les navires étrangers, a déjà envoyé environ cinq
cents hommes terre. On annonce également que
des renforts de troupes venant de Chypre se dirigent
sa demande, sur le port d'Alexandrie.
Au moment, où l'occupation de l'Epyte par l'An
gleterre paraît la veille dé devenir un fait accompli,
la Porte délibère sur l'invitation qui lui a été faite
elle-même d'intervenir. Suivant une dépêche de Con-
stantinople cette question se discute, l'heure qu'il
est, au Palais où toutes les notabilités turques ont
été convoquées pour la circonstance. C'est peut-être
bien tardif. Il est vrai que la conférence eut pu s'y
prendre plus tôt pour faire des propositions la
Turquie, au lieu de laisser prendre aux événements
une avance qu'il lui sera difficile de regagner.
Le bill de répression pour l'Irlande a été sanctionné
par la reine Victoria et sera promulgué aujourd'hui
par la Gazette de Dublin. 11 est très regretable que
le bill des arrérages n'ait pas pu être mis en vigueur
en même temps. La discussion dont il est l'objet la
Chambre des communes traîne péniblement. Jusqu'à
présent, on n'a discuté que des amendements et
sans résultat, puisque tous ont été rejetés. Parmi ces
amendements émanant de tous les partis, il faut en
citer un de M. Dillon, tendant libérer les petits fer
miers de la totalité, au lieu des deux tiers, de leurs
dettes envers les landlors. Il a été repoussé une
forte majorité. D'autre part M. Gladstone a laissé
entrevoir qu'il modifierait ultérieurement son projet
de loi, de façon en enlever les dénéfices volon
tairement en dettes. Il en résulte que le débat du-
i
rera plusieurs jours encore avant que le bill soit
transmis la Chambre des lords, dont les disposi
tions, l'égard de cette mesure, sont toujours dou
teuses.
AU CONSEIL PROVINCIAL.
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Si l'honorable Commissaire du Roi n'a pas pro
noncé le discours d'usage l'ouverture de la pré
sente session, le Conseil Provincial vient de recevoir
un sérieux dédommagement.
Empressons-nous de constater que rarement,
dans une assemblée délibérante, nous avons entendu
un discours aussi éloquemment prononcé, mais
surtout aussi nourri de faits et examinant avec un
esprit aussi pratique les intérêts les plus vitaux de la
province.
Il s'agit, en effet, de l'agriculture.
On sait que M. Breydel, dans une des premières
séances de la session, a lu un discours dans le quel
il dépeignait la situation de l'agriculture sous les
couleurs les plus sombres.
L'agriculture, disait M. Breydel, est déjà trop
éprouvée, pour qu'elle ait encore souffrir et subir
de nouvelles pertes de ce côté et si l'or» accumule
ainsi les misères qu'elle traverse, notre Flandre,
naguère si prospère, pourra se ranger sur la même
ligne que l'Irlande. Notre population rurale décline
vue d'œil; depuis 3 ans elle descend avec une rapidité
qui effraie la pente de la décadence et toutes les
agitations politiques et toutes les luttes des partis
semblent bien mesquines côté de ce problème so-
cial. Problème redoutable, et qui pèse trop lour-
dement peut-être sur la situation actuelle de notre
pays. Il est loin de ma pensée d'assombrir le tableau;
mais en présence des catastrophes qui se révèlent
tous les jours, eu présence de ces expulsions continues
de locataires, lorsqu'on voit dans toutes nos commu-
nés des terres et des exploitations de ferme abandon-
nées et vacantes, j'ai le droit et le devoir de dire que
nous assistons un SPECTACLE NAVRANT.
Ce discours a été reproduit, non seulement par
quelques journaux de la localité, mais par un des
principaux journaux de la capitale, qui a cru, pro
bablement, embarrasser beaucoup par là M.Heyvaert.
Aussi, en présence de cette publicité, notre hono
rable Gouverneur n'a cru pouvoir garder plus long
temps le silence et il a parlé, Mardi, pour réagir
autant que possible contre l'effroi que de semblables
affirmations pourraient jeter dans la population. Le
représentant du Roi a pensé qu'il était temps de
démontrer que la belle province de la Flandre occi-
dentale n'est pas encore un déclin tel qu'elle soit
I exposée suivre d'ici peu de temps la voie de
l'Irlande.
M. le Gouverneur proteste hautement contre cette
assimilation, car il est pénible d'entendre dire par
un des plus grands propriétaires de notre province
que celle-ci est sur une pente aussi fâcheuse.
M. Breydel, après avoir fait un tableau des plus
sombres de la situation, a attribué celle-ci trois
faits.
Le lr fait est relatif l'absence complète de tau
reaux de la race de Durham dans la partie Nord de
la province, aucun fermier n'ayant plus les moyens
d'en acheter.
M. Breydel dit qu'il a présidé des commissions
d'expertises et qu'il a pu ainsi le constater.
Or, M. le Gouverneur, qui s'est entouré de ren
seignements officiels, commence par affirmer d'abord
que M. Breydel a refusé le mandat de présider les
expertises de taureaux bien plus, il n'a fait partie
d'aucune de ces commissions comme membre du
jury
Les allégations de M. Breydel sont donc dépour
vues de vraisemblance.
Voici, en effet, ce que constatent les procès-ver
baux d'expertise: Il y a encore actuellement, dans la
partie Nord de la province, 13 taureaux pur sang
de Durham et 44 de race croisée, soit CINQUANTE-
SEPT
M. Breydel peut donc se tranquilliser. Seulement
il a eu tort de tirer, d'un fait inexact, la conséquence
que la Flandre se trouve aHX bords de l'abîme.
Le 2e fait signalé par M. Breydel est la déprécia
tion assez considérable des propriétés. Que veut il
en conclure
Le gouvernement peut-iï remédier immédiatement
cette situation? Que M. Breydel formule ses vœux.
N'est-ce pas sous un gouvernement libéral qu'a
été votée la loi d'une nouvelle péréquation cadastrale
qui a notablement dégrèvé notre province? 11 y a,
du reste, aujourd'hui une amélioration dans la situa
tion, qui peut être constatée par les adjudications
publiques
Quel est le 3" fait allégué par M. Breydel
L'accroissement des centimes additionnels dans
les communes.
Il est difficile de comprendre la corélation entre la
situation prétendument déplorable de l'agriculture et
les centimes additionnels que les communes se
seraient imposés ou qu'on leur aurait imposés.
M. le Gouverneur, la demande de M. Breydel, a
fait dresser un tableau sur l'accroissement des centi
mes additionnels en partant de l'année 1875.
Eh bien. Voici pour la contribution foncière
En 1875, 31 centimes; en 1881, 32.
Contribution personnelle
En 1875, en moyenne, 24 centimes; en 188125.
Donc, majoration de un centime
Pour la patente, le chiffre est resté le même!
On voit que pour les centimes additionnels, M.
LE PROGRÈS
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