Fêle Bruges. Le scandale de Tournai. Nouvelles locales. 6. ÉTAT-CIVIL D'YPRES, Naissances: Sexe masculin, 4; id. féminin, 4. Total 8. Mariages La fête organisée par la commission Breydel a eu Dimanche un plein succès. La jolie salle de la rue St- Jacques était remplie. M. le Gouverneur assistait cette réunion. L'ouverture de la Traviata. allègrement enlevée par la musique du 2' régiment de chasseurs cheval, a été fortement applaudie. Une véritable ovation a été faite M. Van Langer- meersch, l'excellent ténor du Conservatoire de Bruges, qui a chanté d'une manière irréprochable trois mor ceaux en flamand. M. le président Coppieters a détaillé ensuite les tra vaux de la commission durant l'année écoulée et les résultats obtenus. Il en résulte que tous les obstacles sont désormais écartés et qu'une somme de 130,000 fr. reste liquide pour l'exécution du monument. C'est un joli chiffre. Après cet exposé, M. le président a rappelé la polé mique qui s'est engagée dernièrement entre MM.Sabbe, Duclos et Van den Bussche sur l'existence de Breydel et De Coninc. A son tour, il a fait des recherches ce sujet et croit avoir trouvé des preuves nouvelles et suffisantes pour pouvoir affirmer que l'existence de ces deux héros ne peut laisser le moindre doute. M. Coppieters saisit aussi cette occasion pour remer cier chaleureusement toutes les personnes, tous les cercles et toutes les sociétés qui ont contribué mener cette grande entreprise bonne fin. Il rend un hom mage spécial M. le gouverneur pour l'excellent accueil que la commission a toujours rencontré auprès de lui et pour l'appui qu'il lui a prêté. Il remercie aussi l'administration communale qui l'a également bien secondé. En faisant ainsi la part de chacun, M. le président n'a oublié qu'une seule personne; c'est lui-même. Nous croyons pouvoir suppléer cette lacune en disant que nul plus que lui n'a contribué au succès de l'œuvre. C'est depuis que M. Coppieters a été mis la tête de la Commission que l'entreprise a reçu l'impulsion et la bonne direction qui lui manquaient. Depuis lors, l'hono rable président ne s'est épargné aucune peine pour la faire réussir et les faits sont là qui démontrent que ses efforts ont abouti ua splendide succès. Toute la Com mission, nous en sommes persuadés, sera de notre avis. M. Janssens, secrétaire de la commission, a fait con naître le programme arrêté pour le concours. Il en résulte qu'un concours est ouvert entre tous les Belges C>ur l'érection d'un monument Breydel et De Coninc. e monument ne pourra pas coûter plus de 120,000 fr. 11 formera un groupe de deux figures coulés en bronze et placées sur un piédestal monumental en pierre de taille orné de bas-reliefs, figures ou emblèmes égale ment en bronze. Un délai d'un an est accordé aux artistes. Les ma quettes devront être livrées l'hôtel-de-ville au plus tard le 15 Juillet de l'année prochaine. Les concurrents joindront leur maquette un modèle grandeur d'exécution, de la tète des statues. Les œuvres seront exposées en public après que le jury, composé des délégués de l'Etat, de la province, de la ville et de la commission Breydel se sera prononcé. Une convention spéciale sera passée entre la ville et l'auteur de l'œuvre primée. Des primes de 5,000 fr., 4,000 fr. et 3 000 francs seront allouées aux auteurs des projets les plus méritants après l'œuvre couronnée. A mérite égal, la préférence sera accordée un artiste de la Flandre occidentale et encore mérite égal un Brugeois. Après le concours, toutes les mesures seront prises pour que l'inauguration du monument puisse avoir lieu en 1884, l'anniversaire de la bataille des Eperons d'Or. Cette communication est accueillie par les plus cha leureux applaudissements de l'assemblée. La séance se termine par la remise de diplômes aux sociétés et aux commissions de voisinage qui ont con tribué l'œuvre et des bouquets sont offets deux dames qui se sont particulièrement distinguées en cette occasion. i i Arrivée du Chanoine Bernard. Tournai, 14 Juillet, 8 heures. A o heures, M. Bourgeois, commissaire de police de Bru xelles, et M. Drouliez, chef de la sûreté Lille, sont allés chercher le chanoine Bernard au dépôt du palais de justice de Lille, et l'ont amené la gare où il est resté pendant un Î[uart d'heure, sur le trottoir de la Place, en comagnie de M. irouliez, tandis que M. Bourgeois était présenté M. Bor- remans, procureur du roi et M. Bonnet, juge d instruction de Tournai, arrivés avec le greffier. M. Drouliez essayait de le faire parler. Le chanoine lui répondit entre autres choses - JE ME SUIS SAUVÉ POUR SAUVER QUELQU'UN. Un instant après, se tournant vers moi, il me dit Vous êtes de Tournai, je pense, Monsieur, et je crois vous avoir rencontré parfois. Sur ma réponse négative, il continua sa conversation avec M. Drouliez. Quelques instants plus tard, on le conduisit dans le bu reau de police de la gare. Là il demanda boire et on lui apporta une bouteille de bière. M. Bourgeois, entrant, lui dit en riant: Comment, vous vous plaignez de n'avoir pas d'argent et vous buvez comme cela. Oh répondit Bernard, j'en ai encore bien assez pour vous offrir une bouteille, si vous le permettez. L'heure du départ approchant, le prisonnier fut conduit dans un compartiment de fumeurs de Ie classe. Le train fila pour Baisieux. Là, attendaient deux voitures fermées, mandées par le Parquet,et quatre ou cinq voitures pleines de curieux venus de Tournai. Il y avait dans la gare une centaine de curieux qui, avant que le train ne fût arrêté, traversèrent la voie et passèrent entre les voitures pour voir. Les voitures se dirigèrent immédiatement vers Tournai par la route de Lille. A une demi-lieue de la ville, de tous côtés, la foule accou rait en criant, mais sans qu'une seule insulte au prisonnier fût proférée. A sept heures trenté-cinq, les portes de la prison s'ou vraient deux battants la voiture du chanoine entrait dans la cour intérieure et M. Reymaekers, avec son gardien en chef, venaient recevoir le prisonnier. Un instant après, le Parquet et M. Bourgeois entraient leur tour. Bernard a conservé son attitude calme et peu soucieuse II rit et plaisante sans cesse, il paraît tranquille. Nous lisons encore dans l'Economie de Tournai les ren seignements suivants au sujet de l'arrivée du chanoine Ber nard MM. Borremans et Bonnet se sont rendus la prison peu après l'arrivée de Bernard,dans l'intention de lui faire subir un premier interrogatoire. Mais le chanoine a fait remarquer qu'après une longue traversée et plusieurs jours passés en chemin de fer, un peu de repos lui était nécessaire. En con séquence on a remis l'interrogatoire au lendemain, et Ber nard a été se coucher. Il occupe la cellule n° 38, où il est au régime de la pisto- le. On nous assure qu'il a parfaitement dormi toute la nuit. Inutile de dire que l'arrivée de Bernard a été hier et sera pendant plusieurs jours encore l'objet de toutes les conversa tions. Rarement événement a causé Tournai une surexci tation plus vive. Lès commentaires, les discussions, les sup positions vont leur train l'opinion la plus généralement ad mise est que Bernard n'est pas le plus coupable dans cette mystérieuse affaire et que le procès amènera de bien étranges révélations. Qui vivra verra. A son arrivé Tournai, il y a foule sur la place de station nement, il y a des dames aux balcons, aux fenêtres nous entendons raconter dans la foule que Bernard vient d'aperce voir parmi les curieux quelques jeunes cléricaux tournai- siens venus exprès pour le voir, qu'il n'a pu réprimer un mouvement de dépit et qu'il s'est écrié Ça, par exemple, c'est trop fort. C'est le seul mot de plainte qu'il profère pendant tout le trajet: J'étais beaucoup connu avant cela, dit-il niais main tenant on me connaîtra partout après tout, on peut me con naître je ne suis pas un voleur C'est du reste le ton général de ses conversations il affirme qu'il sera acquitté, il a déclaré qu'il avait l'intention de char ger de sa défense deux avocats, l'un de Tournai, l'autre de Bruxelles. Ce dernier sera probablement M. De Mot; c'est du moins lui que l'accusé est décidé s'adresser. Lorsque Bernard fut arrivé la maison d'arrêt de Tournai, le directeur, M. Raymaeckers, lui fit subir l'interrogatoire d'usage pour la constatation de l'identité au registre d ecrou. Quand il dut dire sa profession, il répondit en riant: Mon Dieu... mettez... secrétaire l'évèché... ou cha noine... cela m'est égal. Vous êtes bien tranquille sur votre sort dit le reporter de la Gazette Bernard. Oh oui, parfaitement! Mais il y en a d'autres qui ne le sont pas, et pour cause! A chacun son heure; il faut savoir attendre cette heure avec patience. Il y a quelqu'un qui doit bien rire en ce moment. Qui cela? Mgr Dumont. Oh oui!... nous répondit le chanoine en riant, et il s'arrêta tout coup sa figure devint plus sérieuse, comme s'il pensait avoir commis une imprudence ou une maladresse. Quelques instants après, la conveisation reprit. p-gr Examens universitaires. C'est par erreur qu'au sujet du brillant succès remporté par M' Urlicr- saqiirs nous avons dit qu'il s'agissait du diplôme de candidature en Philosophie. C'est candidature en scien ces qu'il faut lire qu'il fallait dire, pour être plus exact. Le mé ite r'en est que plus grand, ce dernier examen étant plus difficile que l'autre. 51. Alfred Lalœynr, ancien élève du Collège Communal de cette ville, vient de subir avec succès, son deuxième examen de Docteur en Droit. M. Eugène Dufoin, ancien élève du Collège Com munal de cette ville, vient de passer avec distinction, son examen de candidat en Pharmacie. Nous apprenons que M. Arthur Itutaye, fils de M. le Notaire Butaye, de Messines, vient de passer avec distinction son second examen de Docteur en Droit. On nous assure que la distribution des prix aux élèves de l'Académie des Beaux-Arts et de l'Ecole Profession nelle aura lieu lel5 Août prochain. VILLE W'VPRES. rovuRii. conhkmi.. Séance publique du 22 Juillet 1882, 5 h. du soir. Ordre du jour: 1. Communications. 2. Arrêter la liste des enfants indigents ayant droit l'instruction gratuite. 3. Hospices civils approbation a) procès-ver baux de ventes d'arbres b) location de propriétés ru rales. 4. Approbation-procès-verbal de vente d'herba ges Zillebeke et Dickebusch. 5. Compte 1881 du Musée. 6. Eclairage Rez-de-chaussée des Halles. 7. Devis pour restauration Rez-de-Chaussée des Halles. 8. Proposition reprise par l'Etat; route d'Ypres Comines. Société de la Concorde (extra-muros). PROGRAMME des morceaux qui seront exécutés par la musique du Corps des Sapeurs-Pompiers, sous la directionde M. J.Wittebroodt,Dimanche 23 Juillet 1882, 6 heures du soir. 1. 2. 3. 4. 5. Marche. Nabuchodonosor, ouverture, Les Amours du Diable, Fantaisie, Une Bagatelle, Mazurka, Le Chalet, Bouquet de Mélodies, L'Express, Galop, Verdi. Grisar. Strauss. Adam. Buot. Cours préparatoire annexé la section normale d'institutrices Bruges. Examens d'admission. AV I S. L'examen d'admission au cours prépara toire annexé la section d'institutrices Bruges aura lieu avant le 1' Août prochain. Cet examen portera sur les matières obligatoires du programme officiel des écoles primaires. Seront admises l'examen pour la Ie année d'études les postulantes qui auront atteint l'âge de 14 ans au 31 Décembre 1882. Seront admises l'examen pour la 2" année d'études les postulantes qui, la même date, auront atteint l'âge de 15 ans. Les demandes d'inscriptions seront adressées la Directrice de la section normale, Dyver, 6. Bruges, et doivent être accompagnées d'un "extrait de l'acte de naissance de la postulante et d'un certificat médical constatant que celle-ci a été vaccinée avec succès ou qu'elle a eu la variole. La date définitive de l'examen sera annoncée ultérieu rement. Société de Gardes Civiques «l'Ypres. 6e tir de la période d'été. 17 Juillet 1882. Aux points. 1. Santy, H (hors concours) 28 2. Candaele, J. 25 3. Swekels, L. 19 4. LesaffreA. 18 5. Ligy, A 18 Au blanc. Dumon, Aug. G. Deweordt, Ch. 7. Vantholl, H. 8. Mallet, D. du 7 au 14 Juillet 1882. Harteel, Célestin, orfèvre, et Delbaere, Julie, modiste.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 2