Hazebrouck et Popcringhe.
A la Famille Royale.
Le budget de la Flandre-Occidentale vient d'étiré
remanié son tour. Un arrêté royal du 29 Août 1
constatant que le rejet des réquisitions adressées
par le gouvernement en vue d'assurer, conformé
ment aux circulaires ministérielles, le payement des
dépenses scolaires obligatoires, impose au gouver
nement le devoir de prendre d'oflice les mesures
nécessaires, décrète ce qui suit:
Art. 1". Les crédits suivants sont inscrits d'oflice
aux dépenses du budget de la Flandre-Occidentale
pour l'exercice 1883
Art. 33. Subsides accorder aux com
munes pour construction et ameublement
de bâtiments d'écolefr. 53,817 78
Art. 34. A. Subsides aux écoles
d'adultesfr. 6,000
B. Subs. aux écoles gardiennes 5,848
11,848 00
Art. 35. Rappel de l'article 32 du budget
provincial de 1880 pour les dépenses géné
rales de l'instruction primaire fr 3,577 40
Par contre, les restrictions ci-après sont apportées
aux dépenses du budget provincial de 1883
1* Le littera C (traitement de l'architecte-inspecteur
de la province) est supprimé de l'art. 19, et le montant
Je cet article est réduit de 30,700 fr. 24,700 fr.
2* L'art. 46 1" (somme prélevée sur les ressources
générales du budget et formant l'article de balance) est
réduit de 353,940 fr. 23 c. 290,698 fr. 05 c.
Art. 2. Il sera statué ultérieurement sur la question
de l'inscription, par rappel, de l'excédant de 45,751 fr.
78 c. de l'article 321er du budget provincial de l'exer
cice 1880 (subside aux communes pour construction et
ameublement de bâtiments d'école).
Le Journal d'Hazebrouck a relaté récemment la
splendide réception faite par M. Van Merris la Musi
que Municipale et l'Orphéon d'Hazebrouck.
Déjà, depuis quelque temps, notre dévoué Président
avait conçu l'heureuse idée de réunir en une fête de
fraternisation ces deux sociétés françaises et celle de la
Philharmonie de Poperinghe. Avec l'initiative et la
générosité qui le caractérisent M. Van Merris eut bien
tôt tout organisé pour que cette réunion, amicale et
musicale la fois, fut aussi brillante que possible. Le
succès a dépassé les espérances de tous et la journée
du 3 Septembre marquera certainement dans les anna
les de nos amis d'Hazebrouck et dans celles des mem
bres de la Philharmonie.
Vers midi, un train spécial amenait les deux Pha
langes musicales. La société Philharmonique, accom
pagnée de nombreux membres honoraires et suivie
d'une foule immense, attendait nos amis la gare, ils
furent reçus aux accords de la Marseillaise pendant que
de magnifiques bouquets étaient offerts aux deux Pré
sidents. Des voitures découvertes, dans lesquelles
avaient pris place les autorités invitées, devançaient le
cortège qui se forma dès la descente du train. On se
rendit l'Hôtel de M. Van Merris où déjà se trouvaient
assemblés M. Isoard, Sous-Préfet, M. Merghelynck,
Commissaire d'arrondissement d'Ypres, M. Outters,
Membre de la Chambre des Députés, M. l'Adjoint au
Maire, Messieurs les Présidents de la Musique Munici
pale et de l'Orphéon,le Capitaine des Sapeurs-Pompiers,
etc., etc. Ils passèrent rapidement en revue les différents
corps de musique, dont les drapeaux furent salués
alternativement par les airs nationaux français et belge
puis, M. Van Merris, dans une allocution chaleureuse et
partie du coeur, souhaita la bienvenue ses invités.
Le Banquet avait lieu immédiatement après la récep-
ton. On se réunit dans la vaste salle du Cercle où 200
couverts se trouvaient disposés. Le Menu était d'une
ordonnance parfaite, les vins exquis, la fraternité com
pté .e.
Au dessert, de nombreux toasts furent proposés
M. Van Merris en ouvrit la série en portant la santé de
S. M. le Roi des Belges. Il s'exprima en ces termes
Appelé en ma qualité de Président de la Société
Philharmonique prendre le premier la parole dans
cette réunion, je suis heureux de vous proposer un
toast qui rencontrera, j'en suis certain, une adhésion
unanime.
Au Roi,
A la Reine,
Dans un pays libre et démocratique, boire la santé
du Roi,qui n'est que l'image réfléchie de la souveraineté
populaire dont émanent tous les pouvoirs, c'est boire
la Nation, sa prospérité, au bien-être de ses habitants.
Buvons donc la santé de Léopold II. Ami de la
France. - Au Roi dont l'unique ambition est de servir
la Belgique comme il l'aime, de tout cœur et de toute
âme.
Un télégramme ayant été envoyé au Roi pour lui
communiquer le toast ci-dessus, le Roi a répondu par
le télégramme suivant
N°3882. Ministère. Bruxelles.
M. J. Van Merris, Président de la Société Philharmo
nique de Poperinghe.
Le Roi, très-sensible au toast qui lui a été porté
ainsi qu'à la Reine et la Famille Royale au banquet
d'hier, me charge de remercier sincèrement en son nom
les Membres de la Société Philharmonique et toutes les
personnes qui ont bu sa santé.
L'Aide de Camp de service.
M. le Commissaire d'arrondissement d'Ypres prit la
parole son tour et but la santé de la France Républi
caine et de son Président M. Grévy. Son discours fut aussi
énergique qu'éloquent nous regrettons de ne point l'avoir
en notre possession.
Toast «1e M. le Sous-Préfet d'Hazebrouck
Messieurs,
J'ai peine dominer l'émotion que j'éprouve la vue de
ce beau spectacle de citoyens de deux peuples libres frater
nellement réunis, et resserrant leurs liens d'amitié dans une
solennité musicale, dans cette fête si brillamment organisée
par M. Van Merris.
Il nous accueille avec tant de cordialité que je ne trouve
pas l'expression pour le remercier aussi bien que je voudrais
le faire.
Je suis certainement l'interprète de tous les Français qui
sont ici, en lui offrant nos sincères remercîments et nos vives
félicitations.
Messieurs, mon honorable collègue, M. le Commissaire
d'Ypres, vient de porter un toast M. le Président de la Ré
publique française ce dont je le remercie et il a parlé
avec raison de la similitude des mœurs et des institutions de
la Belgique et de la France.
Nous sommes en effetet cela fort heureusement déjà
loin du temps où nous autres démocrates français nous
disions: puissions-nous être libres comme en Belgique
Nous disons aujourd'hui avec fierté: Français et Belges
sont également libres libres de parler, libres d'écrire, et
de fraterniser comme nous le faisons en ce moment. Mais il
n'existe point seulement des ressemblances entre nos institu
tions la politique de notre cher et digne Président, M. Jules
Grévy, et du Roi Léoqold II, sont indentiques. Ils sont tous
deux soumis la volonté nationale librement exprimée par
les représentants du peuple; ils suivent la même ligne, celle
de l'honnêteté, de la droiture politiques. Aussi, les relations
entre les deux nations n'ont-elles jamais été plus franches
plus agréables, et mieux dégagées de toute arrière-pensée.
A une époque déjà éloignée, on apercevait quelques nua
ges sur la frontière, et, des deux côtés, on ressentait unesorte
de vague inquiétude mais, aujourd'hui, les nuages sont dis
sipés, et notre situation politique est absolument claire. Et
savez-vous pourquoi C'est parce que la France est une Ré
publique et que la Belgique est l'expression très vivante d'un
principe sacré pour les républicains français, le principe des
nationalités.
Messieurs, je bois la Belgique, son gouvernement libé
ral, Sa Majesté Léopold II, Roi des belges et son repré
sentant parmi nous, mon très honoré collègue, M. le Com
missaire du Roi Ypres.
2* toast de M. Van Mépris.
Messieurs,
Je bois la santé des fonctionnaires, tant de la France que
de la Belgique qui, ont bien voulu prendre la fête de frater
nisation sous leur haut patronage officiel, et en rehausser
l'éclat par leur présence.
L'honneur qui fait aux trois sociétés réunies sera un sti
mulant nouveau pour cimenter encore davantage l'esprit de
fraternité qui les anime, tout en unissant de plus en plus
étroitement la partie des deux populations qui ont cœur de
travailler au bonheur de leurs pays respectifs par la propa
gande des idées de liberté et de progrès.
Toai«t de 1H. Outter**.
Messieurs,
Je remercie M. Van Merris d'avoir bien voulu m'inviter
cette belle fête de fraternisation. Je suis très heureux d'être
le témoin de la franche union qui existe entre vos trois
Sociétés, et de constater que ee n'est pas seulement l'art mu
sical qui vous unit, mais encore les idées libérales.
Je bois la santé de M. Van Merris et l'union indisso
luble de vos trois Sociétés.
Toast par M. A. Derègitauoouvt.
Messieurs,
Je remercie Monsieur le Président de la Société Philhar
monique des paroles sympathiques qu'il a prononcées
l'adresse du représentant de la ville d'Hazebrouck, et je suis
très sensible l'accueil cordial qu'elles ont reçu.
Je vous remercie tous, Messieurs, de cette manifestation
chaleureuse qui s'adresse la population Hazebrouckoise,
dont je suis certain d'être ici l'interprète, en vous assurant
de ses sentiments de sincère et franche confraternité.
Je bois donc la santé de tous les membres de la Philhar
monie et celle de tous les libéraux de la ville de Poperinghe.
Toast de M. D'Hondt.
Vice-Président de la Société Philharmonique.
Après les discoure éloquents et sympathiques que vous
venez d'applaudir si chaleureusement, ce n'est pas sans une
certaine émotion que je me hasarde de prendre la parole
pour porter un toast la Musique Municipale et l'Orphéon
d'Hazebrouck.
Il est un vieil adage, Messieurs, dont nous avons fait
notre devise nationale et qui dit que l'union fait la force.
L'Harmonie et l'Orphéon d'Hazebrouck en ont prouvé l'in
contestable vérité. A l'union, ils ont joint le travail et de
nombreux succès ont couronné leurs efforts. Ce n'est pas
seulement en France dans les concoure de Mouy, Lens,
Boulogne-sur-Mer, Lille, Tourcoing, Amiens etArmentières
qu'ils ont remporté de brillantes victoires rudement dispu
tées, mais franchissant les frontières belges, l'Orphéon
d'Hazebrouck s'est vu décerner les palmes du concours
Liège et Mons.
Si l'accord, Messieurs, partout est nécessaire, il l'est
coup sûr entre ceux qui cultivent l'art musical. Notre hono
rable Président, M. Van Merris, a voulu en ce jour, resser
rer plus étroitement les liens qui nous attachent la Musique
municipale et l'Orphéon, en les conviant une fête toute
fraternelle. Cette heureuse pensée, Messieurs, a trouvé chez
les Membres de la Philharmonie de Poperinghe, un écho
unanime,?et nos amis de France, en mettant le pied sur le
sol belge, ont pu se convaincre combien est vive et sincère
la sympathie qu'ils nous inspirent.
Je vois déjà, Messieurs, que mon toast est accueilli avec
un empressement sympathique et je vous propose de boire
la prospérité de la Musique municipale et de l'Orphéon
d'Hazebrouck.
Toast de M. G. Tersen,
Secrétaire du Cercle musical d'Hazebrouck.
Je remercie M. le vice-président D'Hont des paroles flat
teuses qu'il vient d'adresser au Cercle Musical d'Hazebrouck.
Effectivement, Messieurs, notre Société a son actif plu
sieurs succès et la plupart de nos lauriers ont été cueillis
dans ce pays artistique de la libre Belgique.
Nous connaissons vos intentions bienveillantes notre
égard et nous nous rappelons avec bonheur notre retour du
Concoure de Mons. Nous n'avons pas oublié les paroles
encourageantes et les félicitations que vous nous avez adres
sées la gare de Poperinghe et le bouquet que vous nous
avez remis est resté dans la salle des répétitions, comme un
gage de votre amitié pour nous. Quand le temps a vu tomber
la dernière feuille, nous avons quitté cet objet de notre
vénération en disant nous avons des amis, nous avons des
frères Poperinghe.
Je tiens aussi vous donner un nouveau témoignage de
reconnaissance pour la fête musicale et fraternelle que vous
avez organisé chez nous, il y a trois ans.
Qu'il me soit permis d'adresser au nom de mes amis et au
mien, nos remerciements M. le président Van Merris pour
la brillante réception qu'il nous fait aujourd'hui.
Il peut toujours compter sur ses amis d'Hazebrouck.
Je bois donc, Messieurs, l'entente cordiale et l'union
indissoluble et perpétuelle de la Philhai monie de Poperinghe
et de l'Orphéon d'Hazebrouck.
Toast do Xï. V. François.
Capitaine de la Musique municipale.
Permettez-moi, Messieurs, de remercier tout d'abord l'hono
rable vice-présidentM.Dhont du toast qu'il a porté la Musi-
aue municipale d'Hazebrouck, et ensuite l'nonorable prési-
ent de la Philharmonie, M. Van Merris, de la réception
amicale et grandiose qui nous a été faite.
La Philharmonie de Poperinghe et la Musique municipale
d'Hazebrouck, resteront unies d'une manière indissoluble,
et je vous propose de boire, Messieurs, la Société Philhar
monique, son président M. Van Merris et son vice-prési
dent M. Dhont.
Pas n'est besoin de dire que tous ces toasts ont été
couverts de longs et chaleureux applaudissements.
Le Concert était fixé 6 heures du soir. La Musique
de la Philharmonie en fit brillamment l'ouverture. Ceux
qui il a été donné d'entendre les magnifiques mor
ceaux exécutés par la Musique Municipale et les chœurs
ravissants chantés par l'Orphéon n'avaient pas de paro
les assez vives, assez élogieuses pour exprimer leur