4L2e ANNÉE. 21 Septembre 1882. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL Dïi'RIS KT DE L' A 11 KON D ISS liME T. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Haras (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande* chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinehill et f" 38, Park Row-New-York. Heures de départ «TYpres Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-28. Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00 L'Angleterre fait annoncer officiellement au Sultan, par l'intermédiaire de son ambassadeur Constanti- nople, la fin des opérations militaires qu'elle avait entreprises en Egypte pour le rétablissement de l'autorité du Khédive. On considère donc Londres l'insurrection comme bien décidément anéantie. Sous peu même, les troupes expéditionnaires parties il y a un mois de Portsmouth s'embarqueront Alexandrie ou Port-Saïd pour rentrer dans leur pays. Aussi l'Angleterre n'insiste-t-elle plus Constantinople pour la signature de la convention militaire dont elle a su si habilement éloigner de jour en jour la con clusion définitive. Dans sa dernière entrevue avec le Sultan, lord Dufferina déclaré Abdul-Hamid qu'il laissait la Porte juge de l'opportunité de l'envoi des troupes turques et de la signature de la convention militaire. Abdul-Hamid n'a pas répondu jusqu'ici. Répondra-t-il jamais A Paris, comme Berlin et Vienne, on se refuse, spontanément croire un jeu déloyal de l'Angle terre, et cet hommage sa loyauté est un honneur rendu au chef actuel du gouvernement, M. Gladstone, dont la présence au pouvoir semble être pour toute l'Europe une garantie contre les avenlureuses com binaisons d'une politique ambitieuse et agressive. Aussi, est-ce sans aucune inquiétude qu'on envisage généralement la marche ultérieure de l'affaire égyp tienne. La conférence de Constantinople, qui s'est montrée si impuissante dans les affaires d'Egypte, vient d'être appelée faire œuvre utile en réglant l'incident entre la Turquie et la Grèce. La proposition de la Russie relative au règlement de ce litige a été acceptée par tous les cabinets. Les questions se rattachant aux affaires d'Orient sont toujours au premier rang, on le voit, et enlèvent beaucoup de leur intérêt aux questions de politique intérieure qui peuvent surgir dans les différents pays. En France la situation est stationnaire depuis quelques semaines. La presse en revient toujours, une fois les questions secondaires épuisées, la grande et capitale affaire de l'entente entre les diffe- rents groupes parlementaires pour la constitution d'une forte majorité gouvernementale. Mais, en dépit de tous les appels l'union et la concordeaucun accord ne paraît être intervenu pour arrêter les points du programme républicain dont on devrait demander l'application immédiate. La session d'automne des Etats-Généraux de Hol lande a été ouverte Dimanche par le roi Guillaume, lequel a prononcé cette occasion un discours. Le discours du trône ne fait accune allusion la crise ministérielle laquelle, vraisemblablement, en restera la solution provisoire qui lui a été donnée. Il déve loppe, en revanche, un programme important de réformes, parmi lesquelles figure au premier rang la révision de certains articles de la Constitution. La réforme des impôts, du régime électoral, la révi sion de la loi sur l'enseignement moyen, tels sont les principaux points signalés par le discours royal La session semble donc devoir être laborieuse. A côté du concours général en rhétorique, il y a un concours spécial portant uniquement sur la langue flamande; le Journal d'Ypres avait fait grand étalage de ce concours parce que les collèges patronnés avaient obtenu huit distinctions sur quinze et ce n'étaient pas encore les plus belles. Dans le concours général de la quatrième profes sionnelle, les collèges patronnés n'ont pas obtenu une seule distinction. Il est vrai qu'un journal cléri cal a objecté qu'ils ne prennent pas part ce con cours ils en ont cependant toute la latitude. Cette abstention n'est qu'un aveu d'impuissance. Elle prouve deux choses, comme dirait M. Delcour d'abord que les établissements du clergé ne sont pas organisés de façon soutenir la lutte contre les Athénées au concours pour la section professionnelle et, en second lieu, qu'ils sont incapables de préparer les jeunes gens toutes les carrières qui s'ouvrent devant eux. Le résultat du concours général de la rhétorique latine nous donne une nouvelle preuve de la situation médiocre de l'instruction dans les établissements du clergé. Quarante-six distinctions ont été conférées: les établissements religieux n'obtiennent pas un seul prix ils ont le 3e et le 4e accessits, la 4e et la 5e mention honorable; c'est tout. L'infériorité des établissements du clergé pouvait être difficilement constatée d'une manière plus écla tante aussi ne serions-nous nullement étonnés de voir les collèges patronnés, plutôt que de s'exposer de nouveaux échecs, renoncer se mesurer plus longtemps avec les athénées. Que nos lecteurs nous permettent de prouver, pièces en main, que c'est l'Eglise, et l'Eglise seule, qui doit supporter la responsabilité de tout le sang versé par la sainte et glorieuse Inquisition. Voici d'abord les règles posées par Boniface VIII en 1298, pour servir de guide au Saint tribunal de l'Inquisition Pour que l'œuvre de l'Inquisition prospère la gloire de Dieu et l'augmentation de la foi, dit le Saint-Pontife, nous interdisons strictement aux per sonnes séculières, seigneurs temporels et gouver neurs, ainsi qu'à leurs officiers, de connaître du crime d'hérésie (qui est purement ecclésiastique) ou de mettre en liberté ceux qui auront été détenus pour le même crime, sans l'ordre ou la permission des évêques ou inquisiteurs; ou de refuser la prompte exécution, en ce qui regarde leur office, de la sen tence rendue, cause de ce crime, par l'évêque ou l'inquisiteur, où d'empêcher de toute autre manière, directement ou indirectement le cours de la procédure et l'exécution du jugement des évêques ou des in quisiteurs. La procédure suivre devant les tribunaux ecclé siastiques est réglée par le même pontife; on recon naît encore dans ces préceptes l'esprit de mansuétude et de douceur qui animait l'Eglise Dans les causes d'hérésie décrète Boniface VIII, on procédera simplement et sommairement on évi tera le tapage des avocats et l'appareil judiciaire. On ne publiera pas les noms des témoins qui ne seront communiqués qu'aux Inquisiteurs et aux évêques et quelques personnes probes et discrètes, par eux choisies, àe manière éviter tout ce qui pourrait attirer quelque danger sur les témoins et les accu sateurs. Les dépositions des témoins auront pleine autorité pour éclairer les juges. Voilà le tribunal, voilà la procédure. Quant la peine, l'Eglise elle même l'a prononcée en faisant condamner, par Léon X, encore un Pape infaillible, la proposition qu'il est contre la volonté de l'esprit saint de brûler les hérétiques. Nous avons dit qu'en prononçant la peine de LE PROGRÈS PARAISSANT LEJUGl ET LE DIMANCHE. vires acquirit kundo. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fit 6-00. j Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude 39 Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. CHEMIN' »3 FSR. Ir Juillet. 4-00 6-28 8-13 9-33. Houthem, 3-30 11-16 3-23. Comines, 3-30 8-03— 9-38 10-1011-16 2-41 2-33 3-23 8-38. Comines-Quesnov-Lille, 11-16 2-41 8-58. Comines-Armentières, 3-30 11-16 2-53. Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-23. Roulers, 7-45 12-20 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-52 6-22. Gourtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25. Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25. BULLETIN POLITIQUE. Ypres, le 20 Septembre 1882. Ecclesia abhorret sanguine. Il y a longtemps que cette pieuse hypocrisie fut inventée les apolo gistes de l'inquisition la reprennent aujourd'hui. A les entendre, jamais la douce mère n'a souillé sa robe blanche d'une tache de sang. La persuasion, la douceur, la mansuétude, la miséricorde, le pardon des offenses, la prière pour les égarés, voilà les seules armes par les quelles elle a conquis le mon de. Si des crimes ont été commis en son nom, ce n'est pas elle qui les a commis tout l'odieux en doit retomber sur le pouvoir civil qui seul s'en est rendu coupable.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1