line voix dans le désert.
Nouvelles locales.
Nouvelles diverses.
M. l'abbé Bougaud, vicaire général d'Orléans, a
eu le noble courage de protester,dans l'intérêt même
de l'église catholique, contre les doctrines ultramon-
taines et les décrets de la papauté.
Dans un livre qu'il vient de publier et qu'il a
intitulé Le Christianisme et les temps piments, il
s'est permis de parler en termes sympathiques et
élogieux de nos libertés modernes et de notre société
sécularisée, si rudement maudites et anathématisées
par le sombre Pie IX.
M. Bougaud n'hésite pas déclarer que l'église et
le monde moderne doivent s'entendre, et son livre
n'est qu'une perpétuelle apologie des temps présents
des progrès accomplis par notre siècle, des triomphes
remportés sur l'ignorance, sur la misère, sur la
servitude.
En quel temps vit-on, se demande-t-il, plus de
respect pour la liberté individuelle, plus de sécu-
rité pour la propriété? Quelle nouveauté plus
magnifique que l'égalité de tous devant la loi, que
l'accessibilité de tous aux emplois publics, que cet
effort universel de la charité privée et publique
pour améliorer le sort de tous ceux qui souffrent,
que cette extention incessante des droits politi—
ques, que cette liberté de la presse qui appelle la
lumière sur toutes choses et cette liberté de con-
science qui est pour la foi catholique la meilleure
des sauvegardes
Et ailleurs, dans un passage émouvant, il fait acte
d'adhésion aux principes libéraux que la révolution
française a fait luire sur le monde. J'aime, dit-il,
la société moderne. Que voulez-vous? Je ne suis
pas né au milieu des invasions barbares, je n'ai
pas été porté sur les épaules d'une sauvagesse je
suis né en plein dix neuvième siècle. Ces institu-
lions, ce sont mes pères qui les ont créées. Il y a
du sang des miens aux racines de cette société
moderne. Et l'on voudrait que, moi chrétien, je
maudisse ce que moi, Français, moi citoyen,
j'admire! Est-ce possible?
Tous les gens sensés, tous les esprits droits se
féliciteront de voir un dignitaire de l'église parler en
ces termes de notre époque et de la société moderne.
Mais ce serait une erreur de voir dans les doctrines
raisonnables de l'abbé Bougaud les symptômes d'une
évolution du clergé vers le libéralisme. M. l'abbé
Bougaud reste seul, et sa voix est couverte par les
cris de fureur des ultramontains qui s'empressent de
le dénoncer comme hérétique. Le divorce entre
l'église et la société est consommé, et l'abîme qui les
sépare se creuse davantage de jour en jour. Vouloir
les réconcilier c'est poursuivre une généreuse mais
irréalisable utopie. L'église et la papauté qui la
dirige se sont rivées au passé; elles se sont jamais
immobilisées dans la stérile comtemplation du
moyen-âge: elles refusent de tourner leurs regards
vers le monde moderne qui marche et se transforme
sans cesse sous la loi bienfaisante du progrès. Non
possumus, a dit Piè IX, et son infaillible parole ré
duit pour jamais l'impuissance tous ceux qui, avec
les de Falloux d'autrefois et les Bougaud d'aujour
d'hui, essaieraient de galvaniser le vieux cadavre
Romain au souffle de la liberté.
A dater du 15 de ce mois jusqu'au 20 Novembre
prochain inclusivement, il pourra être fait usage de
lacets, trois 'crins de cheval au plus, destinés
prendre la bécasse dans les bois d'une étendue de 10
hectares au moins, situés dans les provinces de
Hainaut, de Luxembourg et de Namur.
Conseil de Guerre de la province de Brabanl.
Cercle Artistique et Littéraire.
Séance du Mercredi 11 Octobre, S 1/2 heures.
Ordre du Jour
Communications et propositions.
Conférence par M. Auguste Bôhm, sujet: Les Mai
sons des Corporations et la Grand'Place Bruxelles.
Garde Civique d'Ypres.
Conseil de discipline pour le 4" trimestre 1882.
Membres effectifs.
MM. Liégeois, Julien, sous-lieutenant
Cofiyn, Emile, sergent-major
Houtekiet, Charles, caporal
Dewaele, Jeapi artilleur.
Membres suppléants.
MM. Santy, Alphonse, sous-lieutenant
Onraet, Julien, maréchal-des-logis
Thiebault, Ferdinand, caporal
Lapiere, Lèopold, garde.
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons
que M. Frédéric Lclihc, de cette ville, ancien élève
du Collège communal, vient de passer avec distinction
l'examen d'Ingénieur honoraire des ponts et chaus
sées, l'Ecole du Génie civil de Gand.
Nous félicitons sincèrement notre jeune concitoyen
de ce beau succès.
Audience du 30 Septembre.
(Présidence de MMorhange, lieutenant-colonel
aux carabiniers.)
Affaire du lieutenant Vanderkelen, du 9e de ligne, accusé
dune tentative d'assassinat commise Vilvorde, il y a
quatre ans, sur la personne, de M1'" Howe.
Dans la précédente audience, qui ne s'est terminée
que vers sept heures du soir, tous les témoins ont été
entendus. L'accusé, auquel on met les menottes dans le
trajet de la prison des Petits-Carmes au nouveau palais
dejustice,en voiture cellulaire, subit le régime ordinaire
de la prison, en dépit de ses précédentes et violentes
protestatious. Sa qualité d'officier de l'armée, selon lui,
méritait plus d'égards mais on lui fait comprendre que
ses agissements, et son attitude ne permettaient point
qu'il fût traité autrement qu'un vulgaire accusé cri
minel.
La seconde audience est reprise 40 heures. L'accusé
semble n'avoir rien perdu de son assurance, plutôt feinte
que réelle, et du dédain indigné qu'il affecte en présence
des charges multiples de l'accusation. Au sujet de celle-
ci il faut bien reconnaître que le doute n'est plus guère
admissible, et que, comme l'a dit bien haut M. l'audi
teur militaire dans l'exposé préliminaire des faits, le
lieutenant Vanderkelen s'était montré, depuis longtemps
déjà, absolument indigne de figurer dans les rangs de
l'armée.
Au début de cette audience, M. Boucquié, auditeur
militaire, a prononcé son réquisitoire concluant une
déclaration de culpabilité pleine et entière de l'accusé et
une nouvelle application son égard de peines afflicti-
ves et infamantes.
L'affaire soumise actuellement au conseil de guerre
est doublement affligeante, disait aujourd'hui l'honora
ble organe de la loi triste et profondément regrettable,
d'abord parce qu'il s'agit d'un oficier qui, pour la seconde
fois, se trouve devant la justice militaire sur le banc des
accusés criminels.
Plus triste encore est cette cause quand on voit un
homme revêtu de l'uniforme et de l'épaulette de lieute
nant de notre armée, avoir répondre d'un attentat
aussi lâche, aussi ignominieux que celui qui l'amène
encore aujourd'hui devant la justice répressive, devant
ses pairs: il s'agit cette fois de cet homme, qui, pour
assouvir sa vengeance, s'introdpit la nuit dans la demeu
re d'un voisin paisible pour assassiner une malheureuse
jeune fille endormie. Quoi de plus lâche et de plus abo
minable que ce crime.
M. Boucquié, après avoir brièvement résumé les
charges aussi accablantes que nombreuses que l'instruc
tion a relevés contre l'accusé Vanderkelen en ce qui
conserne le crime de Vilvorde, a fortement insisté sur
les antécédents déplorables d'un officier aussi indigne.
L'accusé est certainement coupable de l'odieuse ten
tative d'assassinat commise sur la personne de M"«
Amélie Howe, et nous avons la conviction intime, a-t-il
ajouté, que ce môme homme a été la cause de la mort
de sa femme, cette martyre, succombant victime des
violences physiques et des atrocités morales d'un tyran
de cette espèce.
En terminant M. l'auditeur dit: Je requiers contre
l'accusé la dégradation et la peine des travaux forcés
perpétuité il faut écarter de la société un criminel
aussi dangereux et aussi profondément scélérat. (Sen
sation.)
L'accusé est resté impassible,du moins en apparence,
en écoutant ce fulminant réquisitoire, se contentant
par-ci par-là de hausser les épaules.
La tâche difficile et ingrate de la défense, confiée
M" Van Doorselaer et Willems, a été très convenable
ment remplie. Le premier s'est attaché signaler l'ina
nité des preuves directes faisant complètement défaut
dans une cause aussi grave, le ministère public ne pou
vant étayer son accusation que sur des présomptions
vagues et sans valeur juridique.
Le second défenseur, chargé de la réplique, s'est effor
cé, en complétant la défense, de réfuter toute l'argumen
tation de l'accusation, forcée et singulièrement exagé
rée, d'après lui.
La défence concluait donc l'acquittement de l'ac
cusé.
Arrêt. Condamnation
Le conseil, après une délibération de trois quarts
d'heure, a déclaré le lieutenant Victor-Louis Vanderke
len coupable d'avoir, Vilvorde, pendant la nuit du 30
au 34 Juillet 4878, commis volontairement, avec inten
tion de donner la mort, une tentative d'homicide sur la
personne de la demoiselle Amélie Howe.
En conséquence, le conseil rend un arrêt qui con
damne l'accusé 20 années de travaux forcés et la
dégradation militaire; dit qu'il demeurera interdit
perpétuité des droits mentionnés en l'art. 34 du code
pénal commun.
Vanderkelen a entendu cette sentence avec fermeté.
Après l'audience, il a déclaré vouloir interjeter appel du
jugement.
La défense a demandé acte des conclusions déposées
par elle dans la première audience l'égard de deux
témoins défaillants assignés décharge et de ce que le
jugement incidentel avait été lu d'abord en l'absence de
l'accusé et relu ensuite en sa présence.
t-j r gza tC»
Affaire Bernays. Le correspondant bruxellois de
l'Organe de Mons affirmait il y a quelques jours dans ce
journal que l'acte d'accusation de l'affaire Peltzer se trouve
en ce moment entre les mains d'une feuille bruxelloise.
Nous croyons ce renseignement complètement erroné. Il
y a entre la défense et le ministère public un engagement
d'honneur de ne communiquer ce document aucun journal,
soit de la Belgique, soit de l'étranger, et malgré toutes les
démarches qu'on a faites et qu'on fera encore, l'acte d'accu
sation ne sera publié que le jour de l'ouverture des débats.
Le correspondant du même journal affirmait encore que
Léon Peltzer ne peut pas trouver d'avocat. On ne s'est adressé
qu'à un seul avocat pour la défense de Léon, et celle-ci sera
aussi complète que la défense d'Armand. Il est également
faux que l'affaire soit fixée au 45 Novembre; elle ne passera
selon toutes les probabilités qu'à la fin de Novembre, si ce
n'est au commencement de Décembre. Opinion).
Dimanche, la gare de Schaerbeek, un jeune homme
venait de prendre son coupon pour le train de ceinture qui
part de Schaerbeek, midi 54 pour Bruxelles (Midi). Il voulut
traverser les voies l'imprudent n'avait pas aperçu le train 8,
express, qui venait d'Anvers.
Au moment où il franchissait les rails, il fut atteint par la
machine de l'express; un coup de buttoir le lança contre le
quai il fut atteint par le bielle de la locomotive, et les roues
de la machine lui passèrent sur le corps.
Le malheureux a été littéralement haché on dut faire
apporter un panier pour relever les membres épars qui se
trouvaient sur la voie.
Ce spectacle était tellement horrible, que le chauffeur de
l'express s'est avanoui. Le cadavre de l'infortuné ouvrier a