42e AjSHÉE.
12 Octobre 1882.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité), 89, Marclié-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, lAustro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et
C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditinar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et G"
38, Park Row-New-York.
BULLETIN POLITIQUE.
Une nouvelle destinée causer quelque sensation
dans le monde politique et dans celui des affaires,
est annoncée avec un certain apparat par le journal
Paris, relativement au canal de Suez. Paris, dit
tenir de source certaine, et il imprime la chose
en gros caractères, que le gouvernement anglais
est en négociations pour acheter le plus rapidement
possible deux cent mille délégations de Suez. On sait
que M. Disraeli fit, en 1875, l'acquisition des cent
quatre-vingt-quinze mille actions du Khédive, et que
l'Angleterre se trouva ainsi, du jour au lendemain,
en possession du plus gros lot de ces valeurs. Mais
elles étaient frappées de délégations, qui ne laissaient
aux nouveaux porteurs des parts du Khédive que la
nue propriété de leurs titres, sans leur en permettre
la jouissance. C'est pour posséder complètement ces
parts, c'est pour augmenter les moyens d'action du
Foreign Office dans la Compagnie universelle du
canal, que le gouvernement de M. Gladstone voudrait
achever aujourd'hui l'opération si habilement com
mencée par feu lord Beeconsfield.
L'Allemagne continue suivre, avec l'attention la
plus inquiète et la défiance la plus distinguée, les
moindres mouvements de troupes qui ont lieu en
France. A preuve cet article qui vient de paraître
dans le Tageblatt de Berlin
La France, après avoir pensé qu'il était néces
saire de couvrir sa frontière depuis la Belgique
jusqu'à la Suisse, par une ligne de forts redoutables
contre les velléités d'invasion de l'Allemagne, s'oc
cupe peu peu de renforcer son effecfif de paix sur
la même frontière, et cette mesure ne peut manquer
d'appeler sous peu des représailles de la part de
l'Allemagne.
Le gouvernement français a beau dire que les
renforts de 7 9 régiments de cavalerie qui sont
venus augmenter les garnisons de l'Est, ne sont
qu'une conséquence de la dislocation en temps de
paix et ont pour but principal de faciliter la mobili
sation et l'entrée en campagne de la cavalerie, il
n'en est pas moins vrai que le but réel des disposi
tions prises est de donner la France le moyen
d'empêcher, le cas échéant, la mobilisation de 1 ad
versaire dans la zone frontière, d'interrompre les
communications dans le pays ennemi et de tenter
une attaque hardie contre les places où des troupes
paisibles peuvent être réunies.
En présence du grand nombre de régiments de
cavalerie français réunis sur la trontière allemande,
car il n'y en a pas moins de 24, le nombre des ré
giments allemands qui n'est que de 8, paraît bien
faible. Cependant, nous sommes assurés par la cer
titude que les chefs de notre armée et notre état-
major surveillent d'un œil attentil les événements
militaires au-delà des Vosges.
Il est fort possible que la réunion de plusieurs
divisions de cavalerie en vue des grandes manœu
vres en temps de paix, telle que celles qui ont eu lieu
cette année en Wurtemberg, ne sont pas étrangères
aux agissements de la France sur notre frontière oc
cidentale.
La singulière attitude des progressistes prussiens
crée beaucoup d'indignation parmi les libéraux mo
dérés. La Gazette de Cologne dénonce surtout la con
duite de M. Richter, qui multiplie partout ses efforts
pour enlever des sièges aux libéraux modérés, mais
qui ne fait absolument rien pour les circonscriptions
ou ces derniers pourraient évincer leurs concurrents
conservateurs.
Ces bons procédés, les cléricaux les estiment
leur juste valeur. Dans plusieurs circonscriptions,
où leurs chances de succès sont nulles, ils appuye-
ront de nouveaux les cand idats progressistes pour faire
échec aux députés nationaux-libéraux sortants. Dans
l'arrondissement de Lennep-Solingen les électeurs
du second degré appartenant au parti ultramontain,
donnent leurs voix aux candidats Dr Philipps et
Kaufer, progressistes, qui briguent les mandats dé
tenus par MM. von Eynern et de Cuny. Nous vote
rons pour ces messieurs, dit une déclaration du co
mité clérical, parce que nous pouvons espérer que,
dans les questions de politique religieuse, si impor
tantes pour nous, ils ne combattront pas nos justes
revendications qu'au contraireils se montreront
bienveillants notre égard. Dans ce district donc,
l'existence d'une coalition clérico-progressiste ne
saurait être mise en doute.
La Land Léague irlandaise est bien malade. On
sait déjà que le comité américain qui lui fournissait
des secours généreux en argent est dissous. Sans le
nerf de la guerre l'opposition violente sera rapide
ment étouffée. D'autre part, le chef du parti autono
miste, M. Michaël Davitt, a prononcé Dimanche
Weckford, en Irlande, un grand discours qui té
moigne du grand découragement que les agitateurs
agraires éprouvent voir leur rôle terminé. M. Da
vitt reconnaît franchement que les crimes commis
ont empêché le mouvement agraire de réussir et
que, comme dit le proverbe, la montagne a accouché
d'une souris.
Ypres, le 11 Octobre 1882.
On a établi Bailleul une nouvelle canali
sation pour la distribution des eaux alimen
taires. En séance du 18 Août dernier, le conseil
municipal a adopté un règlement fixant les
conditions auxquelles est subordonné l'usage
de ces eaux domicile-
Nous croyons utile de faire connaître nos
lecteurs les principales dispositions de ce
règlement. Leur comparaison avec celles du
règlement en vigueur en notre ville démontre
combien le régime auquel nous sommes soumis
est préférable au point de vue de la salubrité,
de la commodité et de l'économie.
A Bailleul, les concessions sont divisées en
deux catégories
Toutes deux sont mesurées au compteur.
L'eau de la première catégorie se vend 30
centimes le mètre cube ou trois centimes l'hec
tolitre. Toute consommation inférieure cin
quante mètres cubes est cotée QUINZE
FRANCS PAR AN AU MINIMUM.
Les concessions industrielles sont soumises
au tarif suivant
APour une consommation annuelle de
400 1000 mètres cubes, 20 c. le mètre cube.
B. 1000 2000 mètres cubes, 15 c. le
mètre cube.
C. Pour toute quantité dépassant 2000
mètres cubes, 10 c. le mètre cube.
Tous les frais d'installation et d'entretien
des prises d'eau, tant l'intérieur qu'à l'exté
rieur, la fourniture et le placement du comp
teur sont charge du concessionnaire.
Les quantités d'eau dépensées sont consta
tées par des préposés de la ville. Chaque
abonné doit payer d'avance la somme corres
pondante la quantité d'eau minima qu'il se
sera engagé prendre dans sa demande d'a
bonnement, sauf règlement la fin de Tannée,
et toute redevance annuelle acquittée d'avance,
reste acquise la ville quand bien même il ne
serait pas fait usage des eaux.
Il suit de ces dispositions que les conces
sionnaires ont fournir, placer et entrete
nir leurs frais un compteur qu'ils ont
subir tous les inconvénients du contrôle et de
l'inégale consommation par les divers ména
ges habitant une même maison; enfin que
plus ils consomment, plus ils paient; ils ont
donc intérêt consommer le moins possible,
mais quelque minime que soit la consomma
tion, la taxe ne peut pas être inférieure 15
francs par an.
La salubrité publique exige non seulement
<^ue l'eau soit bonne, mais que les ménages en
Missent un large usage. L'ouvrier qui doit
payer l'eau en devient avare, et personne n'ig
nore que la malpropreté est une source de vi
ces tant au moral qu'au physique.
A Ypres, la quantité n'est pas limitée l'ha
bitant n'a pas de contrôle subir; il n'a pas
de difficultés craindre soit avec ses cohabi
tants sur leur part d'intervention dans la con
sommation, ni avec les préposés sur les diffé
rences si variables résultant de l'imperfection
des compteurs.
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET L£ DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT eund0.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-23.
a) Concessions domestiques ou d'agrément.
b) Concessions industrielles.