6 FRANCS PAR AN. Deux poids et deux mesures. M. Yerspeyen Bruxelles. 824. Dimanche, 42e ANNÉE 26 Novembre 1882. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence HavSts (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongr/e et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expédition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C" 38, Park Row-New-York. Heures de départ tT Ypres Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00 Ypres, le 25 Novembre 1882. A propos de l'article du Journal d Ypres, relatif l'écroulement du mur nord du réservoir, il nous souvient de faits autrement graves qui n'ont pas ému si profondément les pieux rédacteurs du saint Journal. M. Ruzette était peine installé comme Gouverneur Bruges, qu'à la suite des pré paratifs faits pour le bal qui devait avoir lieu dans les salons de l'hôtel provincial, celui-ci fut en majeure partie détruit par un incendie. Les dégâts s'élevèrent plusieurs centaines de mille francs. Le Journal d Ypres se garda bien de faire le moindre reproche d'imprudence M. Ru zette, quoique tout le monae fût d'accord pour attribuer cet incendie un défaut de précau tion. Mais M. Ruzette était un de ses amis poli- ques Il y a une couple d'années, l'hôtel-de-ville d'Alost croula comme l'hôtel provincial, par suite d'un incendie. Le Journal d Ypres et les autres journaux catholiques ne songèrent pas accuser d'im prudence l'Administration Communale ou le Bourgmestre d'Alost. Ils étaient des amis politiques!.... A Ypres, on a consacré de grands capi taux la restauration de l'Eglise de St. Mar tin. Les travaux ont été exécutés après que les plans et les matériaux eurent été approu vés par le Gouvernement, par la Province, par l'Administration Communale et par la Fabrique. Il est constaté aujourdhui que la pierre employée pour cette restauration ne résiste plus déjà les ornements se détachent, s'émiettent ou se brisent. Le Journal d Ypres n'a jamais eu une larme dans l'œil, ni un mot de blâme dans la bouche. Pouvait-il se plaindre sans comprendre dans son blâme les membres de la Fabrique, ayant M. le doyen pour président A Bruges, la nouvelle station n'est pas en core achevée, que déjà on doit l'étançonner et la démolir en partie. Les journaux cléricaux se gardent bien de rien dire qui puisse attein dre leurs amis politiques. Les exemples abondent, et cependant nous ne disons pas, nous, que tous ces administra teurs étaient coupables Mais un mur du réservoir construit àYpres, par un entrepreneur entendu et d'après un plan dressé par un ingénieur-architecte, plan soumis l'examen de l'autorité supérieure, vient s'écrouler et aussitôt voilà le Journal d Ypres tout heureux d e trouver prétexte atta quer l'Administration Communale au moyen de perfides insinuations, avant même que de con naître le résultat d'une enquête qu'il juge lui- même indispensable Nous attendrons, nous, que cette enquête ait eu lieu, et nous en examinerons les conclu sions avec impartialité et avec la plus complète indépendance. Nous avons d'ailleurs trop de confiance dans le bon sens de la population, pour supposer qu'elle puisse se laisser égarer Sar la mauvaise foi de ceux qui se réjouissent 'un regrettable événement, et n'ont pas honte de l'exploiter dans l'intérêt de leur passion po litique. Mais nous saurons bien déjouer cet odieux calcul Peut-être, amis lecteurs, n'avez-vous pas eu la bonne fortune de savourer le joyeux et régalant dis cours débite, il y a 10 jours environ, par le très orthodoxe et non moins désopilant Verspeyen, l'Illustre Rédacteur en Chef du Bien Public Si cette satisfaction ne vous a pas été donnée nous vous la procurerons en partie, en vous servant, de ce menu comico-littérairé, quelques morceaux choisis. Risum teneatis c'est-à-dire tenez-vous les côtes Le but qu'a voulu atteindre l'éminent orateur, c'est de convertir aux idées matrimoniales les célibataires enracinés, trop nombreux dans le camp clérical et d'arracher ainsi ces égoïstes aux jouissances illicites, condamnées par l'Eglise et dans lesquelles ils se complaisent: Diversitas placet. Qu'en dites-vous?Peul-on lancer plus for midable philippique la face de ses amis? Que LE PROGRES VIRES ACQDIR1T ELNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. £-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. CHEMIN DE FER. 4 5 Novembre. 4_00 6-25 8-45 9-55. Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-25. Houthem, 5-30 11-16 5-25. Comines, 5-30 8-05— 9-58 10-10— 11-16 2-41 2-53 5-25 8-58. Comines-Quesnoy-Lille, 10-10 2-41 8-58. Comines-Armentières, 5-30 11-16 2-53. Roulers, 7-45 10-45 - 12-20 4-20 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25. Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25. (Abandonnant pour un instant le thème politique, l'ora teur s'engage sur le domaine de la vie privée). Si, continue M. Verspeyen, un jeune homme venait me demander un conseil, savez-vous ce que je lui dirais Vous vous étonnerez peut-être de ma réponse. Et bien! je lui dirais Mariez-vous le mieux et le plus tôt possible. (Rires.) Je crois, en effet, que pour exercer de véritable influence il faut que l'homme ait une place définitive et un foyer. Sans doute nul plus que moi n'honore le célibat ecclésias tique, mais le célibat laïque et non obligatoire, j'en suis l'en nemi déclaré. (Rires.) Paix et respect la vieille fille, parce qu'il n'a pas tou jours dépendu d'elle de trouver se marier. Mais il n'en est pas de môme pour ces vieux garçons, ces riflemen du célibat (rires) qui se cantonnent dans leur égoïsme. Chez eux c'est l'oisiveté qui domine et commande, c'est la vie de plaisirs qui les empêche de s'attacher une compagne pieuse et dévouée car et je n'hésite pas le dire les vieux garçons sont pour la plupart des débauchés endurcis. Le mariage est le meilleur préservatif contre les séductions et les dangers du dehors. En se mariant on ne pense plus ces plaisirs faciles, mais peu honnêtes si courus de nos jours et qui font tant de du pes et de malheureux. En se mariant on s'enferme, on vit dans une affection chaste autant que légitime. Sans doute en parlant du mariage, je ne parle pas de ces combinaisons comme celles que font les jeunes gens désireux de dorer leur blason, l'industriel cherchant un capital, Léandre, beau garçon, sollicitant la main d'une vieille délaissée sur le retour (rires) ce ne sont pas là des unions, des mariages, ce sont des coups de bourse. (Applaudisse ments). Le mariage chrétien demande que l'harmonie existe entre les conjoints comme l'affection du cœur. Prenez une compagne chrétienne qui puisse alléger vos travaux et vos peines. Que faire d'une péronelle qui, toute la journée, s'amuse ajuster et rajuster ses chiffons, et tombe en pâmoison quand son mari a le malheur de s'occuper un instant de politique. (Rires). Et maintenant, s'il m'est permis de m'adresser la partie la plus gracieuse de mon auditoire, je lui dirai Mesde moiselles, ouvrez bien l'œil, ne faites pas attention si le ca valier qui vous a conté fleurette au bal a du chic, du port, des manières; ne considérez pas la beauté des chevaux de tel autre, ni la coupe du veston d'un troisième, élevez plus haut vos regards et votre cœur. Choisissez le jeune homme dont vous aurez apprécié par vous-même les quai: s. Il y va de votre bonheur.

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Le Progrès (1841-1914) | 1882 | | pagina 1