Procès PSLTZËR-VAUGHAN
Au Conseil Provincial.
La loi sur la presse.
Nouvelles locales.
Nouvelles diverses.
soufflet retentissant appliqué notre pudibond
Député, Mr Eugène Struye, qui, présent la séance,
a du subir cette charge fond. Quelle horreur de
s'entendre dire Les vieux garçons sont, pour la
plupart, des débauchés endurcis!!!
Béni soit le Ciel qui n'a pas permis qu'un autre
Ange immaculé, le bienheureux Napoléon Meers-
man, assistât ce scandaleux assaut dirigé contre
le célibat sans doute, le pourpre et l'indignation lui
montant au visage, il eut frémi de tout son être et,
sous l'empire d'un vertueux courroux, il eut pris la
fuite en maudissant l'orateur et ses audaces
Quant au préhistorique célibataire Poperinghois,
ex-adorateur du Soleil-Levant, clérical d'occasion,
sceptique par habitude, ami de la gaudriole ses
heures les coups de massue du délicieux frère-
prêcheur Gantois ne l'eussent point fait sourciller
il aurait ri de bon cœur, dans sa barbe blanche, s'en
moquant comme de Colin-Tampon et grommelant
entre ses vieilles incisives Honni soit que mal y
pense!
Le gracieux rédacteur de la rue des tripes qui
n'admet pas le célibat pour les jésuites de robe
courte, le prône, en revanche, chez ceux qui revê
tent la robe longue. Ces derniers, parait-il, sont
pétris d'un autre limon que les vulgaires humains.
Car: Personne plus que maître Verspeyen, n'ho
nore le célibat ecclésiastique.
En effet, les exemples de continence donnés par
ces humbles serviteurs de Dieu, les faits édifiants de
haute moralité qu'ils produisent chaque jour devant
le monde entier, ne méritent-ils pas tous les éloges,
ne sont-ils pas plus nombreux que les astres qui
scintillent au firmament? Ah si les Marie, ces
compagnes indispensables des gros curés et des
petits vicaires osaient soulever un coin du voile qui
couvre les secrets des presbytères
Un grand saint a dit L'enfer est pavé de tonsures.
Cet étrange pavement fait réfléchir et donne une
idée singulière des vertus sacerdotales de ces chastes
tonsurés.
I I
L'heure avancée laquelle cette assemblée a termi
né Lundi ses opérations pour la présentation de can
didats la place de président vacante au tribunal de
Furnes, nous a obligé de donner le plus succincte
ment possible le résultat de ses délibérations. La ses
sion extraordinaire du Conseil n'a pas cependant été
dépourvue d'intérêt. Elle a fait ressortir toute l'im
portance que les lumières cléricales apportent leur
mission.
Abandonnés un instant eux-mêmes, nos bons
cléricaux avaient l'air de vouloir en finir le plus tôt
possible avec le seul objet l'ordre du jour. Après
les formalités d'usage, il fut donné lecture des re
quêtes adressées au Conseil et par lesquelles MM. le
baron van Grave, juge d'instruction Ypres Van
Cutsem, juge Furnes, et Troch, juge de paix
Termonde, sollicitaient ses suffrages.
Cinquante membres prirent part au vote sur la
première candidature. M. le baron van Grave
également candidat de la Cour d'appel obtint 23
voix; M. Van Cutsem, 21, et M. Desmet, juge d'in
struction Courtrai, qui n'avait pas sollicité cet hon
neur, 2 voix.
Le résultat de ce vote fit dresser les oreilles aux
meneurs habituels de l'assemblée. Heureusement
pour eux aucun des candidats n'ayant obtenu la ma
jorité, il fallait procéder un ballottage. Rien n'était
donc perdu. L'on se mit l'oeuvre: les bulletins
furent examinés, supputés et le mot d'ordre colporté.
L'on s'aperçut bientôt que l'assemblée prenait une
autre tournure. Les ficelles étaient rattachées aux
pantins et le résultat du ballottage ne fut pas ce que
le premier vote faisait prévoir. Sur 46 votants, M.
van Grave obtint 19 voix et M. Van Cutsem 27, M.
Desmet une.
M. Van Cutsem fut donc proclamé premier candi
dat.
Lorsqu'il s'agit de désigner le second candidat,
l'assemblée, croyant la suite des opérations assurée,
prit toutes les allures d'une école dont les élèves sont
impatients d'aller en récréation et quelques-uns de
ces messieurs s'étant déjà esquivés, 43 membres seu
lement prirent part au vote.
M. van Grave obtint encore 13 voix contre 16
données M. Gustave Desmet. 11 n'y avait point de
majorité et il fallut procéder un ballottage mais
l'assemblée n'était plus en nombre. Malgré les aver
tissements de M. le Gouverneur, les lumières provin
ciales s'étaient éclipsées.
M. le président De Cock mit des messagère en
campagne, pour ramener quelques fyards, mais ils
revinrent bredouille. On se croyait enfin sauvé par
la réapparition d'un conseiller qui lut joyeusement
accueilli. Mis au courant de la situation, il remplit
son bulletin de vote sous les yeux d'une vingtaine
de membres qui l'entouraient. Pas plus de secret
que cela.
Tout n'était pas fini cependant, car on constata
que, malgré ce renfort, il manquait encore une voix
pour pouvoir terminer l'opération.
Nouvelles recherches la Concorde el aux alentours.
Cette fois, M. le président engage M. le greffier
Shéridan se mettre également de la partie pour
relancer les récalcitrants. Le greffier endosse son par
dessus et disparaît. Il devait décrocher la timbale dans
cette course aux conseillers, car quelques minutes
après il revint ramenant fièrement trois déserteurs.
Décidément, la situation était bien sauvée mais
ce n'était pas sans peine, car M. Sheridan, brisé par
cet effort, se laissa choir dans un fàuteuil. 11 était
épuisé et faisait peine voir.
Il fut donc procédé au dépouillement du scrutin,
qui donna 13 voix M. le baron van Grave et 24
M. Desmet, qui ne les avait pas sollicitées.
M. Desmet est proclamé deuxième candidat.
Ainsi se termina, après une heure el demie de
laborieux efforts, la ridicule pantomime jouée par
ces piètres mandataires de la province.
Il est réellement regrettable,dit le Journal de Bru
ges, que le public ne se donne pas la peine de venir
voir de près les tristes personnages qui il confie
ses intérêts. Cette réunion a prouvé l'évidence l'in
capacité notoire, le sans gêne des créatures dont l'é-
vêché peuple nos assemblées délibérantes.
La Gazette constate qu'un bien curieux revirement
s'est produit dans les sentiments de certains journa
listes, depuis la mise l'ordre du jour du projet de
loi sur la presse. Les plus ardents partisans de jury
commencent se demander maintenant si, dans la
situation actuelle des partis, la presse ne trouve pas
des garanties plus sérieuses d'impartialité dans les
tribunaux ordinaires que dans les jurés tirés au sort
et qui seront très-souvent, non pas seulement des
adversaires, mais des ennemis politiques.
Le revirement de certains journalistes, s'il faut
en croire la Gazette, serait produit parcequ'ils croient
trouver plus de garanties d'impartialité dans les
tribunaux ordinaires que dans le jury.
Nous nous demandons où certains de nos confrè
res puissent leur conviction.
Quand nous, sans avoir jamais exprimé un doute
au sujet de l'impartialité des juges, nous sommes
admis soutenir que si nous nous en remettons aux
actes de nos adversaires, ces garanties d'impartialité
n'existent pas.
Que voyons-nous en province et notamment
Bruges
Lorsque les magistrats de certaine chambre ap
partiennent en majorité l'opinion cléricale, nous
voyons les avocats, appartenant cette même opi
nion, assaillir les journaux libéraux de procès. Et
notez ceci toutes les actions qu'ils intentent le
plus souvent pour des queues de cerises ne sont
pas susceptibles d'appel, puisque leur demande en
dommages-intérêts ne dépasse pas 2,500 francs.
C'est dans cette situation que notre confrère De
Westvlaming a eu soutenir pendant l'année judi
ciaire 1880-4881, une dixaine de procès plus ou
moins ridicules et tout suivis de condamnations.
Notre confrère a eu solder de ce chef 5,000 frs.
en quelques mois, sans qu'il lui fut permis, une seide
fois, de se pourvoir en appel contre aucun des juge
ment prononcés par le tribunal de Bruges.
Que pensent nos confrères d'un pareil régime?
Librairie LECHEIN el C'e, rue Marie de Bourgogne,
Bruxelles.
COUR D'ASSISES DU BRADANT.
ASSASSINAT DE L'AVUCAT BERNAYS.
Les abonnements se prennent au bureau du
Progrès, Ypres, rue de Dixmude, 39.
(Avenir des Flandres.)
Mercredi dernier, la Société des Chœurs, de notre
ville, fêté la Sainte-Cécile par un joli Concert suivi de
Redoute, bien réussis.
Nous voyons avec satisfaction qu'à chaque fête musi
cale le nombre de membres exécutants augmente d'une
manière très remarquable.
Nos félicitations MM. les choristes, les chanteurs et
la phalange artistique les symphonistes, qui ont rivalisé
de zèle pour rehausser la fête.
Aujourd'hui (Samedi), 7 heures du soir, au local de
I'Aigle d'Or, siège de la société, a lieu un Banquet,
offert tous les membres exécutants et honoraires.
Au Banquet de la Société de Gardes Civiques de
Dimanche dernier, la Commission organisatrice, se ren
dant aui désirs des convives, a transmis S. M. Léopold
II, les vœux patriotiques exprimés dans le toast que
M. J. Iweins, Président du Banquet, a porté au Roi.
La Commission, en réponse, a reçu le télégramme
suivant:
Bruxelles-Ministère, 22 Novembre 1882.
Monsieur F. Ligy,
Vice-Président de la Société de Tir de la Garde
Civique, Ypres.
Le Roi, très-touché du toast chaleureux que lui a por
té M. Iweins, et des sentiments exprimés dans votre
télégramme, Me charge de remercier sincèrement en
son nom la Commission du Banquet et toutes les per
sonnes qui ont bu la santé de sa Majesté
L'Aide de Camp de service.
Les débats du procès Peltzer-Vaughan commence
ront le 27 Novembre prochain.
Nous avons l'honneur de vous prévenir que nous
avons pris toutes nos mesures, afin de donner un
compte-rendu exacte et rapide de cette célèbre affaire.
A cet effet, nous publierons, tous les jours el pen
dant toute la durée des débats,deux édition* par
jour (la première vers une heure et la seconde vers cinq
heures du soir.
Cette publication aura le format du journal Le Moni
teur Belge (quatre page de texte).
Des sténographes seront chargés de suivre le cours
des débats.
Il sera pris des abonnements pour toute la durée de
|a session, au prix minime de S fr. 50 cent. chaque
abonné recevra les deux éditions.
Une bonne précaution.Tous nos lecteurs sa
vent qu'une marque de fabrique c'est pour le consomma
teur le moyen de vérifier si on lui livre le produit qu'il veut