Nonvelles diverses.
Chronique Judiciaire.
AFFAIRE PELTZER.
ÉTAT-CIVIL D'Y PRES,
Décès
Concert. Nous apprenons qu'à l'occasion de la
Sainte Barbe, la musique des Pompiers se fera entendre
en la Grande Salla des Halles, Dimanche, 3 Décembre
1882, de midi 1 heure.
Cercle Artistique et Littéraire.
Séance du Samedi 2 Décembre, 8 1/î heures.
Ordre di' Joui
1. Communications.
2. Conférence par M. G. Rotiers, sujet Mijn
wedervaren met Arabi-Pacha.
3. Conférence par M. A. Bômb, sujet: La gravure
l'eau-forte.
VILLE D'YPREM. rossïiL roMMi.VAL.
Séance publique du 2 Décembre 1882, oh.du soir.
Ordre du jour:
X. Communications.
2. Hospices Civils a) Vente de taillis et sapins
b) Prêt hypothécaire; c) Compte 1881.
3. Bureau de Bienfaisance Compte 1881 et Budget
1883.
4. Fabrique d'Eglise St-Jacques: Cautionnement
du T résorier.
5. Budgets scolaires 1883.
du 17 au 24 Novembre 1882.
Naissances: Sexe masculin, 5; id. féminin, 4. Total 9.
Mariages
Orran, Henri, sans profession, et Goddyn, Amélie, sans
profession.
Delfosse, Arthur, négociant, 29 ans, époux de Fany Jo-
sien, rue de Lille. Soenen, Thérèse, dentellière, 72 ans,
veuve de Pierre Saver, rue du Quai. Latour, Rosalie,
religieuse, 61 ans, rue de la Boule. Degryse, Jean, col
porteur, .">2 ans, rue Longue de Thourout. Voisin, Louis,
sans profession, 82 ans, époux de Marie Dewaeghenaere,
rue de Menin. Vantroeyen, François, sans profession,
72 ans. veuf de Collette Schoonbaeter, rue de Lille.
Rofliaen, Thérèse, dentellière, 70 ans, célibataire, rue
St. Jacques. Crestiaen, Albert, journalier, 69 ans, veuf
de Pauline De Meulenaere, rue de Menin.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin, 0; id. féminin, 1; Totall.
i
Le 24 courant, vers 3 heures du matin, des malfaiteurs
se sont introduits dans le bureau de la perceptrice des pos
tes Comines, en fracturant un carreau d'une fenêtre, ainsi
que trois portes du rez-de-chaussée. Il ont enlevé le coffre-
fort, l'ont conduit sur une brouette et fracturé 300 mètres
de Comines, sur la route de Warnèton, là, ils ont enlevé
une somme de 2090 francs en billets, or et argent et ont
abandonné le reste consistant en timbres postes, livrets de
la caisse d'épargne, etc. Les coupables sont inconnus jusqu'à
ce jour.
Deux sûretés valent niienx qu'une. Nos
ancêtres étaient gens très circonspects, aussi un de leurs
proverbes commençait-il par ces mots: Deux sûretés va
lent mieux qu'une. Si les précautions doivent être prises
deux fois pour les affaires courantes de l'existence, plus
forte raison doit-on les prendre lorsqu'il s'agit de la-santé.
Nos lecteurs n'ignorent pas qu'il existe des goudrons de
plusieurs sortes: Goudrons de houille, de hêtre, de pin,
Si nous employons du goudron de Norwège dans les Cap-
Mulen («iij ot et si nous l'épurons, c'est que les expérien
ces qui ont été faites dans les hôpitaux,avec ce goudron, ont
été concluantes. Les Cap^ulea f»uyot facilitent l'expec
toration dans les catarrhes et les asthmes; elles diminuent
la fréquence des quintes dans les bronchites et les rhumes
et augmentent généralement l'appétit après quelques jours
de traitement. Les Capsules Guyot se vendent dans toutes
les pharmacies en flacons portant sur l'étiquette la signature
ۈuyot en trois couleur*.
On télégraphie de Louvain, 24 Novembre
Ce matin, vers 4 heures,deux voleurs se sont introduits
l'abbaye de Parc, chez Mgr Namèche, ancien recteur mag
nifique de l'Université catholique. Le domestique de Mgr
Namèche, en défendant son maître, a reçu de nombreux
coups de couteau.
Ils ont d'abord essayé de s'introduire dans le pavillon
affecté particulièrement Mgr Namèche en fracturant la por
te avec un coutre de charrue. Le vent et la pluie faisaient
rage, on n'a rien entendu dans la maison. Ne pouvant par
venir enlever la porte) ils ont voulu entrer par le vasistas
d'une fenêtre. Ils ont enduit de savon la vitre, puis ont sauté
dans le salon du rez-de-R-haussée. Mais ils ont détaché, en
sautant, un tableau qui a fait en tombant un tel bruit que
les habitants de la maison ont été réveillés.
Le domestique et la servante sont alors accourus. Tandis
que l'un des malfaiteurs se dirigeait vers la servante, cher
chant l'atteindre pour îtii faire un mauvais parti, une lutte
corps corps s'engageait entre le domestique et l'autre vo
leur. Mgr. Namèche, muet de terreur, assitait dans l'obscu
rité cette scène, sans savoir au juste se rendre compte de
ce qui se passait. La cloché de l'abbaye sonnait matines ce
moment. Croyant que c'était la cloche d'alarme, les deux
malfaiteurs s'enfuirent aussitôt. Le parquet a fait une des
cente sur les lieux.
Un vol considérable.'a été commis,la semaine dernière,
dans la cathédrale de Saint-Denis, par des malfaiteurs incon
nus. Profitant du moment où le veilleur prenait son repas,
ils sont entrés dans l'église, et ont escaladé la balustrade
qui forme l'entrée du chœur. Puis, l'aide de pinces-mon
seigneur, ils ont forcé trois portes conduisant la basilique.
Là, ils ont brisé une vitrine contenant des objets précieux
provenant des souverains ou offerts par de grandes familles
de France depuis Louis XVI.
Parmi les objets disparus, se trouvent deux ostensoirs en
argent massif d'une grande valeur, dont l'un mesure près de
1 m.30 de longueur, six calices, trois paires dé burettes en
argent ciselé d'un admirable travail, sept patènes, sept cou
ronnes royales ornées de pierres]précieuses dont quatre Por
tées par le duc de Bourbon, les filles de Louis XV et par
Louis XVIII.
Les autres objets dérobés sont également d'un goût artis
tique élevé. Le nombre de pièces disparues est de trente-cinq.
M. Lanet, commissaire de police de Saint-Denis, a aussitôt
commencé d'activés investigations. MM. Brullot, juge d'in
struction, et le chef de la ^ûreté, prévenus du vol, se sont
transportés St-Denis..
Le montant des vols s'élève plus de 100,000 francs, mais
la valeur artistique des objets disparus est inestimable.
Peu de drames judiciaires ont surexité l'intérêt et la
curiosité générale autant que le procès dont les débats
publics ont été ouvert Lundi.
Cet intérêt ne résulte pas seulement de la personnalité
des principaux acteurs de ce drame sinistre, ni des pro
cédés romanesques imaginés par les accusés pour pré
parer leur crime et déjouer l'avance toutes les recher
ches auxquelles la justice devait se livrer après la
découverte de la sanglante réalité.
Il résulte surtout du mystère qui, dès le début, a
entouré cette affaire mystère qu'une longue et minu
tieuse instruction n'a pas encore, l'heure présente,
percé complètement.
Au moment où les débats vont commencer, comme
au lendemain du jour où la police découvrait le malheu
reux M. Bernays, assassiné dans un petit cabinet d'une
maison éloignée,au bout de la rue de la Loi, le véritable
mobile du crime n'est pas encore nettement établi. La
démonstration devra se faire l'audience, puisqu'on n'a
pas réussi la faire au cours de l'instruction et que la
justice a dû reconnaître, au moins implicitement, qu'elle
s'était trompée en cherchant en dehors des deux frères
Peltzer des complicités qù'elle a cru devoir abandonner
par la suite.
Ces révélations, qui ont résisté a tant d'interroga
toires, de perquisitions et de confrontations seront-elles
obtenues au cours du procès l'audience publique?
Il serait téméraire d'y compter. Les deux accusés,
dont on ne peut contester ni l'intelligence, ni le sang-
froid, ne se départiront pas, sans doute, du système de
défense qu'ils ont adopté dès le début, et dans lequel
ils se sont maintenus avec une remarquable fermeté.
L'acte d'accusation a paru en supplément aux journaux
de la capitale, qui en ont servi aux journaux de pro
vince.
Il débute par une peinture du ménage Bernays, dont
nous, détachons les traits suivants, qui ont l'intention
d'établir le mobile du crime
Bernays, côté d'une vive intelligence, avait un
caractère froid et dur, parfois emporté et violent. Tout
entier des préoccupations d'affaires, d'ambition et
d'argent,,manquant un peu d'éducation, étranger cer
taines délicatesses, il ne comprit pas sa femme.
Celle-ci, de son côté,exagérait les torts de son mari et
ne voulut pas voir ce qu'il y avait dans son coeur de
sentiments tendres et veillants: elle ne lui tint compte
ni de son ardent amour pour leur enfant, ni des coura
geux efforts qu'il déployait dans sa carrière. Altière et
sans miséricorde, elle ne trouva jamais, après les ora
ges, le mot qui apaise, pardonne et guérit.
Bientôt, en effet, l'union conjugale se trouva rompue.
Par qui On ne saurait le dire. M°" Bernays, dans le
récit qu'elle a fait de ses malheurs, raconte qu'elle a
été repoussée par son mari, qui avait conçu une folle
passion pour une servante; qu'elle, son tour, repre
nant son cœur et son affection, avait aussi repris sa per
sonne.
Bernays. d'autre part, dans une lettre un ami, au
quel il fait l'histoire de sa triste vie, affirme qu'après un
an de mariage, sa femme lui signifia que les relations
entre époux répugnaient sa nature et qu'elle compre
nait le mariage comme une cohabitation entre frère et
sœurs.
Il fut un instant question de divorce au cours de l'an
née 1876. Mais des parents intervinrent et une conven
tion fut signée par les époux, qui réglait leurs relations
futures. C'était sous le même toit, le régime de la sépa
ration sans autres lien que l'enfant, victime innoncente
des dissentiments de ses parents.
Après avoir banni de son cœur son mari, le père de
son enfant, Mmc Bernays ouvrit toute son âme de nou
velles et absorbantes affections.
Armand Peltzer était arrivé, en 1873, Anvers il y
était accouru de Buenos-Ayres au secours de ses frères
Léon et James, qui, déclarés en fallite, étaient pour
suivis du chef de banqueroute. Bernays était l'avocat
des faillis dont il était l'ami. Bernays se lia avec Ar
mand Peltzer et l'introduisit auprès de sa femme.
Les relations devinrent insensiblement plus suivies
et plus intimes, et un jour vint où Armand Peltfcer se
trouva chez Bernays l'ami, l'inséparable ami du mari, le
confident de la femme et le conciliateur du ménage.
Eclatait-il une difficulté dans cet intérieur si fréquemment
troublé, c'était lui que Bernays racontait son chagrin,
devant lui madame laissait couler ses larmes, c'était
lui qui s'employait pour rétablir la paix et négocier le
rapprochement.
Il faut uns haute vertu pour jouer avec désintéresse
ment un rôle aussi dangereux auprès d'une jeune femme
qui se croit malheureuse et méconnue. Trop tard Ber
nays s'aperçut qu'il avait commis une faute irréparable
en installant un étranger dans sa vie et en lui laissant
usurper sa place au foyer domestique.
Armand Peltzer, en effet, et Mme Bernays s'aimaient
d'une affection pensionnée, dont il ne font point mystè
re, quoiqu'ils protestent contre toute pensée de relations
coupables. Après le crime horrible qui a fait son fils
orphelin, Mme Bernays n'hésite pas reconnaître qu'elle
avait voué Armand Peltzer une affection profonde,
une confiance absolue, prenant leur source dans une
reconnaissance que rien, dit-elle, ne saurait lui faire
oublier.
Armand Peltzer, de son côté, se montre d'une grande
réserve, et cela se conçoit, sur ce sujet délicat il parle
d'une vive amitié d'estime, de reconnaissance, de son
désir de rencontrer le plus souvent possible, une femme
d'une rare intelligence, mais il nie énergiquement l'a
dultère.
Faut-il le croire? A cet égard, l'instruction a inter
rogé de nombreux témoins et soigneusement contrôlé
leurs dires: mais jusqu'au procès une seule chose doit
être dite, parce qu'elle se rattache directement l'accu-
sationet la justifie en expliquant les causes du crime
Un jour vintoù Bernays apprit qu'il était trompé. II fi'
aussitôt ce que lui commandait le soin de son honneur
et la dignité de son foyer, en rompant avec Peltzer,
auquel il interdit l'entrée de sa maison.
Le reste de l'acte d'accusation ne renferme rien dé