I\° 827. Jeudi,
42e AÎNÉE.
7 Décembre 1882.
6 FRANCS PAR AN.
jOtllWL iiVl'KKS KT l>K L' A R U« N OISSEMËN T.
Les prêtres de 1850.
C°, 30, Cornhill, E C et 5,'SerIe Street W C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et Ce
38, Park Row-New-York.
On a fait une sorte d'affaire de la réception par le
président de la république des délégués des Trade's
Unions qui se sont rendus Paris. M. Jules Grévy
ne pouvait les recevoir que s'ils lui étaient présentés
par l'ambassadeur d'Angleterre, et lord Lyons se
défendait de pouvoir faire cette présentation, alors
qu'il s'agissait d'une manifestation en faveur du tun
nel sousmarin que le gouvernement anglais combat.
A la fin, on a trouvé un biais. Les ouvriers des Tra
de's Unions ont été présentés Samedi par l'ambassa
deur d'Angleterre M. Duclerc au ministère des
affaires étrangères. M. Duclerc, après avoir fait
demander l'agrément de M. le Président de la répu
blique, s'est rendu ensuite l'Elysée, pour présenter
M. Grévy les délégués, qui ont été admis aussitôt
auprès du chef de l'Etat. A une allocution respec
tueuse du chef de la délégation, M. le président de la
république a répondu par quelques paroles pleines
de bienveillance, et la délégation s'est retirée, dit la
Correspondance Havas, emportant la meilleure
impression de l'accueil qui lui avait été fait
La nouvelle réunion que le groupe progressiste al
lemand devait avoir afin de délibérer sur une en
tente commune de toutes les fractions libérales au
sujet du projet de loi relatif aux budgets biennaux,
n'a pas eu lieu pour quelle cause? Nous l'ignorons.
Mais il n'y a pas péril en la demeure, et cette réu
nion paraît simplement^ avoir été ajournée, le projet
du double budget ne devant être discuté, paraît-il,
qu'à la fin de la semaine et non aujourd'hui comme
on l'avait d'abord annoncé.
L'affaire des réfugiés cubains, détenus prison
niers par l'Espagne, la suite d'une erreur commise
par les autorités anglaises de Gibraltar, vient de re
cevoir un commencement de solution. Le ministre
des colonies d'Angleterre, lord Kimberley, a reconnu
la faute des agents anglais et les a destitués, en blâ
mant sévèrement leur conduite.
Les journaux de Constantinople n'ont pas eu le
temps "de faire complètement l'éloge du ministère,
dont les journaux annonçaient l'avènement inopiné,
il y a 2 jours.Dès avant-hier paraissait une nouvelle
résolution du Sultan par laquelle Saïd est de nou
veau nommé premier ministre,avec le titre degrand-
vizir.C'est donc le triomphe complet de Saïd.
Le pseudo procès d'Arabi pacha n'inspire pas
beaucoup de réflexions aux journaux de Londres.
Le Times se borne constater que ce simulacre de
jugement, a tiré l'Angleterre d'une impasse où elle
n'aurait jamais dû' s'engager, ce qui veut dire qu'il
était futile d'ouvrir une enquête sur les actes d'un
personnage ainsi insignifiant en lui-même qu'Arabi
pacha. C'est l'avis du Daily News, qui félicite lord
Dufferin, d'avoir donné l'affaire Arabi une solution
si sensée et on retrouve la même opinion dans
les colonnes du Standard, sauf que le journal con
servateur mêle son approbation quelques sarcasmes
sur la façon dont le procès c'est dénoué.
Les Européens établis en Egypte sont désormais
avertis qu'en cas de troubles intérieurs dans ce
pays, un chef quelconque peut impunément ordon
ner leur massacre, l'incendie et le pillage de leurs
biens, le viol de leurs femmes et de leurs filles, sans
avoir redouter, l'ordre une fois rétabli, la moindre
poursuite de ce chef. Le gouvernement anglais a été
pour beaucoup dans cette solution étrange. Il serait
difficile aux partisans de la justice et de la civilisa
tion de l'en féliciter. La raison politique fait faire
souvent de bien singulières choses, mais jamais,
croyons-nous, de plus odieuses que dans ce cas-ci.
Nous lisons dans le Journal de Bruges:
La haine des administrations cléricales contre le
ministère libéral et les écoles officielles est telle
qu'elle les porte nuire aux intérêts des habitants,
afin de pouvoir attribuer au gouvernement le mal
qu'ils ne doivent qu'aux agissements de leurs admi
nistrateurs.
Si ce qu'on nous rapporte est exact; un nouvel
exemple de ce que peut produire la passion politi
que vient d'avoir lieu Poperinghe.
Cette ville possédait depuis longtemps une Aca
démie des beaux-arts, bien organisée et qui a for
mé d'excellents artistes, de bons architects et d'habi
les artisans. Quand, par suite de la nouvelle loi
scolaire, l'enseignement primaire fut organisé, la
municipalité refusa un terrain et les locaux nécessai
res pour l'établissement d'une école.
Le gouvernement, obligé d'exécuter la loi, prit
possession des bâtiments de l'Académie, qui servait
naguère d'école. Que restait il faire pour l'admi
nistration communale? Installer ailleurs l'Académie,
qui, elle au moins, n'était pas anathématisée. Elle
n'en fit rien. Elle congédia directeur, professeur,
élèves, ferma l'Académie et la supprima, privant
ainsi la ville d'une institution qu'elle affectionnait et
privant la population travailleuse d'un enseignement
dont elle était avide.
Aujourd'hui, ceux qui en ont le temps et les
moyens, doivent aller Ypres, demander l'instruc
tion artistique que leurs intelligents édiles leur refu
sent.
Par ce méchant tour, on veut persuader aux ha
bitants que la faute en est au ministère, tandis
qu'elle retombe de tout son poids sur ceux qui l'ont
commise en partie double, en désobéissante la loi
d'abord puis en sacrifiant l'ire cléricale les inté
rêts de la ville qu'ils administrent.
Tandis que la Flandre libérale expliquait au Jour
nal de Bruxelles la rupture de l'union de 1830 par
la modification des idées des deux partis, l'Union li
bérale de Verviers s'est donné la peine de recher
cher les paroles des abés du Congrès national, pour
prouver combien on avait raison de dire Rendez-
les nous ainsi que les catholiques de l'école de La
mennais réduits au silence par l'Encyclique de 1882,»
si vous voulez revenir l'union libérale de ce temps-
là.
Ces paroles des abbés constituants, nous les rap
pelons ici afin de faire nos lecteurs juges de la dif
férence du langage des catholiques de 1830 et celui
des cléricaux de notre temps
L'abbé Verbeeke Par cela même que l'Etat dé
clare ne professer aucun culte aux yeux de la loi, la
religion lui est indifférente. Le temple est un édifice;
les cérémonies, les sacrements, il ne les connaît pas:
le prêtre est un citoyen et rien de plus.
Que disent aujourd'hui de plus les libéraux Hé
ils ne vont même pas aussi loin, et les Syll... abu
sés ne sont pas éloignés de voir en eux des espèces
de démons
Ici l'on reconnait exactement le langage des libé
raux les plus radicaux qui demandent la séparation
absolue, simple différence de mot. La conséquence la
plus logique et la plus haute du vœu di. 1 abbé De
smet, c'était la suppression de notre légation au Va
tican. Eh, bien, cette suppression a fait scandale
I
1
LE
PROGRÈS
PARAISSAIT LE JEIDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQEIRIT El NDO.
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ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00
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H ou t hem, 5-30 11-16 5-25.
Gomines, 5-30 8-05— 9-58 -10-10—11-16 2-41
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Comines-Quesnoy-Lille, 10-10 2-41 8-58.
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Laogemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22.
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Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
BULLETIN POLITIQUE.
l
L'abbé Desmet Ce que nous voulons c'est la
séparation entière de l'Eglise et de l'Etat.