6 FRANCS PAR AN.
Dédié la geot noire.
!V> 830. Dimanche,
42e ANNÉE.
17 Décembre 1882.
JOURNAL M
'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
VIRES ACQtlRIT EliNRO
I» >nr Ja r ,nee: l'Agence Havas, - - - ^eiies et chez ses correspondants:
0"U1.-.3Cchez Jtudolt Mosse (Aiinoncen-Expedition)
P C a Ca e( "T?; "«'«wuig, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande- chez Géo SUvel et
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Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16 -2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
De tous temps et chez tous les peuples, le mariage
a été entouré de respect et d'hommages le célibat
au contraire fut toujours voué au mépris. Et si l'on
rencontre dans l'histoire de quelques nations le céli
bat en honneur, il faut attribuer cette aberration de
l'esprit humain au mysticisme, véritable névrose du
cerveau qui se propage de même que toutes les ma
ladies contagieuses. Le mariage c'est l'amour qui
rayonne et fait naître la vie c'est l'expansion de
toutes les facultés affectives de l'être; le célibat, c'est
la mort et le néant sur la terre.
Tous les législateurs, philosophes et moralistes se
sont élevés contre le célibat. L'antiquité le flétrissait;
Saint Paphnuse ne craignait pas d'avancer au con
cile de Nicée que coucher avec sa femme était
chasteté et œuvre méritoire devant Dieu.
Luther jeta aux apologistes du célibat ces fou
droyantes paroles: Il n'est pas en mon pouvoir de
n'être point homme il n'est pas aussi en ma nuis-
sance de vivre perpétuellement sans femme car,
cela m'est aussi nécessaire que de manger, de boire
et de satisfaire aux autres besoins du corps. L'homme
doit rester tel que Dieu a voulu qu'il soit user de
la liberté qu'il nous a donnée pour aller contre sa
volonté c'est blasphème ou folie. Et nous ajoute
rons qu'il faut être complètement dépourvu de bon
sens ou d'esprit pour condamner Luther sur ce
point, ou de vouloir hésiter prouver le contraire
parce que devant l'impossible le contraire ne saurait
trouver place. Tout ce qui vit, depuis le végétal
jusquà l'homme, est fatalement soumis la loi d'a
mour d'un sexe pour l'autre l'homme seul au milieu
de cette innombrable famille des êtres animés, l'hom
me seul, par fanatisme, orgueil ou ambition, vou
drait se soustraire cette loi, disons plutôt voudrait
faire croire qu'il peut s'y soustraire. Mais les phy
siologistes qui ne sont dupes de ces vœux de célibat
perpétuel, engagent les hommes mariés se défier
des célibataires; car ils savent qu'il n'y a, en réalité,
que les sujets frappés d'imperfections, d'atrophie
complète ou d absence des organes génitaux qui
puissent pendant toute la période virile,rester stric
tement fidèles ces vœux les autres suivent la pente
de 1 instinct mais en secret et dans l'ombre du mys-
stère. O fausse chasteté! honteuse hypocrisie
Jadis, un grand nombre d'hommes et de femmes,
doués d'un tempérament amoureux, qui embras-
jB?£ sailg ïï^déception ou
tal. Et de nos jours encore, combien d'individus des
deux sexes sont atteints, dans les couvents, de cette
affection qui dévore combien meurent victimes d'une
continence impossible leur tempérament.
Tous les médecins - s'accordent reconnaître que
la continence réelle, chez les sujets des deux sexes,
doués d'un tempérament nerveux-génital, est un
acheminement la folie. Cabanis disait que les
organes de la génération étaient souvent le siège de
l'aliénation. Esquirol a observé que la lubricité
se rencontrait presque toujours chez les fous sortant
des couvents. Leuret assure .également que le
nombre de fous et des folles érotiques, fournis par
les couvents, devrait effrayer, faire réfléchir les in
dividus avant de prononcer leurs vœux.
Le docteur Mathieu raconte, dans ses études clini
ques sur la femme, qu'il a été souvent appelé don
ner des soins des fillés atteintes de nymphomanie,
la suite d'exaltation religieuse. Un bien sot aveu
glement fit désigner, pendant plus de six cents ans,
sous le nom lubrique de diminution, la saignée pé
riodique laquelle les religieux et religieuses étaient
forcés de se soumettre. Malade ou bien portant au
cun des cloîtrés n'était l'abri du coup de lancette
il fallait tirer du sang pour amortir l'aiguillon de la
chair.
Croirait-t-on que ces saignées périodiques se pra
tiquaient encore, en 4788, dans les couvents des
deux sexes? De plus, on administrait, comme auxi
liaires, des sirops de nymphéa, d'agnus castus, de
pourpier, de laitue; on faisait des lotions réfrigé
rantes, on appliquait aux novices de lames de plomb
sur la poitrine et les lombes, et on les assujettissait
un régime célibitant. Mais tous ces moyens étaient
une bien faible ressource contre l'organisme vénérien
qu éprouvaient les sujets d'un tempérament amou
reux et ces mesures, contre nature, ne servaient
j qu'à troubler les fonctions digestives, et dévelop
per le germe d'une affection érotique.
De là, les médecins ont conclu que pour certaines
personnes idées étroites et au moral faible, l'édu
cation religieuse outrée, qui préconise le célibat
comme un dégré de perfection, est une des causes de
la maladie érotique. Cette vérité, confirmée par l'ex
périence, a donné lieu au proverbe: Le couvent et le
confessionnal sont le berceau de l'hystérie et de la
nymphomanie: là aussi, on interroge souvent les
gens sur des faits naturels tout-à-fait indépendants
delà volonté de l'homme; et. dont Dour la nhnwrt
des péchés énormes en menaçant de l'enfer, ceux
"qui y sont soumis.
Nous n'en saurions plus douter, dit la Vedette, la
destruction des cloîtres et des couvents a été l'un des
bienfaits de notre régénération politique. L'histoire
notera un jour, comme empreinte du sceau de la
vraie philosophie, cette grandeépoque qui ferma ces
catacombes de l'humanité. Le bruit des marteaux a
remplacé les chants lugubres et les gémissements
sacrés: sur ce sol où languissaient quelques mal
heureux séquestrés volontairement de la société
qent ouvriers ont trouvé du travail et de l'aisance.
La France comme la Belgique a des couvents de
moins, mais elle a des ateliers de plus; si la reli
gion a perdu une maison, une manufacture impor
tante est venue accroître la prospérité nationale et le
bien-être individuel. Lequel vaut le mieux de l'an
cien ordre des choses ou du nouveau? Regrette
donc qui bien faire croira, le temps passé; souhaite
qui voudra le retour de quelques institutions évi
demment contraires au bonheur de l'homme, et que
notre époque se flattait d'avoir détruites pour tou
jours
RUPTURE D'UNE ÉCLUSE. Un grave
accident est arrivé Dimanche aux écluses du Sas-de-
Gand, une porte s'est rompue. La navigation risque
d'être suspendue pendant plusieurs jours. Le port
de Gand reste provisoirement fermé tout arrivage
et départ. l
L'ACCIDENT DE VUGHT. Nous lisons daqs
le Courrier de la Meuse, de Maestrichl Yught est
dans la consternation. Mardi, vers 3 1/2 heures de
relevée, un bruit effroyable, semblable un violent
LE PROGRÈS
paraissent m. .111 1)1 kl le iiihanciie.
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CÂlliVUN DE FBB. 1S Novembre.
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