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H« 837. Jeudi,
11 Janvier 1883.
J O L KVA L IKVIMt E8 ET D Iv 1/AKRON DI8SEM EH T.
paraissant le jeudi et le dimanche.
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tlIEMIA DE FER. lr Janvier.
Heures de départ cTYprks
bulletin politique.
La mort du général Chanzy, succédant de près
celle de Gambetta, fait depuis quelques jours, l'objet
de nombreux articles dans la presse française. La
France dit que c'est se demander si M.de Bismarck
n'a point fait un pacte avec la mort pour qu'elle le
débarrasse de ses principaux adversaires. L'Evéne
ment s'écrie:
C'est, hélas! le cas de répéter le refrain de la
ballade célèbre, que personne n'a d'ailleurs jamais
lue: Hurrah! les morts vont vite. Ils font tourbil
lonner les étincelles et les pierres Après Gam
betta, Chanzy. La vieille faucheuse, aux yeux cavés
et aux doigts de squelette, accomplit une terrible
besogne et nous prépare une sombre année. Quel
lugubre début Les deux citoyens qui avaient le plus
vaillamment poussé, il y a douze ans, le sursum
corda de la rage et de la lutte outrance, ne sont
plus. A cinq jours de distance, Chanzy a suivi Gam
betta. C'est croire qu'une malédiction pèse sur
notre pays. Non que ces deux hommes emportent
dans leur tombe le secret du patriotisme et de la
notion du devoir. Mais l'espoir de la revanche sem
blait graviter autour d'eux. Et voilà qu'ils ont dis
paru
Chanzy était un chef d'armée prêt pour le grand
rôle et la suprême responsabilité. Il sentait qu'au
jour des représailles attendues c'était lui et non un
autre, qui devait porter le poids du commandement.
Comme l'écrivait Kleber Bonaparte, il préparait
ses facultés. N'était-il pas, en effet, le seul général
de France qui eût acquis une sérieuse connaissance
de la guerre nouvelle, le seul qui eût tenu sous sa
main et manié près de deux cent mille soldats?...
Les brasseries de Berlin doivent être pleines de
lourds jeunes gens qui choquent gaiement leurs ver
res et boivent au définitif abaissement de la France.
En fait, nous sommes malheureux...
Néanmoins, il serait dangereux de ne pas réagir
au plus vite contre cette tendance au découragement,
si fréquente chez les races nerveuses. Ijn grand
penseur, qui avait été secoué bien cruellement par
la vie, a écrit quelque part: Il faut espérer peu,
mais ne désespérer jamais, Eh bien n'espérons
qu'un peu, mais ne désespérerons pas du tout. La
fin de Gambetta et de Chanzy, bien qu'elle nous
frappe comme un coup de foudre, ne doit ni ébran
ler nos courages, ni faire chanceler nos cœurs. Les
principes survivent aux hommes. Gambetta et Chanzy
sont couchés dans la mort, mais le patriotisme, lui,
est debout. Quand, dans la mêlée, une balle atteint
le porte drapeau, le porte-drapeau tombe, le drapeau
ne tombe pas.
Les funérailles du général Chanzy ont eu lieu
Chàlons au milieu d'une foule considérable
Depuis l'exécution d'Oberdank, le jeune homme
condamné pour l'affaire des bombes de Triesle, les
manifestations anti-autrichiennes se succèdent en
Italie. L'autre jour, Rome, une pierre était lancée
contre la voiture de l'ambassadeur d'Autriche; peu
après, plusieurs coups de révolver étaient tirés sur
l'écussdn de" l'hôtel de l'ambassade par un individu
criant: Vive Oberdank! et que la police a arrêté
immédiatement; voici maintenant ce qu'on annonce
de Rome en date du 8 Janvier
La Société des droits de l'homme a tenté d'inau
gurer un nouveau buste d'Oberdank. La police a
dispersé la réunionet a saisi le buste etdes placards.
Vingt-cinq arrestations ont été opérées.
La ville est parfaitement calme.
Deux placards manuscrits portant les mots suivants,
écrits en italien Mort l'empereur d'Autriche, le
bourreau de l'Autriche, l'assassin d'Oberdank Nous
nous vengerons (Signé) Les Italiens, ont été affichés
cette nuit de chaque côté de la porte du consulat au
trichien.
La police les a fait enlever ce matin.
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La morale de l'Eglise.
Ceux qui connaissent l'Egliseet ses trésors d'indul
gence pour les grands et les riches, ne sont pas éton
nés d'apprendre que M. le comte de Wimpffen,
l'ambassadeur d'Autriche, qui s'est suicidé dans une
vespasienne Paris, a été enterré avec tous les hon
neurs et toutes les prières dû culte.
Si ç'avait été un pauvre diable, que la misère au
rait poussé au suicide, et qui n'aurait pas laissé de
quoi payer un bel enterrement, on sait très bien ce
qui serait arrivé. -
Mais pour l'ambassadeur, le clergé a trouvé des
excuses, des raisons de déroger aux rigueurs cano
niques. Après., enquête naturellement, il a dé
cidé que depuis trois semaines M. le comte n'avait
plus toute la lucidité d'esprit nécessaire pour com
prendre la nature de ses actes. Et M. de Wimpffen
restait ambassadeur!
Quand on voit l'arbitraire qui préside aux déci
sions des ministres du culte catholique, en matière
d'honneurs funèbres, on conçoit de mieux en mieux
la haute raison de la loi, qui leur a enlevé l'autorité
sur les cimetières et qui a décrété l'égalité des droits
de tous' une sépulture décente.
Pour la loi civile, il n'y a ni pauvres, ni riches,
ni grands ménager, ni petits flétrir, selon les
intérêts de la caisse, mais des citoyens qu'elle dôit
protéger sans distinction de rang ou de fortune.
Au point de vue de l'étiquité et de la morale, on
doit reconnaître que la loi civile l'emporte de beau
coup par son inflexible droiture sur la loi religieuse
avec ses distinguo et ses capitulations plus ou moins
suspectes.
La grande école du respect se distingue propos
de la mort de Gambetta. Elle jongle avec ce qu'il y
a de plus ignoble, mais la boue qu'elle soulève
retombe sur elle.
Le Voltaire a péri la tête dans son vase de nuit
et dévorant ce qui s'y trouvait, dit ridiculement l'A-
mi de l'ordre. Gambetta, dont le ventre est tombé en
pourriture,n'a. pas fini tout fait de la même manière.
Mais voici que la presse libéralesuppléel'inégalité,
et le fou furieux s'en va gorgé comme cet autre
ennemi de Jésus-Christ et de l'Eglise.
Voilà le langage élégant, dit le Journal de Bruges,
que lient ses lecteurs Y Ami de l'ordre, l'organe des
gens bien pensants et du bon ton.
Ce n'est certes pas pour y apprendre la civilité
non puérile mais honnête, ni le beau langage que
les parents envoient leurs enfants dans les écoles
congréganistes.
Le poi't d'Anvers en 1881
En 4882, il est sorti du port d'Anvers 4,444 na
vires, dont 3,368 chargés et 4,087 sur lest. Sur
4,444 navires arrivés, 449 seulement étaient belges.
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Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
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