k u H« 837. Jeudi, 11 Janvier 1883. J O L KVA L IKVIMt E8 ET D Iv 1/AKRON DI8SEM EH T. paraissant le jeudi et le dimanche. f i Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W G, Londres. —.Pour la-Hollande: ehiez Nygh et Van Rjimar, Rotterdam. Pour l'Amérique* chez Pethinehill et G" 38, Park Row-New-Yortk. 8 .K. tlIEMIA DE FER. lr Janvier. Heures de départ cTYprks bulletin politique. La mort du général Chanzy, succédant de près celle de Gambetta, fait depuis quelques jours, l'objet de nombreux articles dans la presse française. La France dit que c'est se demander si M.de Bismarck n'a point fait un pacte avec la mort pour qu'elle le débarrasse de ses principaux adversaires. L'Evéne ment s'écrie: C'est, hélas! le cas de répéter le refrain de la ballade célèbre, que personne n'a d'ailleurs jamais lue: Hurrah! les morts vont vite. Ils font tourbil lonner les étincelles et les pierres Après Gam betta, Chanzy. La vieille faucheuse, aux yeux cavés et aux doigts de squelette, accomplit une terrible besogne et nous prépare une sombre année. Quel lugubre début Les deux citoyens qui avaient le plus vaillamment poussé, il y a douze ans, le sursum corda de la rage et de la lutte outrance, ne sont plus. A cinq jours de distance, Chanzy a suivi Gam betta. C'est croire qu'une malédiction pèse sur notre pays. Non que ces deux hommes emportent dans leur tombe le secret du patriotisme et de la notion du devoir. Mais l'espoir de la revanche sem blait graviter autour d'eux. Et voilà qu'ils ont dis paru Chanzy était un chef d'armée prêt pour le grand rôle et la suprême responsabilité. Il sentait qu'au jour des représailles attendues c'était lui et non un autre, qui devait porter le poids du commandement. Comme l'écrivait Kleber Bonaparte, il préparait ses facultés. N'était-il pas, en effet, le seul général de France qui eût acquis une sérieuse connaissance de la guerre nouvelle, le seul qui eût tenu sous sa main et manié près de deux cent mille soldats?... Les brasseries de Berlin doivent être pleines de lourds jeunes gens qui choquent gaiement leurs ver res et boivent au définitif abaissement de la France. En fait, nous sommes malheureux... Néanmoins, il serait dangereux de ne pas réagir au plus vite contre cette tendance au découragement, si fréquente chez les races nerveuses. Ijn grand penseur, qui avait été secoué bien cruellement par la vie, a écrit quelque part: Il faut espérer peu, mais ne désespérer jamais, Eh bien n'espérons qu'un peu, mais ne désespérerons pas du tout. La fin de Gambetta et de Chanzy, bien qu'elle nous frappe comme un coup de foudre, ne doit ni ébran ler nos courages, ni faire chanceler nos cœurs. Les principes survivent aux hommes. Gambetta et Chanzy sont couchés dans la mort, mais le patriotisme, lui, est debout. Quand, dans la mêlée, une balle atteint le porte drapeau, le porte-drapeau tombe, le drapeau ne tombe pas. Les funérailles du général Chanzy ont eu lieu Chàlons au milieu d'une foule considérable Depuis l'exécution d'Oberdank, le jeune homme condamné pour l'affaire des bombes de Triesle, les manifestations anti-autrichiennes se succèdent en Italie. L'autre jour, Rome, une pierre était lancée contre la voiture de l'ambassadeur d'Autriche; peu après, plusieurs coups de révolver étaient tirés sur l'écussdn de" l'hôtel de l'ambassade par un individu criant: Vive Oberdank! et que la police a arrêté immédiatement; voici maintenant ce qu'on annonce de Rome en date du 8 Janvier La Société des droits de l'homme a tenté d'inau gurer un nouveau buste d'Oberdank. La police a dispersé la réunionet a saisi le buste etdes placards. Vingt-cinq arrestations ont été opérées. La ville est parfaitement calme. Deux placards manuscrits portant les mots suivants, écrits en italien Mort l'empereur d'Autriche, le bourreau de l'Autriche, l'assassin d'Oberdank Nous nous vengerons (Signé) Les Italiens, ont été affichés cette nuit de chaque côté de la porte du consulat au trichien. La police les a fait enlever ce matin. -11 w La morale de l'Eglise. Ceux qui connaissent l'Egliseet ses trésors d'indul gence pour les grands et les riches, ne sont pas éton nés d'apprendre que M. le comte de Wimpffen, l'ambassadeur d'Autriche, qui s'est suicidé dans une vespasienne Paris, a été enterré avec tous les hon neurs et toutes les prières dû culte. Si ç'avait été un pauvre diable, que la misère au rait poussé au suicide, et qui n'aurait pas laissé de quoi payer un bel enterrement, on sait très bien ce qui serait arrivé. - Mais pour l'ambassadeur, le clergé a trouvé des excuses, des raisons de déroger aux rigueurs cano niques. Après., enquête naturellement, il a dé cidé que depuis trois semaines M. le comte n'avait plus toute la lucidité d'esprit nécessaire pour com prendre la nature de ses actes. Et M. de Wimpffen restait ambassadeur! Quand on voit l'arbitraire qui préside aux déci sions des ministres du culte catholique, en matière d'honneurs funèbres, on conçoit de mieux en mieux la haute raison de la loi, qui leur a enlevé l'autorité sur les cimetières et qui a décrété l'égalité des droits de tous' une sépulture décente. Pour la loi civile, il n'y a ni pauvres, ni riches, ni grands ménager, ni petits flétrir, selon les intérêts de la caisse, mais des citoyens qu'elle dôit protéger sans distinction de rang ou de fortune. Au point de vue de l'étiquité et de la morale, on doit reconnaître que la loi civile l'emporte de beau coup par son inflexible droiture sur la loi religieuse avec ses distinguo et ses capitulations plus ou moins suspectes. La grande école du respect se distingue propos de la mort de Gambetta. Elle jongle avec ce qu'il y a de plus ignoble, mais la boue qu'elle soulève retombe sur elle. Le Voltaire a péri la tête dans son vase de nuit et dévorant ce qui s'y trouvait, dit ridiculement l'A- mi de l'ordre. Gambetta, dont le ventre est tombé en pourriture,n'a. pas fini tout fait de la même manière. Mais voici que la presse libéralesuppléel'inégalité, et le fou furieux s'en va gorgé comme cet autre ennemi de Jésus-Christ et de l'Eglise. Voilà le langage élégant, dit le Journal de Bruges, que lient ses lecteurs Y Ami de l'ordre, l'organe des gens bien pensants et du bon ton. Ce n'est certes pas pour y apprendre la civilité non puérile mais honnête, ni le beau langage que les parents envoient leurs enfants dans les écoles congréganistes. Le poi't d'Anvers en 1881 En 4882, il est sorti du port d'Anvers 4,444 na vires, dont 3,368 chargés et 4,087 sur lest. Sur 4,444 navires arrivés, 449 seulement étaient belges. '(1 (I t 7 VIRES ACQIIRIT EITNDO ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne lç journal doit être adressé l'éditeur, nie de Dixmude, 59. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-25 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-25. Hou them, 5-30 11-16 5-25. Conjines, 5-30 9-58 11-16 2-41—5-25 Comines-Armentières, 5-30 11-16 2-53. Roulers, 7-45 10-45 - 12-20 4-20 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25. Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25. J t v

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Le Progrès (1841-1914) | 1883 | | pagina 1