Richard Wagner.
Nouvelles locales.
ij^rle
l'aufro causait) avec le marchand. On devine que
l'essayeur dissimufait adroitement, sous les vête-
men\ qu'il portait, soit un pantalon, soit un gilet.
Son Compère faisait ensuite le même manège, puis
tous vieux s'en allaient en déclarant qu'ils n'avaient
rloiydrouvé leur goût.
Deux marchands de notre ville, qui avaient été
victimes de ces adroits voleurs, les ont signalés la
police, et les deux essayeurs n'ont pas tardé être
arrêtés ce sont deux fraudeurs qui habitent l'un
Comines, l'autre Roubaix. On a saisi bon nombre
d'objets d'habillement qu'ils étaient allés vendre
vil prix chez des fripiers.
La police a arrêté également un individu d'origine
allemande, qui, tantôt sous prétexte de vendre des
allumettes, tantôt en demandant la charité, s'intro
duisait dans les maisons avec des allures passable
ment suspectes. Bon nombre de prétendus colpor
teurs et mendiants de ce genre circulent actuellement
en ville et aux environs 011 fera bien de s'en méfier.
Tout fait nouvelle, la conduite de l'évêque de
Liège exemptant les habitants de cette ville des
jeunes et des obligations du Carême cause de
l'épidémie de fièvre typhoïde qui règne chez eux.
Autrefois, pendant que des fléaux de ce genre
s'abattaient sur une population, tout le monde se
livrait aux macérations les plus rigoureuses pour
attirer la clémence du Ciel et être ainsi débarrassé
du mal.
Aujourd'hui les autorités ecclésiastiques encoura
gent leurs ouailles suivre un régime fortifiant
pour être mieux même de résister la maladie.
Au lieu de s'en remettre l'intervention céleste,
on prend ses petites précautions soi-même. On dit
Aide-toi, le Ciel t'aidera
Tout cela sent un peu le fagot, et on a brûlé bien
des gens qui n'en avait pas fait autant que Mon
seigneur de Liège.
s Fées et la
La première des réunions électorales convoquées
par l'Association libérale de Bruxelles en vue de
l'élection sénatoriale du 6 Mars, avait attiré beau
coup de monde Samedi soir l'Hôtel Continental.
M. le sénateur Crocq présidait.
Il a été donné lecture d'une lettre adressée au
président de l'Association par M. Ferdinand Bis-
schoffsheim, qui accepte la candidature.
M. Picard annonce qu'il maintient la sienne.
Dans toutes les sphères de la production humaine,
il y a eu, diverses époques, des génies en avance
sur leur siècle, des novateurs, accueillis avec plus de
stupeur que d'admiration, mais doués d'une sorte de
prescience intellectuelle Richard Wagner était de
ce nombre. L'auteur du Tannhauser est certaine
ment, de tous les compositeurs du siècle, celui qui
a exercé la plus grande influence sur la musique
moderne: d'autres ont été de hautes individualités;
Wagner y ajoute la gloire de chef d'école.
Né Leipzig en 1813, ce maître si controversé
semble d'être ressenti toute sa vie de l'époque trou
blée de sa naissance, alors que l'Allemagne était
secouée jusque dans ses fondements par les dernières
guerres de l'empire français un souffle révolution
naire traverse ses œuvres. Tout jeune, il perdit son
père, greffier d'un tribunal. Sa mère, remariée en
secondes noces, le conduisit Dresde, où il reçut
une excellente éducation. Une symphonie de Beetho
ven, qu'il eut l'occasion d'entendre, fut pour lui une
sorte de révélation, et, partir de ce moment, il se
passionna pour la musique, tout en suivant les
cours de philosophie. Ses première essais dans l'art
datent de 1832.
Chef d'orchestre Magdebourg et Riga, Wagner
se maria dans cette dernière ville avec une artiste du
théâtre et fit représenterJ|)ri
Novice, opéra qui n'obtint *;un fîkccés. Triste et
découragé, Wagner quitta l'Allemagne pour aller
Paris chercher fortune, emportant avec lui Rienzi,
dont il venait de terminer les deux premiers actes
et qu'il espérait faire représenter en France. C'était
en 1841 et c'est seulement vingt ans plus tard que
le Tannhauser fut joué ou platôt sifflé Paris. Mais
l'époque dont nous parlons, Wagner n'obtint même
pas une audition et dut remporter Dresde le Rienzi
et le Vaisseau fantômequ'il avait terminés au milieu
d'une vaine attente et de déboires continuels.
Dresde pourtant lui donna quelques compensa
tions, car Rienzi y fut joué avec succès.
Deux ans après, il est vrai, le Vaisseau volant
échoua bruyamment mais le Tannhauser, repré
senté en 1845, récompense Wagner de sa persévé
rance et bientôt cet opéra fut joué sur presque tou
tes les scènes alllemandes
Peu après son avènement en 1864, le jeune roi
roi Louis II de Bavière prit Wagner sous sa protec
tion exclusive, lui octroya une pension de 4,000
florins et fit représenter grands frais,sur un théâtre
spécial, les œuvres du maître.
Après avoir éprouvé toutes les émotions de
l'homme public, depuis les gémonies jusqu'à l'apo
théose, Richard Wagner vient de s'éteindre Venise,
où il était allé soigner sa santé ébranlée.
Les divers incidents de cette laborieuse carrière
musicale sont trop connus pour que nous les rappe
lons ici les Niebelungen, tout récemment joués
Bruxelles, ont été composés en Suisse, où Wagner
avait dû se réfugier en 1848, après avoir pris part
au mouvement insurrectionnel allemand. Nous nous
bornerons faire remarquer combien était variée la
haute culture de cet esprit remuant qui, en dehors
de son art spécial, s'est relevé comme homme poli
tique, poète et littérateur les brochures dans les
quelles il développe ses théories musicales survivront
peut-être la plupart de ses opéras. (Europe).
Funérailles de Richard Wagner.
On écrit de Bayreuth
Dimanche, quatre heures, les funérailles ont eu
lieu avec le cérémonial annoncé.
La place de la gare était entourée de mâts portant
des bannières noires et ornées d'écussons avec les
titres des opéras de Richard Wagner.
Au centre, stationnaient des chars portant les
innombrables couronnes envoyées de tous les points
de l'Europe.
En face, s'élevait une estrade destinée aux ora
teurs funèbres, le bourgmestre Muncker et le ban
quier Feustel.
Outre les sociétés de Bayreuth au grand complet,
il y avait des députations des sociétés musicales, des
conservatoires, des orchestres, des théâtres lyriques
de toute l'Allemagne.
Le roi de Bavière s'était fait représenter par le
comte Puppenheim et par M. Bùrkel,conseiller privé.
Après les deux discours prononcés du haut de
l'estrade, les accents formidables de la marche du
Gotterdammerung, entonnée par l'orchestre, ont pro
voqué une émotion indescriptible. Jamais deuil public
n'a produit une impression plus profonde. La marche
a été suivie d'un chœur chantée par les sociétés
réunies.
Le char funèbre, traîné par quatre chevaux,
s'est mis en marche, suivant la grande rue de
la gare, l'Operastrasse et la Renn-Weg, jusqu'à la
maison Wahnfried.
Toutes les cloches sonnaient. Les pompiers por
tant des torches, entouraient le char. La distance de
la gare la maison, est de plus d'un kilomètre.
Sur tout le parcours des réverbères étaient allu
més et voilés de crêpe, les maisons étaient pavoisées
et ornées de fleurs.
Le char fit halte devant la grille du jardin, au
fond duquel on voit la maison, que précède, surgis
sant d'une touffe àeverdure, le buste du roi Louis II.
Des jeunes gens prirent le cercueil et le portèrent
jusqu'au caveau.
I
La foule, au dehors, remplissait la rue. Seuls, les
invités entrèrent.
Le pasteur luthérien de Bayreuth fit une prière et
donna la bénédiction, puis le cercueil fut introduit
dans le caveau.
Il n'est point trop tard pour apprécier le talent du
graveur Franck, qui vient de mourir. C'était un ta
lent adroit et se pliant avec aisance au caractère des
maîtres qu'il interprêtait.
Une extrême facilitée de travail et d'assimilation
lui a permis de reproduire les écoles les plus oppo
sées. On l'a vu, en effet, graver d'après les peintres
de la Renaissance avec non moins d'habilité que
d'après les peintres modernes.
Franck faisait partie de cette école de Bruxelles,
nourrie de l'enseignement de Calamatta. Il était de
meuré fidèle la tradition de ce maître compassé et
savant, en l'élargissant toutefois, car pour Calamatta
l'art se circonscrivait dans Raphaël, le Sodoma et
M. Ingres mais il avait gardé de l'éducation pre
mière le goût des tailles régulières et froides. Sa
science n'était pas de celles qui font les œuvres
durables et se renouvelle par l'observation attentive
de la nature. On pourrait la qualifier plus propre
ment de savoir-faire.
Franck laisse inachevée une grande planche
d'après la Revue des Ecoles, de Jan Verhas.
Garde Civique d'Yptes.
SERVICE POUR L'ANNÉE 1883.
rmissiond/aficr les essayer dans l'arrière-ma-
gas^p-oii dân?7une saljç quelconque, pendant que
(Economie).
Le Théâtre de Monsieur Grandsart-Courtois mérite
vraiment une visite. Nous avons eu rarement le plaisir
d'assister un spectacle aussi varié que celui qu'il nous
a été donné de voir Lundi dernier.
Monsieur Grandsart est un prestidigitateur étonnant,
c'est un vrai sorcier; mais lui seul il ne remplit pas
toute la séance. On peut encore entendre et applaudir
M. Morel-Fonbonne. un chanteur Comique de la bonne
école, et, dans les intermèdes, la gracieuse demoiselle
Walkerri-Mazuchetti avec tous ses frères,en attCffidulH
les équilibristes et les trucs étourdissants des secrets
de Miss Aurore.
On annonce pour demain Jeudi, 3 heures, un spec
tacle-gala, avec un programme hors-ligne et une tom
bola gratuite Nous engageons tous nos amis ne pas
manquer d'assister avec leur famille <atte représenta
tion.
1° Le 11 Mars, inspection des arnes et IJe l'équipe
ment pour la 1* compagnie;
2" Le 18 Mars, id. pour la 2e comjpgnie.
3° Le 1' Avril, id. pour la 3' coripagnie.
4Le 8 Avril, id. pour la 4' conpagnie.
5" Le 15 Avril, id. pour la deni^batterie d'artillerie,
chaque fois 9 heures du matin
Ces divers inspections serod passées par MM. les
capitaines et lieutenants comnàndant les compagnies et
la demi-batterie d'artillerie, Jans le local du Rez-de-
Chaussée des Halle M. le feutenant adjudant-major,
officier d'armement, y assista.
Pour ces inspections* les compagnies seront en
grande tenue, chapeau aec plumet MM. les officiers
porteront le ceinturon eituir laqué.
6» Le 22 Avril, neuf eures du matin, dans le Local
du Rez-de-Chaussée de Halles, inspection de l'habille
ment de l'armement i de l'équipement pour tous les
gardes nouvellement \çorporés et pour ceux qui ont
été dispensés de s'habiller'*nnée dernière. Cette in
spection sera passée par tous les' Vnmandants, chacun
pour les hommes incorporés dans leurpompagnie, M.
l'officier d'armement examinera les arme'^cJ'équipe-
ment et en rendra compte au Chef de la Garde.
Exercices pour les Gardes de 21 35 ans.
Les 29 Avril, 6 Mai, 20 Mai, 8 heures du matin et
les 3 Juin, 10 Juin, 8 Juillet, 15 Juillet, 7 h. du matin.
Le 17 Juin, exercice générale pour tous les gardes,
huit heures du matin.