-^o 851. Jeudi,
V-
fàe ANNÉE.
1r Mars 1883.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES II' DE L'ARRONDISSE M li i\ '1'.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqeirit eilndo
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BULLETIN POLITIQUE.
Le cabinet présidé par M. Van Lynden vient de
subir un nouvel échec devant la seconde Chambre
des Etats-Généraux des Pays-Bas, un échec plus
décisif que celui qui l'avait frappé dans la question
des mines de Billilon. il a été battu sur une ques
tion laquelle il attachait une très grande impor
tance: la réforme électorale. Résolu appliquer la
nouvelle loi aux élections du mois de Juin prochain,
il avait demandé l'assemblée d'examiner celte
réforme relative au cens électoral, avant tous les
autres projets dont elle est saisie. A l'énorme majo
rité de 66 voix contre 12 la Chambre a refusé de
passer la discussion du projet ministériel dont
l'adoption eût fatalement entraîné une dissolution et
des élections générales courte échéance. Il est
infiniment plus probable, maintenant que c'est une
dissolution du cabinet que l'on marche.
Les journaux de Paris commentent naturellement
la séance de Samedi de la Chambre des députés, les
discussions qui y ont été engagées et les ordres du
jour qui en ont été le résultat. Ce qui est certain,
c'est que l'opposition anti-républicaine aux abois n'a
pas se féliciter du résultat des premiers coups
qu'elle a voulu porter au nouveau cabinet. Elle n'a
réussi qu'à montrer qu'une majorité imposante est
toujours prête s'unir et se rallier au gouverne
ment républicain chaque fois que des intérêts géné
raux sont en jeu. Par ses deux interpellations mala
droites et intempestives, elle a fourni la Chambre
deiU belles occasions de manifester que le ministère
a sa confiance, et la Chambre ne les a pas laissé
échapper.
La question des droits du gouvernement en
matière de retrait d'emplois militaires va cependant
revenir devant la Chambre, M. Ribot et plusieurs de
ses collègues ayant annoncé l'intention de déposer
une proposition d'après laquelle le retrait d'emploi
ne pourra être prononcé désormais que par décret
du président de la République et sur l'avis motivé
d'un conseil d'enquête.
En mettant un délai entre l'interpellation de Sa
medi et le dépôt de leur proposition, les signataires
ont voulu marquer qu'il n'y a aucun rapport entre
cette proposition de la question des princes, et que
son but est d'empêcher, l'avenir, l'introduction de
la politique dans l'armée, en donnant aux officiers,
en général, une garantie contre les retraits d'emploi
qui pourraient être prononcés pour cause politique.
Ils ne peuvent nier, toutefois, que c'est la question
des princes qui a engendré leur proposition, et
auront de la peine cacher que celle-ci a pour but
de réagir moralement, dans une certaine mesure,
contre le décret que le Journal Officiel de la Répu
blique a publié. C'est pourquoi il nous paraît peu
probable que la Chambre y fasse bon accueil.
A la Chambre des communes d'Angleterre, le débat
sur l'adresse en réponse au discours du trône ne
prendra probablement pas lin avant demain. La
séance d'hier a été occupée tout entière par la dis
cussion de l'amendement annoncé par M. Parnell et
tendant blâmer la rigoureuse application du régime
de répression en Irlande.
La Gazette de Allemagne du Nord annonce son
tour, que l'empereur Guillaume seul répondu
jusqu'ici la lettre du Pape relative la question
religieuse, et que le gouvernement en est seulement
l'élaboration de la note par laquelle il répondra
celle du secrétaire d'Etat du Saint Siège.
La feuille officieuse saisit cette occasion pour dire
que les négociations ne peuvent être abordées en
détail que par voie de correspondance diplomatique
et non dans une lettre personnelle du souverain. Il
n'est pas étonnant qu'après la réponse peu conci
liante donnée par la curie, la presse officieuse essaye
de donner la lettre de l'Empereur un caractère
simplement confidentiel elle oublie cependant que
c'est par une lettre de même nature, contre-signée
par le prince de Bismark, que les négociations ont
été entamées et que, par conséquent, une telle cor
respondance a beaucoup plus de portée qu'une sim
ple lettre de courtoisie. D'autre part, un journal de
Berlin, le Tageblatt, annonce que le prince Radzi-
will, aide de camp de l'Empereur, a été reçu Rome
par le Pape en audience privée. Celte visite peut
aussi avoir une importance. 11 est vrai que la famille
Radziwill est fort cléricale, et ce fait suffit pour
expliquer l'audience en question. Mais il n'exclut
pas la possibilité d'une mission dont le prince Rad
ziwill serait chargé.
Quoi qu'il en soit, on peut conclure de la marche
de cette affaire qu'à Berlin on tâche par tous les
moyens d'amener une entente, sans toutefois trop se
compromettre en cas d'insuccès.
Du reste l'attitude du parti national-libéral pen
dant les dernières séances de la Chambre des dépu
tés ne fait nullement prévoir un rapprochement.
Ypres, le 28 Février 1883.
Les funérailles de Monsieur le Chevalier
Auguste Hynderick ont été célébrées Lundi
passé au milieu d'un grand concours de mon
de,venu de toutes parts pour donner au regretté
défunt une dernière marque de sympathie
qu'il avait si justement acquise.
Tous ses concitoyens avaient tenu donner
cette solennité funèbre tout l'éclat qu'elle
devait avoir. Aussi dès neuf heures et demie
du matin, la rue de Lille regorgeait d'une
foule immense et recueillie; la Garde Civique,
toute entière, dont l'honorable défunt était le
Chef bien-airaé, était sur pied le Corps des
S^ppursrPpmpiers, musique en tête, était sous
les armes; la Ligne rendait les honneurs
militaires celui-ci que Sa Majesté avait
décoré de la croix d'officier de son ordre; le
Conseil Communal, dont M, le Chevalier
Ilyndèrick avait fait partie pendant de longues
années, y assistait en corps tous les officiers
de la garnison d'Ypres, en prenant place dans
le cortège, avaient voulu payer un juste tribut
de regrets leur ancien.collègue de l'armée.
Les coins du poêle étaient tenus par Mon
sieur Dusillon,Capitaine de la Garde Civique,
Monsieur Vanheule, Bourgmestre de la ville,
Monsieur Criem, Lieutenant d'Artillerie de la
Garde Civique, et Monsieur Valcke, Capitai
ne Commandant des Sapeurs-Pompiers.
Après le service religieux, le convoi funèbre
s'est dirigé vers le cimitière de Brielen, où
devait avoir lieu l'inhumation dans le caveau
de la famille.Un monde énorme a accompagné
le cortège jusqu'à la sortie de la ville c'est
ce moment que la Milice Citoyenne a dit un
dernier adieu son regretté Chef et que la
troupe l'a salué d'un feu de peloton.
Après une courte cérémonie l'Eglise de
Brielen, les nombreux assistants se sont réunis
autour du cercueil pour entendre les discours
Su'ont prononcés Monsieur Dusillion, au nom
e la Garde Civique et Monsieur Vanheule, au
nom de la ville d'Ypres, et qui ont vivement
impressionné l'auditoire.
DISCOURS prononcé par M. Dusillion,
capitaine commandant ad-intérim, au nom de
la Garde Civique d'Ypres
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7.OO
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS: Annonces: ki ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Messieurs,
Avant que cette tombe ne se ferme pour toujours sur
les restes mortels «le l'homme de bien, du Chef dévoué
que la mort vient d'enlever notre affection, qu'il me
soit permis au nom de la Garde Civique d'Ypres de lui
adresser un dernier, un suprême adieu.
Né Ypres, le 14 Juillet 1817, M. le Chevalier Aug.
Hynderick, doué d'un carctère énergique, d'une intelli
gence vive et prompte se sentit attiré vers la carrière
des armes. Après avoir fait d'excellentes études, il fut
admis, le 1' Juillet 1833, l'Ecole Militaire d'où il sor
tit le 19 Août 1838 avec le grade de Sous-Lieutenant de
Cavalerie. Désigné l'année suivante par le Gouverne
ment pour prendre part au voyage de circonnavigation
bord du navire français l'Oriental-Hydrographe, il ne
rejoignit le lr Régiment des Guides que le 1' Mai 1842.
Promu au choix au grade de Lieutenant le 25 Juillet
1849, tout promettait un magnifique carrière ce bril
lant Officier, lorsque, sur sa demande, il fut démission
né le 31 Août 1850.
Mais l'inaction ne pouvait convenir cette nature ar.
dente, aussi le voyons-nous accepter successivement les
mandats de Conseiller Communal et de Membre du Bu
reau de Bienfaisance Vlampr^inghe, puis, plus tard,
ceux de Conseiller Communal et d'Echevin Ypres.