'se
Causerie hygiénique.
DISCOURS prononcé par M. Vanheule,
Bourgmestre de la ville d'Ypres.
N'oublions pas de dire que les pauvres
d'Ypres et de Brielen n'ont pas été oubliés
dans cette triste circonstance; une abondante
distribution de pains leur a été faite par les
soins des administrations charitables.
(Journal de Gand.)
Une voix plus autorisée que la mienne retracera les ser
vices émihents qu'il rendit en ces qualités sa ville
natale.
Déjà le 17 Mai 1864, après qu'une mort prématurée
eut enlevé notre Milice Citoyenne son jeune Chef,
M. Polydore Boedt, le Corps d'Officiers n'hésita pas,
l'unanimité, de lui donner pour successeur M. le Che
valier Hynderick que la franchise et la loyauté de son
caractère, son expérience, son esprit pour la discipline
désignaient tout particulièrement pourremplir les fonc
tions si délicates et parfois si ardues deCommandant de
la Garde Civique.
Ce choix fut des plus heureux, le Chevalier Hyndé-
rick se dévoua corps et âme la tâche nouvelle qu'il
venait d'entreprendre, sous son commandement éner
gique et bienveillant, le bataillon d'Ypres ne tarda pas
occuper un rang distingué parmi les milices du
Royaume;
Travailleur infatigable, administrateur modèle, le
Commandant sut gagner l'estime et l'affection de tous
ses subordonnés. Prenant une large part, soit au sein
du Conseil Communal, soit partout ailleurs, aux mesu
res qui avaient pour but le développement et l'amélio
ration d'une institution laquelle il était fier d'appar
tenir il n'était pas moins soucieux de la dignité des
Officiers et Sous-Officiers auxquels il prêchait d'exem
ple, aussi mettait-il tout en œuvre pour les rendre
même de bien remplir le mandat qu'ils tenaient de
leurs concitoyens.Esclave de la discipline.il neconnais-
sait ni la faveur ni l'intrigue et ses sympathies se diri
geaient de préférence vers ceux qui accomplissaient
scrupuleusement leur devoir.
Tant que ses forces le lui permirent, il lutta vaillam
ment contre la maladie qui devait l'enlever notre
affection; déjà fort souffrant, nous le vîmes, soutenu
par son incomparable énergie, venir s'asseoir parmi
nous pour fêter l'anniversaire de notre Roi et témoigner
joyeusement du bonheur qu'il éprouvait de se retrou
ver, une fois encore, au milieu de ceux dont il se sépa
rait avec tant de regrets. Et cependant, bien qu'éloigné
de ses chers camarades, comme il se plaisait nous ap
peler, il ne cessait de s'occuper du Corps placé sous ses
ordres, il s'intéressait tous ses travaux et ne pouvant
plus prendre part ses plaisirs, il s'ingéniait par des
dons aussi généreusement que délicatement offerts,
stimuler l'émulation et l'adresse des membres de la So
ciété de Tir dont il était le Président d'Honneur.
Déjà il était Chevalier de l'Ordre de Léopold depuis
1864, lorsqu'en 1880. l'occasion du cinquantenaire de
notre Indépendance Nationale, S. M. le Roi, voulant
une fois de plus récompenser ses longs et loyaux servi
ces lui donna la Croix d'Officier.
Ce fut avec une satisfaction générale que les Mem
bres delà MiliceCitoyenne apprirent la nouvelle distinc
tion dont leur digne Chef venait d'être l'objet il nous
semble encore entendre les paroles vibrantes de patrio
tisme que le Major nous adressa en réponse aux félici
tations du Corps d'Officiers et quand le moment de la
séparation fut venu, nous serrant tous chaleureuse
ment la main il exprima l'espoir qu'un prompt rétablis
sement lui permettrait de revenir parmi nous,
Hélas! il ne devait malheureusement pas être ainsi
tandis que sa robuste constitution nous faisait espérer
une guérison prochaine, une complication soudaine de
la maladie est venu l'enlever l'amour des siens et pri
ver, du même coup, la garde du Chef qu'elle était heu
reuse et fière de posséder.
Puissent les regrets universels que cause ia mort de
M. le Chevalier Hynderick apporter un soulagement
la douleur de sa famille éplorée pour nous, son souve-
nir demeurera gravé dans nos cœurs; jamais nous n'ou
blierons le Chef dévoué que nous avons eu le bonheur
d'avoir notre tête pendant dix huit années.
Adieu Major, adieu notre bon et digne Chef, que vo
tre âme délivrée des souffrances d'ici bas,repose en paix
et reçoive dans un monde meilleur la récompense que
Dieu réserve aux hommes de bien.
Messieurs,
Vous venez d'entendre l'expression des sentiments
d'e-time et de sympathie de notre milice citoyenne
pour le digne cbet auquel elle a rendu aujourd'hui les
derniers honneurs. On vous a dit avec quel tact et
avec quel dévouement il a rempli le.' mandat dont il a
été investi, et la haute distinction qui en a été la juste
récompense on vous l'a dépeint tel qu'il a agi sous
l'uniforme du soldat, plein de franchise, de loyauté et
d'énergie.
Je croirais manquer mon devoir si, au nom de
l'Administration communale, je ne complétais ce por
trait en traçant larges traits les services que le re
gretté défunt a rendus dans la vie civile.
Monsieur le Chevalier Auguste Hynderick éprouvait
un véritable besoin de faire le bien et de consacrer sa
vie au profit de la chose publique. 11 venait peine
d'obtenir, sur sa demande, sa démission d'Officier de
Cavalerie, que nous le trouvons dans le village de
Vlamertinghe exerçant, avec autant de zèle et de
modestie, les fonctions de Membre du Conseil commu
nal et du Bureau de Bienfaisance jusqu'à la fin de 1862,
époque laquelle il fixa définitivement son domicile
en notre ville. Son intelligence, son expérience et son
activité, le prestige de sa personne, le rang qu'il
occupait dans la société, le désignèrent naturellement
au choix de ses concitoyens pour les représenter la
commune. Il fut élu Conseiller au mois d'Octobre 1866,
et il ne tarda pas justifier ce témoignage de confiance.
Caractère fortement trempé, il ne suivait que la ligne
tracée par sa conscience. Doué d'un large sens prati
que, il sut jeter la lumière dans toutes les discussions
aucune question ne fut l'objet de nos délibérations
sans qu'elle n'eut subi de sa part un examen minutieux.
Son jugement était droit, et son opinion eut souvent
dans nos débats une influence prépondérante. Tenace
parce qu'il avait des convictions fortes et éclairées, il
s'inclinait avec déférence devant les décisions, quel-
qu'elles fussent, de ses collègues.
Par arrêté Royal du 10 Août 1869, il lut appelé aux
fonctions d'Echevin. C'est surtout depuis lors que j'ai
pu, par nos rapports journaliers, apprécier ses excel
lentes qualités. Chargé spécialement des travaux et de
l'Administration des biens communaux, il déploya un
zèle exemplaire dans l'accomplissement des devoirs
que cette nouvelle charge lui imposait. Rieu n'échappa
son œil vigilant; aucun tevenu ne fut perdu, et cha
cun des services qui lui furent confiés subit de notables
améliorations. Sa comptabilité était d'une scrupuleuse
exactitude.
Sa sollicitude ne se borna pas aux objets spéciale
ment soumis sa surveillance et sa direction Toujours
je trouvai en lui le plus ferme soutien pour organiser
et développer l'instruction publique. Le bien-être des
enfants était le plus constant de ses soucis. Parcimo
nieux des deniers de la ville, il n'hésitait jamais
lorsqu'il s'agissait de les affecter des dépenses tendant
donner de l'attrait l'école et en améliorer les con
ditions hygiéniques; il vota avec enthousiasme tous les
crédits nécessaires pour permettre cette branche si
importante de l'administration de prendre toute l'exten
sion dont elle est susceptible. Ses actes étaient dictés
par la profonde conviction que là. dans les écoles, dans
la bonne éducation de l'enfance, git la vraie source de la
prospérité du pays.
Comme homme politique, il combattit toujours dans
les rangs du parti libéral; il appartenait ce groupe
d'hommes modérés qui poursuivent le progrès avec
courage, persévérance et prudence, et qui évitent de
s'exposer perdre le fruit de longues fatigues en
s'aventurant avec trop d'élan dans des routes incon
nues. Il était d'avis qu'il faut laisser aux fleurs le
temps de féconder la graine et de développer le germe
qui doit perpétuer les végétaux qui les portent.
Né en 1817, il avait atteint, lorsque la révolution de
1830 enfanta notre pacte fondamental, l'âge où l'âme
reçoit les impressions les plus indélébiles. 11 a grandi
pendant que le sol de notre patrie était enseveli sous la
neige d'un long hiver politique et qu'un pouvoir
arbitraire immobilisait, comme la glace, le cours de
nos aspirations les plus légitimes II entra dans l'ado
lescence l'époque où le soleil de la liberté pénétra
notre atmosphère de sa chaleur vivifiante. Un Roi sage
venait de monter sur le trône, et ce fut au milieu de
cet enthousiasme national que naquit en lui le désir de
ceindre l'épée pour la défense de la patrie. Toute sa vie,
il resta fidèle ces sentiments toute sa vie, il a aimé
avec passion notre Roi et nos libres institutions. Son
patriotisme était pur, car il avait ses racines dans la
noblesse de son cœur. Aussi honnête que ferme, il
jouissait de l'estime de ses adversaires comme de celle
de ses amis, et si un jour quelque tempête eut menacé
de troubler la marche de notre navire, il se serait
dressé sous l'impulsion de sa maie énergie pour com
battre les flots d'où que le vent les chassât. Chacun
eut mis en lui sa confiance, certain que sa main vigou
reuse n'eut pas lâché le gouvernail dont il avait accepté
la garde.
Tel fut le citoyen que la mort, après de longs et
pénibles apprêts, vient de ravir sa famille, sa ville,
son pays, pour transporter son âme en face de l'Infini,
là où commence pour Thomme de bien la vraie vie,celle
qui est le terme de nos espérancësj
Le parquet de Gand vient d'arrêter un ancien
congréganiste de la plus belle eau, valet du pied
dans une maison de cette ville, sous l'inculpation
de faits de la plus répugnante immoralité. Cetindivi-
du introduisait dans la maison de ses maîtres de
jeunes garnements, ses complices; il se livrait en
outre sur la voie publique des actes ignobles.Sur
pris en flagrant délit, il a été écroué.
En ce moment où le typhus fait des ravages dans
plusieurs localités du pays, nos lecteurs nous sauront
gré sans doute de leur rappeler quelques prescrip
tions utiles suivre, en vue sinon d'éviter que
cette maladie n'élise domicile chez nous au moins
d'en empêcher la propagation.
Il importe qu'en ces temps d'épidémie, les mai
sons soient tenues dans un étal constant de propreté,
tant l'intérieur qu'à l'extérieur.
Les eaux ménagères doivent avoir un écoulement
constant et facile, soit jusqu'aux égoûls, soit jus
qu'aux puisards, de façon ne jamais séjourner ni
dans les cours, ni dans les rues, ni dans les jardins.
On évitera aussi les infiltrations d'eaux malsaines
dans les puits; or, l'on sait que c'est surtout par les
eaux servant de boisson que l'infection s'opère. Les
puits qui reçoivent les eaux d'infiltration du sol
sont, dans beaucoup de maisons, presque contigus
aux fosses d'aisance et celles-ci, moins profondément
situées, envoient leurs infiltrations directement dans
le puits qui devient ainsi un véritable foyer d'infec
tion.
L'air d'un logement sera renouvelé tous les jours,
les lits étant ouverts.
On ne laissera jamais séjourner longtemps dans
les appartements les vases contenant les urines, les
eaux de vaisselle ou les eaux ménagères; il serait
même nécessaire de rincer tous les jours les vases de
nuit avec un verre liqueur environ d'eau de javelle.
Il faut balayer souvent les places habitées; si celles-
ci sont peintes l'huile on les lavera de façon en
lever les matières organiques qui se déposent sur les
murs; si, au contraire, elles sont peintes la chaux,
il convient de les badigeonner souvent. Les cabinets
d'aisance devront souvent être ventilés, et comme
la campagne, on ne peut guère exiger d'avoir des
cabinets soupape, l'on fera bien d'y jeter de temps
en temps un kilo de sulfate de fer dissous dans l'eau;
cette substance ne coûte que quelques centimes le
kilo.
Il est indispensable de laver souvent les escaliers,
le sol des corridors et des places habitées et de bien
les essuyer aussitôt après le lavage, pour éviter un
excès d'humidité toujours nuisible. L'eau suffit
ces lavages, mais dans les cas d'infection et de mal
propreté ancienne, on fera bien d'ajouter l'eau 1 p.
100 d'eau de javelle.
Il serait puéril de vouloir prendre des mesures
préventives contre l'importation du typhus. Mais un
cas isolé étant donné, il existe des moyens efficaces
pour prévenir la formation de foyers et la dissémina,
tion du mal. L'isolement du malade est inutile, ca"
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