I
15 Mars 1883.
6 FRANCS PAR AN.
No 855. Jeudi,
43» uùt
JOUlVi\AL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par XAgence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-llerbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne el l'Irlande: chez Géo Street et
C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street \V C, Londres. Pour la Hollande chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et Cu
38, Park Row-New-York.
Heures de départ d' Ypres
Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00
Ypres, le 14 Mars 4883.
Ypres eo 1583.
A la fin du 13e siècle, l'organisation muni
cipale était complètement développée dans la
ilupart des villes de Flandre les membres
.u Magistrat étaient électifs et annuels.
Malheureusement les habitants avaient
laissé se former dans leur sein une aristocra
tie bourgeoise, qui se perpétuait dans les
charges, faisait servir ses intérêts particu
liers les ressources financières des villes, et
considérait les fonctions échevinales comme
un héritage. Cette administration oligar
chique, étroite, jalouse et despotique, provoqua
souvent des troubles sanglants. Ce fut bien
pis lorsque les familles échevinales, se ralliant
aux leliaerts, demandèrent l'appui des monar
ques français pour étouffer les îustes revendi
cations de là population travailleuse.
Nous ne nous occuperons en ce moment que
des troubles d'Ypres:
1280 Emeute des drapiers contre le Magistrat
qui se refusait écouter leurs plaintes.
1303 Les foulons repoussés de devant St-Omer
accusent le magistrat de trahison: mas
sacre de l'avoué de la ville et de 9 éche-
vins.
1325 La commune ouvre ses portes Zanne-
kin elle réclame un Magistrat nommé
par les métiers et pris dans ceux-ci.
1328 Après la défaite de Cassel,Ypres se rend
au roi de France, malgré l'opposition
des tisserands et des foulons mille
d'entr'eux sont bannis ou emmenés en
otages les métiers, après avoir livré
leurs armes, sont décimés. Les bannis
allèrent se fixer sur les bords de la
Tamise, préparant la fois, dès ce mo
ment, la ruine de la Flandre et la gran
deur de l'Angleterre.
1338-45 A l'époque de Jacques Van Artevelde,
les métiers d'Ypres furent des premiers
soutenir le héros des communes ils
restèrent fidèles la cause de la liberté,
même après le meurtre du Ruwaert.
1348 Réaction aristocratique les tisserands
succombent après avoir tenté un dernier
effort: sept de leurs chefs sont décapités.
1353 Nouvelle révolte des tisserands, des
foulons et des autres artisans de la
Halle.
1361 Le Magistrat, au mépris des privilèges
de la cité, ne procède pas au renouvelle
ment annuel le peuple envahit l'hôtel-
de-ville, et le comte doit maintenir les
franchises communales.
1380 Le comte établit des impôts illégaux
révolte des tisserands. Entrée du comte
Ypres: 300 condamnations capitales;
le Magistrat est nommé par le comte,
contrairement aux privilèges.
1381 Emeute sanglante des tisserands et des
foulons.
1381 Philippe Van Artevelde est reçu Ypres
comme s'il eut été le comte en per
sonne le Magistrat populaire est ré
intégré. Mais après la prise de Wervicq
et de Menin par Charles VI, Ypres ouvre
ses portes au roi, et achète son pardon
par une amende de 5000 lis d'or les
capitaines des rebelles sent exécutés.
Dès lors la réaction aristocratique est
définitivement victorieuse, en même
temps que s'accentue le mouvement d e-
migration.
1383 La défaite de Roozebeke n'avait pas
abattu tous les courages les Gantois,
les Brugeois, et leurs auxiliaires anglais
s'avancent vers Ypres. Le comte y avait
rassemblé le plus de seigneurs qu'il
avait pu et ses meilleures troupes il
craignait que les métiers, toujours atta
chés aux Gantois, ne se rendissent
ceux-ci. Les Gantois se confiaient dans
les sympathies des habitants dont la
ffupart comptaient un frère ou un ami
oarmi les assiégeants. Cet appel ne fut
jas entendu ceux qui n'avaient pas eu
e courage de s'exiler l'invasion de
Charles VI, n'osèrent pas briser le joug
qui pesait sur eux.
Le siège d'Ypres marque la fin de l'ère com
munale de l'antique cité. Déjà, l'année précé
dente, les échevins étaient venus au château
de Lille remettre entre les mains du comte
leurs archives municipales. La ruine maté
rielle suivit la ruine politique les faubourgs
d'Ypres, quartier des tisserands, avaient été
détruits par les leliaerts pendant le siège ils
ne se relevèrent plus. Cette laborieuse et virile
population avait émigré, portant aux libres
communes d'Angleterre et de Hollande, avec
son industrie, source de la richesse nationale,
la haine d'une aristocratie arrogante, vendue
aux pires ennemis de la patrie. E.
On lit dans la chronique locale du journal
le Phare d Alexandrie
Nous sommes heureux pour M. de Brouwer de
cette nomination que nous enregistrons cependant
avec regret, car nous perdons en lui un magistrat
intègre et éclairé plein de tact et de savoir faire,
qui, pendant son séjour en Egypte, a su rendre de
grands services l'œuvre de tribunaux de la réforme.
M. de Brouwer, son arrivée en Egypte, était
désigné pour un siège de magistrat au tribunal
d'Ismailieh et dès son arrivée ses collègues l'ont élu
la présidence du tribunal. Au bout d'un an il fut
transféré Alexandrie, où ses collègues le nommè
rent encore dès son arrivée la présidence du tribu
nal,et pendant cinq années cette élection se renouvela
tous les ans,ce qui prouve en quelle estime le tenaient
les collègues de M. de Brouwer et quel cas ils fai
saient de ses hautes capacités et de son caractère
affable et courtois.
Nous pouvons terminer en disant que M. de
Brouwer et Mme de Brouwer, qui avaient su gagner
dans la société d'Alexandrie de nombreuses sympa
thies, emporteront avec eux les regrets de tous ceux
qui ont eu le plaisir de les connaître.
On lit dans l'Echo d'Orient
M. de BROUWER.
La Magistrature de la Réforme, comme on appelle
la Juridiction mixte en Egypte, perd l'un de ses
membres les plus distingués.
M. de Brouwer, juge pour la Belgique, aux Tri
bunaux égyptiens de 1r" instance, est nommé Gou
verneur de la Flandre Occidentale avec siège
Bruges. C'est un fort beau poste qu'occupera digne
ment le nouveau titulaire, nous en sommes convaincus.
Mais aux félicitations que nous adressons au gou
vernement belge ainsi qu'à M. de Brouwer, nous
joindrons nos regrets de nous voir enlever un ma
gistrat qui avait su, par ses éminentes qualités, son
mérite personnel, se faire une grande place parmj
PROGRES
PAKAISS.1ST LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIR1T EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem.' Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. lr Janvier.
4-00 6-23 9-03 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-25.
Houthem, 5-30 11-16 5-25.
Comines, 3-30 9-38 11-16 2-41- 5-25
Comines-Armentières, 5-30 11-16 2-52.
Roulers, 7-45—10-45 - 12-20-4-20 - 6-30.
Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22.
Gourtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25.
Gourtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25.
Gourtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-23.
Départ. M. de Brouwer, vice-président du
tribunal Mixte d'Alexandrie, a donné ces jours der
niers sa démission de magistrat des tribunaux de la
réforme, pour rentrer en Belgique, son pays, où son
gouvernement vient, dit-on, de le nommer au poste
de Gouverneur de la Flandre Occidentale, résidant
Bruges, une des plus anciennes et célèbres cités de
Belgique.