Le monument de Tacambaro Audenarde.
Chronique Judiciaire.
Nouvelles locales.
ne manque que des sabords pour compléter
l'illusion.
C est là qu'a eu lieu Dimanche dernier le
Bal des sous-officiet s de l'Ecole d'Equitation.
Une panoplie décorait le fond de la salle.
De petits drapeaux aux couleurs belges enguir
landaient le haut du plafond. Un orchestre
disposé seconder l'ardeur de nos jeunes sous-
officiers, le préparait aux plaisirs de la danse,
et l'on se fait aisément une idée de l'entrain
qu'elle était destinée avoir et qu'elle a eu
en effet.
C'est que l'idée-mère de cette fête était une
pensée de fraternité. Enfants de la même
patrie, portant des uniformes différents, ce
qui faisait le plus charmant effet, ils n'en ont
pas moins une noble mission remplir.
Les uns de combattre l'ennemi du dehors,
l'étrange»*, si le malheur voulait qu'il envahît
notre pavs. Les autres de réduire merci ceux
qui voudraient porter atteinte nos libres
institutions, l'ordre qui, depuis 1830, règne
sans interruption dans notre pays, et n'a été
troublé, de rares intervalles, que par des
grèves et des émeutes partielles.
Il faut donc louer hautement les organisa-
teurs de cette charmante fête dansante. Elle
battait son plein, lorsque tout coup l'on
annonce le chef de l'Ecole d'Equitation.
Le colonel Blomberger fait son entrée. L'or
chestre joue la Brabançonne et des acclama
tions enthousiastes saluent ce brave et digne
officier, aussi aimé et estimé dans l'armée,
qu'il l'est dans la boiirgeoisie d'Ypres.
On le voit, rien n'a manqué cette fête, pas
même la bienfaisance.
La jeunesse généreuse sait s'amuser en
faisant le bien.
Elle s'est souvenue qu'il y avait là-bas, le
long de notre littoral, Blankenberghe,
Heyst et la Panne, des veuves et des petits
enfants, privés de ceux qui étaient leur gagne-
pain et que les flots impétueux avaient en
gloutis. Elle a voulu leur venir en aide. Le
Îroduit de la collecte a été versé dans la caisse
u comité constitué en vue de secourir cette
grande infortune.
Honneur aux sous-officiers de l'Ecole d'Equi
tation qui ont rempli si bien le but qu'ils vou
laient atteindre.
Ils ont reçu leurs frères d'armes avec la
courtoisie d'hommes du meilleur monde.
Faisons des vœux pour que de semblables
fêtes se renouvellent. Elles seront la consécra
tion de l'union entre l'armée et la Garde ci
vique.
Nous recevons la communication suivante:
Il est un respect qu'on devrait élever la hauteur
d'un culte: celui que tout peuple éclairé et reconnais
sant professe pour la mémoire de ceux qui sont
tombés, martyrs du devoir.
Les monuments publics dressés en souvenir des
soldats morts au champ d'honneur, devraient être
l'objet de soins constants et les municipalités qui
ont pour mission de veiller la conservation et
l'entretien des pierres commémoratives, ne peuvent
jamais laisser planer sur elles le moindre soupçon de
négligence ou d'indifférence.
Cette réflexion est venue nous assaillir et nous
obséder péniblement, il y a quelques jours, en re
gardant et en examinant de près le monument qui se
trouve l'entrée de la petite ville d'Audenarde.et qui
rappelle la glorieuse et néfaste journée du 11 Avril
1865. Aucun de nous ne peut avoir oublié le pénible
retentissement que produisit, en Belgique, la nou
velle de la défaite de Tacambaro.
Deux cent cinquante de nos compatriotes, allant
au feu pour la première fois, avaient vaillamment
résisté, pendant cinq heures, trois mille dissidents
commandés par Régulés.
Mais enfin, accablés par le nombre, enfermés dans
un brasier ardent allumé par l'ennemi, ayant dix de
leurs officiers morts ou grièvement blessés, se trou
vent bout de munitions, nos braves volontaires
furent obligés de se rendre.
L'honneur du nom belge était sauf.
Ce fait d'armes a été diversement apprécié par les
auteurs militaires. j...
On a parlé de surprise et d'inexpérience dahs
l'art de conduire les troupes, alors qu'on aurait
bien fait d'attribuer la principale cause du désastre
au trop grand fractionnement des forces dont on
disposait dans ces contrées lointaines, où l'imprévu
devait évidemment peser pour beaucoup dans l'issue
des rencontres.
Mais, en laissant de côté les controverses tactiques
et stratégiques, il est cependant un point sur lequel
tous les écrivains sont d'accord, c'est que nos com
patriotes ont fait, Tacambaro, des prodiges de
valeur. Chazal, Delannoy, Galmaert, Petit et Vanden
Busch succombent après une résistance qui rappelle
les exploits les plus glorieux de l'antiquité. Le major
Tydgadt, quoique criblé de blessures, dirige encore
le feu avec précision et exhorte ses combattants.
Le brave Emile Walton qu'on n'a pas manqué
d'accuser de témérité arrête du geste et du regard
le général Régulés, qui vient de proposer aux Belges
une capitulation honorable, et s'écrie: Ne vous y
fiez pas, c'est une ruse de guerre. Enfin Arsène de
Schrymakers soutient une lutte désespérée de plu
sieurs heures, dans un logement auquel les dissi
dents avaient mis le feu;et lorsque,épuisé de fatigue,
il rejoint ses compagnons de captivité, il a la main
gauche mutilée et porte une large blessure au genou.
On n'en finirait pas si l'on devait citer tous les
actes d'intrépidité, de sangfroid et d'héroïque abné
gation dont furent témoins, le 11 Avril 1865, les
soldats de Régulés et les habitants de Tacambaro.
Nous avons parlé, en commençant cet article, de
l'impression profonde que l'on ressentit dans le pays
l'annonce de ce glorieux insuccès des armes belges
sur la terre mexicaine. La première douleur passée,
on songea immortaliser la mémoire de nos vail
lants compatriotes, et une souscription nationale
permit, en 1867, de leur ériger un monument dont
le sujet fut traité, avec infiniment de talent, par
notre célèbre Geefs.
C'est Audenarde que fut formé le corps expédi
tionnaire mexicain, c'est Audenarde aussi que
devait se dresser le socle commémoralif des premiè
res victimes de la cause laquelle se dévouaient nos
frères belges.
Depuis seize ans, le monument est là, l'entrée
de la petite cité de Hans Kryger.Les Audenardois y
passent et repassent, calmes, impassibles et insou
ciants des outrages infligés, l'œuvre de notre émi-
nent statuaire, par la malveillance des uns et la
négligence des autres.
L'enceinte grillée du monument est remplie de
pierres et de décombres et une mutilation bien
visible a été faite la femme appuyée sur le socle.
A qui incombe la responsabilité de ce déplorable
état de choses C'est ce qu'il s'agirait de savoir au
plus tôt, car il n'est pas possible qu'on laisse ainsi,
exposé aux profanations des mauvais garnements,
un souvenir qui doit être cher au cœur de tous les
belges, et qui dit bien haut que la mère-patrie n'ou
blie pas ceux de ses enfants qui, fidèles aux grandes
et fortes traditions, vont porter au loin un nom dont
rien jusqu'ici n'est parvenu ternir l'éclat. A.M.
(Echo de l'Escaut).
Le dernier numéro du Bibliophile du Nord, cata
logue de livres et plans anciens ou modernes, édité
par la librairie Crépin, de Douai, contient une jolie
collection de gravures et de plans anciens que nous
recommandons nos lecteurs de se procurer.
Ces jolies planches, des meilleurs graveurs du
XVIIe et du XVIIIe siècle, (les Leclercq, des Cochin,
des Surugue, des Baudouins, etc., ont leur place
marquée chez toute personne qui s'intéresse un peu
l'histoire de notre pays. Leur cachet d'ancienneté,
rehaussé encore par le mérite d'une exécution des
plus soignées, leur agréable aspect décoratif les
recommande assez aux amateurs pour que nous ne
croyons pas devoir insister plus longtemps pour les
décider adresse leur demande de catalogue la
librairie Crépin, de- Douai, qui leur expédiera
franco sur demande affranchie. Ils sont sûrs de
trouver dans cet important travail plusieurs pièces
curieuses qui pourront leur intéresser au plus haut
point.
La Cour de cassation a prononcé Mercredi son
arrêt dans l'affaire Pellzer. Cet arrêt, longuement
motivé et dont la lecture a pris vingt minutes
examine successivement chacun des quinze moyens
invoqués l'appui du pourvoi. Il déclare qu'aucun
des motifs ne peut être admis, que les prescriptions
peine de nullité ont été observées dans la procé
dure et, par ces motifs, repousse le pourvoi et con
damne les demandeurs aux dépens.
Les frais supporter par les deux condamnés
s'élèvent 75,108 francs.
AU CERCLE ARTISTIQUE D'YPRES
«—g» Q »n «g-i
AfTnire Peltzer. Rejet du pourvoi.
DENIER DES ÉCOLES LAÏQUES.
Listes précéJentes, fr. 39,570-50
Valeur du speets offert par les
étrangers au Cercle Mi-Lunaire, 0-49
Les étrangers au Cercle Mi-Lunaire
(retour de Dicte busch), 1-25
Retour de Dickebusch (Cercle Mi-
Lunaire), 1-01
Parti de dé-tournant (Cercle Mi-
Lunaire), 0-79
Total fr. 39,574-04
Dépenses jusqu'à ce jour, fr. 36,749-63
Reste en caisse, fr. 2,824-41
Le tableau de Monsieur Ferd. Pauwels sera encore
exposé au public Dimanche 25 et Lundi 26, de dix
une heures, en la Salle Bleue de l'Hôlel-de-Ville.
Entrée 25 c. au profit du Denier des Ecoles Laïques.
'l-
Cercle Artistique et Littéraire.
Séance du Samedi 24 Mars, 8 1/2 heures.
Ordre du jour:
1. Inauguration des œuvres offertes par les membres
de la section plastique.
2. Communications.
3. Conférence par M. Auguste Bôhm, sujet Du sen
timent de la nature et de la beauté dans le paysage.
EXPOSITION! DE PAQUES
L'Exposition de Noir el Blanclaquelle prendront
part les artistes de la Section des Arts plastiques, sera
ouverte le Samedi 24 pour les Membres du Cercle, et le
Dimanche 25 et Lundi 26 pour le public, de 11 4 h'.
Seront exposées les œuvres des artistes dont les
noms suivent:
A. Bohm. Bords de l'Yvette, près de Chevreuse.
A. Boudry. Eve
A. Borry. Les chanteurs.
T. Ceriez. Dans sa bibliothèque.
0. Poupart. Chemin creux. Environs de Louvain.
C. Vankemmel. La loi. - Le bibliophile. - Avant la
sortie.
Répartition du contingent de la levée de 1883, entre
les cantons de milice de l'arrondissement d'Ypres.
Numéro
du Canton.
Chef-lieu du Canton.
Contingent.
43*
Ypres.
31
44»
45"
Poperinghe.
36
Proven.
21
46*
Elverdinghe.
27
47'
Langemarck.
37
48*
Gheluvelt.
36
49»
Neuve Eglise.
22
50e
Warnêton.
29
51'
Wervicq.
36