flo 882. Î7 Juin 1883. JOURNAL D ET DE L' ARRONDISSEMENT. Les annonces de la Belgique :et de l'Etranger sont reçues par XAgence Haras Publicité), 89, Marclié-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France l'Agence Havas, 8, Plaeë*de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expeditioni Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et S, Série Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et Cu Jeudi dernier ont eu lieu les funérailles de M. Valcke, au milieu d'une affluence considé rable de monde. Le deuil était conduit par les fils du défunt, suivi des membres de sa famil le puis venaient le Conseil Communal ayant sa tête Messieurs les Bourgmestre et Echevins, le Conseil des Prud'Hommes (dont le défunt était Président), les Officiers de la Garde Civique, enfin la Société des Secours Mutuels des anciens élèves des Ecoles Com munales (dont il était membre protecteur). Nous avons remarqué aussi des Réputations de la Concordede St. Sébastien, et beaucoup d'autres Sociétés dont le défunt était membre, ainsi que MM. les Bourgmestres de Menin et de Wervicq, où le défunt avait l'entreprise du gaz, une forte Députation de la Société Philharmonique de Poperinghe, ayant sa tête son Président, M. Van Merris; nous de vons mentionner aussi Messieurs les Officiers de la Garnison et enfin un grand nombre d'Of ficiers des Pompiers d'Armentières, de Comi nes (Belge), de Comines (France), de Dunker- que, d'Halluin, de Courtrai, de Menin, de Roncq, de Tourcoing et de Wervicq, qui avaient voulu rendre un dernier hommage au camarade, avec qui ils avaient si souvent fra ternisé. Le cercueil, surmonté de l'uniforme et des insignes du défunt, était porté par des Sous- Officiers des Pompiers, et le Corps entier, accompagnait son ancien Commandant sa dernière demeure; mais ce qui était surtout émouvant, c'était de voir les nombreux ou vriers du défunt; tous avaient les larmes aux yeux et rendaient un hommage justement mérité aux sentiments de bienveillance et de générosité dont le défunt leur avait donné tant de preuves. Un peloton du lr de ligne rendait aussi les honneurs au Chevalier de l'Ordre de Léopold. Après l'absoute, le cortège s'est mis en mar che vers le cimetière de la ville où, après les prières d'usage, trois discours ont été pronon cés, l'un par M. Brunfaut, Lieutenant des Pompiers, au nom du Corps, le second par M. Verhaeghe, blanchisseur, au nom du Con seil des Prud'Hommes, et le troisième par M. L. Suffys, contré-maître chez M. Valcke, au nom de ses nombreux ouvriers. Disons que pendant toute cette triste céré monie l'excellente musique des Pompiers jouait les plus lugubres morceaux de son ré pertoire et elle interprétait bien les senti ments de regrets qui accompagnaient le dé funt jusqu'à sa dernière demeure. Discours prononcé par M. le Lieutenant Auguste Brunfaut. *- PWAÏSS'^T !,- FT M: SIIH.^ghe. VIRES ACQL'IRIT EUNDO. 38, ParkRow-New-York. - v ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adresse' l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. C H f, SB i M 5» E F E Et. tT Juin. Heures de départ cT Ypres Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-25 9-05 9-58. Poperinghe-H'azebrouck, 6-20 12-07 6-25. Houthem, 5-30 11-16 5-25. Comines, 5-30 8-05 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-25 8-58. Comines-Armentières,5-308-0511-162-53 8-58. Roulers, 7-45 10-45 - 12-20 4-20 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16 -2-41 5-25. Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25. Ypres, le 16 Juin 1883. Messieurs, Appelé prendre la parole en cette douloureuse cir constance, c'est avec un sentiment de profonde émotion que je remplis le triste devoir qui m'incombe. La mort, hélas! nous a ravi notre bien-aimé Com mandant Depuis quelque temps déjà, nous redoutions ce fatal événement; il était visible, en effet, qu'un mal latent minait cet homme naguère si robuste; plusieurs atteintes terribles avaient failli l'enlever notre affec tion, mais les souffrances passées, il reprenait courage et fesait renaître la confiance en nos cœurs. Il y a quinze jours, peine, une nouvelle crise sur vint: celle-ci plus effrayante que les autres; ce devait être ladernière! L'avant-veille encore il était au milieu de nous et clans une causerie intime, il nous entrete nait de projets d'avenirAinsi se passent les rêves de la vie ainsi s'évanouissent nos espérances. Je ne vous dirai que brièvement, Messieurs, la car rière digne et laborieuse parcourue par celui que nous regrettons si vivement. Joseph Valcke naquit Courtrai en 1815. En 1830 déjà, il était volontaire dans la Garde Bourgeoise. En 1840 il vint s'établir Ypres et par son intelligence et son activité, il implanta en cette ville une industrie dont les développements et la prospérité n'ont cessé d'être pour de nombreux ouvriers une source de tra vail lucratif. D'un caractère sympathique et bienveillant, Joseph Valcke sût bientôt se concilier l'estime et l'amitié de ceux avec qui il avait des relations habituelles, aussi ne tar<la-t-il pas être apprécié de ses concitoyens. En 1848 les gardes de la Milice Citoyenne lui offri rent le grade de Sous-Lieutenant; il fut nommé en 1857 Lieutenant de la même compagnie; ces fonctions étaient dans ses goûts comme dans ses aptitudes. Alors déjà il comptait au nombre de ses amis les officiers des Sapeurs-Pompiersil recherchait leur société et ses meilleures distractions étaient d'assister aux répétitions hebdomadaires de la musique de ce Corps. Ce fut ainsi qu'en 1858, par ces relations intimes et fréquentes, le Capitaine commandant les Pompiers cette époque, l'honorable Monsieur Alphonse Vanden Peereboom, jeta les yeux sur lui pour occuper la place de Sous-Lieuten'. Qu'il me soit permis de vous retracer ici un épisode qui se passa au mois d'Août de la même année et qui prouve quel point le nouvel élu possé dait déjà l'initiative et l'énergie dans l'accomplissement de ses devoirs: le 26 Août 1858, un violent orage était venu fondre sur la ville, la foudre éclata et mit le feu une tourelle de l'église S'-Martin; le péril était immense, un de nos plus beaux monuments allait devenir la proie des flammes; les Pompiers accoururent, mais il leur était impossible,du bas de l'édifice,d'atteindre au moyen de leurs lances le foyer de l'incendie. Avec une sponta néité et un sang-froid étonnants, le Sous-Lieutenant Valcke commande de démonter une pompe; il la fait transporter vers les hauteurs du monument et là, sous une pluie de plomb fondu, il stimule le zèle et l'ardeur de ses hommes vaillamment secondé par eux, il par vient conjurer le danger. En 1869 un arrêté Royal nommait Joseph Valcke Lieutenant des Pompiers et un nouvel arrêté du 27 Février 1873 le plaçait notre tête en qualité de Com mandant. Le 17 Octobre 1878, le Collège des Bourgmestre et Echevins lui décernait la décoration commémorative en récompense de 20 années de services.Le 26 Septem bre de la même année, la croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold lui fut conférée, enfin, en 1881 l'Adminis tration communale lui donna une nouvelle preuve de sa haute estime en lui offrant la médaille de vermeil. Parmi les diverses fonctions qu'occupa le Comman dant Valcke, laissez-moi vous dire en passant, qu'il fut pendant plusieurs années Président du Cercle Philan thropique, membre de la Chambre de Commerce et qu'actuellement encore, il était Président du Conseil des Prud'hommes. Cette existence si bien remplie est malheureusement brisée! La perte que nous venons de faire est cruelle ment sentie par nous tous! Aussi nous associons-nous sincèrement sa famille désolée, dont il faisait la joie et le bonheur, pour pleurer avec elle l'homme de bien, l'homme dévoué, le cœur loyal et généreux dont le Corps des Sapeurs-Pompiers gardera jamais l'affec tueux et inaltérable souvenir. Adieu, Cher et bien aimé Commandant, Adieu!

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1883 | | pagina 1