!M° 888.
Chronique parlementaire.
8 Juillet 1883.
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6 FRANCS
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Heures de départ c/'Ypres
La séance de la Chambre des représentants s'est
ouverte Mardi par le dépôt du projet de loi sur l'ins
truction obligatoire. Le projet règle la question du
travail des enfants dans les mines et dans les fabri
ques. Les enfants ne pourront y être employés avant
l'âge de douze ans accomplis.
Des explications ont été demandées au gouverne
ment sur les mesures qu'il a prises pour prévenir
l'invasion du choléra. M. le ministre de l'intérieur a
indiqué la Chambre les diverses dispositions qu'il
a arrêtées depuis le jour où l'avis officiel de la pré
sence du choléra Damiette et Mansourah lui a
été donné par le télégraphe. Les commissions sani
taires ont été réunies et des quarantaines pour les
navires venant des lieux suspects sont ordonnées.
RÉVISION DE LA CONSTITUTION.
La Chambre a ensuite entendu les développements
de la proposition de M. Janson et consorts sur la
révision des articles 47 et 53 de la Constitution.
Cet exposé des motifs est fort long; il n'apprend
rien de nouveau. Il résume les arguments que les
révisionnistes font valoir depuis longtemps.
Le point important consiste savoir par quoi on
remplacera l'article 47 lorsqu'on en aura décrété la
suppression. Les révisionnistes se tiennent toujours
dans la réserve lorsqu'on les interpelle ce sujet.
On devait croire que, posant la question devant la
Chambre, les Six auraient fait connaître le système
qu'ils se proposent de substituer au système actuel.
L'attente a été déçue. M. Janson a esquivé la ques
tion par une sorte d'exception d'incompétence la
législature n'a pas se préoccuper de cela; elle n'a
qu'à décréter qu'il y a lieu reviser l'article 47 ce
sera aux Chambres élues la suite de la dissolution
décider ce qu'elles mettront au lieu et place de
l'article 47 Et on s'imagine que le pays va se con
tenter de raisons pareilles
Avant de supprimer l'article 47, il voudra savoir
par quoi on le remplacera et il ne se décidera qu'à
bon escient. Les sauts dans les ténèbres n'entrent
pas du tout dans ses habitudes.
Il ne faut pas connaître le tempérament du pays
pour s'imaginer qu'il va se lanper dans les aventures
de la révision sans avoir ses apaisements sur le
régime qu'on substituera celui de l'article 47.
La raison du silence que les Six s'obstinent gar
der ce sujet, c'est qu'ils ne sênt pas même d'accord
entre eux. Les uns sont pour système des capaci
tés, les autres pour le suffrage universel pur et sim
ple. Et sur le système des capacités il y a probable
ment encore des divergences. Proposer, dans de
pareilles conditions, la révision de la Constitution,
c'est vraiment atteler la charrue avant les bœufs.
M. Lescarts, qui a volé en 1870 la proposition de
M. Demeur, a déclaré qu'il repousserait la proposi
tion des Six. L'honorable membre l'a dit avec beau
coup de raison s'il y a en ce moment un mouvement
en province, c'est un mouvement d'irritation contre
la fraction de l'extrême gauche qui, en soulevant la
question de la révision de la Constitution, fait tout
simplement les affaires du parti clérical.
L'arrondissement de Mons, dont M. Lescart est
un des mandataires, est progressiste; il ne réclame
pourtant ni le suffrage universel, ni la révision de
la Constitution, et il accueillerait fort mal les candi
dats qui iraient y débiter les extravagances dont les
habitués des meetings deBruxelles font leurs délices.
Nous parlons des meetings; nous avons cru, dit
l'Echo du Parlement, assister l'un de ces meetings,
écheveles avec M. Robert. Il n'y manquait que les
applaudissements qui soulignent d'ordinaire les
mots effet, ou les traits d'esprit qu'il a préparés
dans le silence du cabinet. M. Robert les attendait;
ils ne sont venus que lorsqu'il s'est mis invectiver
dans un langage sans précédent l'honorable ministre
des finances. Vous comprenez: M. Robert est le pur
des purs! Il a des principes lui! 11 n'a jamais chan
gé, lui Tel il était lorsqu'il a paru pour la première
fois dans une réunion publique, tel il est encore 11
n'a jamais varié, pas mêmedans sesopinions l'égard i
de celte Chambre qu'il a qualifiée de prostituée et
dont il est maintenant un des ornements les plus
musqués et les plus pommadés!
C'est un puritain, que M. Robert! Il en a les
vertus rigides. Dès lors, c'est bien lui qu'il appar
tient de jouer, la Chambre, les Caton et les Brutus! j
C'est mourir de rire.
La Chambre était fort houleuse; il y a eu des
échanges de paroles très vives. M. Janson surtout
paraît être dans un état de grande surexcitation. La
droite jubile. Elle a pris un plaisir tout particulier
la mauvaise querelle que M. Robert a cherchée
j l'honorable ministre des finances propos d'une
j circulaire électorale remontant 4870. M. Robert a
été de certains moments fort applaudi par la droite.
C'est le châtiment de son triste discours.
Il y avait peu de monde dans les tribunes; la sor
tie de la Chambre a coïncidé avec l'arrivée des fabri
cants et marchands de tabacs de Tournai se rendant
en audience chez M. le ministre de la justice; il y a
eu, ce moment,une certaine animation sur la place
de la Nation.
LES EAUX-DE-VIE.
La séance de Mercredi s'est ouverte par une inter
pellation de M. Thonissen qui a demandé M. le
ministre des finances quand s'ouvrira la discussion
du projet de loi sur la surtaxe des eaux-de-vie,
et si le gouvernement, en présence du vole de la
section centrale, n'a pas l'intention de renoncer
l'augmentation des droits sur les alcools.
M. le ministre des finances a répondu comme on
pouvait s'y attendre, que le gouvernement n'a aucune
raison pour renoncer ce supplément d'impôt,
même après le vote de la section qui a tout rejeté
jusques et y compris la rectification du rendement
légal.
Quant la discussion, l'honorable ministre sou
haite qu'elle s'ouvre le plus tôt possible, mais il n'est
pas maître de l'ordre du jour.
LA RÉVISION.
M. Robert a continué ensuite son discours de
Mardi.
L'honorable membre semble s'être rendu compte
du fâcheux effet de ce discours, et il a cherché
l'atténuer.
C'est ainsi que, relevant une appréciation de
1 Echo du Parlement qui lui reprochait d'avoir invec
tivé dans un langage sans précédent l'honorable
ministre des finances, il a déclaré que telle n'avait
pas été son intention, qu'il s'était borné tirer
argument de la présence de M. Graux au ministère,
et que s'il l'avait invectivé, il serait le premier le
regretter.
Il convient de donner acte l'orateur de cette
déclaration.
M. Robert s'est expliqué aussi sur l'union des
différents groupes du parti libéral et sur ses con
séquences. L'union, il l'admet, mais il la veut
féconde nous aussi et pour qu'elle le soit, il
entend que chaque groupe ait sa part d'influence sur
sur la politique du libéralisme. Eh bien! il nous
semble que ce partage existe, et cela de l'aveu même
de l'honorable représentant, puisqu'il attribue, et
non sans raison, l'influence de l'opinion progres
siste les réformes que le gouvernement consent enfin
réaliser. Pourquoi donc alors faire campagne con
tre le ministère et compromettre l'union? La contra
diction de l'orateur est évidente.
L'honorable membre est rentré ensuite dans
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE. vires ACQÊÏRÎT EUNDO.
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