?f° 891. Jeudi
■43e' bute.
19 Juillet 1883.
JOURNAL D'Y PUES Kl DK L' A R KO M DISSEMEN T.
Au Conseil Provincial.
vires acquirit eundo.
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r. il s ni: fer. ir Jnin.
Heures de départ d'Ypres
Poperinghe, 6-20 9-09 10-00 12-07 3-00
La fête nationale reste pour les journaux de Paris
l'événement du jour. Les organes républicains sont
unanimes constater que les choses se sont passées
dans l'ordre et le calme les plus parfaits, non seule
ment Paris, mais aussi dans les départements et
même aux colonies, car dans tous les pays d'outre
mer, les français se sont réunis, comme d'habitude,
autour de leur consul pour célébrer cet anniversaire.
L'incident de Roubaix est la seule exception fâcheuse
qu'ils aient relever dans l'expansion de ce senti
ment unanime de la nation; c'est une tache dans la
sérénité du tableau général. Une autre tache, bien
moins sombre, qu'ils y relèvent, c'est l'absence du
gouvernement la cérémonie d'inauguration de la
statue de la République mais ils en prennent légè
rement leur parti, les uns en rejetant la faute sur
M. Mathé et le conseil municipal, les autres en blâ
mant les exigences excessives de M. Jules Ferry et de
ses collègues.
Sauf ces ceux points, tous se félicitent du succès
que la fête a eu, malgré les menaces des anarchistes
et les prédictions sinistres des réactionnaires, leurs
alliés. Les feuilles hostiles la République sont na
turellement d'un avis opposé, mais elles se conten
tent de dire, sans citer aucune preuve de leur affir
mation, que la fête a été inférieure celles des
années précédentes, sous le.rapport de l'éclat et de
l'enthousiasme.
L'incident diplomatique relatif aux mauvais trai
tements que le représentant de l'Angleterre aurait su
bi Madagascar continue préoccuper vivement
l'opinion Londres. Le Times pose d'ores et déjà au
cabinet de Paris, les conditions auxquelles l'Angle
terre consentira passer l'éponge sur l'affaire: le
gouvernement français devra désavouer l'amiral
Pierre et exprimer l'Angleterre son regret de ce
qui s'est passé. Il est noter que si rien n'est venu
infirmer jusqu'à présent le premier récit fait au Par
lement anglaisrien n'est venu non plus le confir
mer.
Cet incident de Madagascar continue de préoccu
per le monde politique, l'étranger aussi bien qu'en
France. Le Morgen Post, de Berlin, estime que les
Français doivent avoir en mains des preuves établis
sant que les anglais font cause commune avec les
ennemis de la France, et que, s'il y a eu réellement
des conspirations de ce genre, on ne peut leur en
vouloir de ce qu'ils procèdent avec énergie et sans
ménagement. Il ne craint pas, d'ailleurs, que le con
flit puisse aboutir des complications belliqueuses.
Il faut dire que le Morgen Post est un organe tout
fait hostile l'Angleterre et qu'il accompagne son
avis des réflections les plus aigres l'adresse de cette
puissance. VExtrablatt tient un langage analogue
l'égard des procédés de l'Angleterre.
Le Czar de la Russie vient de mettre en état d'ar
restation le grand duc Nicolas-Conslantinovitch
pour intervention arbitraire dans les affaires de la
compétence du gouverneur général du Turkestan.
N'est ce vraiment que pour cela
Après une intermède comique de M. Ronse et une
interpellation de M. Kervyn au sujet du receveur de
la commune d'Ichteghem, laquelle l'auteur n'a
probablement rien compris lui-même le Conseil
a voulu terminer la séance en s'amusant un peu.
L'ordre du jour portait la présentation de candi-
«Se"
PARAISSAIT 1,1 .JEUDI ET LE DIMANCHE.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays. 7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
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Poperinghe-Hazebrouck, 6-20 12-07 6-25.
Houthem, 5-30 11-16 5-23.
Comines, 3-30 8-05 9-58 10-10 11-16 2-41
2-53 5-25 - 8-58.
Comines-Armentières,5-30 -8-05 11-162-53 8-58.
Roulers, 7-45 10-43 - 12-20 4-10 6-30.
Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22.
Courtrai, 5-30 9-58 11-16 2-41 5-25.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-25.
Courtrai-Gand, 5-30 11-16 2-41 5-25.
BULLETIN POLITIQUE.
Le choléra est en Egypte ce simple fait est une menace
pour l'Europe toute entière, il est juste qu'on se préoccupe
du danger, et qu'on cherche les meilleurs moyens de s'en
préserver.
Il faut se garder, toutefois, de craintes exagérées, dit le
docteur Nappias, la peur est mauvaise conseillière en ces
sortes de choses, et c'est d'ailleurs, une disposition physi
que des plus fâcheuses pour affronter une épidémie. Le pé
ril peut être encore évité avec du sang-froid et avec
d'énergiques mesures quarantainaires.
Pour que ces mesures soient prises efficacement, il est bon
que chacun sache d'où vient le choléra, comment il se pro
page, par quels chemins il arrive en Europe, en quels points
on peut l'arrêter dans ses étapes habituelles.
Le choléra est une maladie épidémique originaire de l'In
de, où elle a un foyer central perpétuellement entretenu, et
d'où elle va se répandant partout où les hommes et les cho
ses, partis de l'Inde, peuvent arriver par terre ou aborder
par mer.
Le germe encore inconnu de cette maladie ne parait pas
transportable par le vent qui souffle sur les plaines, par
l'eau qui coule dans les rivières et les fleuves, ni l'air ni
l'eau ne le transportent d'un point un autre il s'attache
exclusivement aux pas de l'homme, il est importé par lui
comme une marchandise, et c'est pourquoi il n'est pas rare
de lui voir remonter le cours des eaux, ou marcher contre
les courants habituels de l'athmosphère.
Il résulte de là que, entre un point quelconque, et un
foyer cholérique, on pourra toujours mettre une barrière
protectrice, en empêchant qu'elle soit franchie par l'homme
ou par les marchandises qu'il porte avec hii.
Or, le choléra nous vient de l'Inde où vraisemblablement
il a toujours sévi et si c'est seulement depuis un siècle
qu'on le voit pousser travers le continent européen des ex
tensions épidémiques, c'est un fait dont le développement
des relations internationales rend parfaitement compte. Il se
propage par deux voies distinctes: la voie de terre, la voie
de mer. Cette dernière lui était peu près complètement
fermée jusqu'au percement de l'isthme de Suez, et ce mer
veilleux travail De Lesseps, qui a rendu tant de services au
monde civilisé, a également imposé toutes les nations des
devoirs sévères de protection qui paraissent présent très
négligées par les autorités anglaises.
Pour préserver l'Europe, il faut préserver l'Egypte i.
faut qu'en tous temps les navires venus de l'Inde soient bien
surveillés au départ,qu'ils ne communiquentà l'arrivée qu'a
près un arraisonnement sévère, et au besoin après une qua
rantaine simple qui implique la séquestration de l'équipage
et des passagère pendant un temps plus ou moins long, ou
même après une quarantaine de rigueur, qui,' après la
séquestration, implique la désinfection du navire et du
matériel qu'il porte. Le principe de cette protection a été
bien posé, ses voies et moyens d'exécution bien étudiés et
définis. par la conférence sanitaire internationale réunie
Constantinople en 1865, l'instigation de la France et
par le congrès de Vienne de 1874.
Le danger de transmission et d'importation du choléra en
Europe est particulièrement grave la fin de chaque année,
lors du pèlerinage de la Mecque.
Tout musulman qui respecte les prescriptions du Koran
doit faire ce pèlerinage une fois dans sa vie, s'il veut méri
ter le nom sacré de hadji. Les pèlerins arrivent là de tous
côtés; il en vient de l'Asie mineure, de Constantinople, de
la Perse, de l'Afghanistan, des bords de la mer Noire et des
bords de la Caspienne il en vient d'Egypte et de Syrie
il en arrive aussi d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, deTri-
Foli, même Tombouctou et de plusieurs autres points de
Afrique centrale. Il en vient enfin un grand nombre de
l'Inde et ce sont ceux-là qui apportent avec eux, presque
chaque année, les germes du choléra. Car le choléra n'est
pas endémique dans le Hedjaz et dans les villes saintes et il
ne s'y développe jamais qu'après l'arrivée des pèlerins indous.
La Mecque est, cette époque des grands pèlerinages, le
théâtre de toutes les superstitions musulmanes; la conuo y
est considérable, l'encombrement facilite le développement
de tous les germes infectieux,et ceux que les Indoux appor
tent avec eux se développent très rapidement parmi les 150
ou 200 mille pèlerins réunis au berceau du Prophète.
C'est comme cela que le choléra s'est développé dans le
Hedjaz tant de fois différentes, et notamment en 1835, en
1846, 1848, 1859, et presque chaque année depuis 1859,