r N° 895. Jeudi, 43e aimée. J 2 Août 1883. 6 FRANCS PAR AN. t- JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. •- PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires ACQUIR1T EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par Y Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havâs, 8, Place dç la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expeditiou) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethirighill et C" 38, Park Row-New-York. Ypres, le lr Août 1883. Les funérailles de M. Maurice Merghelynck ont été célébrées Mardi au milieu d'un immense concours de monde. Les abords de la maison mortuaire étaient encombrés par une foule compacte, tristement impressionnée. Le dé cès prématuré de M. Merghelynck provoque d'unanimes regrets, car il était d'un caractère sympathique et ne comptait que des amis. Fidèle aux nobles traditions d'une famille si justement honorée, il aurait rendu, parcou rant une longue carrière, des services si gnalés sa ville natale et au parti libéral auquel il était inébranlablement attaché. Sa perte est d'autant plus sensible que nous pouvons mieux en apprécier les consé- quenses pour l'avenir. Maurice Merghelynck était d'une rare modestie: il ne brigua jamais aucun mandat public; il semblait qu'il n'avait pas conscience de sa valeur. La simplicité de son caractère était telle qu'il se plaisait don ner le change l'opinion publique, en répé tant, chaque occasion, qu'il n'avait aucune aptitude pour les affaires. Heureusement, quoiqu'il pût dire, ses belles qualités rayon nèrent travers la brume épaisse de sa modestie; aussi ses concitoyens le tirèrent- ils, malgré lui, de l'obscurité laquelle il voulait se vouer, n'ayant d'autre pensée que de faire le bien sans bruit et decultiver les arts dont il était amateur aussi intelligent que passionné. Il finit par accepter les fonctions de Membre du Bureau de Bienfaisance et un man dat de ConseillerCommunal.et ne tarda pas justifier pleinement la confiance que ses conci toyens avaient placée en lui. En cédant aux sollicitations dont il était l'objet, il avait assu mé la tâche de remplir ses fonctions avec la plus scrupuleuse exactitude. Il fit comme il avait dit, si bien qu'il a suffi de deux ans peine, pour que nous ayions regretter sa perte comme s'il avait accompli une longue carrière. Par ses dispositions dernières, il per pétuera le souvenir de son trop court passage aux affaires communales: la Ville, le Bureau de Bienfaisance ont été l'objet de sa pré voyante sollicitude. C'est sous l'empire de ces sentiments que la foule de nos concitoyens se pressait aux obsè ques du regretté défunt Le cercueil, sur monté des insignes de son grade dans la milice citoyenne, reposait dans un salon du rez-de-chaussée transformé en chapelle arden te des couronnes profusion couvraient le catafalque. Les honneurs funèbres militaires furent rendus par la 4e compagnie de la Carde Civique,dont M- Merghelynck était Capitaine. Le cercueil était précédé de la Société des Secours Mutuels, qui comptait le défunt parmi ses membres protecteurs, ainsi que d'une dé- putation de la Société de Musique de Reninghe, dont M. Merghelynck était Président. En tête du cortège marchaient la Musique du Corps des Pompiers et un peloton de la Garde Civi que; un second peloton de la Garde formait la naie, et un détachement de Pompiers fermait la marche. Immédiatement après la famille, venaient le Conseil Communal en corps et les Officiers de la Garde Civique une foule con sidérable suivait. Les coins du poêle étaient tenus par MM. A. Soenen, Conseiller Com munal; Eug.Van Daele, Président du Bureau de Bienfaisance; L. Myle, Capitaine de la Garde Civique et Th. Cornette, Membre-Secré taire de la commission administrative de l'Académie et de l'Ecole Professionnelle. Au cimetière, trois discours ont été pronon cés le premier par M. Van Daele, au nom du Bureau de Bienfaisance: le second par M. Verhaeghe, Lieutenant la 4e compagnie de la Garde Civique et le troisième, par M. Glorie, Notaire Reninghe. au nom de la Société de Musique et du Comité Scolaire. A. Z. Discours prononcé par M. Van Daele, au nom du Bureau de Bienfaisance. Discours prononcé par M. Louis Verhaeghe, Lieutenant la 4e compagnie de la Garde civique. LE PROGRES .V- *5 jâ11"1"'' i, •-» ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et 'udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-2ô. 1 i" Messieurs, Au nom du Bureau de Bienfaisance de la ville d'Ypres, je viens rendre un dernier hommage au Collègue que nous venons de perJre. Qu'il me soit permis de vous rappeler, Messieurs, une parole prononcée naguère dans un moment tout aussi douloureux et qui, raison des circonstances personnelles, m'est restée présente la mémoire. L'homme, y disait-on, auquel nous adressons le suprême adieu, avait conquis l'estime publique dans une position relativement modeste; qu'importe! ce ne sont pas les grands seuls qu'il faut regretter, ce sont aussi les bons Les mêmes paroles. Messieurs, pourraient aujour d'hui se répéter avec le même à-propos; si le défunt n'a pas visé occuper le premier rang, personne du moins ne lui contestera le double mérite de la justice et de la bonté et ce titre aussi, il a droit, croyons-nous, la reconnaissance publique. Maurice Merghelynck, né Ypres le 23 Mai 1844 fut proposé pour faire partie du Bureau par délibéra tion en date du 26 Juin 1880. Le Conseil Communal ra tifia ce choix le 3 Juillet suivant. Il s'acquitta de ces difficiles et délicates fonctions avec tout le dévouement que l'on est en droit d'atten dre de ceux qui veulent concourir au soulagement des malheureux. Grâce aux bons soins de l'homme de.bien dont nous Vvn* déplorons la perte, le patrimoine des pauvres continua d'être administré de la manière la plus intelligente et la plus avantageuse aux véritables intérêts des indi gents confiés sa paternelle sollicitude. Notre administration faisait l'objet de ses préoccupa tions constantes; il savait s'occuper des moindres dé tails; le matin même de sa mort, se sentant mieux, il faisait encore le dessin d'un tableau où il désirait faire figurer toutes les fondations actuellement existan tes. Impartial vis-à-vis de ses nombreux administrés il sut allier un dévouement et une douceur inaltérables, l'ordre et la discipline, qualités nécessaires et essen tielles aux fonctions ingrates dont la confiance publique l'avait investi. Mieux que tout autre, nous avons été même d'ap précier le caractère généreux de cet homme modeste et simple qui fut pour tous ceux qui avaient recours son dévouement un véritable protecteur et pour nous ses collègues, un ami précieux, i Vous tous qui m'écoutez, vous avez pu juger delà bonté de son cœur et de sa constante affabilité. Il avait les goûts paisibles des santés faibles, il les relevait par une aménité inaltérable et un bon sens du meilleur aloi. Il réalisait le type d'une nature fragile, affectueuse et droite. Il était sympathique dans la meilleure acception du mot. Aussi, durant ces derniers jours fiévreux et souvent privés de sommeil, si longs et parfois si cruels; quand les circonstances, irritant son malheur, le retenaient languissant loin de nous; réchauffé il est vrai par les affections de famille les plus attentives, il a pu trouver des soulagements dans cette pensée consolante qu'il avait fait naître des amitiés comme il est donné peu d'hommes d'en obtenir. Laisser après soi d'aussi tristes regrets est le té - ,moignage d'une vie sans reproches. Ta perte, cher Ami, est pour nous douloureuse; mais après l'amère douleur de la séparation, combien ton souvenir nous remplira d'une émotion douce et tran quille... Quand meurtris parfois par des luttes constantes nous chercherons comment on se console et se recon forte, notre pensée se reportera vers la leçon que nous a donnée ton existence, hélas! trop courte, et laquelle il n'a manqué qu'une chose pour réaliser le bonheur, la santé! Adieu notre Cher Collègue, adieu Messieurs, Au nom de la 4* compagnie de la Garde civique, jr viens dire un dernier adieu notre regretté Capitaiuo, Maurice Merghelynck. Iiicorporé dans la Garde civique le 30 Janvier %6 F

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Le Progrès (1841-1914) | 1883 | | pagina 1