i 7 Ce discours, remarquable tous égards et par le fond et par la forme, fut écouté dans un religieux silence, fréquemment interrompu par d'énergiques applaudissements. 11 produisit sur l'auditoire une vive impression. Nous nous associons de tout cœur aux justes éloges décernés par le Chef de la commune la vaillante et dévouée Directrice et ses collaboratrices intelligentes, qui remplissent avec tant de zèle et de persévérance leur difficile et laborieuse mission. N'oublions pas de mentionner qu'une collecte faite au bénéfice des enfants indigents de l'Ecole a pro duit la somme de 155 francs. utile île jeter un coup d'œil sur son passé, dé vous tracer î.ii v"» traits la soie qu'elle a parcourue et celle que, suivant nous, elle doit suivre dans l'avenir. A >quù où l'Administration communale résolut de rei'r mu- école primpire gratuite, rien n'était plus négligé (ju>' 1 instruction et 1 éducation de la jeune fille ouvrière. Itai^ les divers quartiers de la ville "existaient des petits ateliers où lacunes enfants dès l'âge de six ans s'étiolaient dans des conditions hygiéniques des pius déplorables, entassées dans des locaux étroits et humides, courbées la ■journée entière sur leur carreau. La culture intellectuelle (Hé cas enfants était nulle; la monotonie du travail auquel elles étaient assujetties n'était rompu que par des chants dlséordflkts de litanies ou d'insipidés capsodies. La débilita- lion des constitutions était devenue notoire, et notre classe ouvrière était condamnée un abâtardissement physique et intellectuel Il importait donc de porter un prompt remède cette cause de décadence; l'Administration communale attaqua le mal dans sa source, et pour dissiper les ténèbres qui em pêchaient d'en couper les racines, elle ouvrit, le 9 Avril 1874, cette école aujourd'hui si populaire où s'épanouissent librement toutes les facultés de cette intéressante jeunesse. A peine 50 .élèves, presque toutes enfants secourues par les administrations charitables, vinrent s'asseoir sur les bancs. Le peisonnel enseignant, dont le recrutement avait été si difficile, se composait d'une Directrice et de 2 Maîtresses dentellières. Les conditions de résistance au milieu des quelles était née lanouvelle institution et les habitudes invétérées du peuple ne permirent pas de créer du jour au lendemain une école primaire*; l'ouvroir dut être et fut dans le principe la partie principale. Il fallut marcher par étapes, sauf poursuivre obstinément le but. La Directrice, dont la santé était délicate, n'eut pas la force de supporter les fatigues que lui imposait le travail d'organisation, moins encore les persécutions ignobles dont elle fut l'objet. Dès le 21 Avril elle donna sa démission, et le 9 Mai de la même année, elle fut remplacée par la Dame D'Haseleire, actuellement en fonctions. Sous l'impulsion intelligente et énergique de la nouvelle Directrice, l'Ecole prit un développement rapide. Le per sonnel enseignant se compléta côté et au dessus de l'ouvroir s'éleva l'école primaire et au bout de peu d'années, des milliers de personnes affirmèrent dans cette même enceinte, par leurs chaleureux applaudissements, leur admiration et leur reconnaissance pour l'immence succès obtenu par de si nobles et de si courageux efforts. L'ou vroir, quoique relégué l'arrière plan, avait en même temps subi les plus heureuses transformations Ce n'était plus comme dans le principe un atelier de fabrication de dentel les, mais une véritable école d'apprentissage. Tous les ouvrages manuels propres la jeune fille y furent ensei gnés et nous ne craignons pas de le proclamer l'expo sition est là pour confirmer nos paroles que nulle part le travail des enfants n'a atteint un si haut degré de perfection. A côté de l'école primaire furent crées successivement deux sections gardiennes qui, placées dans la même direc tion, ne tardèrent pas marcher dans la même voie que l'institution principale laquelle elles servaient de pépi nières. Les soins maternels dont toutes ces enfants sont entourées, les sages mesures prises pour assurer leur développement physique, intellectuel et moral ont donné l'école une popu larité qui a réduit néant toutes les machinations ourdies contre elle. Le chiffre total des élèves dépasse aujourd'hui les500. Quoi d'étonnant! de même que les fleurs aiment se déployer sous l'action bienfaisante du soleil, les enfants sentant tout le bien-être de l'épanouissement graduel de leurs facultés recherchent la douce atmosphère qui les fait éclore. Leur progrès flatte le sentiment paternel et étend y ainsi tous les jours davantage la confiance des! familles. Mais aussi quel contraste Combien de ces jeunes filles sorties de la classe ouvrière, dont les parents ne savent ijjf lire, ni écrire; qui, sous l'ancien régime, eussent énervé •juix, le carreau leur corps et leur esprit, ont acquis l'école un cachet tout nouveau de bonne tenue, de politess^, <fe jbro-? 5, prêté et de savoir vivre Combien de cfcs jeunes enfants %uj i eussent continué croupir dans l'ignorànce et dans lesîiâs- fonds de la société, ont puisé de cette source féconde un m. sentiment plus accentué de leur dignité et la louable ému lation de monter les degrés de l'échelle sociale? De nou velles carrières se présentent devant elles, et le succès qqe quelques-unes viennent d'obtenir prouve l'évidence qua u lement rien ne manque k l'école W&WÊP- b ces jeunes élèves ont subi, au examen g- \i Vyu ÀBcQ.le nor poj Ei mois maie ont év wynsbe classée la 1 Succès d'autan recevoir chez elles ai dasse, elles sont fréqfc... ménage et que c'est dans quéïqui mansarde qu'elles ont dû faire leurs etud^s prepai .mures. Heureuses encore si elles ont pu toujours y trouver la nour riture indispensable pour réparer ies'forces si vite épuisées cet âge par le travail. Ce succès dû k leur intelligence, leur application et leur courage mérite une récompense. Aussi l'Administration a-t-elle décidé de profiter de cette solennité pour leur en faire la remise publiquement. -Nous saisissons avec empressement cette même occasion pour adresser, au nom de l'Administration communale, nos félicitations au personnel enseignant k M"* de Bisschop qui depuis plus de 8 années, a donné constamment des preuves de son intelligence et de son dévouement et tout spéciale ment k la Dame Directrice, k qui revient avant tout l'hon neur de l'excellente organisation et de,la grande prospérité de l'école. Mais notre avis quel que soit le mérite de cette grande école, il existait encore une lacune k combler. Suffit-il que la jeune ouvrière ait acquis une certaine instruction, qu'on ait poli son esprit et ses mœurs et qu'on l'ait initiée k quelques travaux manuels? Pour les garçons, il y a, après leur sortie de l'école primaire, les écoles d'adultes, les aca démies des beaux-arts, les écoles professionnelles qui leur permettent, pendant les années d'apprentissage, de complé ter leur instruction et de développer toutes leurs aptitudes. Les filles de la classe aisée trouvent également dans les écoles moyennes et dans leurs familles les moyens d'étendre l'horizon des connaissances acquises l'école primaire. Pour la fille de la classe ouvrière, cet enseignement complé mentaire fait défaut. Bien plus, cette jeune fille, comme les autres, aura k remplir, k un moment donné de sa vie, une mission toute spéciale k son rôle de femme. Elle est destinée k être chargée de l'administration intérieure de la maison, du'gouvernement du ménage. Elle est créée pour être la reine du foyer domestique. Mais l'art de diriger une maison ne s'apprend pas en un jour c'est une science qui exige des connaissances multiples et qui est basée sur des règles con sacrées par l'expérience. L'enseignement de ces règles, c'est l'objet de l'économie domestique dont l'importance, je le constate avec regret, n'est pas suffisamment apprécié chez nous dans l'éducation des tilles. En Amérique, en Angle terre et surtout en Allemagne, ont été créées des écoles ménagères où non seulement les filles de la classe ouvrière, mais même celles de la plus haute aristocratie viennent faire leur apprentissage. Nous avons cru que le moment était venu d'organiser, pour les filles de la classe ouvrière qui ont dépassé l'âge de l'école primaire, un enseignement complémentaire sous le titre d'école d'adultes, et d'y adjoindre une école d'appren tissage pour les futures ménagères, sous le titre d'école mé nagère. Un arrêté ministériel du 2 Juillet 1883, a accordé k la ville l'autorisation nécessaire k cette fin. Il nous suffira de résumer les principales branches du programme pour que chacun, et principalement les Dames en saisisssent la haute utilité. Quant k la partie littéraire, l'enseignement consiste dans la répétition ou le développement des principales branches du programme de l'école primaire. Le programme de l'école ménagère comprend l'ensemble des connaissancces indispensables pour l'administration intérieure du ménage. Telles sont: A: Travaux l'aiguille. Ils sont en majeure partie et depuis longtemps, comme nous l'avons déjà con statée, enseignées k l'ouvroir. '1. Raccommodage des vêtements; rapiéçage du linge et |es vêtements; reprises treiljagées sur tojile et linge de table. 2. Coupe et confection "d'objets de lingerie^ coupe.eL confection de vêtements pour femmes çt jflÉts. je de la machine k coudre.'. d'agrément. le§ Jbt les matières dont ^v»v>y8TSi tricot k la machine. *-• l'économie domestique-, (cours nouveau), hygiène. Salubrité, ventilation, propreté B.i 1. des habitations.' 2. Le mobiflf&ison entretien. Lavage de la vaiselle, de vitres, glaces, ustensiles, argenterie, etc. SmEntretien des appartements, planchers, boiseries, etc. 4. Chauffage et éclairage. Conseils pratiques. :V 5. Entretien et blanchissage du linge, des literies et des âjjbtemienta. Conservation des étoffes, fourrures, soieries, laine. 6. Arrangement des chambres k coucher et des lits. 7. Toiletv des jeunes filles. 8. Conseils pratiques relatifs k l'alimentation. Qualité des aliments; leur conservation: pain, pommes de terre, viande, poisson, œufs, beurre, graisses, légumes, fruits. 9. Instructions générales sur les préparations culinaires; leçons pratiques. bière et café. 10. Boissons: eau. lait, 11. Manière de servir le service de table. 12. Comptabilité du ménage. I'our la réalisation de ce programme, l'école primaire gratuite se trouve dans les conditions les plus favorables par le voisinage de l'Orphelinat des filles où pourraient se don ner avèdla plus grande facilité et l'avantage commun des deux établissements les leçons pratiques. Nous avons l'espoir que l'Administration communale et l'Administration des Hospices ne tarderont pas k se donner la main pour mieux utiliser les excellents éléments dont elles disposent afin de permettre aux jeunes filles ouvrières, orphelines et autres, de se donner la main k leur tour, de se voir, de se connaître et de s'aimer, de s'entr'aider dès leur enfance et de puiser aux mêmes sources leur dévelop pement intellectuel et moral; d'acquérir ainsi les mêmes moyens de traverser les difficultés de la vie. MM., il me reste un autre devoir remplir, celui d'a dresser mes plus profonds remercîments k tous les bienfai teurs de l'école; spécialement k M. Ferdinand Pauwels,qui, inspiré par un noble sentiment d affection envers les enfants de la classe indigente, a fait don au Denier des Ecoles d'un tableau, véritable œuvre d'art comme tout ce que produit le pinceau de cet éminent artiste. Je dois aussi particulièrement des remercîments aux membres des Comités scolaires et du Denier des Ecoles dont le zèle et le dévouement ont largement contribué k la prospérité de notre belle institution. N'oublions jamais, M. et M., qu'il y a parfois, au sein des familles qui nous confient leurs enfants, de grandes misères et des misères secrètes soulager. En contribuant par votre appui et par vos aumônes k l'éducation et k l'in struction des filles, vous prêtez votre concours pour assurer le bonheur de la société et de vos propres familles, car l'avenir des enfants et par conséquent de la société, est l'ouvrage des mères. Ainsi que le remarque si justement le comte de Maistre Si les femmes n'ont fait aucun chef-d'œuvre si elles n'ont fait ni l'Iliade, ni l'Enéide, ni Phèdre, ni Athalie, ni le Panthéon, ni la Vénus de Medicis; si elles n'ont inventé ni le Télescope, ni les métiers k bas, elles font quelque chose de plus grand que tout cela. C'est sur leurs genoux que se forme ce qu'il y a de plus excellent dans la société, un hon nête homme et une honnête femme. (Si une jeune fille s'est laissé bien élever, elle élève des enfants qui lui ressemblent), et c'est le plus grand chef-d'œuvre du monde. Canal de Coo.-Manœuvre des 4®<>nts Mobiles. Par décision du 3i Août 1883, la Députation perma nente du Conseil provincial a résolu de mettre en adju dication la manœuvre des ponts tournants dit Hul- l

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Le Progrès (1841-1914) | 1883 | | pagina 2