La loi électorale. Examen.
4 Thourout
objets de vitrine sur lesquels il ne nous est pas per
mis de nous appesantir dans cette rapide revue, ce
sont des bois souciés, généralement d'origine vproi-
g se, et des meubles dont les plus purs et les plus
recommanda blés proviennent des hospices de la ville,
crédences, les buffets, quelques-uns étagères,
cabiueCs et les huches de formes très divergentes
toujours ingénieuses, que l'on a trouvés dans les
charitables d'Ypres portent, pour ce
cerne les XV et XVIe siècles, un type bien
linot et qui mérite d'être étudié. Les profds sont
simples la menuiserie affectait alors.le débit de ses
matériaux sous la forme reetiligne, la plus conforme
aux exigences de solidité; c'est seulement aux épo-
i ques de uécadence que l'on songea cintrer et
moulurer les bois sans tenir compte du sens logique
de la maille.
A Y près, les meubles bien campés d equerre sont
ornés de quelques sobres filets en saillie et de médail
lons généralement circulaires, campés au centre des
panneaux, ornés de bustes en profil et qui parfois
n'ont guère que la dimension de médailles de grand
module. Peu de ferronnerie. Un seul meuble, de
bonne époque gothique, est sous ce rapport privilé
gié. Les coffres en fer sorti nombreux,ils sont pour la
plupart d'assez basse époque, les huches en bois,par
contre, remontent des dates reculées et foisonnent
en détails curieux, sculptures, parquetages, etc.
On pourrait agréablement et utilement passer plu
sieurs jours dans cette exposition, touffue comme
une forêt vierge, mais laquelle ne semble pas
avoir présidé autant d'ordre que de bonne volonté.
A chaque pas l'on rencontre de nouvelles surpri
ses, et souvent l'on est forcé de rebrousser chemin
pour ne pas laisser échapper un sujet d'observation
attachant. Nous avons parlé plus haut de bois
sculptés. Ceux que nous avons vus Ypres méritent
un examen approfondi mis en regard des manus
crits enluminés du moyen-âge qui se trouvent éga
lement exposés, ils sont doublement précieux comme
témoignages historiques et comme renseignements
de costume et de style.
La bonne volonté de quelques hommes intelligents
n'a malheureusement pas souvent réussi soustraire
la destruction les précieuses sculptures qui,
Ypres, il y a quelques trente ans, se rencontraient
chaque pas. Des anciennes maisons yproises,
historiées comme les précieux bahuts de la même
époque, depuis le faîte du pignon jusqu'aux bas-
montants du portail, il ne reste, hélas, que le
souvenir.
Celui-ci a été fixé par le crayon habile d'un
artiste yprois, M. Auguste Bôhm, et nous serions
heureux de voir les planches servir de base un
travail historique, complétant les Y.priana si con
nues. Il reste néanmoins quelques cariatides, lin
teaux, dessus de porte, groupes décoratifs, pignons,
montants de cheminée en bois et en pierre, en assez
bon état pour permettre l'imagination de réédifier
les habitations des foulons yprois pendant les trois
derniers siècles. Une heureuse inspiration a même
souvegardé contre une destruction imminente une
des dernières maisons pan de bois, d'autant plus
rapidement détruite que l'édilité yproise, redoutant
les ravages du feu, en dépit de l'institution de ses
pompiers légendaires, avait édicté une prime en
faveur de tout propriétaire qui abalts ait son pignon
de bois pour y substituer une façâdés/en pierre,
percée de fenêtres six carreaux,. iet pln.s régulière
ment possible. Ces encouragements au vandalisme
ont fait merveille, combinés avec un règlement qui
frappait d'amende quiconque restaurait une construcj
tiou de bois.
ses tiers-point est
leurs petites vi'
s des Halles, l'entrée
esse la façade complète
Ypres. Le pignon avec
nêtres ont gardé
fiant dans leurs
es figurines gri-
is ou suppor-
de mënuis
appa-
ou de
DansmWTes
du local d'expositii
d'une maisonnette
it, li
1res ti
vieilles mailles de plomb; et
maçantes servent de clavettes
tenl comme corbeaux des
L'auvent a disparu, mais un
sée, se rabat, formant évi
On est tenté de secouer li
cloué sur la porte et de frap
raître quelque bon type
lVuictière du temps jadis. Telles sont ces Halles
que la maison d'un bourgeois d'il y a trois cents ans
y tient aussi peu de place qu'un simple bibelot dans
les vitrines de nos.musées. Tel Jonas dans le ventre
de la baleine biblique. L'exempleest bon pour les
villes qui, possédant de vastes locaux de musée,
désirent conserver des spécimens d'architecture civile
qui sur la voie publique entravent, nous le conce
vons, le développement des travaux d'étililé con
temporains. Pour parler de ce qui serait possible en
ce genre Gand, on peut citer la maison monumen
tale du Vieux-Bourg connue sous le nom de maison
du Joueur de flûte. Elle est condamnée, paraît-il,
disparaître. Ne pourrait-on, sans grands frais, le
cas échéant, en réédiûer la façade dans la vaste nef
du futur musée communal
Mais revenons Ypres, pour prendre congé de
son exposition. Il convient de rendre justice aux
hommes dévoués et intelligents qui ont prêté leur
concours laborieux cette œuvre, soit comme orga
nisateurs soit comme exposants. Nous citerons parmi
les plus méritants MM. Aug. de Beaucourt, prési
dent; Désiré Bôhm, Jules Boedt, Lagrange et Fran
çois Loppens. Ce dernier est un Gantois récemment
établi Ypres et qui y a rencontré de vives sym
pathies.
Parmi les exposants ou les personnes qui se sont
spécialement occupées d'assurer le succès de l'expo
sition, il faut encore nommer MM. Jules Iweins,
Arthur Merghelynck, Van Kemmel, Dusillion, Wil-
lems, Demazière, Aimé Verschaeve, MHe Van der
Stichelen et l'administration des hospices civils se
condée par M. Aug. Bôhm, dont le concours est
acquis toute initiative intelligente.
Ceux de nos concitoyens qui se rendront Ypres
auront se féliciter du voyage.
On s'étonne, non sans raison, dit le Journal de
Bruges, qu'après avoir combattu dans la presse,
dans les meetings, pour avoir la réforme électorale,
les eapacilaires, après l'avoir obtenue, ne montrent
pas plus d'activité en profiter, et l'on recherche les
motifs de ce manque d'empressement. Aucuns même
en induisent que les capacités ne courent pas les
rues.
On se trompe: Les capacités sont nombreuses,
mais elles pèchent par indifférence, par omission.
Eternelle histoire, toujours vraie on s'agite, on
fait des efforts pour obtenir une chose, et une fois
qu'on l'a tient, on la délaisse.
A quoi aurait servi la lutte orageuse de la période
finale de la session parlementaire, si, par une apa
thie funeste, on se refusait d'en recueillir les fruits?
La réforme électorale ne doit pas seulement avoir
pour effet d'arriver l'égalité parmi les citoyens,
d'achever l'œuvre de l'enseignement, si bien organi
sée par les ministres libéraux, œuyre que l'instruc-
o^ligaloire viendra bientôt compléter entendant
dans'l'avenir l'abolition du,privilège du"céns'
élections parlementaires ^Cette réforme doit
vie politique plus active dans tou-
société, en intéressant plus de
Lr
tsage de Solon était celle qui obligeait
ts faire acte de citoyens.
e le cercle électoral est élargi chez
dehors serait une faute que certes
esqui cependant combattirent la
ne commettront pas.'Après avoir réclamé
^cqaanne un droit, et fait triompher les
tclligence, on doit le pratiquer comme
un dévoir en se faisant inscrire sur les listes élec
torales.
11 faut prendre garde les catholiques n'entendent
pas s'endormir en face de la loi nouvelle et font des
efforts inouïs pour qu'elle tourne leur profil. En
avant s'écrie le Journal de Bruxelles, qui croit bon
de surexciter le zèle des siens, bien qu'il prenne soin
lui-même de constater que presque partout les ca
tholiques se nSèttent virillement l'œuvre, afin de
ne pasJsBs^ef leurs adversaires tout le profit de la
réforme4l<3ctor»e les cléricaux d'Anvers assistent
aux ci^irs organisés par la municipalité de cette vil
le YxYoix du Luxembourg annonce que les catho
liques du Luxembourg ont tenu, Mercredi, unegran-
de réunion Arlon, sous la présidence de M. Henri
Orban de Xivry, président du conseil provincial, et
que l'assemblée a pris des résolutions au sujet de
l'application de la nouvelle loi électorale."
En dehors de Bruxelles, on montre le plus grand
empressement suivre les cours Willebroeck.
450 candidats-électeurs se sont fait inscrire; les
nouvelles les plus satisfaisantes arrivent des nom
breuses localités de province, d'Anvers, de Ions, de
Ninove, de Nassogne, de Lodelinsart Anvers no
tamment, le nombre des inscriptions pour les cours
qui se sont ouverts vendredi soir dépasse déjà six
cents, et la section de l'Association des ex-sous offi
ciers de l'armée, qui s'est chargée de toutes les dé
marches pour faire figurer ses membres sur les lis
tes électorales, est déjà en mesure de travailler d'une
façon efficace.
Nous le répétons, de tous les points du pays on
signale l'activité qu'apportent les cercles cléricaux
l'organisation de cours ayant pour objet l'obtention
de l'électorat.
On ne saurait donc trop stimuler, sous ce rapport,
le zèle de nos amis politiques.
Thourout était en liesse, Dimanche dernier, l'oc
casion de la visite officielle de M. le Gouverneur De
Brouwer. Ce haut fonctionnaire est arrivé en cette
ville, 2 heures, accompagné de MM. Herremerre,
chef et Holvoet, secrétaire de son cabinet.
Complimenté la descente du train par l'autorité
communale, M. le Gouverneur a parcouru, précédé
d'un cortège fort originalement composé, les princi
pales rues de la ville, pour arriver l'hôtel de ville
où le vin d'honneur lui fut offert.
Là commencèrent 3 heures les réceptions des
différentes autorités dans l'ordre prescrit par la loi,
Le clergé, qui se distinguent toujours, faillit se faire
attendre et interrompre l'ordre des réceptions.
Après celles-ci, M. le gouverneur a rendu visite
aux écoles communales ainsi qu'à l'hospice. La visi
te des écoles communales, surtout celle des filles, a
été, sans contredit, la partie la plus touchante de la
fêle.
A 4 4/2 heures on a servi, dans les salles de l'hô
tel de ville, un banquet parfaitement ordonnancé.
A la table d'honneur, M. le gouverneur avait
ses côtés, outre M. le bourgmestre et les membres
de l'administration communale, M.Mathieu, deWy-
nendaele, MM. les conseillers provinciaux du can
ton, l'exception de M. Alb. Kervyn, ainsi que M.
le juge de paix.
Au dessert, M. le bourgmestre, a porté un toast
chaleureux au Roi et M. le gouverneur. Inutile de
dire qu'il a été chaleureusement acclamé.
M. le gouverneur a répondu par un magnifique
discours, non moins chaleureusement et unanime-
'iy, rT—