S. sc"e w c-
Cbrouique scolaire.
La guerre aux écoles.
No 1,055. Jeudi,
45e AflilfÉE.
12 Février 1885.
6 FRANCS PAR AIN.
.101)10 Ai. O'YI'HKS KT D l j I.' A H H O l\ i) i S.S K MKi\ T.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acql'imt EUNDO
CHKiMl.N Ofc FEli. -45 Octobre.
Heures de départ éTYpres
Il y a quelque temps, M. Thonissen, ministre mo
déré, disait la Chambre: Il se manifeste de grands
symptômes d'apaisement dans le pays. On ne con
naissait pas encore sous cet aspect farceur le ministre
qui fait une concurrence désastreuse la nymphe
Arélhuse. Cependant, il aurait tort de supposer que
sa plaisanterie est inédite et qu'elle est sortie vierge
immaculée conception! de son puissant cer
veau. Le ministre Sébastiani avait dit, avant M.
Thonissen, la tribune de la Chambre des députés
de France L'ordre règne Varsovie
Les écoles s'abattent par séries, les instituteurs
souffrent la faim silencieusement, n'osant bouger de
crainte de se voir enlever leur Irailemeni d'attente
dernier croûton de pain, et, constatant cette
accalmie de cimetière, M. Thonissen dit d'un air
satisfait: Allons, allons, parfait, tout s'apaise,toul
s'endort. Nicolas apaisait ainsi la Pologne. La
langue française est pleine de ressources pour les
amoureux d'euphémismes.
Les demandes de dispense du maintien d'écoles
officielles pleuvent dru; les fournées qui ont déjà été
consignées au Moniteur ne sont que la petite avant-
garde précédant les gros bataillons. Les colonnes du
journal officiel fourniront chaque jour leurs mor
ceaux détachés de ce qu'on pourrait appeler les
litanies de l'ignorance.
El cependant cela ne va pas assez vite encore au
gré des cléricaux ils comptent avidement el trou
vent qu'on larde bien arriver au n° 2500. Il y a
2,572 communes: tout au plus admettraient-ils des
écoles officielles dans 72, vu le malheur des temps.
Et encore
De là les invectives contre les inspecteurs, ces
hannetons sur les pattes desquels il fallait appuyer.
Eh bien, c'est de l'ingratitude vis-à-vis de quelques-
uns de ces fonctionnaires il en est parmi eux que
le gouvernement libéral a eu la iaiblesse de mainte
nir en fonctions, bien qu'ils ne prissent même pas la
peine de déguiser leur hostilité envers l'enseigne
ment oiiiciel, dont ils vivaient; il en est d'autres qui
seront toujours ies premiers convives au festin des
palinodies, criant: Vive l'amphitryon et n'ayant pas
su s'arrêter la limite qui sépare le fonctionnaire du
valet. Tous ces gens, aujourd'hui, sont les ardents
l'adoption des écoles de vachers, de nonnettes, de
petits-frères et de servantes.
En faut il un exemple? L'un de ceux qui se font le
plus remarquer par leur zèle démolisseur est le
secrétaire du clérical Davidsfonds, inspecteur prin
cipal Courtrai, M. Brouwers. Que M. Thonissen
et le Courrier de Bruxelles le couvrent de fave rs et
i de fleurs, car nul plus que lui n'a mérité les unes
j et les autres.
11 fait de l'apostolat, M. Brouwers! On croit gé
néralement que les apôtres sont morts et que l'espèce
a disparu, depuis MM. Mouls et Junqua, qui prê
chaient le néo-catholicisme, mâtiné de spiritisme,
dans une grange de la rue de la Régence.
Pas du tout; M. Brouwers est là, apôtre-inspec
teur du néant scolaire! Il était arrivé que des admi-
nistraliOns communales cléricales cependant
avaient maintenu les écoles officielles, dont elles re
connaissaient la nécessité pour la commune et la
supériorité sur les écoles libres. Cela ne pouvait
continuer dans le ressort de M. Brouwers,et chaus
sant ses boites de sept lieues, il se rendit auprès des
bourgmestres qui manquaient ainsi l'orthodoxie
ministérielle et fit tant et si bien que les écoles com
munales furent supprimées en principe el que les
demandes de dispense furent envoyées au gouver
neur, le chevalier Ruzelte lui-même.
Il est vrai que saint Paul-Brouwers a beaucoup
se faire pardonner. Je dis saint Paul cause du che
min de Damas; vous allez voir pourquoi. Il fut
un temps où M. Brouwers était libéral, en ce temps
fabuleux où Poche-à-Fiel était protestant, M. Beer-
naert, administrateur de YEtoile belge, et M. Thonis
sen modéré. Et M. Brouwers, étant libéral, a com
mis des vers. Sainte-Beuve a dit Il existe, chez
les trois quarts des hommes, un poète mort jeune,
en qui l'homme survit. L'homme qui a survécu est
l'inspecteur Brouwers, qui a tué en lui, la fleur de
l'âge, un jeune poêle, auteur d'un recueil de poésies
flamandes, intitulé Zomerbloei (floraison d'été), d'où
je détache les fleurs suivantes, traduites fidèlement:
Ailleurs, s'adressant Anvers, le poète dit:
11 s'agil donc de faire oublier ces péchés de jeu
nesse de là l'ardeur de néophyte de l'apôtre Brou
wers
Il n'est pas le seul, d'ailleurs, se faire, non pas
seulement le serviteur fidèle de la loi, ce qui ne
serait que son devoir de fonctionnaire, mais l'exci
tateur la suppression de ce qu'il a pour mission
de proléger, l'enseignement officiel. C'est là non pas
servir la loi,mais bien l'esprit de haine qu'il a dictée.
C'esl pourquoi les fonctionnaires du même acabit
nous appartiennent et pourquoi nous ne nous ferons
pas défaut de les asseoir sur une dure sellette. Mais
c'est pourquoi aussi j'engage les feuilles cléricales
ne pas trop tirer sur les inspecteurs elles pour
raient bien abattre de leurs bons amis.
Le département de l'intérieur et de l'instruction
publique a dressé un relevé des changements sur
venus dans l'organisation scolaire des communes
depuis la mise en vigueur de la loi du 20 Septembre
4884, jusqu'au 31 Décembre 1884 inclus.
Voici les principaux chiffres
Ecoles primaires communales suppi'imées: Inspec
tion principale d'Anvers, 40; de Malines, 84; de
Bruxelles, 9; de Louvain, 31; Bruges, 50; Courlral,
56; Alosl, 93; Gand, 81; Charleroi, 12; Mous, 5;
Tournai, 10; Hui, 13; Liège, 28; Hasselt, 136;
Arlou, 44; Marche, 60; ûinanl, 33; Na.nur, 50;
LE PROGRÈS
Les annonces de là Belgique el de l'Etranger sont reçues par l'Aaeaee I/araïIPuUmm «m
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et :udiciaire d'Ynres fr fi-ftft T™,t
Idem. Pour le restant du pays1 j IrtC T adressé ^r, rue de Dixmude, 39.
1:7 00. j INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
l'operinghe, 6-27 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-26 9-06 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-27 12-07 6-26.
Houthem, 5-30—8-20 - 41-16 —5-20.
domines* 3-30 8-03 8-20 9-58 10-10 11-16
2-41 2-53 5-20 - 8-58.
Comiiies-Armentiôres,5-30-8-03 li-162-53 8-50
Roulers, 745 10-43 12-20 4-10 6-30
Langemarck-Ostende,7-23 12-22 3-58 6-22.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-28.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
Court rai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20
La bigoterie, la duplicité, le tanalisnie,
La superstilion et l'infernale cruauté
Oppriment la patrie malheureuse.
Comment souffrez-vous cela aussi longtemps?
Ni vos vieilles mères, ni vos femmes
N'échappent au bûcher meurtrier. Honte
Et toi, Anvers, souviens-toi chaque instant
De ton fils, de ton Aldegonde,
Le libre-penseur, la grande âme