La liberté communale.
soit ensemble 100 écoles de garçons, 303 écoles de
filles cl 424 écoles mixtes, en tout 836 écoles.
792.
Montant du traitement d'attente alloué, francs
1,106,494-94.
Tels sont les chiffres officiels. Ils sont assez élo
quents pour se passer de commentaires.
On lit dans l'Indépendance:
On a au par l'arrêté royal de Renaix que le mo
niteur nous apporte de belles révélations sur les
actes du cabinet. Ce qui ne paraît pas au Moniteur
n'est pas moins grave. Si l'on avait gardé quelques
illusions sur la modération de nos gouvernants ac
tuels Il faut en faire table rase.
L'arrêté ministériel qui n'est pas publié au jour
nal officiel accomplit son œuvre ténébreuse, pendant
que les libéraux naïfs surveillent le Moniteur.
Nous venons d'apprendre un fait dont personne
n'a parlé et qui, cependant, mérite bien de fixer l'at-
tentian. Par arrêtés ministériels, M. Thonissen a
adopté TRENTE ÉCOLES OU SECTIONS NORMALES RELIGIEU
SES
Ces écoles normales délivrent des diplômes
peu près conçus en ces termes Nous certifions
que M"' X...., a suivi les cours de telle école pen
dant tel nombre d'années et nous appelons la béné
diction de Dieu sur ses travaux. Cela est signé
sœur Marie-Thérèse ou sœur Gudule et contresigné
par un chanoine.
Il n'est faite aucune mention du programme des
cours ni de la matière des examens.
Le département de l'instruction publique accepte
aujourd'hui ces diplômes-là. Et quand M. Thonis
sen nous parlera du nombre d'instituteurs diplômés
que comptent les écoles adoptées, il s'agira de gens
diplômés la façon de sœur Marie-Thérèse.
Les bras nous en tombent, et, si assurés que
nous soyons de l'exactitude de nos renseignements,
nous hésitons encore croire que M. Thonissen ait
pu prendre la responsabilité de pareille mesure.
La chose, dans tous les cas, vaut d'être sérieu
sement éclaircie, et la veille de la discussion du
budget de l'instruction publique, nous appelons l'at
tention des membres de la gauche, sur ce qu'on ca
che au ministère.
M. Orlmans, qui vient de mourir Verviers, était
un des doyens d'âge de la Chambre. Il avait 78 ans.
Voici le tableau des membres des Chambres qui
ont siégé soit la Chambre soit au Sénat pendant
une période de plus de vingt ans. A la date du 11
Novembre 1884, on comptait depuis 1831 cent et
vingt-deux membres dont le mandat a duré plus de
quatre lustres. Voici, en ce qui concerne les vivants,
d'intéressants détails.
Le plus ancien des membres de la Chambre est
M. Rogier, il compte 52 années de mandat. Puis
viennent M. le chanoine de Haerne avec 43 années
et M. Frère-Orban avec 37 ans. Viennent ensuite
avec le nombre d'années marquées côté de leurs
noms
De Liedekerke
37
ans
Coomans
36
Tescli
36
Thibaut
34
Janssens
32
Uagherman
32
Tack
30
E. Pirmez
26
Notelteirs
26
Reeckman
25
Notbomb
25
L. Crombez
23
Kervyn (Bruno)
23
Sabalier
23
Bara
22
De Macar
21
De Laet
21
Delcour
21
Jacobs
21
Thonissen
21
Dupont
20
Reynaert
20
Ces membres ont toujours fait partie de la Cham
bre des représentants. Voici les membres qui ont
fait partie de la Chambre et du Sénat, avec leurs
années de service au 11 Novembre 1884
MM. d'Anethan, 39 ans.
Malou 38
deMérode Westerloo 34
T'Kiut de Roodenbeke 32
Braconier 23
Les sénateurs actuels qui ont siégé au Sénat pen
dant plus de vingt années sont
MM. Van Schoor 37 ans.
de Sélys, 30
de Labbeviile, 25
Vilain X1III 21
Voici maintenant l'étal de service des ministres
tant vivants que morts, qui ont été plus de cinq
années aux affaires. Les dates sont arrêtées comme
précédemment en Novembre 1884:
MM. Frère-Orban, 24 ans, 3mois, 3jours.
Rogier,
18
1
28
Vanderstichelen,
11
5
18
Baron Cbazal,
10
7
10
J. Bara,
10
6
16
Tesch,
10
2
22
Malou,
8
11
5
de Theux,
7
11
26
B. Nolhomb,
7
7
5
d'Aspremont,
6
6
12
Delcour,
6
6
12
de Lantsheere,
6
6
12
A.Vandenpeereboom, 6
2
8
Graux,
5
11
27
Rolin-Jaequemyns,
5
11
27
VanHumbeeck
5
11
27
d'Hoffsehmidt,
5
10
20
Mercier,
5
10
19
d'Anelhan,
5
9
1
Général Tbiebauld,
5
1
25
Beernaert,
- g»»»
5
0
11
Toujours la domination cléricale a été funeste au
pays. Quand elle n'affaiblit pas l'esprit elle tue le
corps et souvent elle détruit les deux la fois. Nous
voyons quoi elle réduit l'enseignement en le re
mettant aux mains de ses ennemis et comment elle
voudrait mettre le pauvre monde la portion con-v
grue par l'impôt sur le pain et sur la viande.
Un coup d'œil rétrospectif sur les actes d'un parti,
que la falsification des scrutins a hissé au pouvoir,
n'est pas chose inutile:
L'échelle mobile établie en 1834, et qui permet
tait l'importation quand les prix s'élevaient 20 fr.
l'hectolitre et la prohibait quand ils s'abaissaient
12, releva quelque peu les prix; celte élévation pro
fita au propriétaire, non au cultivateur. L'échelle
mobile eut une conséquence désastreuse elle rendit
impossible toute organisation sérieuse du commerce
international. Quand la récolle manquait, les appro
visionnements ne se faisaient pas; si, au contraire,
nous avions un surcroit, il était impossible de l'ex
porter.
La sanction de la désorganisation du commerce
international se trouve dans les famines de 1846 et
1847 sous le ministère des six Malou.
Le déficit de nos céréales était de cinq millions
d'hectolitres. Malgré une élévation considérable des
prix, l'importation fut insuffisante de Septembre
1846 Août 1847 on n'importa que 2 millions
d'hectolitres.
Ces deux années 1846 et 1847 sont les
plus cruelles de notre siècle. Une légion d'affections
meurtrières se ruèrent sur le pays.
Sous le régime de la liberté, dit le Journal de
Bruges, le retour de pareilles famines est impossible.
Si les droits sur les céréales sont votés, le moins
qu'ils peuvent produire c'est la disette.
Ni établir des taxes locales,
Ecoles libres adoptées: dirigées par des instituteurs
et institutrices laïques, 717 dirigées par des insti
tuteurs ou des institutrices religieux, 464; ensemble
1,181.
Traitements d'attente, alloués 400 instituteurs,
109 sous-instituteurs, 233 institutrices, 50 sous-
institutrices, 144 institutrices gardiennes. Ensemble
Ecoles gardiennes supprimées, 171.
Ecoles d'adultes supprimées, 771.
Population des établissements supprimés.Ecoles
primaires, 15,420; écoles gardiennes, 5,963; écoles
d'adultes 15,434. Ensemble: 36,817 élèves.
rt
rt
La liberté communale, les grands hommes qui nous
gouvernent n'ont que ces deux mots-là la bouche.
C'est au nom de la liberté communale qu'ils ont désor
ganisé l'enseignement public.
A les entendre, la liberté communale est la clé de
voûte de notre organisation sociale, le palladium de
notre existence nationale, etc.
Nous ne demanderions pas mieux qu'il en fût ainsi,
et puisque M. Thonissen, ses collègues et ses inspira
teurs ont une si grande confiance dans l'autonomie des
communes dans la liberté communale, nous osons es
pérer qu'ils ne tarderont pas l'établir, car nous avons
le regret de constater que, jusqu'à présent, elle n'existe
pas, et que les objets sur la commune est libre de dé
cider sans avoir besoin d'une approbation de la provin
ce ou de l'Etat sont extrêmement rares.
En un mot, nous prétendons que la liberté des com
munes ressemble fort la liberté de Figaro, et nous
1 allons prouver tout de suite, la loi communale la
main
Une fois régulièrement constitué, te Conseil commu
nal peut délibérer sur tout ce qu'il lui plaît, sauf les
quelques exceptions, très peu importantes, comme on
va voir, que nous allons énumérer
Il ne peut, sans I approbation du Roi, c'est-à-dire
du ministère, ou de la députation permanente do
conseil provincial,
Ni transiger.
Ni aliéner,
Ni échanger des biens, meubles ou immeubles,
Ni constituer hypothèque,
Ni emprunter,
Ni établir des péages,
Ni receveir des legs ou donations,
Ni en supprimer,
Ni les modifier,
Ni ouvrir des rues, places ou passages,
Ni les supprimer,
Ni les élargir.
Ni les rétrécir.
Ni démolir des monuments,
Ni intenter des procès.
Ni défendre ceux qu'on lui intente,