N<> 1,059. Jeudi,
45e AIMÉE.
26 Février 1885
6 FRANCS PAR AN.
JIOIIKUL O'YPIUCS ET DE L' H RON D1S8EM El\ T.
lu peu de lout.
Nécrologie.
PARAISSAIT LA JEUDI ET LE DIMANCHE* VIRES ACQl'lRlT EUNDO.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par X Agence Ilavas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants:
Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Àlleinagnë, l'Austro-Hongrie et la Suisse chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et
C°, 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghill et C*.
38, Park Row-New-York.
Ypres, le 25 Février 1885.
Dédié au confrère de la rue au Beurre qui
firoteste si souvent du respect du parti catho-
ique pour la magistrature, les amabilités ci-
après que l'Escautorgane de M. Jacobs,
adresse la Cour de Cassation, coupable d'a
voir présenté deux candidats libéraux au siège
laissé vacant par la mort de M. Fétis.
Franchement, XEscaut est de force damer
le pion celui de la rue de Menin.
Il n'est bruit en ville que d'une démarche
analogue celle que firent au mois de Sep
tembre dernier, auprès de l'Administration
communale, MM. Surmont de Voormezeel-
berghe et Fraeys, l'homme au cosmétique.
Ces MM. du KK. qui connaissent le peu de
sympathies de nos édiles pour les écoles de
petits-frères, n'osant tenter eux-mêmes une
démarche qu'ils savaient ne pouvoir aboutir et
c^ui semble d'ailleurs n'avoir été faite que dans
1 espoir de se heurter un refus, auraient
délégué auprès de M. le Bourgmestre deux
dames du meilleur monde pour solliciter de
notre premier magistrat l'autorisation de don
ner la salle de spectacle, une fête dont le
produit serait affecté aux écoles du clergé.
Nous avons peine croire tant de naïveté!
Les catholiques possèdent au Collège St-
Vincent de Paul, une très-jolie salle de fêtes
et nous admettrions difficilement qu'ils la dé
laissent pour aller s'amuser dans ce que les
théologiens de la rue de Menin appellent un
antre de perdition.
Fi donc! un local dans lequel on a joué la
Grande Duchesse de Gérolstein, la Fille de Ma
dame Angot, etc., etc., et où d'affreux libé
raux ont dansé pendant les jours gras.
Des gens prétendument bien informés affir
ment en outre que le Conseil communal, saisi
de la question, aurait refusé de prêter les
mains cette petite manœuvre.
Nous l'espérons bien.
Attendons que tout cela se confirme!
On travaille la Salle Bleuel'Hôtel-de-
Ville.
Une demi-douzaine d'ouvriers grattent les
nombreuses couches de peinture dont nos
pères ont jugé bon de recouvrir les boiseries.
Le travail est déjà très-avancé et sera,
parait-il, achevé d'ici peu.
Les rédacteurs du Journal sont en quête
d'un nouveau nom pour rebaptiser la salle.
Qui donc avait annoncé que la fabrique
d'église de St-Martin n'accepterait pas le legs
de 10,000 francs que lui a fait M. Vandenpee-
reboom.
C'était bien mal connaître nos rats d'église
dont la poche, si elle est souvent fermée quand
il s'agit de donner, est toujours ouverte pour
recevoir.
On nous assure, en effet, que la susdite
fabrique a demandé depuis plusieurs semaines
l'autorisation d'accepter le legs en question.
Au milieu d'un interminable article dédié
M. Polydore Vermeulen et où il y a un peu de
tout sauf des arguments pour ou contre le
libre échange, la rédaction du Journal d Ypres
essaie pour la millième fois une petite réclame
en faveur de la grande boutique cléricale.
Voici ce que nous lisons
Nous ferons comme notre confrère. Nous
abandonnerons momentanément ce terrain
sur lequel il ne parvient plus conserver
l'équilibre et nous le suivrons dans ses disser
tations historico-religieuses.
Oui l'Eglise a eu des milliers de martyrs.
Mais elle a eu aussi, et ce sera son éternel
opprobre, des millions de victimes.
Voici ce que nous lisions ce sujet, il y a
quelques jours peine, dans un journal de la
capitale
Voilà, dit la Gazettela statistique lamenta
ble qui montre les désastres accumulés parla
rage de domination de l'Eglise, cette humble
que l'on connait.
ra
La ville de Messines vient de faire une
perte qui sera vivement ressentie dans tout
l'arrondissement d'Ypres; M. De Neckere y
est décédé le Dimanche 22 de ce mois, après y
avoir rempli, pendant 39 ans, les fonctions de
Bourgmestre. M. De Neckere avait été nommé
ces fonctions en 1847 et pendant cette lon
gue carrière jamais sa candidature ne fut com
battue.
M. De Neckere était pourtant un libéral
ardent et sincère; il était même militant, mais
il avait un caractère bienveillant et serviable
et se distinguait par son esprit de droiture et
de justice. Aussi il était l'ami et le père de
tous les Messinois et il faut avoir connu Mes
sines avant 1847, pour pouvoir apprécier tout
le bien qu'il a fait sa ville natale
M, De Neckere fut aussi pendant quelque
temps conseiller provincial et il était en der
nier lieu membre de la commission adminis
trative de l'Institution Royale de Messines
dans toutes ces fonctions il sut captiver l'esti-
LE PROGRES
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et -udiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Il est regrettable que des magistrats hiérarchiquement
si haut placés n'aient pas plus souci de leur dignité et de
leurs devoirs de magistrats
Cest du cynisme ou c'est une suprême naïveté. C'est
même peut-être l'un et l'autre.
Si ces messieurs de la haute Cour étaient de véritables
magistrats, c'est-à-dire des hommes pénétrés de la gran-
deur de leur mission, ils n'auraient pas agi comme ils
l'ont fait...
Ces fabricants de jurisprudences diverses ont dépassé
la mesure...
Le Carnaval est fini nous devons rendre grâce ces
messieurs de s'être une bonne fois démasqués...
c Les catholiques, comme catholiques, ont un ensemble
de vérités croire et de maximes suivre en dehors
desquelles il n'est point de salut. Ces vérités et ces maxi-
mes ont vu souffrir pour elles des milliers de martyrs et
lient depuis dix huit siècles des millions d'hommes,choses
qu'on ne dira certes pas d'une autre doctrine.
M. le professeur Cicchitie-Suriani vient de publier
Rome un livre sur la religion dans la science et la tyran-
nie dans la conscience. Dans une page de ce livre, l'au-
teur énumère les victimes des guerres et des massacres
provoqués par la politique et le fanatisme de l'Eglise ro-
raaine. Les victimes des dissensions religieuses, aux
temps de Constantin, peuvent être évaluées 10,000 les
disputes des Donatistes, en Afrique, ont fait périr 4,000
malheureux coups de bâton les guerres civiles provo-
quées par les controverses sur la consubstantialité. dans
t tout l'empire, ont dévoré 400,000 victimes; la lutte entre
les iconocla les et les iconolàtres en a dévoré soixante
mille; les élections aux évêchés ont coûté la vie trois
cent mille personnes deux raillions d'hommes au moins
ont trouvé la mort dans les croisades l'entreprise des
moines.chevalicrs et soldats dans la Baltique a fait cent
e raille victimes la croisade contre le Languedoc autant,
et autant aussi la croisade contre les empereurs, après Gré-
goii e VIL Cent vingt mille personnes ont péri dans le
schisme d'Occident, au quinzième siècle, cent cinquante
mille dans la guerre des Aussites, dix-huit mille dans les
massacres de Mérindal et de Cabricies. De la Réforme de
e Léon XI Clément IX, les persécutions religieuses ont
fait au moins deux millions de victimes, y compris celles
qui ont péri aux massacres de la Saint-Barthéleray et
c aux massacres d Irlande. L'Inquisition a conduit la
mort plus de quatre cent mille personnes au bas mot. Las
Casas évalue douze millions les victimes des persécutions
e et des guerres religieuses en Amérique trois 'cent mille
personnes ont péri dans les guerres provoquées au Japon
e par les jésuites. En tout, quelques milliers près, près-
que dix-neuf millions de victimes