Une parole vraie.
ï'Ol'KRLVGIIK.
Nouvelles locales.
me et la confiance de tous ceux avec qui il
était en relations. Tant de services ne pou
vaient rester sans récompense; aussi Mr De
Neckere fut successivement nommé Chevalier
de l'Ordre de Léopold et décoré de la croix
civique de 1™ classe.
Mr De Neckere était encore membre du
Comité de l'Association libérale depuis 1847
et là aussi il laissera un vide qu'il ne sera pas
facile de combler.
Les obsèques de Mr De Neckere auront lieu
en l'Eglise paroissiale de Messines, Jeudi 26
Février 1885, 10 heures du matin.
Une regrettable coïncidence est que le
canton de Messines est appelé ce jour et cette
heure là devant le conseil de milice d'Ypres.
Les curés volent les pauvres! disait dernièrement
M. Bouvier La presse cléricale proteste contre ces
paroles et cependant rien n'est plus vrai.
Voyez plutôt ce qui se passe dans les campagnes.
Un malheureux ouvrier, père de famille, vient
mourir. Un de ses parents se rend immédiatement
chez M. le curé pour régler les conditions de l'en
terrement
Pour que le prêtre daigne se déplacer, il faut qu'il
soit payé grassement. Aussi va-t-il exiger le paye
ment par anticipation.
J 'irai chercher le mort, si vous me payez autant
sinon je me contenterai d'attendre le convoi
funèbre et de jeter un peu d'eau bénite sur la fosse».
Les parents, la plupart ignorants et superstitieux,
souscrivent aux conditions imposées par M. le curé.
Us lui donnent, jusqu'à leur dernier sou, l'argent
qu'ils doivent peut-être leurs fournisseurs.
Le bon pasteur ne s'inquiète pas de cela il em
poche et fait la révérence.
Je vous le demande est-ce que ce prêtre, payé
par l'Etat pour accomplir, je ne sais quelle préten
due mission divine, ne vole pas les pauvres en agis
sant ainsi
Ne vole-t-il pas les pauvres, en acceptant, sous
prétexte de tirer l'âme du défunt du purgatoire et
les choses sont arrangées de telle sorte que le plus
parfait ne va jamais directement en paradis en
acceptant, dis-je, un argent dont ils ont le plus
grand besoin
Ne vole-t-il pas les pauvres, en laissant croire
ces simples que les messes leur donneront une place
au séjour des élus N'est-ce pas là une exploitation
de l'homme par l'homme, une spéculation sur la bê
tise de ceux qui n'ont pas s'instruire et s'éclairer?
Oh! que les prêtres sucent jusqu'au sang les per
sonnes riches qui ont confiance en eux, cela leur re
garde absolument on n'a rien redire.
Si vous avez de la fortune et que vous teniez
vous faire enterrer grande pompte, le prêtre a
mille fois raison de profiter de votre crédulité.
Qu'il réclame des sommes exhorbitantes, c'est son
droit mais qu'il profite de l'ignorance du pauvre
pour s'enrichir, c'est simplement odieux.
Oui, M. Bouvier a raison les prêtres volent les
pauvres, qui ne sont pas même, la plupart du
temps, de se défendre.
Depuis leur tendre enfance, dit l'Avenir des Flan
dres, ils sont sous le joug du clergé, qui chaque
Dimanche, frappe leurs esprits d'infernales terreurs,
Ils se laissent aller la superstition, entrevoyant
vaguement une vie où ils seraient plus malheureux
encore, s'ils n'avaient pas recours au prêtre l'heu
re du trépas.
11 n'y a pas d'argent pour pourvoir aux nécessités
les plus urgentes, mais pour les prêtres il y en a
toujours.
Le Moniteur de Lundi nous apprend que trois
églises viennent d'être érigées en succursales, ce qui
leur vaut un curé et un conseil de fabrique.
A chacune de ces trois succursales est attaché un
traitement charge de l'Etat.
En même temps sept arrêtés de la députation per
manente du Brabant et de la province de Liège sont
annulés. Les communes peuvent faire tout ce qu'elles
veulent pour cjpsorganiser le service de l'enseigne
ment public. Elles ont la liberté la plus absolue.
Elles n'ont rien craindre de la machine aux annu
lations. Le Moniteur des «cas-nuls» ne fonctionne
que pour faire de bons petits avantages aux curés et
aux vicaires, afin qu'ils puissent tirer de leur profes
sion la plus grande somme possible de bénéfices.
Les arrêtés annulés avaient supprimé des supplé
ments de traitement dépense purement facultative
afin de faire face aux frais de réparation et de
reconstruction des églises et presbytères dépense
obligatoire. Si la fabrique ne peut payer ces trais,
elle s'adressera la commune; après tout, qu'importe
que l'église et le presbytère soient mal entretenus; le
grand point, c'est que le desservant touche un sup-
plément de traitement.
Les sommes pour visites décanales et pour les
honoraires des prédicateurs sont rétablis dans cer
tains budgets de fabriques dans d'autres, on auto
rise le trésorier ne renseigner qu'une partie des
recettes qu'il effectue du chef des funérailles, de la
cire, des messes manuelles, des oblalions. Non seu
lement, il faut que les curés s'enrichissent l'aide
des revenus des fabriques d'églises, mais il faut aussi
qu'on ignore ce qu'ils louchent du chef des recettes
faites parles trésoriers des fabriques. Il faut empê
cher tout examen et tout contrôle. Ainsi le veulent
les curés leur gouvernement n'a rien leur refuser.
Il n'y a plus d'arrêtés d'annulation que pour eux et
dans l'intérêt de leurs petites affaires.
Après avoir fait campagne contre le Roi, contre
les officiers de l'armée, contre les inspecteur de
l'enseignement primaire, contre les commissaires
d'arrondissement, etc., etc., voici que la sainte
presse entreprend une véritable croisade contre la
magistrature.
Tout le monde y passera, sauf le clergé, bien
entendu, la seule autorité, le seul pouvoir que re
connaissent les bardes sacrés.
La Cour de cassation avait présenter deux can
didats pour le remplacement de M. Fétis, conseiller
décédé. El.e a porté son choix sur MM. Giron etVan
Schoor, qui sont libéraux. Anathème la Cour de
cassation.
Le Journal de Binixelles, organe officieuse du mi
nistère, déclare solennellement la Cour suprême
qu'elle est entrée dans une voie pleine de dangers,»
qu'elle subit l'influence des préceptes radicaux de
la Révolution. et que cet état de choses trouble
la conscience juridique de la nation.
La feuille ministérielle ajoute que le danger créé
par la Cour de cassation doit être énergiquement
combattu et que les nouvelles nominations de con
seillers ne doivent pas être des nominations dites
libérales.
Cela signifie évidemment que la majorité cléricale
d i Sénat, sur l'ordre de nos maîtres va se
mettre en conflit avec la Cour suprême et proposera,
elle, des candidats cléricaux. Inutile d'ajouter que,
dans ces conditions, le choix de M. De Volder, mi
nistre de la j stice et fidèle serviteur des évêques,
n'est pas douteux.
En attendant, dit le Journal de Bruges, nous
assistons cet édifiant spectacle d'un gouvernement
prétendument conservateur qui fait insulter et
outrager la magistrature par sa presse officieuse.
Une correspondance de Berlin écrit un journal
de la capitale:
J'apprends que le gouvernement belge a pris la
résolution de reconnaître l'Association internationale
du Congo au même titre que tous les autres États
européens.
Le traité sera probablement signé Berlin entre
le baron Lambermont, pour la Belgique, et le colonel
Strauch, pour l'Association, Lundi ou Mardi, au
plus tard, c'est-à-dire deux ou trois jours avant la
clôture de la conférence africaine.
Les fêles, organisées par la société Philharmo
nique, l'occasion du carnaval, ont été, colle
année, Irès brillantes et très animées. Elles se com
posaient de deux soirées musicales et dramatiques.
La première était donnée avec le concours de MM.
Caslelain et Paravicini du théâtre royal des Galeries
Sl-Hubert, et Ambreville et Etienne de l'Alcazar de
Bi uxellcs.
L'éloge de ces artistes n'est plus faire et le pu
blic, par ses applaudissements chaleureux, leur a
prouvé combien il appréciait leur talent.
Nous devons cependant mentionner parmi les
morceaux exécutés la Chanson boire et la Cher
cheuse de claire de lune, chantés par M. Paravini
d'une façon réellement charmante.
Ah! Jeannette et Bernard, chansonnettes comiques
dont les refrains étaient répétés en chœur par toute
la salle auxquelles le talent de M. Ambreville donnait
un cachet de franche gaité.
Les scènes de magnétisme l'instar de M. Donato
ont eu un grand succès de rire. L'imitation est par
faite et M. Caslelain est un Donato d'une ressem
blance frappante.
Nos plus sincères félicitations MM. Dumonceau,
sous-chef de musique de la Philharmonie, et Achille
Lauwers. Dans un duo concertant ces messieurs ont
révalisé de virtuosité et nous avons été heureux de
constater les progrès remarquables que M. Dumon
ceau a fait faire son élève.
La soirée flamande donnée par les membres du
Willems-Fonds a eu un succès tout aussi grand que
la soirée française et le public qui y assistait était
encore plus nombreux. La salle était littéralement
bondée.
Aussi nos artistes amateurs se sont-ils surpassés!
Tous méritent des éloges et nous ne pouvons assez
les remercier des peines qu'ils se donnent pour la
réussite des agréables soirées qu'ils nous font passer.
Nous avons constaté avec plaisir que la musique
a pris, chez nos jeunes amateurs, une place plus
grande dans les vaudevilles qu'ils ont joués. Parmi
ceux-ci nous devons citer surtout Vader Cals. Grâce
au zèle et au talent de M. Van Elslande, notre
dévoué directeur, les chœurs en ont été très conve
nablement exécutés. Il en a été de même pour: de
Fanfaren van Slimmendorp, (les imitations des fan
fares de Nonancourt),dont les paroles sont l'œuvre
de quelques membres du Willems-Fonds. Cette
pochade, fort bien jouée, a beaucoup amusé le
public qui l'a bissée avec entrain.
Tous les rôles, dans les différents morceaux, ont
été tenus avec un talent remarquable chez des ama
teurs. Mentionnons cependant MM. Vanden Broucke
René, Monleyne Emile, Devos Paul, Lambrecht
Henri et Devos Richard qui ont supérieurement
interprêtés les rôles de Vader Cats, de Gielen, de boer
Vreckhove, de Robert et de baas Kruik. N'oublions
pas MM. Benoot et Parrein qui ont été également très
applaudi.
Les figurants aussi ont droit nos éloges. Ils se
sont vaillamment comportés et se sont bien acquittés
de leur tâche.
Nos plus sincères remercîmenls tous ceux qui
ont coopéré la réussite de ces deux belles soirées
dont le public a conservé le meilleur souvenir.
Mardi matin, 15 minutes après 8 heures, un accident
est arrivé vis-à-vis la Maison d'arrêt cellulaire de notre
ville le conducteur du camion du chemin de fer, en
voulant sauter de son véhicule terre, a glissé du
marche-pied si malheureusement qu'une de ses jambes
a été écrasée sous la roue de devant. On l'a transporté
son domicile dans un état alarmant.
M. le capitaine Hanssens est mort le 28 Décembre,
Vivi, d'une attaque de fièvre bilieuse.
Il était né Fumes, le 25 Juillet 1843 II n'avait donc
pas 42 ans. Il était adjoint d'état-major et attaché au
11e régiment de ligne.
II s'était embarqué pour l'Afrique dans les premiers