No 1,061. Jeudi,
45e ANNÉE.
5 Mars 1885.
0 FRANCS PAR AN.
JOU Et A A l„ D'APRES ET DE L' A tt UON DISS KM E A T.
Séance de la Chambre.
Chronique électorale.
PARAISSAIT M .11 Mil ET LE DIMANCHE. VIRES ACQEIRIT EUSDO
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Heures de départ rf'Ypres
Poperinghe, 6-27 9-09 10-00 12-07 3-00
La Chambre des représentants a repris hier
la discussion du budget de l'intérieur. M.Neu-
jean s'est spécialement attaché aux provinces
du Limbourg et de Namur il a montré ce que
le clergé, tout puissant dans ces deux provin
ces, avait fait de l'enseignement public. Sauf
dans les villes, il n'en reste rien. Là, comme
dans les Flandres, les instituteurs les plus
méritants et les plus dévoués ont été traités
avec une véritable férocité. On se croirait en
pays sauvage, lorsqu'on entend le récit des
infamies qui ont été commises.
Avant d'aborder cet ordre de faits, l'hono
rable député de Liège a formulé une très
énergique protestation contre l'esprit général
qui préside l'application de la loi. 11 n'y a
pas le contester, toutes les écoles adoptées
sont des écoles confessionnelles: c'est, pour les
garçons, l'école du curé ou l'école des frères
pour les filles, c'est l'école des religieuses. Ce
sont des écoles sectaires. Or, d'après le texte
de la loi, de même que d'après les commentai
res qui ont été donnés dans la discussion,
l'école ne pouvait être adoptée que si elle était
accessible a,ussi bien aux dissidents qu'aux
croyants.
C'est pour cela qu'un des articles de la loi
maudite porte que, dans l'école adoptée, l'en
seignement de la religion sera donné au com
mencement ou la fin des classes et que les
enfants dont les parents en feront la demande
seront dispensés d'y assister. L'école adoptée
tient lieu d'école publique elle est, au moins
en ce qui concerne l'enseignement de la reli-
?;ion, mise sur la même ligne. Mais ce n'était
qu'un leurre. Il n'y a pas une seule école
adoptée qui ne soit pas entre les mains du
clergé catholique. La loi n'a d'ailleurs pas eu
d'autre but que de lui livrer l'enseignement
populaire.
Que cela prépare de sombres jours pour
notre pays, qu au lieu de générations élevées
dans des sentiments qui unissent et rappro
chent, l'école adoptée nous donne une nation
plus divisée, plus déchirée que jamais, ce n'est
malheureusement que trop certain; chaque
fois que le clergé a été le maître il en a été
ainsi il n'y a pas de pire révolutionnaire que
lui. On s'en apercevra lorsqu'il sera trop tard.
En entendant il poursuit son œuvre antipa
triotique et antinationale par les moyens les
plus honteux et les plus abominables. M.Neu-
jean a donné ce sujet des détails vraiment
navrants. On se demande comment de pareil-
i les choses sont possibles dans un pays qui a
la prétention d'être civilisé. A droite, ces
choses-là paraissent plaisantes. N'est-ce pas
M. Van YYambeke qui s'écriait l'autre jour,
au récit de véritables forfaits dont la loi mau
dite est l'occasion que cela l'amusait beaucoup!
On s'amuse droite!
Plus il y a de pleurs et de grincements de
dents et plus ces Messieurs sont heureux
Les bons petits cœurs
Les nombreux détails dans lesquels M. Neu-
jean est entré sont du plus haut intérêt. Il a
fallu pour les recueillir et les coordonner un
travail considérable. Il est évident, ainsi
qu'on l'a déjà fait observer, que c'est le gou
vernement qui aurait dû les fournir. Mais M.
Thonissen ne sait rien, parce qu'il ne veut
rien savoir, et lorsqu'il lui arrive de donner
des indications la Chambre, la plupart du
temps ces indications sont fausses.
M. Neujean a fait connaître une particula
rité fort curieuse.
L'exécution de la loi maudite a fait connaî
tre une nouvelle espèce d'entrepreneurs; il y
a des communes qui traitent avec des parti
culiers, lesquels se chargent forfait de
donner un enseignement quelconque. Dans
une commune, cet entrepreneur est un juge de
paix; dans une autre, c'est un agent d'affaires.
Voilà où on en vient sous le régime de l'auto
nomie communale.
L'honorable député de Liège terminera son
discours aujourd'hui.
M. Frère-Orban a demandé au gouverne
ment s'il n'avait pas de communications
faire, maintenant que la conférence de Berlin,
où notre pays a joué un rôle qui n'a pas été
sans honneur, a terminé ses travaux. Le chef
du cabinet a répondu qu'il attendait le retour
des plénipotentiaires belges, et que les docu
ments relatifs là conférence de Berlin se
raient déposés au plus tard la semaine pro
chaine.
L'ELECTION DE VER VIERS.
Le scrutin du 2 Mars n'a pas été favorable nos
amis politiques de Verviers.
Le candidat clérical, M. Loslever, a été élu repré
sentant de cet arrondissement en remplacement du
regretté Ortmans-Hauzeur, mais il ne l'a emporté
qu'à 27 voix de majorité! Et le parti clérical avait
remué ciel et terre, il avait fait agir toutes ses
influences, il se croyait sûr d'une éclatante victoire.
27 voix de majorité sur 3,231 votants! El lors des
dernières élections sénatoriales, les noms de ses can
didats sortaient de l'urne 200 voix de majorité.
On voit d'ici combien nous avons regagné de ter
rain et il n'y a certes pas d'outrecuidance de notre
part dire que celte journée est pour nous une vic
toire morale. C'est si vrai, du reste, que nous l'au
rions emporté haut la main si le canton d'Aubel
n'avait pas donné 20 voix de majorité aux cléricaux.
Voici les chiffres
Votes valables3,231.
M. Loslever, clérical élu 1,619.
M. Van Dresse, libéral non élu. 1,592.
Voici la copie de la circulaire que le gouverneur
Ruzette, de la Flandre occidentale, vient d'envoyer
aux inspecteurs principaux de l'enseignement pri
maire:
Bruges, le 20 février 1885.
J'ai 1 honneur de vous faire connaître que les
conseils communaux peuvent adopter des écoles pri
maires privées, de mêmes qu'ils peuvent adopter
des écoles gardiennes dont l'organisation ne serait
pas complète. Les subsides accorder seront pro
portionnés l'organisation plus ou moins complète
des écoles. Ce n'est que lorsqu'il s'agit de dispenser
la commune d'avoir une école communale que l'école
privée doit nécessairement avoir une organisation
complète.
Le gouverneur,
(Signé) Chev. Ruzette.
Jusqu'où ne laissera-l-on pas aller l'autonomie
communale
Une Ligue nationale pour la liberté commerciale
vient de se constituer Anvers, sans couleur poli
tique.
Dans son manifeste, nous remarquons les passages
suivants
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et ;udiciaire d'Ypres, fr. 6-00. j Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
IdemPour le restant du pays7-00. S INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Km iVtiA »E F£«. lr Février.
4-00 6-23 9-03 9-38.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-27 12-07 6-23.
Houthem, 3-30 8-20 - 11-16 -3-20.
Comines, 3-30 8-03 8-20 9-38 10-10 11-16
2-41 2-33 5-20 - 8-58.
Oomines-Armentières,5-30—8-03 11-162-53 8-58.
Koulers, 7-45 10-45 - 12-20 4-10 6-30
Langemarck-Ostende,7-23 12-22 3-58 6-22.
Courtrai, 3-30 - 8-20 9-38 11-16 2-41 3-20.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
(iourtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20
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