La loi maudite. L'apanouissement soutenu de la vie chré tienne Qu'est-ce que cela peut bien être? Et d'une! - A aucune époque, les mœurs et les habi- tudes chrétiennes n'ont été exposées des périls plus grands et plus nombreux, que de nos jours. Boum Quelle tuile pour les petits frères! Et de deux Offrons Dieu les œuvres et les entrepri- ses de la journée et appelons sur elles et sur tout ce qui nous est cher, la divine béné- diction. Voilà certes une pratique que le Journal ne doit pas ignorer et laquelle il se conforme sans aucune doute chaque fois qu'il invente une bonne petite calomnie l'adresse des libé raux. Et de trois Plus loin,M. Jean-Joseph dit: Nous vous exhortons et Nous insistons temps et contre temps Insister temps et contre temps cela peut être très-beau et très malin. Mais c'estdu charabia. Autant dire: Ab hoc et ab hâc. Voici qui est tout aussi beau Sans religion, l'expérience le prouve, il peut y avoir de la prospérité; mais une prospérité éphémère pour les individus, plus éphémère encore pour les familles. C'est drôle! Nous ne connaissons pas de pays plus fon cièrement catholique,plus fanatique même que l'Espagne. M. Jean Joseph ne devrait pas ignorer, son âge, que c'est aussi le pays le plus misérable de l'Europe. Et après Après? M.Jean-Joseph accorde aux militai res de tout grade, leurs femmes, leurs enfants et leurs ordonnances la permission de faire gras tous les jours de l'année, excepté le Vendredi-Saintoù ils devront se conformer aux autres fidèles (sic) et vu que les gendar mes exigent les mêmes égardscause des fatigues auxquelles ils soM astreints, la nuit aussi bien que le jour. Nous les assimilons aux militaires. Comme si Pandore n'était pas militaire et n'était pas placé sous la juridiction de M. le ministre de la guerre. A moins cependant que M. Jean-Joseph n'ait eu en vue que les gendarmes en bour geois Cette longue machine finit le plus naturel lement du monde par un appel de fonds. Le vœu du Saint-Père est que l'on tâche de racheter en bonnes œuvres cette condes- cendance de sa part. Autrement dit: passez la caisse. Sur ce, tirons l'échelle et souhaitons la bonne nuit M. Jean-Joseph. Nous n'avons plus parlé, depuis quelque temps, ni d'Elverdinghe, ni de Langemarck, ni de Rousbrugge, ni de Ploegsteert, ni de tant d'autres communes où la lutte scolaire continue avec une violence inouïe, grâce l'acharnement que déploie partout le clergé, pour se mettre au dessus de l'autorité civile et substituer en quelque sorte sa volonté propre celle de l'Administration communale. Ce n'est pas cependant que la matière nous ait fait défaut et que nous ayons été court de copie. Mais nous croyions qu'après avoir dénoncé les actes scandaleux de certaines administra tions cléricales et avoir appelé sur ces faits l'attention du Gouvernement, il fallait laisser celui-ci un temps moral pour s'éclairer, prendre des renseignements, rechercher les abus,les réprimer au besoin et étudier surtout les modifications qu'une triste expérience com mandait d'introduire dans la législation sco laire. Il fallait un essai loyal. Nous nous sommes tu. Nous avons eu tort. Car, pendant ce temps là, le clergé a poursuivi partout son œuvre de destruction.il a continué, sans trêve ni merci, battre en brèche l'enseignement public. Il n'admet aucune transaction. La lutte appelle la lutte. Nous reprenons notre tâche où nous l'avons laissée et nous recommençons la guerre contre les adminis trations communales qui se font les vils in struments des vengeances sacerdotales et les marche-pieds des hobereaux de campagne. M. Thonissen a parlé de Rousbrugge la Chambre. Il a contesté au Parlement l'exacti tude des renseignements donnés la tribune par l'honorable M. Bara. C'est par Rousbrugge que nous débuterons. Nous répondrons la fois M. Thonissen et au Journal d'Ypres, qui a cru un instant pouvoir nous tomber et qui a fait preuve dans toute cette affaire d'une mauvaise [foi insigne. R. Le ministre de l'agriculture vient de donner une nouvelle preuve de ses ardentes sympa thies pour tout ce qui touche cette branche importante de la richesse nationale. Voici ce que nous lisons dans le Moniteur de Vendredi: CONCOURS DE BÉTAIL GRAS. - SUPPRESSION. Léopold II, Roi des Belges, A tous présents et venir, Salut. Revu les arrêtés Royaux du 4 Décembre 1845, du 21 Février 1847, du 27 Juillet 1848, du 5 Mars 1851, du 5 Mars 1855, du 17 Juin 1875 et du 22 Décembre 1881, instituant des concours de bétail gras dans les villes de Bruges, de Courtrai, de Lou- vain, de Gand,"d'Ypres, de Furnes et de Bruxelles Attendu qu'au pointfde vue agricole, ce genre de concours n'offre plus d'utilité et qu'actuellement, il n'a plus qu'un intérêt purement local Vu l'avis conforme du conseil supérieur d'agricul ture; Sur la proposition de Notre Ministre de l'agricul ture, de l'industrie et des travaux publics, Nous avons arrêté et arrêtons Ait. lr. Les arrêtés royaux susmentionnés sont rapportés. Art. 2. Notre Ministre de l'agriculture, de l'in dustrie et des travaux publics est chargé de l'exécu - lion du présent arrêté. Donné Bruxelles, le 4 Mars 1885. LÉOPOLD. Par le Roi Le Ministre de l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics, Chevalier de Moreau. Tout commentaire serait inutile Comme M. Thonissen l'avait pressenti, la députation permanente vient de réformer le résultat des élections communales du l1 Fé vrier de Jette-St-Pierre. Il en résulte que tous les candidats de la liste libérale passent, l'exception d'un seul pour lequel il y aurait ballottage avec un ca tholique. Cette décision a été prise l'unani mité. Il ne peut donc exister aucun doute sur la sincérité de cet arrêté. Le recours couservatoire que le ministre a fait prendre le 27 Février dernier par le gou verneur, contre la décision de la députation permanente de ce jour, prouve qu'il était au courant de la situation. L'un de ces fonctionnaires, candidat lui- même, a fondé Jette-St-Pierre un cercle catholique dont il est le président. Il s'est jeté tête baissée dans le mouvement électoral et comme récompense le 12 Novembre dernier il a été promu au grade de chef de bureau hors cadre et titre personnelIl est hors de doute que c'est par lui que M Thonissen a appris que plusieurs bulletins catholiques avaient été marqués et maladroitement et si grossière ment qu'il serait impossible une députation quelconque de les admettre. Nous espérons bien que, cette fois, le mi nistre respectera cette décision, qui exprime si bien le sentiment de tous les habitants no tables de Jette soucieux du bien-être général. Ce qu'on veut Jette, c'est une administration capable, sérieuse et modérée qui s'occupe des affaires communales et sous ce rapport il est impossible de réunir des candidats meilleurs que ceux désignés par la députation. Il serait souhaiter que le ministre le comprit car la prospérité de cette belle commune en dépend. Une circulaire de M. Thonissen rappelle aux députations permanentes des conseils provin ciaux que, conformément la nouvelle loi scolaire, elles ne peuvent plus imposer d'office aux communes l'obligation d'inscrire leur budget une dépense pour l'achat des livres destinés aux distributions de prix. C'est évident Les cléricaux espèrent bien qu'en empêchant de donner des prix dans les écoles communales, on y diminuera le nombre des élèves au profit des écoles cléricales. Le Koophandel rapportait mercredi un fait navrant. Le voici dans son éloquente simplicité. De pauvres gens de la Flandre occidentale s'étaient imposé les plus durs sacrifices pour envoyer leur fils l'école normale. Ils voulaient faire de lui un instituteur, lui donner une position honorable, et se consolaient des privations auxquelles ils se soumet taient en faisant des rêves d'avenir pour leur enfant. Celui-ci est laborieux et intelligent: il passe ses examens et sort l'an dernier de l'école avec son diplôme. Il va être nommé instituteur dans son village quand M. Jacobs devient ministre. C'en est fait de ses espérances il n'y a plus de nominations que pour les petits-frères et les cagots. Il frappe toutes les portes ne voulant pas rester la charge de ses parents, mais les villes libérales sont assail lies de demandes d'emploi il est montré au doigt dans son village où on le fuit comme un pestiféré, grâce aux excitations des prêtres et des fanatiques sans cœur. Et pourtant c'est un excellent garçon auquel tout le monde naguères rendait justice. -

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Le Progrès (1841-1914) | 1885 | | pagina 2