Un ouvrier, Jnn L...., ayant refusé d'en
voyer son enfant l'école du curé, ne parvint
plus trouver d'ouvrage. Le Bourgmestre
allait de porte en porte dire aux habitants que
s'ils procuraient de la besogne au malheureux
père de famille, ils ne tarderaient pas s'en
repentir. En dépit de ces ordres barbares, le
forgeron de l'endroit, un brave homme, pris
de compassion, avait pris Jan L.... son
service.
Dès qu'il fut informé de cette contravention,
le Bourgmestre s'empressa de faire comparoir
l'artisan et après de vives instances, obtint de
celui-ci que Jan L.... serait renvoyé.
Le forgeron avait résisté d'autant plus vive
ment que Jan L... était le seul ouvrier qui pût
lui rendre des services sérieux. Mais le
mayeur avait, parmi ses laquais, un gars
solide qui, dans le temps, avait battu l'en
clume Il n'hésita pas. Il le céda momentané
ment au forgeron et c'est depuis lors qu'on
voit un laquais en livrée faire manœuvrer le
soufflet de la forge dans le petit village de X...
Quant Jan L...., il serait déjà mort de
faim si des âmes compatissantes ne s'étaient
oc-upées de lui.
Voilà comment le clergé et la noblesse con
tinuent l'œuvre d'apaisement que le ministère
de la Tolérance Nationale a inaugurée chez
nos voisins.
Les rédacteurs du Journal d'Ypres ont pro
fité comme nous de la Kattefeest pour aller
visiter le Musée.
Ils s'en vantent!
Ils étaient trois
1res faciunt collégium!
disaient les anciens.
Ces messieurs ont beaucoup admiré les dé
corations de feu M. Alph.Vanden Peereboom.
Pour des gens qui ne peuvent aspirer
qu'à une médaille du Tiers ordre de S' Fran
çois, ou au grand cordon de S1 Labre, rien de
plus naturel.
Pendant qu'ils étaient en extase devant la
fameuse vitrine, l'un deux s'est retourné et a
vu un affreux orang outang. une vilaine petite
vipère et une superbe tète d'âne.
Etonné, il appelle ses camarades dont l'ex
tase semblait ne pas devoir finir de sitôt.
Ils regardent tous trois ahu ris, épouvantés.
C'était une glace qui leur renvoyait leur
image?
Encore propos du Musée.
Le Journal d'Ypres, nous ne savons trop
pourquoi, mêle son articulet sur le Musée
le nom de M. le Baron Surmont de Volsber-
ghe, dont la riante et sympathique figure
serait notre cauchemar.
Nous avouons fort ingénument n'avoir vu
nulle part au Musée l'image de l'honorable
sénateur et nous demandons en vain ce qu'elle
y pourrait faire.
Certes, il doit être permis M. Surmont de
Volsberghe de se reconnaître comme l'auteur
des fusains dont nous avons parlé et dont un
exemplaire a été envoyé au Musée des hor
reurs.
C'est un droit que nous ne songeons pas
lui contester. Mais, hâtons-nous de le dire,
pous avions une plus haute idée du talent de
l'auteur et ce n'est, pas nous qui nous serions
permis d'attribuer un si grand personnage
des œuvres aussi nulles.
A moins que tout ceci ne soit une blague
inventée par notre confrère pour faire enrager
son patron.
Dans ce cas, nous lui en faisons noire com
pliment, tout en reconnaissant qu'il est bien
ingrat envers ceux qui le paientsi
maigrement.
Aujourd'hui dimanche, doivent avoir lieu
des élections pour compléter le cadre des
officiers de la Garde Civique.
Les calotins, qui 11e veulent plus être des
parias et veulent en revanche tout accaparer,
présentent des candidats des plus honorables...
L'un d'eux, il est vrai, a éié condamné pour
injures envers les autorités; mais, pour un
officier de la milice citoyenne, cela ne tire pas
conséquence, paraît-il, et tous les honnêtes
gens sont priés de voter pour lui.
Libéraux, garde vous!
Le Journal d'Ypres peste comme un beau
diable contre l'administration communale,qui
n'a pas daigné lui envoyer l'ordre du jour de
la dernière séance du Conseil.
Tout doux, mon ami, tout doux.
Cela n'a pas empêché l'élite de vos repor
ters d'assister la dite séance, n'est-ce pas
Bon! Alors de quoi vous plaignez-vous?
Vous semblez perdre de vue que si vous
receviez, comme nous, des communiqué de
l'hôtel-de-ville, vous passeriez, comme nous,
pour le Moniteur du dit hôtel-de-ville. Cette
circonstance serait de nature vous brouiller
avec vos lecteurs, vous mettre en'suspicion
chez les purs (et ils sont nombreux) et ferait
croire que vous avez passé avec armes et
bagages au camp libéral.
Une trahison! pour un journal qui se res
pecte
Fi, mon ami! y pensez-vous?
Depuis trois jours, un grand nombre de
boulangers ont élevé de 5 centimes le prix du
pain de quatre livres Paris.
C'est l'effet du vote par la Chambre fran
çaise de l'augmentation des droits sur les
céréales.
Cela indique ce que produirait chez nous le
vote de la proposition Dumont et consorts.
(Gazette).
Le Moniteur Belge du 20 Mars 1885, publie,
dans sa partie officielle, les nominations sui
vantes de bourgmestres et échevins.
Province de la Flandre Occidentale.
ARRONDISSEMENT D'YPRES.
W ItLSBEIiE.
Echevins MM. Desmedt I.
Decorte A.
WIELSBEKE dans l'arrondissement d'Ypres
A moins que le hameau Wieltje ne s'ap
pelle officiellement Wielsbeke!
MM. Desmedt et Decorte, Echevins au
Wieltje nos félicitations!
I. A L O I SI AUDIT E.
A Rousbrugge.
M. Colaerl 11'a toujours pas répondu
li 11'a pas encore fourni les preuves dont il a parlé
la Chambre
Il n'a pas prouvé notamment que les 63 élèves de
l'école communale de Rousbrugge n'ont jamais exis
té, ou ne sont que de faux élèves.
Car là est toute la question.
11 faut cependant que celle situation prenne fin.
Nous sommes en effet en présence de deux affir
mations: l'une, de MM. l'Inspecteur cantonal, l'Ins
pecteur principal, le Commissaire d'arrondissement
et le Gouverneur de la province, fonctionnaires as
sermentés, dont nul n'a le droit de suspecter la bon
ne foi,même en se meltantsous le couvert de 1 invio
labilité parlementaire; l'autre, de l'ondoyant M.
Colaert.
La première est basée sur des faits et relatée
dans des rapports officiels mis la disposition.des
membres du Parlement.La secoudeest une affirmation
en l'air, qui ne repose sur rien et qui est puisée
une source inavouable, puisqu'on refuse de la faire
connaître.
Celle-là est formellement maintenue par tous les
fonctionnaires qui l'ont produite (car aucun d'eux,
notre connaissance, ne s'est rétracté). Celle-ci n'a
pas été retirée par son auteur.
Cependant M. Colaerl a eu le temps de prendre
des renseignements.
Maintient-il ce qu'il a dit la Chambre
Dans ce cas, il taxe de mensonge M. l'Inspecteur
cantonal qui a vu, de ses yeux vu, ce qui s'appelle
vu, les élèves dont il s'agit.
11 suspecte la bonne foi de M. l'Inspecteur Brou-
wers dont il n'a cependant pas dédaigné l'appui au
mois d'Octobre dernier et dont le rapport n'a fait
que corroborer celui de M. De Deyne. 11 semble
vouloir faire croire que,dans son opinion, le rapport
de M. Merghelynck, commissaire d'arrondissement,
ne mérite aucune créance, par la seule raison qu'il
émane d'un fonctionnaire libéral.
Et il jette carrément par dessus bord le chev.
Ruzette, qui doit être très-étonné des procédés de
M. Colaert, après l'avoir si bien reçu et l'avoir tant
fêté au mois de Janvier dernier.
Sans compter M. Pauwels, l'instituteur communal
de Rousbrugge, qui a relevé le gant et mis M. Co
laerl au pied du mur.
El MColaert ne bouge pas
Pourquoi? Attend-il son heure, comme un autre
M. Thonissen?
Et son heure venue, viendra-t-il, toujours comme
M. Thonissen, se plaindre des attaques incessantes
dont il est l'objet et, défaut de preuves, protester
de ses bonnes intentions?
Malheureusement pour M. Colaert, les bonnes
intentions ne suffisent, ni dans ce monde ni dans
l'autre, et l'honorable représentant ne peut ignorer
que l'enfer même en est pavé
Espère-t-il peut-être que nos amis de Rousbrugge
se lasseront de lutter contre une administration fa
natique, désavouée par le premier magistral de la
commune?
Espère-l il que les parents, las de celle situation
provisoire et incertaine, retireront leurs enfants de
l'école de M. Pauwels pour les envoyer chez les
nonneltes
Croit-il que la guerre odieuse et déloyale,dirigée
contre M. Pauwels par le clergé de l'endroit, aura
promptement raison de l'énergique altitude des 2(j
m