il FRANCS »Att AN.
No 1,071. Jeudi,
45e ASHÉE.
9 Avril 1885.
DE L'ARRONDISSEMENT.
LA LOI MAUDITE.
jouiraL iri PUES
n,"1 fai
Ypres, le 8 Avril 1885.
Nous recevons de M. Carton les lettres
ci-jointes avec prière de les publier nous
sommes parfaitement d'accord avec l'honora
ble Président de l'Association libérale que
l'article du Journal d'Ypres n'eut pas valu de
réponse s'il n'avait fait le tour de la presse
et s'il n'avait représenté notre Association
aux yeux du pays comme étant en pleine dis
solution.
A Monsieur l'éditeur du Journal d'Ypres.
Monsieur l'éditeur,
Henri Carton,
Président de 1 Association libérale
de l'arrondissement d'Ypres.
A Monsieur l'éditeur de la Patrie de Bruges.
Monsieur.1'éditeur,
Henri Carton,
Président de l'Association libérale
de l'arrondissement d'Ypres.
C'était au mois d'Octobre 1884, huit jours peine
avant la grande bataille électorale. La salle de Si-
Laurent était bondée de monde 400 personnes
au moins, tous électeurs.»
Un orateur pérorait au milieu de cette multitude
houleuse.se laissanlappeler mon cher bourgmestre
et voler les cigares qu'il avait en poche.
La popularité, même ce prix là, a des charmes
pour certaines personnes. Le monsieur en question
faisait de grandes phrases,des phrases bien ronflan
tes,pour ameuter les badauds contre l'administration.
Il était tout sucre, tout miel pour les électeurs flot
tants et indécis. Il leur parlait en termes émus de
l'oppression qui pesait sur tous ses concitoyens. 11
faisait sonner bien haut les grands mofs de liberté,
de loyauté et d'« honnêteté qui auraient dû lui
brûler les lèvres et jurait ses grands Dieux qu'il n'en
voulait ni au Collège Communal ni l'Ecole Moyenne,
ni aux Ecoles primaires.
Il n'est jamais entré dans l'opinion d'aucun de
nous, disait il, de priver un grand nombre de nos
concitoyens des moyens de donner leurs enfants
une instruction et une éducation leur convenance.
Nous avons combattu pour l'indépendance du
père de famille catholique en celte grave
matière.Nous entendons la respecter chez le père
de famille libéral.
Y porter atteinte, c'est de l'oppression et nous
ne voulons pas être oppresseurs.
Nous voulons la liberté pour nous; celle de nos
adversaires doit être également sacrée nos yeux.
Et sur ce terrain, permettez-moi de vous le dire en
toute franchise, je résisterai aux désirs excessifs
que pourraient exprimer des amis trop ardents.
Les libéraux pouvaient donc voter en toute con
fiance pour la liste cléricale! Rien n'allait être changé
l'ordre de choses existant
Ah le bon billet
Mais autres temps, autres mœurs.
Six mois après, dans la séance du Sénat du 28
Mars, un orateur déclarait en termes formels sans
qu'il eût été invité se prononcer sur celte question:
Revenons, Messeurs, la question scolaire.
Nous avons entendu exposer deux systèmes. L'un
défendu par l'honorable M. Lammens en plusieurs
circonstances, a pour but de mettre l'Etat bors de
l'école. Je crois, quant moi, que ce système est
vrai et perfaitement logique. J'en suis partisan
convaincu. Il a été défendu dans des termes tels
qu'il n'est pas nécessaire d'insister
Or M. Lammens avait tout simplement réclamé la
suppression de l'enseignement de l'Etat.
Dans le cours de la même séance,l'orateur revient
sur cette question il insiste bien que cela ne soit
pas nécessaire il proclame fièrement et développe
sa devise l'Etat hors de l'école et exprime l'es
poir de la voir réalisée dans un avenir prochain.
L'orateur dont il s'agit ici,c'est,tout le monde l'aura
deviné, l'honorable M. Surmont de Volsberghe, qui
se donne parfois la peine de s'affubler d'un masque
menteur et hypocrite et qui est en réalité un des
champions de la faction ullramonlaine du Sénat.
M'est avis que les électeurs Yprois ont eu le nez
fin en laissant M. Surmonl le loisir de bourg-
meslrer en chambre et de rêver avec M. Lammens
la destruction de l'enseignement public en Belgique.
C'est égal, mais M. Surmont est un type accompli
de parfait jésuite.
Mourants de faim! Tel est le titre d'un arti
cle, tout plein de cet esprit éminemment aris
tocratique qu'on lui connait, que le Journal
de Bruxelles consacre aux instituteurs mis en
disponibilité.
Le Journal de Bruxelles, qui raille ces mal
heureux, a beaucoup d'esprit personne ne
l'ignore; mais il ferait bien d'avoir aussi quel
que pudeur, et de se souvenir, en parlant des
instituteurs mis en disponibilité,qu'à la veille
des élections il garantissait tous ces mal
heureux qu'on ne toucherait pas leur posi
tion; de se souvenir qu'il était lui Journal
de Bruxelles l'organe et le patron de can
didats qui, devant le corps électoral, donnaient
leur parole d'honneur qu'on respecterait
toutes les positions acquises
Il semble que si le Journal de Bruxelles n'a
pas la permission de tenir ses engagements et
de défendre les instituteurs mis en disponibi
lité, malgré les promesses faites et les paro
les d'honneur données, il devrait au moins
avoir la pudeur de se taire.
Pudeur et vérité sont, il est vrai, choses
difficiles demander aux gens d'église.
Quoi qu'il en soit, le Journal de Bruxelles
trompe ses lecteurs, en tâchant de leur faire
croire que les instituteurs mis en disponibilité
n'ont rien demander, et qu'ils ont tout lieu
d'être fort satisfaits de leur sort. Il en est
et le nombre en est grand il en est qui
littéralement meurent de faim non seule
ment parce que le traitement qui leur est al
loué est insuffisant pour les faire vivre, eux et
leur famille, mais parce que ce traitement, si
réduit qu'il soit, on s obstine en dépit des
PAfiAISSANT LIv JECJRI ET I.E DIMANCHE.
VIRES ACQU1RIT RUNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et :udiciaire d'Ypres, fr. G-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
Vous devez être convaincu que las nombreux articles que
vous me consacrez ne niœ valent pas la peine d'une réfuta
tion, mais votre dernier article ayant fait le tour de la
presse, je vous prie de reproduire la réponse que j ai cru
devoir adresser k la Patrie de Bruges et qui répond com
plètement k votre articulet.
Vous n'avez pas de chance chaque fois que vous emprun
tez au Journal d'Ypres un articulet qui me concerne, je me
vois obligé de vous prouver la fausseté de vos allégations.
Ainsi il n'est pas exact que j'ai donné ma déaiission de Pré
sident de l'Associatiou libérale de l arrondissement d'Ypres,
ni que trois candidats se disputent ma place; après nos der
nières élection communales, rien n'aurait justifié une
semblable détermination de ma part.
Je naurais du reste pas cru devoir rectifier vos asser
tions, si vous n'en tiriez ces déductions que voilà encore
une association libérale en décomposition et que celle
d'Ypres est sans dessus dessous.
Du reste vous n'avez pas fait attention que le Journal
d'Ypres a publié celte nouvelle dans son numéro du lr
Avril.
Je vous prie d'insérer la présente dans vos colonnes et
d'agréer ma parfaite considération.